Dans les derniers sujets sur le controversé
Gorgio Chinaglia et le drame qui a frappé Luciano Re Cecconi, nous avions
évoqué ici cette équipe de la Lazio championne d’Italie pour la première fois
de son histoire lors de la mythique saison 1973-74. Il était temps de revenir
sur le parcours improbable de cette équipe de la Lazio. Pourquoi improbable ?
Tout simplement parce que cette équipe est un ramassis de traine-savates qui
passe son temps à se foutre sur la gueule entre eux ! Bien entendu c’est
déjà arrivé dans le football qu’une équipe voit son vestiaire divisé en deux
clans mais jamais au grand jamais ces équipes n’ont pu enchainer des résultats
positifs, la Lazio elle va devenir championne d’Italie devant la Juventus et le
Napoli. Des Crétins, c’est comme ça que l’Italie du football considérait ces
joueurs Laziali de 1973. En réalité,
ils étaient bien pires que des simples crétins et il n’aurait pas été choquant
de les appeler criminels, pour leurs relations plus ou moins claires avec la Banda della Magliana, gang qui dominait
la Rome de ces années-là. S’autoproclamant fièrement fascistes et se promenant
en ville avec un pistolet sous la veste, une grande partie d’entre eux est
passée à plusieurs reprises au commissariat pour des altercations violentes
avec des supporters. Dans le documentaire TV sur une rétro de l’époque, Pino
Wilson, défenseur de cette Lazio, affirme sans regrets : « Oui, effectivement à l’époque
on était des têtes chaudes, des voyous » à l’image d’un Gorgio
Chinaglia qui affichera toujours avec nonchalance jusqu’à la fin de ses jours ses
relations avec des voyous. Autre témoignage, Vincenzo d’Amico, milieu de
terrain de cette équipe, raconte dans le même documentaire comment toute
l’équipe avait acheté des armes, plus ou moins légalement, pour la compétition
de tir au pistolet qui suivait les entraînements.
Des voyous détestés sur tous les
terrains où ils se rendaient. Mais surtout des voyous qui se détestaient entre
eux. Le vestiaire de la Lazio était un champ de bataille. Felice Pulici, le
gardien de buts, explique comment le vestiaire des biancocelesti était littéralement divisé en deux. Du côté gauche,
se déshabillait le clan des Chinaglia, D’Amico, Pulici et compagnie. Tandis que
le côté droit était sous le contrôle du clan ennemi, celui de Luigi Martini
(milieu de terrain) et de Renzo Garlaschelli qui évolue en position de Trequartista (le fameux neuf et demi si
cher au foot italien), et grand adversaire de Chinaglia car évoluant dans la
même zone du terrain que la grande vedette Laziale.
Il était strictement interdit de laisser ses affaires dans la moitié du clan
rival, ni même de mettre un pied du mauvais côté du vestiaire sous peine de
bagarre générale. A table, comme l’affirme D’Amico, « on était assis, moi, Chinaglia,
nos amis… Puis on laissait trois ou quatre chaises libres, pour être le plus
loin possible des autres ». Une ambiance sympathique qui dégénérait
bien évidemment lors des confrontations à l’entraînement, où les clans rivaux
s’affrontaient à coup de tacles assassins.

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Tommaso Maestrelli à la fin de la rencontre face au Foggia |
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