World Cup Top 100 - N°99 : Andrès ESCOBAR

L'assassinat d'Andrès ESCOBAR est peut être l’événement le plus tragique de l'histoire de la coupe du monde. Alors que la Colombie est un sérieux outsider de ce mondial, elle affronte pour le premier match la Roumanie. Malgré une pléiade d’action les colombiens s’inclinent 3-1 face à Hagi et ses troupes. La déception en Colombie est énorme, d’autant que le futur adversaire les USA l’ont emporté face à la Suisse, ce qui veut dire qu’une défaite face au américains et c’est l’élimination directe, la pression monte et elle monte trop en Colombie. Dans la soirée, lors du débriefing du match, Maturana arrive les larmes aux yeux et appelle Freddy Rincon. Il lui annonce que la mafia vient d’assassiner son frère au pays. Andres Escobar qui partage sa chambre avec Rincon racontera à sa femme qu’il a passé la nuit à le consoler. Le match face aux USA arrive. Le matin du match, après l’entraînement Maturana trouve dans sa chambre une lettre qui lui ait adressé. C’est une menace de mort sur chacun des joueurs de la sélection en cas de contre performance face aux américains. La lettre va plus loin même dans les menaces, les auteurs écrivent que si Maturana titularise à nouveau Gabriel Gomez, ils le descendront. Maturana l’annonce aux joueurs avant le match et annonce à Gomez qu’il ne le fera pas jouer.

On imagine facilement que l’ambiance est lourde, très lourde alors dans le vestiaire. La Colombie va s'incliner et le malheureux Andrès Escobar a inscrit un but contre son camp, lourd de conséquence. En Colombie, l’élimination est vécue comme un drame national et pour les organisateurs de paris (la mafia), c’est un gros manque a gagné. Les joueurs eux vont rentrer au bercail la peur au ventre. Ils ont pour consigne de ne pas sortir de chez eux mais Andrès ESCOBAR ne veut plus tenir enfermé entre 4 murs et un soir il décide de sortir avec quelques amis, pour affronter ses concitoyens, leurs regards, lui qui se sent fautif mais pas coupable selon le témoignage de sa fiancée. Avec quelques amis il se rend dans un bar de Medellin « El Indio » le 02 juillet 1994 soit 10 jours après son but contre son camp. Dans le bar certains clients, un peu éméchés, le reconnaissent et commencent à l’insulter. Andrès ne dit rien et avec ses amis il préfère partir. A 1h du matin sur le parking d’El Indio, ils décident de se séparer, de rentrer tous chez eux. Andrès Escobar s’apprête donc en compagnie de sa petite amie à rentrer chez lui, lorsqu’une voiture, avec à son bord 3 personnes (celles du bar), se met en travers de son chemin. Là il est de nouveau copieusement insulté, on lui reproche le but marqué contre son camp contre les Etats-Unis, le ton monte, jusqu’à qu’Humberto Munoz Castro (un des 3 agresseurs) décide de sortir son arme, de tirer à 12 reprises et à bout portant sur l’international Colombien, en criant «gol» à chaque pression sur la gâchette. Andrès Escobar tombe, son corps est sans vie, il vient d’être assassiné de sang-froid. Si vous voulez en savoir plus sur l'identité des assassins et leurs motivations, je vous invite à lire ce sujet très complet sur cette histoire tragique : Andrès Escobar, flingué pour un but contreson camp. Et le voici ce fameux but :


Alors qu’il savait que la mafia avait assassiné le frère de Rincon et que tous les joueurs étaient menacés de mort pour ce match, on peut comprendre que ça cogite pas mal dans sa tête à ce moment là et cette photo devient dramatique quand on sait tout ça, comme si il regardait la mort en face :

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