FC ROUEN 1977-78

Fondé en 1899, le F.C Rouen est le troisième club dans l'ordre d'ancienneté en France après Bordeaux et le doyen de l'Hexagone, le grand rival du HAC fondé en 1872. La saison 1977-78 marque le grand retour de Rouen parmi l’élite après sept saisons en Division 2. En effet, Rouen va connaître les plus belles années sportives de son histoire à la fin des années 60 avec une participation en coupe d'Europe. Qualifiés pour la Coupe des villes de foires 1969-1970, les Rouennais éliminent le FC Twente (2-0 à Rouen, 0-1 aux Pays-Bas), puis le Royal Charleroi SC (3-1 en Belgique, 2-0 au retour à Rouen), ce qui leur offre l'honneur de défier les Londoniens d'Arsenal en huitième de finale. Le 17 décembre, à Diochon, les Normands ne se laissent pas impressionner par les Anglais mais ne parviennent pas à inscrire le moindre but. Au match retour, regroupés autour de leur gardien, ils résistent plus de 80 minutes avant de céder face aux attaques des Gunners. Le club anglais sera le futur vainqueur de l'épreuve. Ce glorieux épisode ne permet cependant pas au club de combler son déficit financier. Malgré une honorable douzième place en championnat, le club cumule un déficit de 750 000 francs qui paraît impossible à combler. Il est relégué administrativement en deuxième division et doit céder ses meilleurs joueurs. C'est dans ce contexte, après sept saisons de purgatoires, que les Rouennais font leur grand retour au sein de l'élite au cœur de l'été 1977. Mais ce sera une saison noire pour le FCR.

Après un démarrage plutôt encourageant, le club s’enfoncera rapidement dans le bas du tableau pour être bon dernier dès la onzième journée. Une position que Rouen conservera jusqu’en fin de saison. Avec seulement six victoires en trente-huit matches, les Rouennais ont marqué les esprits avec un joli score de dix-huit défaites lors de leurs dix-neuf déplacements. Le tout accompagné d'un non moins joli total de quatre-vingt-onze buts encaissés lors de cet exercice (le FCR terminera la saison avec les dossards rouges de plus mauvaise attaque et plus mauvaise défense de division 1, respect). Pourtant les dirigeants Rouennais avaient de hautes ambitions pour les retrouvailles avec l'élite. En effet ils n'hésitent pas à annoncer leur objectif de jouer la Coupe d'Europe d'ici trois ans, d'autant que la mairie de Rouen promet un effort financier pour y parvenir. Le club recrute largement en début de saison (Philippe Terrier de Toulouse, Jean-Pierre Kern de Besançon, Joël Dubois d'Angers, Didier Notheaux de Rennes, Jean-François Douis de Nice et Gilles Bocq de Malakoff) pour faire plus que bonne figure en division 1. L'entraîneur César Héctor Gonzalès s’appuie sur une colonne vertébrale forte pour construire son équipe, avec dans les buts Gérard Gili, dans l'axe de sa défense le solide argentin Jorge TREZEGUET (le père de David), au milieu le maître à jouer Daniel Horlaville, qui présente la particularité d'avoir été international A avec un statut d'amateur lorsqu'il évoluait à l'US Quevilly (voir le sujet sur Daniel Horlaville), enfin en attaque l'autre argentin de l'équipe, Ignacio PENA (meilleur buteur de l’équipe avec neuf réalisations).

Mais ce beau château de carte sur le papier va vite s'écrouler et César Gonzalès sera le premier des trois entraîneurs à sévir sur le banc de touche des rouennais (Milorad Pavic et Daniel Druda pour la suite de la saison). En fait le seul fait d'armes des rouennais cette saison-là sera de gâcher le bonheur des champions de France en titre. En effet lors de l'avant dernière journée, dans leur stade Robert Diochon, ils tiennent en échec le FC Nantes et permettent du coup à l'autre promu de la saison, l'AS Monaco de passer devant les canaris et d'être sacrés champions de France lors de l'ultime journée. Comme quoi cela ne sert à rien d'être malheureux si les autres ne le sont pas aussi. Mais les malheurs de Rouen ne s'arrête pas au rectangle vert cette année-là, le club n'est pas loin de revivre la même galère que quelques années plus tôt. En effet les ambitions rouennaises avaient un coût et à la fin de cet exercice 1977/78, le club est placé en liquidation judiciaire avec un déficit estimé à cinq millions de francs, le FCR sera renfloué par les dirigeants qui sauvent ainsi la place de l'équipe en deuxième division et il faudra attendre la saison 1982-83 pour revoir Rouen en première division (pour trois saisons de 1982 à 1985) avant de tomber dans les abysses du football français à l'ombre du petit voisin Quevilly si brillant chaque année en coupe de France et qui mérite son statut, très ancien, de meilleur club amateur de France. D’un côté le FC Rouen version 1977-78 faisait aussi un peu amateur, il n’y a qu’à voir cette photo du début de saison, on a vraiment l’impression de voir une équipe du dimanche et non une équipe professionnelle de première division :
Et voici le FC Rouen version 1977/78 par Panini :
Et la version concurrente des albums Léon Glowacki :
Sources : 

1 commentaire:

  1. Philippe Terrier is a Robert Carlyle lookalike!

    http://images5.fanpop.com/image/photos/30200000/Robert-Carlyle-robert-carlyle-30284923-446-595.jpg

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