France - Afrique du Sud 1998

Une campagne bien lancée

Après une nouvelle traversée du désert de douze ans, privée des voyages en Italie et aux États-Unis, la France attend son Mondial, sur sa terre, dans une certaine indifférence du grand public. Seuls les fidèles qui ont suivi les deux années de préparation sans les rencontres de qualification auxquelles le pays organisateur n’est pas soumis, se mettent à rêver d'un titre mondial.
Jacquet, depuis le début de son mandat, a pris des risques, écartant deux stars, Cantona et Ginola, au nom d’un collectif qu’il place au-dessus de tout. L’ancien entraîneur des Girondins de Bordeaux n’est pas ménagé. Nombreux sont ceux qui considèrent que le costume qu’il a revêtu pour succéder à Gérard Houllier est trop grand pour lui.

Pourtant Jacquet, raillé par la presse du pays, a construit un groupe solide, demi-finaliste de l'Euro 1996 et auteur de bonnes prestations lors des matchs amicaux. Le mondial commence à Marseille pour les français sous un mistral de folie, un mistral gagnant.

Jacquet ose pour ce premier match et réserve une surprise. Alors que tout le monde s'attend à ce qu'il aligne son 4-3-2-1 habituel avec 3 milieux récupérateurs à vocation défensive (Deschamps-Petit-Karembeu) derrière ZIZOU et devant DJORKAEFF dans son poste de 9 et 1/2 et GUIVARCH' en avant centre, JACQUET titularise l'attaquant de Monaco Thierry HENRY, seulement 20 ans, à la place de KAREMBEU pourtant un pilier de l'équipe de France version JACQUET. Ce choix audacieux porte ses fruits, l'équipe de France joue haut et presse les sud africains. Ces derniers ne sont pas de simple sparting partner. L'Afrique du Sud vient de remporter la CAN en 1996 et a été finaliste en 1998, quelques mois avant ce match.
La France presse mais n'arrive pas à déborder la solide défense centrale sud africaine, emmenée par les rugueux Mark FISH, Pierre ISSA et Lucas RADEBE. C'est sur un coup du sort que la rencontre va basculer. A la 27ème minute, Stéphane GUIVARCh' se blesse et doit céder sa place. 

JACQUET lance alors dans l'arène Christophe DUGARRY, le controverse, l'homme qui fait l'objet de toutes les citriques d'avant coupe du monde. Depuis 2 saisons l'attaquant marseillais n'arrive pas à s'imposer dans les clubs où ils jouent. Arrivé en 1996 au Milan AC, juste après l'Euro anglais, il ne joue quasiment pas de l'année et file à Barcelone la saison suivante pù il ne restera que 6 mois avant d'arriver sur la Canebière. Là aussi il a du mal à s'imposer comme un titulaire indiscutable du club phocéen. Du coup les médias ne comprennent pas sa sélection, même si le joueur est un fidèle du groupe France, surtout les médias accusent JACQUET de le retenir que sur la base de son amitié avec ZIDANE. JACQUET n'écoute pas les médias et convoque DUGA et le lance dans le grand bain dès le premier match.
 DUGARRY est rentré et il rate complètement son premier ballon frappant à côté de la balle alors qu'il se présentait seul face à Hans VONK le portier des BAFANA-BAFANAS. Le stade le siffle, la France entière le siffle mais 8 minutes après son entrée en jeu, la France obtient un corner, ZIZOU prend le ballon. Il le dépose au premier poteau sur le crâne de DUGARRY qui devance la sortie de VONK, la France mène 1-0, DUGA vient de libérer un stade, un pays et il lance la coupe du monde des bleus ainsi qu'une course effrénée, digne de Luis FERNANDEZ en 1986, sauf que celle-ci prend la forme d'une revanche. Christophe Dugarry s’en va sous la tribune de presse narguer ses détracteurs dans une course pleine d'énergie guignolesque. 
L’attaquant marseillais déverse son ras-le-bol, il a trop entendu raconter que sa proximité avec le dépositaire du jeu était l’unique raison de sa présence dans le groupe. Dans le documentaire, "dans les yeux des bleus" il dira juste après la rencontre le sentiment qu'il le traverse lors de cette course folle : "de la joie et de la haine...de la haine car je me suis dit 'putain je vous ai tous niqué, je vous ai tous niqué'. Tu les vois en plus tous ces putains de journalistes..."
La France mène 1-0 à la pause. La seconde mi-temps est beaucoup plus fermée, la France tient sa victoire et les sud africains sont trop timides dans le jeu pour renverser la situation et les français sont plus costauds physiquement imprégnant une densité é physique supérieure. cependant ils vont perdre un second joueur sur blessure et ce n'est rien d'autre que Chritophe DUGARRY qui se blesse derrière la cuisse en étendant sa jambe pour amortir un ballon qu'il n'aurait jamais récupéré. Coup du sort, lors de son premier match, les français perdent leurs 2 avant-centres. JACQUET lance alors le benjamin du groupe David TREZEGUET. 
 
 
La France pousse pour se mettre à l'abri mais n'arrive pas à prendre par défaut les 3 défenseurs centraux, il lui faudra un coup de main du régional de l'étape. Sur un nouveau corner, la défense des BAFANA-BAFANAS se troue et Djorkaeff récupère le ballon dans les 6 m. Normalement c'est un but, DJORKAEFF depuis 2 saisons est le buteur attitré des bleus, le snake a gagné ce surnom grâce à son efficacité devant le but et pourtant il se déchire et manque complètement sa frappe et c'est Pierre ISSA le défenseur de l'OM qui, peut être surpris d'un tel raté de Djorkaeff, pousse le ballon dans ses propres filets ! 
 
La France double la mise et va même s'offrir un large succès, grâce à Thierry HENRY, qui pour son premier match de coupe du monde à 20 ans vient conclure une excellente prestation individuelle d'un somptueux but.

La France débute sa coupe du monde par un succès cinglant 3-0 et la terminera de la même façon. Un groupe était né et pendant des années il fera rêvé la France remportant d'autres trophées et livrera d'autres matchs d'anthologies.







2 commentaires:

  1. Quel plaisir de lire cet article en ce moment. Pour ceux qui en auraient besoin je le recommande pour prendre du recul en cette période de "crise"!

    Que de souvenirs... Bernard Diomède titulaire en 1/8 de finale contre le paraguay... Guivarch en 1/4 et en finale... Aimé notre winner que ferait-on sans toi?

    Bravo pour l'article vraiment.
    Eugene Zamorano
    PS: Le classique Triphon Ivanov est extra!

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  2. Les racailles de cité croient qu'on joue la coupe du monde comme un tournoi de sixte !! et que c'est pas grave si on perd celui là y'en aura un autre le wek-end prochain !! Ces mecs qui ont menés le front pour ne pas s'entrainer ne sont pas digne de porter le maillot et comme l'a dit Aimé JACQUET à ce sujet : «Si les joueurs ont pris le pouvoir, qu'ils le démontrent sur le terrain». Pour lui, l'attitude des joueurs «a été inexplicable», (...) en aucun cas on ne peut se moquer de ce maillot».

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