Une victoire capitale et historique
pour le football français, mais aussi une bataille de tous les
instants : voilà ce qu'on vécu les 50 000 spectateurs du Parc des
Princes en ce 18 novembre 1981. Ils ont souffert pendant une mi-temps
avec les tricolores devant le blockhaus mis en place par Rijvers
avant de vibrer sur le coup franc du maître Platini. Retour sur un
coup de patte qui comptera beaucoup dans la légende de Platini roi
des coups francs. Il était marqué que les confrontations entre
hollandais et français lors de ces éliminatoires de la coupe du
monde 82, seraient marquées par les coups francs. Muhren à
Rotterdam lors du match aller jouait un mauvais coup à Dominique
Dropsy (voir le sujet : L'infortune de Dropsy face à Arnold Mühren),
au Parc des Princes c’était au tour de Platini de se jouer de Van
Breukelen. Pourtant on ne peut pas dire que les hollandais prenaient
à la légère ces phases arrêtés. Sur ce fameux coup franc de la cinquante-deuxième minute, les néerlandais essayèrent (en vain) de parer au
danger. Le mur tout d'abord fut construit avec un nombre inhabituel
de six joueurs, à une époque où les murs étaient de coutume
composé de quatre joueurs. Van Kooten et Rep les deux attaquants
venant eux-mêmes à la rescousse près de quatre autres coéquipiers
(Neeskens, Poortvliet, Muhren et Van de Korput). En outre le
capitaine batave, Ruud Krol vient suppléer son gardien Van Breukelen
en se plaçant sur sa ligne de but, près du premier poteau droit
laissant alors à Van Breukelen le soin de se poster au centre de sa
cage, c'est à dire à portée de parade ou d'intervention du poteau
gauche de son but. Ce qui est intéressant aussi dans ce coup franc
de Platini c'est l'attitude du joueur de St-Etienne pendant que
l'arbitre place le mur. En effet depuis le début de la rencontre, Mr
Garrido, l'homme en noir, n'arrive pas à faire respecter la distance
de 9.15 mètres aux joueurs hollandais, ce qui énervent au plus haut
point les français. Sur ce fameux coup franc, Platini ne se pose pas
de question, dès que le mur est à distance, il prend son élan,
très court, et enroule une merveille de frappe qui retombe en
feuille morte après avoir sifflé tout près des oreilles de Bernard Lacombe.
Ce coup franc dégagera la route de
l'Espagne pour la France et condamnera les doubles vice-champions du
monde en titre à regarder le mondial à la télévision. Aux
Pays-Bas, la responsabilité de Van Breukelen fut assez lourdement
engagée dans l'histoire et par presse interposée ce fut le grand
Dino Zoff qui pris sa défense en disant que sur une telle frappe
enroulée il est quasi impossible de défendre (Il faut dire que le
géant gardien italien lui aussi s'était déjà laissé piéger par
les frappes enroulées du roi Platini). Pourtant cela faisait plus de
deux ans que le roi n'avait plus inscrit de coup franc avec les bleus
(Plus précisément depuis octobre 1979 face aux USA au Parc des
Princes). Platini a donc retrouvé son coup de patte magique au
meilleur moment et éteint les critiques à son sujet qui laissait
entendre que le travail (longtemps accompli à Nancy devant les
célèbres mannequins et face à son ami Moutier) abandonné depuis
son arrivée à St-Etienne était la cause de son inefficacité. Un
Platini qui ne relèvera pas la polémique sur le flots de critiques
dont il était victime avant ce coup-franc, se contentant d'un
« Depuis mon arrivée en équipe de France en 1976, c'est la
première fois que je voyais ça ». Et le Roi Michel préfère
profiter de l'instant présent : « C'est vrai que ce
France-Pays-Bas figure désormais parmi mes souvenirs privilégiés
et ineffaçables. Disons, au même titre que la qualification pour la
coupe du monde précédente, acquise face à la Bulgarie ». Et
ce grand moment n'est pas forcément lié à la qualité de son coup
de patte comme il le précise « Mais si j'avais marqué un
vieux but pourri de la pointe, croyez-bien qu'il m'aurait comblé de
façon identique? Et il aurait également comblé, je crois, toute
l'équipe ». En réalité la France n'était pas officiellement qualifiée après ce match, il restait encore une rencontre face à Chypre, quinze jours plus tard au Parc des Princes mais comme le résume si bien le dessinateur DERO de France Football au lendemain de la victoire face aux Pays-Bas, ce match ne sera qu'une formalité (victoire 4-0 avec un doublé de Bernard Lacombe).
P.S : La vignette en haut du sujet n'est pas une vignette Panini. Dans un souci d'offrir à chaque sujets des vignettes originales, celle-ci provient d'un album espagnol "Coop" pour la coupe du monde 82 et voici la page concernant l'équipe de France :
Et voici le onze victorieux des Pays-Bas. A noter la présence des trois meneurs de jeu, Platini, Giresse et Genghini, formule qui connaîtra un grand succès quelques mois plus tard en Espagne. En tout cas Hidalgo face à la muraille hollandaise aura pris tous les risques avec un milieu composé de trois meneurs de jeu associé à trois attaquants : Rocheteau, Six et Lacombe. Un autre temps où dans un match ultra-décisif, le sélectionneur prône l'attaque.
Et voici le onze victorieux des Pays-Bas. A noter la présence des trois meneurs de jeu, Platini, Giresse et Genghini, formule qui connaîtra un grand succès quelques mois plus tard en Espagne. En tout cas Hidalgo face à la muraille hollandaise aura pris tous les risques avec un milieu composé de trois meneurs de jeu associé à trois attaquants : Rocheteau, Six et Lacombe. Un autre temps où dans un match ultra-décisif, le sélectionneur prône l'attaque.
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Debouts : Trésor, Janvion, Genghini, Bossis, Lopez, Castaneda Accroupis : Rocheteau, Lacombe, Giresse, Platini, Six |
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