Après l’Égypte en
1934 et le Maroc en 1970, c’est en toute logique, le Zaïre
(dernier vainqueur de la coupe d'Afrique des nations un an plus tôt),
qui représente le continent africain pour la troisième fois de
l’histoire lors de la coupe du monde 1974 en Allemagne de l'Ouest.
Première équipe Sub-Saharienne, les Léopards avaient mis les
moyens. Mobutu était arrivé au pouvoir depuis quelques mois et
avait décidé de miser sur le sport pour asseoir son influence. Le
football est la clé de voûte de son système de propagande et,
c’est ainsi que le Zaïre débauche Blagoja Vidinić, le technicien
yougoslave qui avait mené le Maroc quatre ans auparavant au Mexique.
L’équipe du Zaïre, championne d’Afrique en club comme en
sélection nationale, est une collection de stars : le gardien Robert
Kazadi Muamba, l’un des meilleurs d’Afrique à son poste des
années 70, les attaquants Ndaye Mulamba, meilleur buteur de tous les
temps en une édition de la CAN, Emmanuel Kakoko Etepe dit "Dieu
de ballon", Adelard Mayanga Maku dit "Good Year",
Joseph Kibonge, Raoul Kidumu mais aussi les défenseurs Raymond
Buanga Tshimenu, Ballon d’Or africain 1973, Lobilo Boba dit
"Docta", Jean Mana, Albert Mukombo et Ricky Mavuba dit « le
sorcier » spécialiste des corners directs et le père de
l'international français, Rio Mavuba (Voir le sujet sur le Père deRio MAVUBA). Donc quand elle pose le pied sur le sol allemand,
l'équipe du Zaïre bombe le torse et c'est dans ce contexte
politico-sportif que les Leopards, ont donc un moral et des forces
gonflés à bloc. En outre l'équipe de Vidinić possède un appétit
vorace de bien faire et de se montrer aux yeux des (télé)spectateurs
du monde entier qu'ils peuvent pratiquer un football chatoyant et
improvisé, axé essentiellement sur les qualités techniques des
joueurs. Et même si les Lépoards ont hérité d’un groupe relevé
en RFA. Outre le Brésil, champion du monde en titre, le Zaïre
retrouve deux équipes européennes, les techniques Yougoslaves et
les rugueux Ecossais, l’entraîneur yougoslave reste confiant
préparant comme il le fallait ses joueurs avec un stage d'un mois en
Suisse et il note les progrès de ses protégés juste avant le début
du grand bal : « Ils ont fait des réels
progrès tactiques, ils ont une bonne condition physique et surtout
un excellent moral ».
Alors pour ce premier
match face aux écossais, les Lépoards vont faire bonne figure.
Malgré les encouragements du public allemand, un esprit offensif
permanent mais un jeu sans aucune rigueur tactique, le Zaïre
s'incline, non sans avoir tenté quelques grigris purement dans la
tradition de leur jeu enthousiasme mais totalement inefficaces face à
une bande de rouquins qui ne se laisse pas surprendre par autant de
facéties. Battus (2-0) sans démériter, les Zaïrois n’ont guère
inquiéter les Highlanders mais le pire est à venir. Avant
d'affronter la Yougoslavie, des problèmes extra-sportifs vont
gangrener la suite de l'épreuve pour les zaïrois. Les primes
prévues n’ont pas été versées et le portier des Léopards,
Mwamba Kazadi, menace de faire "la grève des arrêts".
Ainsi avant d'expliquer la déroute qui va suivre avec la sempiternelle naïveté du football africain, ils ne faudrait pas occulter également la totale démission des joueurs dès le coup d'envoi quasiment. Au bout de 21 minutes de jeu, il y a déjà 3-0 pour les yougoslaves et c'est à ce moment là que Blagoja Vidinić décide de sortir son gardien de but « gréviste ». Il est remplacé par Tubilandu Ndimbi et dans les secondes qui suite se produit une des scènes les plus insolites de l'histoire de la coupe du monde. Tandis que le changement de gardien se fait au profit d'un arrêt de jeu suite à une faute zaïroise à proximité de leur surface, les joueurs au moment où les yougoslaves jouent le coup franc vont s'arrêter de jouer. Pourquoi ? C'est difficilement explicable, sûrement qu'ils jouaient le hors-jeu mais le centre est en retrait alors....alors le pauvre Tubilandu Ndimbi qui vient à peine de se poser sur sa ligne se retrouve livré en pâture face à plusieurs adversaires et c'est Josip Katalinsky, l'ancien niçois, qui va le fusiller à bout portant. 4-0 pour la Yougoslavie après 22 minutes. C'en est trop pour les nerfs des Léopards et le défenseur Ilunga Mwepu qui dit sa façon de voir à l'arbitre colombien, Omar DELGADO en lui assénant un bon coup de pied au cul ! L'arbitre voit rouge a défaut de voir qui était son agresseur et c'est le malheureux Matambula N'Daye qui subit la colère de l'homme en noir. Voici la vidéo du changement de gardien, du but et du carton rouge qui s'en suit, malheureusement le réalisateur n'a pas pu filmer le coup de pied dans le derrière.
