Quand ZIZOU faisait du Stade de France son jardin

Le 28 janvier 1998 c’est l’inauguration du Stade de France avec un alléchant France-Espagne à un peu plus de quatre mois du début du mondial français. La France s’impose 1-0 grâce à son Zizou national qui marque alors un but historique dans ce qui va devenir son jardin. Vingt ans plus tard pour cet anniversaire, voici l’interview que Zidane réalise pour France Football juste après la rencontre, dans les couloirs du Stade de France. Une interview retranscris dans son intégralité et qui est très intéressant avec le recul de relire car Zidane se livre sur ses relations avec Youri Djorkaeff mais surtout ce sont les cas Guivarc’h et Dugarry qui nous permettent de comprendre un peu mieux la présence du néo-marseillais à la coup du monde et aussi pourquoi Guivarc’h ne marquera plus avec l’équipe de France (même si il se blesse au cour du premier match) et pourtant les pelouses par la suite n’étaient plus gelées….

Zinedine, avec-vous conscience d’avoir marqué un but historique ?
Je suis devenu le premier buteur du Stade de France et j’en suis très heureux. Ce but restera un grand souvenir dans ma carrière. Je ne l’oublierai jamais. En plus j’ai marqué ce but contre une grande équipe d’Espagne, qui était invaincue depuis quatre ans, et c’est encore mieux.

D’autant que vous n’êtes pas un vrai buteur…
C’est vrai je n’ai pas l’habitude de marquer souvent, même si je viens d’en mettre trois en deux matchs (NDLR : il avait réussi un doublé contre l’Atalanta en championnat 3 jours plus tôt). Ça fait une belle semaine, hein ! Remarquez ça faisait un bon moment que cela ne m’était pas arrivé.

Ce soir, on l’impression que vous aviez vraiment envie de vous illustrer de prendre des risques. On se trompe ?
Non, je me sentais bien dans ma tête. J’avais les jambes et j’avais aussi l’envie. Une grosse envie de bien faire de tenter des trucs. L’équipe de France c’est tellement important pour moi. Dommage que le terrain gelé ne nous ait pas permis de produire d’avantage de spectacle.
Quel jugement portez-vous sur l’équipe de France ?
Cette rencontre, on avait à cœur de l’aborder comme si c’était un match de coupe du monde. Il y avait une concentration supplémentaire. On était tous conscients que la compétition démarrait ce soir, même si je n’ai pas eu le sentiment de disputer un match de coupe du monde. On a senti que l’équipe était solide. Mais nous aurions pu mieux faire. On a eu du mouvement, des occasions, mais on aurait dû les transformer. Moi-même, j’en ai eu que je n’ai pas concrétisé.

En seconde période, Nadal commet-il une faute sur vous qui aurait dû valoir penalty ?
Je suis fauché, je le sens. Je vais pour lui faire un grand pont et je me retrouve bloqué. Comme il ne se retourne pas, ça veut dire qu’il ne joue pas le ballon. Maintenant, l’arbitre aurait-il dû siffler penalty ? Je n’en sais rien et ce n’est pas très important.

Etes-vous satisfait de votre association avec Youri Djorkaeff ?
Bien sûr ! Pour moi, ce sont des conneries de prétendre qu’on ne peut pas évoluer ensemble. Ceux qui disent des trucs pareils n’entendent rien au football. On peut tout à fait jouer ensemble et, si ça ne se fait pas toujours, c’est uniquement à cause des choix tactiques pour une rencontre ou à cause de problèmes physiques. Là, c’est lui qui tire et moi qui marque. D’habitude, c’est le contraire. On a vu que l’animation offensive fonctionnait et si l’état de la pelouse avait été meilleur, nous aurions pu réaliser de plus belles choses encore.
En revanche on a noté que Stéphane Guivarc’h avait reçu peu de ballons. Pour quelles raisons ?
Si Stéphane n’a pas reçu de ballons, c’est parce que la pelouse ne nous permettait pas de faire tout ce qu’on voulait. C’est la seule raison, oui, le terrain gelé.

Vous avez une pensée pour votre ami Dugarry ?
Evidemment ! J’aurais aimé qu’il soit parmi nous. Je suis très heureux de son retour à Marseille et je sais qu’il va revenir très vite à son meilleur niveau. Je lai vu dimanche dernier avant le stage, et ça m’a fait du bien. Maintenant il me tarde de le revoir sur le terrain.

Il vous a manqué ?
Bien sûr qu’il me manque beaucoup !

Un dernier mot sur cette première soirée au stade de France ?
C’était fabuleux. Les vestiaires sont ultra-modernes. Il y a tout ce qu’il faut pour faire quelques chose de grand.


Source : France Football n°2703 bis du 30 janvier 1998

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