Angleterre - RFA 1966

LE BUT DE LA 100e MINUTE

Le but de la 100e minute est le nom donné au but marqué par l'Anglais Geoffrey Hurst, en finale de la coupe du monde de football 1966 contre l'Allemagne de l'Ouest. De par sa dramatique (un but dans la première prolongation en finale de l'histoire de la coupe du monde donnant la victoire à l'Angleterre) et par l'impossibilité, aujourd'hui encore, de démontrer ou d'infirmer sa validité, il est considéré comme le but le plus contesté de l'histoire du football. 44 ans avant le but refuse de Lampard, retour sur le match de football qui a certainement le plus fait coulé d'encre. Goeffrey Hurst dira après sa carrière : « Je n'ai pas vraiment vu s'il y avait but, mais j'ai senti que le ballon était dedans. »

LE CONTEXTE

Le parcours de l'Angleterre

L'Angleterre n'a jamais dépassé le stade des quarts de finale de la compétition avant d'accueillir la compétition en 1966. La victoire est alors à deux points, le match nul vaut un point et la défaite aucun. L'Angleterre joue tous ses matchs à Wembley jusqu'à la finale et bénéficie d'un arbitrage clément, arbitrage critiqué par de nombreuses équipes. Sortis premier du groupe A, les Anglais battent ensuite l'Argentine en 1/4 de finale à 11 contre 10 sur un but litigieux de Geoffrey Hurst. Avant la rencontre, les joueurs sud-américains n'ont pas le droit de voir la pelouse. À la demi-heure de jeu, l'arbitre allemand M. Kreitlein décide d'exclure le capitaine argentin Antonio Rattín après avoir discuter avec l'arbitre. Le match est arrêté pendant huit minutes, le temps que le joueur argentin quitte le terrain avant que l'arbitre ne valide le but de HURST bien qu'il soit nettement hors-jeu.
Le score final est de 1-0 et l'Angleterre obtient sa place dans le dernier carré de la compétition. Les dirigeants anglais, dans leur fair play mondialement reconnu, interdisent à leurs joueurs d'échanger leur maillot contre ceux de leurs homologues argentins.
En demi-finale, l'équipe britannique élimine le Portugal grâce à un doublé de Bobby Charlton.


Le parcours de la RFA

La RFA termine première du groupe B, elle est seulement accroché par l'Argentine (0-0) et remporte ses deux autres rencontres (5-0 contre la Suisse et surtout une victoire 2-1 contre l'Espagne championne d'Europe en titre. La RFA joue l'Uruguay en quart de finale.
Grâce à un jeu physique, et l'expulsion discutée de joueurs uruguayens, l'Allemagne de l'Ouest l'emporte aisément 4-0. En emi-finale, elle élimine l'Union soviétique deux buts à un et obtient sa place pour jouer la finale de la compétition à Wembley.



LE MATCH

Le 30 Juillet 1966 à Wembley, l'Angleterre affronte la RFA pour le titre suprême. Les 95 000 spectateurs attendent un duel à distance entre les Allemands Beckenbauer et Seeler et les Anglais Moore et Bobby Charlton. C'est pourtant Hurst, l'avant-centre de West Ham United qui va être le héros de la rencontre. Il égalise de la tête (1-1, à la 18e minute) alors que les Allemands avaient ouvert tôt la marque (par HELMUT HALLER) et l'Angleterre prend même l'avantage grâce à un nouveau but de MARTIN PETERS. La RFA arrache la prolongation à la dernière minute du temps réglementaire suite à un but de Wolfgang Weber.

 C'est alors qu'arrive cette 100e minute du match : Allan Ball fait une passe pour Hurst qui élimine un défenseur allemand. Hurst frappe puissamment en déséquilibre. Ainsi la balle monte en l'air et frappe le dessous de la barre transversale (ronde, précision pour nos amis stéphanois). Puis elle retombe sur la ligne, ou presque, ressort du but et est renvoyée en corner par un défenseur allemand.
Toute la question est de savoir si la balle est retombée sur la ligne, ou juste derrière. Effectivement, le règlement stipule que la balle doit avoir franchi la ligne de tout son diamètre pour que le but soit accordé. L'arbitre suisse, Gottfried Dienst, hésite et demande à son juge de touche, le soviétique Tofik Bakhramov, qui indique que le but serait valide.

Aujourd'hui encore, la validité de ce but est remise en cause par certains, mais la décision de l'arbitre — qui aurait été discutée de toute façon — ne peut être remise en cause.
Hurst marquera même un troisième but (4-2, 120e), devenant le seul joueur à réaliser un triplé en finale de coupe du monde. Mais il est important de noter que ce but n'a toutefois été qu'une conséquence directe du troisième : toute la défense allemande était montée à l'ultime minute de jeu pour tenter d'égaliser et Hurst avait pu contre-attaquer en n'ayant que le gardien à battre. Il n'enlève donc rien à la polémique créée par le but de la 100e minute.

L'APRES MATCH

Pour Hurst lui-même, il ne fait aucun doute que le but était valable. La meilleure preuve selon lui réside dans le fait que son coéquipier Roger Hunt placé au plus près de l'action ait levé les bras quelques dixièmes de secondes après la frappe sans chercher réellement à pousser la balle dans le but…Argument assez falacieux vous en conviendrez tout de même.
Aucun ralenti, aucune image vidéo à l'époque n'a pu prouver la validité du but.
En 1995, 29 ans après les faits, les ingénieurs de l'université d'Oxford, Ian Reid et Andrew Zisserman, dans une étude commandée par le Sunday Times, menèrent l'enquête (à l'aide de diverses simulations informatiques) et conclurent à une erreur de l'arbitre suisse. Pour eux en effet, le but n'était pas valable de 7,6 cm.
 Mais le débat ne sera peut-être jamais clos, puisque trois ans plus tard, un producteur israélien de logiciels a estimé, également à l'aide d'ordinateurs, que le ballon avait bel et bien entièrement franchi la ligne.


DECLARATION DES JOUEURS

Si le doute persiste et la polémique tenace, c'est aussi grâce aux déclarations des Allemands et Anglais.

Goeffrey Hurst : « Je n'ai pas vraiment vu s'il y avait but, mais j'ai senti que le ballon était dedans. »

L'Allemand Helmut Haller : « Je n'étais qu'à huit mètres quand le ballon est arrivé à Hurst. Je vous jure, il n'est pas entré. »

Le gardien Hans Tilkowski, interrogé en juillet 2000 par France Football à l'occasion de son 65e anniversaire : « Je n'ai aucune envie de répéter pour la énième fois que le ballon n'avait pas franchi la ligne de but»

Pendant cette coupe du monde 2010, l'arbitre n'a pas validé le but de Lampard alors que celui-ci ne fait pas l'ombre d'un doute. Il permet jsute de vérifier l'adage :"qu'à la fin les erreurs d'arbitrage s'équilibrent" même si là il faut attendre 44 ans.


Les images de cet article (comme celle de l'article Corée du Nord - Italie 1966) sont issus d'un recueil allemand des portraits qu'on pouvait trouver dans des tablettes de chocolats avant qu'on achètent chez les marchands de journaux les vignettes autocollantes qu'on connait tous. Voici cet ouvrage :

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