Ainsi avant d'expliquer la déroute qui va suivre avec la sempiternelle naïveté du football africain, ils ne faudrait pas occulter également la totale démission des joueurs dès le coup d'envoi quasiment. Au bout de 21 minutes de jeu, il y a déjà 3-0 pour les yougoslaves et c'est à ce moment là que Blagoja Vidinić décide de sortir son gardien de but « gréviste ». Il est remplacé par Tubilandu Ndimbi et dans les secondes qui suite se produit une des scènes les plus insolites de l'histoire de la coupe du monde. Tandis que le changement de gardien se fait au profit d'un arrêt de jeu suite à une faute zaïroise à proximité de leur surface, les joueurs au moment où les yougoslaves jouent le coup franc vont s'arrêter de jouer. Pourquoi ? C'est difficilement explicable, sûrement qu'ils jouaient le hors-jeu mais le centre est en retrait alors....alors le pauvre Tubilandu Ndimbi qui vient à peine de se poser sur sa ligne se retrouve livré en pâture face à plusieurs adversaires et c'est Josip Katalinsky, l'ancien niçois, qui va le fusiller à bout portant. 4-0 pour la Yougoslavie après 22 minutes. C'en est trop pour les nerfs des Léopards et le défenseur Ilunga Mwepu qui dit sa façon de voir à l'arbitre colombien, Omar DELGADO en lui assénant un bon coup de pied au cul ! L'arbitre voit rouge a défaut de voir qui était son agresseur et c'est le malheureux Matambula N'Daye qui subit la colère de l'homme en noir. Voici la vidéo du changement de gardien, du but et du carton rouge qui s'en suit, malheureusement le réalisateur n'a pas pu filmer le coup de pied dans le derrière.
A 10 contre 11 et avec
des joueurs démissionnaires, le match va se conclure par un cinglant
9-0 mais à 8-0 au bout d'une heure de jeu, les yougoslaves avaient
un peu lever le pied lors des trente dernières minutes. Bien sûr au
Zaïre on prend pas à la légère ce résultat et pour le pouvoir en
place, on considère comme une honte nationale de subir l'un des plus
gros revers de l'histoire de la coupe du monde. La délégation
zaïroise comprend bien qu'il faudra faire bonne figure pour le
dernier match face face au Brésil. Le champion du monde en titre, si
le retour au pays ne soit pas trop brutal. Et là, l'histoire se
renouvelle une fois de plus. Les Léopards jouent bien, un peu
foufous sur les bords, tout le monde à l'attaque et personne pour
défendre... Résultat. 3-0 pour des Brésiliens, pourtant l'ombre
d'eux mêmes, quatre ans après avoir plané sur le toit du monde. 0
buts marqués, 14 encaissés, c’est la pire prestation africaine en
Coupe du monde. Techniquement et tactiquement dépassés, les
Léopards rentrent au Zaïre la queue entre les jambes, dans
l’indifférence générale et le mépris affiché par le maréchal
Mobutu. Pourtant cette équipe a gagné la sympathie du publique par
un jeu aussi spectaculaire qu'inefficace. Il faut dire que c'était
aussi la première équipe d'Afrique noire à participer à une coupe
du monde et ils ont apporté une part d’exotisme à ce mondial
allemand, par le jeu comme on l'a dit mais aussi par leur tenue. Ce
maillot avec cette tête de léopard reste l'un des plus beaux de
l'histoire de la coupe du monde :
L'équipe du Zaïre 1974
en vignettes autocollantes par l'éditeur anglais FKS Publishing, et
vous reconnaîtrez avec les lunettes, le père de Rio Mavuba.
La délégation complète
lors du mondial allemand avec toujours la présence du paternel
Mavuba et toujours avec les lunettes.
P.S : Sur la photo ci-dessus, Sur la photo ci-dessus la délégation des Léopards portent tous l'Abacost. Le moment de faire un peu de Wikipedia : L'abacost, abréviation de « à bas le costume », est une doctrine vestimentaire imposée par Mobutu en vigueur au Zaïre entre 1972 et 1990. Afin d'affranchir la population de la culture coloniale, elle interdisait le port du costume et de la cravate, au profit d'un veston d'homme, lui-même appelé « abacost » pourvu d'un col Mao. Dans les faits, l'abacost devint le symbole vestimentaire de la nomenklatura au pouvoir; son obligation disparut avec le retour du multipartisme
La grande époque me rend nostaligique. Mon pays a regressé de 20 ans, dirigé par des médiocres dans tous les domaines. En 1974, les léopards avient Addidas comme tailleur? Hélas, aujourd'hui, c'est le tailleur du Burkina. Le pays est incapable de doter l'équipe nationale d'un entraineur professionnel, les médiocres s'amusent avec l'argent du pays pour ne rien lui donner en retour, la corruption campe encore en RDC
RépondreSupprimer