La grande première de Maradona en France
Cinq ans après son retrait des pelouses, l’ancien capitaine du PSG Jean-Pierre
Dogliani est de retour au Parc des Princes pour son jubilé, organisé par le président
Francis Borelli. Le buteur décisif du match de barrage face à Valenciennes (4-2, le 4
juin 1974), synonyme d’accession en Ligue 1, est fêté avec son compère Jean-Louis
Léonetti pour un match de gala face aux Argentins de Boca Juniors. Une affiche
exceptionnelle, avec le premier match en France d’un jeune espoir talentueux, un
certain Diego Armando Maradona, qui vient de rejoindre le club le plus populaire de
Buenos Aires à tout juste 21 ans. Symboliquement, les deux héros du jour débutent la
rencontre sous le maillot parisien, exceptionnellement de couleur verte et sans
sponsor. Le PSG, privé de nombreux titulaires retenus en sélections nationales, va
logiquement s’incliner 3-1 à l’issue d’une rencontre jouée dans un excellent état
d’esprit. Mais finalement le jubilé des parisiens n'est qu'un prétexte, l'arrivée du
phénomène Diego est le seul sujet qui polarise les organisateurs et la presse. Il
suffit de voir l'affiche du jubilé de Jean-Pierre Dogliani et Jean-Louis Léonetti.
Cela nécessite que peu de commentaires, Diego en photo avec son nom en gras et rouge
contrairement aux deux principaux protagonistes supposés de la soirée :
Et même le journal télévisé national fait son sujet sur l'arrivée du jeune Maradona en France :
Une "Mascaradona" ?
C'est le titre donné par Robert VERGNE journaliste de France Football au lendemain de
cette soirée qui pour beaucoup de spectateurs du Parc s'est révélé une simple
opération commerciale bien loin du spectacle annoncé. Ce dernier commence son sujet
en se félicitant de ne pas avoir payé sa place grâce à son statut de journaliste et
se lance dans un pamphlet qui tire à boulet rouge sur le football qui commence à
voir le jour au tout début des années 80 et ces matchs où on achète des joueurs pour
une seule rencontre (voir le sujet : le jour où Johan Cruyff joua avec le PSG). Voici
un extrait de cet article : On se plaint que le match amical n'intéresse plus
personne, mais à qui la faute ? est-il nécessaire de rappeler qu'un match se dispute
à vingt-deux, et qu'un seul homme, fût-il un aigle, n'est pas d'avantage certain de
faire le printemps qu'une hirondelle.... Naguère, on annonçait les matchs amicaux en
soulignant la participation de cinq ou six vedettes. Normal. Aujourd'hui on croit
qu'un seul nom suffit. M'est avis que ces gens-là se trompent de sport, ils doivent
confondre avec le tennis. Bjorn Borg (on est en 1981, je le rappelle), on peut
l'exhiber sur le toit d'un grand magasin, pourquoi pas dans un garage : il est seul
et ne dépend que de lui-même. A la limite, tous les sports individuels peuvent prêter
à mascarade.
Pas le football, même avec Maradona. Surtout avec des joueurs de cette qualité
supposée, mais qui a besoin d'un environnement minimum pour s'exprimer, c'est à dire
des partenaires mais aussi des adversaires suffisamment motivés. Cela s'appelle alors
un match de football.
Au moins ça a le mérité d'être clair et on peut dire que Robert Vergne n'a pas l'air
d'avoir apprécié sa soirée au Parc. Mais de l'avis des spectateurs présents ce jour-
là, c'est un peu l'avis général que le journaliste de France Football résuma avec ses
mots. Voici un extrait de la rencontre et quelques photos de la venue de Diego et Boca Juniors à Paris :
Une première décevante mais qui se conclura par une victoire par la suite Diego connût plus de difficulté lors de ses venues dans l'Hexagone. Le tournoi de Bordeaux en 1983 ne fût pas l'occasion de voir le grand Diego et en 1986 il venait perdre par deux fois avec la sélection avant le Mondial mexicain (voir le sujet : France - Argentine du 26 Mars 1986) puis pour son retour à la compétition après son sacre mondial, ce fût l'élimination à Toulouse (voir le sujet : Toulouse-Naples 1986-87). Enfin la France et Diego, n'aura jamais connu de grande histoire d'amour, les supporters de l'OM en savent quelque chose.
P.S : La venue de Diego à Paris fût l'occasions aussi de la première rencontre entre les deux hommes qui vont nous offrir la plus belle des rivalités dans les années 80 de l'autre côté des Alpes :
Sources :
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