Paninomorphologie - Vahid HALILHODZIC

Comme on l’a vu dans l’article sur le Velež Mostar 1976, Vahid HALILHODZIC s’est révélé dans le club bosniaque au milieu des Bajević ou Vladić. Dans une équipe pratiquant un jeu très offensif, Vahid HALILHODZIC est le finisseur idoine claquant pion sur pion avec la régularité d’un métronome. Alors lorsqu’il atteint l’âge légal pour s’exiler (528 ans), coach Vahid ne se fait pas prier. Seulement il y’a du monde qui se bouscule au portique pour récupérer l’international yougoslave. Le FC Nantes doit rivaliser avec de nombreux clubs étrangers et notamment allemands. Robert BURDZAINSKI, directeur sportif des canaris, raconte la venue d’ HALILHODZIC sur les bords de l’Edre.
« Depuis 8 mois, nous avons suivi régulièrement le comportement d'Halilihodzic. L'année dernière, j'ai dû opérer une manoeuvre de diversions et faire croire à l'un de vos confrères que Nantes s'intéressait à Muslin. Je ne voulais pas éveiller la curiosité des clubs étrangers. Netzer de Hambourg, Clark de Leeds et Herman de Stuttgart étaient sur l'affaire ... » puis d’ajouter :  

« la semaine dernière, après un match, nous nous sommes retrouvés dans un hôtel de Belgrade. Là, Vahid allait d'une chambre à l'autre pour connaitre le détail des propositions de chacun. En fin de soirée, il a appelé plusieurs joueurs yougoslaves ayant évolué en France. Par Curkovic, il savait que Nantes était un club estimable et solide. Il a signé tard dans la nuit. Le lendemain, nous sommes allés à l'ambassade de France pour faire traduire le contrat et ses avenants...».

La filière du Velež Mostar avait fonctionné, HALILHODZIC avait demande à un ancien du club, CURKOVIC des informations sur la France. L’ancien gardien stéphanois ne pouvait que lui vante r la valeur des canaris, vu qu’à son époque le FC Nantes était le grand (et seul) rival de l’ASSE. D’autant qu’à l’époque le choix de Vahid n’était pas économique, en effet le VFB Stuggart lui proposait un salaire bien plus élevé.
A Nantes les débuts futs difficiles mais lorsque le bosniaque réussit à prendre ses marques, il fit très mal aux défenses du championnat de France. Après une première saison « d’adaptation » HALILHODZIC plante 85 buts en championnat les 4 saisons suivantes ! Il termine meilleur buteur du championnat 83 (Où Nantes finit champion de France en pratiquant un football magique) et en 1985. Lors de la saison 1986-87, Vahid HALILHODZIC part terminer sa carrière au PSG tout juste auréolé de son premier titre de champion de France. Vahid n’est plus tout jeune mais à 34 ans il entend faire parler son expérience, le PSG est très décevant tant en Europe et en championnat et raccroche définitivement les crampons, une autre carrière l’attend.

Vahid HALILHODZIC va devenir un très bon entraineur, ultra rigoureux imposant une rigueur défensive impressionnante à ses joueurs lui l’ancien avant-centre. Mais Coach VAHID a eu du mal à se faire un nom sur les bancs de touche, son début d’après carrière étant perturbé par la guerre qui l’a beaucoup affecté à titre personnel. Coach CAHID est revenu maintes et maintes fois sur cet épisode doulouréeux de sa vie :
« C'était en 1993, le club de Beauvais m'embauchait comme entraîneur. Je suis parti pour Paris le jeudi après-midi. Le samedi, à six heures du matin, les fascistes venaient me chercher pour me tuer. Ils ont tout détruit : ma maison, mes souvenirs, mes photos. Ils ont essayé d'immoler par le feu mes beaux-parents, heureusement que des voisins sont venus les libérer. Ils ont abattu le palmier, arraché mes rosiers. Ils ont tué Astor, mon chien, mes enfants y étaient très attachés. » Et d’ajouter la gorge nouée « Les fascistes m'ont tout pris »
Le pire dans tout ça, c’est que le chef de l’extrême droite Croate à Mostar n’est autre que son ancien co-équipier Jadranko Topić (voir l’article sur le Velež Mostar 1976). Après sa fuite en France, un drapeau croate flottait sur un fil entre les platanes devant la maison. Lui le bosniaque marié à une bosno-croate vivant dans le quartier croate, ancien footballeur riche et célèbre, Halilhodzic était un symbole à abattre pour les extrémistes bosno-croates. S'il leur a échappé, c'est à la chance qu'il le doit. On voit bien la cruauté exacerbé du conflit yougoslave, où les anciens voisins et ici les anciens co-équipiers se sont entretués, (bon là c’est passez à côté mais de peu et puis surtout y’avait l’intention)

Sur l'avenue voisine, le café-bar que possédait Vahid a été occupé par un habitant du quartier. Le stade du Velez, où Halilhodzic a joué entre 1971 et 1981, est devenu le Vel'd'hiv de Mostar. Au début de la guerre, c'est là que les « fascistes » ont rassemblé des milliers de Musulmans avant de les envoyer en camps de concentration. Après la guerre, c'est le HSK (« Football club croate ») Zrijnski (reformé car disparu sous Tito pour devenir le Dynamo de Mostar), l'autre club de la ville, ennemi juré du Velez, qui s'en est emparé, et qui y a hissé la bannière frappée du blason croate. L'ancien club d'Halilhodzic évolue sur un terrain de campagne dans la partie orientale de la ville. 

Le stade du Velez en 1972

Pourtant à Mostar Halilhodzic était une idole depuis 1981, quand il a remporté la coupe de Yougoslavie avec le Velez. C’était même une des raisons de ses difficultés d’intégration à Nantes. Budzinski disait sur sa période d’adaptation : « il croyait au début que l'équipe allait se mettre à sa disposition, comme c'est le cas pour Szarmach à Auxerre. En Yougoslavie, c'est un chasseur de buts qui ne profitait pas de ses dons pour participer au jeu d'ensemble. C'était une vedette protégée. Chez nous, il a compris que tout le monde, et lui principalement, allait bénéficier du système collectif. Aujourd'hui, il marque et fait marquer .... »
Halilhodzic aussi aimait sa ville. « Mostar, c'était une ville spéciale, très belle et tellement mélangée. Les gens vivaient ensemble, sans tensions, catholiques, musulmans, orthodoxes... » ça c’était avant que ces anciens co-équipiers voulaient lui couper la tête ! (bon après les histoires de vestiaires, on ne sait jamais tout).

Puis Cadeau l'intégrale d'HALILHODZIC en France (un grand merci à Nicolas et au FCN Museum) :

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