Claude BEZ ne faisait pas les choses à moitié. Quand il veut être champion de France, il recrute le haut du
panier. Quand il organise un tournoi, il invite ce qui se fait de mieux en Europe. Pour ce coup d'essai qu'était
ce premier grand tournoi international, le président BEZ a voulu réaliser un coup de maître. Et en cette fin du
mois d'août 1983, il avait mit tous les atouts de son côté en s'assurant le concours du FC Nantes (champion de
France en titre), le VFB Stuttgart (futur champion d'Allemagne) et surtout le FC Barcelone avec sa grande star
Diego Armando MARADONA.
But avoué de ce premier tournoi : offrir un beau spectacle au public aquitain et si bénéfice il y avait, le
verser à une bonne oeuvre (en l’occurrence Sud-Ouest Solidarité). "C'est une idée qui trottait depuis longtemps
dans la tête du président" confiera le directeur sportif Didier Couécou à la presse. Mais pour Aimé Jacquet,
l'entraîneur des Girondins, ce tournoi revêt un réel intérêt sportif et ce dernier voit ainsi l'opportunité pour sa formation de s'opposer au
gratin du football continental. Une aubaine pour son équipe bordelaise dans l'optique de la toute proche coupe de l'UEFA. Mais
seulement voilà, ce qui va rester de ce tournoi c'est essentiellement une question d'argent. Car pour faire du
bénéfice, il faut déjà commencer par couvrir les frais. Or, rien ne garantissait que ce magnifique tournoi
n'allait pas coûter beaucoup d'argents aux Girondins. Au départ les frais engagés étaient énormes pour l'époque, de
l'ordre de deux millions de francs. Barcelone demandait déjà neuf cent mille francs, Stuttgart et Nantes trois cent mille
francs chacun. Pour les dirigeants Girondins, les calculs sont simples, pour rentrer dans leurs frais, il faut
que sur les deux jours que comptent le tournoi assurer au moins quinze mille entrées payantes à chaque journée (avec des premiers prix très attractifs et un forfait à 70 francs pour les deux journées du tournoi, soit le privilège d'assiter à quatre rencontres). Avec
Nantes, le rival héréditaire qui fait toujours recette, Stuttgart et les frères Förster, biens connus depuis la
demi-finale de Séville et surtout le Barça avec sa petite merveille Diego MARADONA, le pari pouvait être gagné.
D'autant que Claude BEZ avait assuré la participation de la vedette argentine en faisant préciser sur le contrat
que celle-ci devrait jouer au moins une heure à chaque match, faute de quoi le Barça perdrait la moitié de son
indemnité, laquelle irait à une oeuvre caritative. Du coup comme on va le voir sur cette vidéo, à peine Diego a
t'il posé les pieds en Aquitaine que les journalistes le harcèlent sur les indemnités que le Barça et lui-même
percevront pour ces deux matchs, puis on peut voir également les précisions de Claude BEZ en personne, sur les arrangements financiers de ce
tournoi :
Donc après une première journée et des demi-finales qui ont vu Bordeaux battre Barcelone 2-0 et Stuttgart s'imposer 1-0 face aux Canaris, le tournoi se concluait le lendemain avec la finale pour la troisième place (Le Barça battait Nantes 3-2) et la grande finale avec une défaite des Girondins face à Stuttgart (3-2). Et bien malgré un programme aussi riche, le pari de Claude BEZ fût perdu. Onze mille cinq cent spectateur le premier jour et moins de dix mille le lendemain, les Girondins ne sont pas rentré dans leurs frais. A peine vingt mille spectateurs en deux jours alors que le club en espérait au minimum trente mille, il va de soit que l'Etat-major Girondin fût grandement déçu par l'issue de ce tournoi.
Ce coup d'essai restera un coup d'épée dans l'eau et en
fait le seul bordelais à se réjouir de ce tournoi fût le coach bordelais, Aimé Jacquet : "Je suis pour ce genre de tournoi. Pour moi une compétition de cette envergure n'a rien à voir avec un rencontre amicale. Il y a des demi-finales et une finale. Il faut se battre pour gagner. Je me souviens du tournoi de Madrid auquel nous avons participé la saison dernière. Nous y avions pris de terribles raclées, en particulier contre Hambourg. Et bien finalement, cela nous fût salutaire et profitable, puisqu'au retour mon équipe a pris son envol. Cette fois, en affrontant de gros calibres européens, j'espère bien que nous allons en profiter dès le mois prochain pour notre double rendez-vous en coupe d'Europe". Alors si le pari financier avait été perdu pour Bordeaux, d'un point de vue sportif le club a franchi une étape et Bordeaux terminera la saison 1983-84 au sommet du championnat, une performance que le club ré-éditera la saison suivante, se hissant même en demi-finale de la coupe d'Europe des clubs champions, s'inclinant de justesse face au futur vainqueur de l’épreuve, la grande Juventus de Turin de Michel Platini. Pour terminer ce sujet, voici les vignettes Panini des quatre équipes participant au premier et dernier tournoi international de Bordeaux (cliquer sur les images pour une meilleure résolution).
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Diego Maradona face à Antoine Martinez et Marius Tresor |
Un grand bravo pour cet article. Ce "Tournoi de Bordeaux" (ersatz du très populaire Tournoi de Paris) avait permis la première rencontre officielle entre mes deux clubs favoris, et à ce jour la seule, si l'on excepte bien entendu la mythique demi-finale de CEVA dans le quatrième tome des Eric Castel.
RépondreSupprimerIncroyable ce nombre si faible de spectateurs ! La première photo est magnifique.
RépondreSupprimerJ'ai chercher des vidéos des matchs mais j'ai rien trouvé, c'est mon grand regret pour ce sujet
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=Mb-sOuMfy4I
Supprimerprocuro poster de times memoráveis do flamengo.
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