VASCO DE GAMA 1997 & 1998

A Rio de Janeiro, le quartier Sao Cristovao, situé dans la partie nord, n'est pas le plus recommandable de la ville. Transports archaïques, logements délabrés et violence forment son ordinaire. Seuls les matches de football font sortir le quartier de sa misère. Les ruelles étroites et obscures se remplissent alors de supporters joyeux et disciplinés qui convergent vers un même endroit, le stade Sao Januario, une enceinte qui ressemble, de l'extérieur, à une très grande maison colonial dont le jardin aurait été remplacé par un terrain de football. Tous viennent y chanter leur passion pour un club, le Vasco de Gama, qui fut le premier à les accepter dans leur diversité : Noirs ou blancs, riches ou pauvres. En effet dès sa fondation en 1898, le CR Vasco de Gama a joué un rôle de premier plan dans la démocratisation du jeu. Ce que confirme Izaïr, directeur sportif du club à la fin des années 90 : « Le club est le premier à avoir ouvert sa porte à tous. Au début du siècle, le football n'était pratiqué que par les aristocrates. Le CR Vasco de Gama a accueilli les noirs et les pauvres ». Lors de chaque match, les spectateurs s'efforcent donc de gommer leurs différences pour ne former qu'un seul bloc. Les plus téméraires dansent sur le toit du stade quand ils n'ont plus de places dans les gradins. Tous encouragent des hommes qui ne courent pas seulement après un ballon, mais incarnent un certain état d'esprit, qui trouve sa traduction dans le maillot du club, inchangé depuis l'origine : il montre comment le découvreur de la route des Indes, Vasco de Gama, représenté pas une bande noire, a bénéficié de l'illumination de Dieu, symbolisé par la croix de Malte et la couleur blanche, pour trouver des terres inconnues et transmette un message aux pauvres. En hommage au célèbre navigateur, le club entend, cinq siècles plus tard, continuer à transmettre les même idées de solidarité, d'union et de partage. 

Mais le CR Vasco de Gama ne vit pas seulement sur quelques certitudes idéologiques. Son premier siècle d'existence a été glorieux sur le plan sportif. Les plus grands joueurs joueurs ont porté ses couleurs : Léonidas, Vava, Roberto Dinamite, Romario, Bebeto ou encore Sonny Anderson. Mais l'équipe qui a le plus marqué l'histoire du club au niveau du palmarès ça va être le Vasco de la fin du vingtième siècle emmené par l'animal Edmundo et un jeune milieu de terrain nommé Juninho en provenance du championnat Pernambucano et plus particulièrement du club du Sport Recife (Voir le sujet : la toute premièrevignette de Juninho).En effet si le Vasco de Gama a brillé dans son championnat local (20 titres de champions de l'état de Rio), il n'a été que deux fois champion du Brésil (1974 et 1989). Le sacre de 1997 est alors accueilli comme il se doit par les supporters, surtout qu'il va précéder la victoire historique en Copa Libertadores pour le centenaire du club. Avant de revenir sur cette finale de 1998, voici l'équipe championne du Brésil en 1997 par Panini :
La finale aller de la Copa Libertadores 1998 qui oppose en ce 12 août 1998, le club brésilien au club équatorien du Barcelona Sporting Club se déroule dans le stade Sao Januario de Vasco de Gama. Ce stade est presque aussi vieux que le club centenaire. Une tribune couverte, une autre ouverte, un virage dont le toit ressemble étrangement à celui de l'ancien Parc Lescure à Bordeaux. En face, là ou devrait se trouver l'autre virage, rien ou presque. Un mât de bateau qui évoque le navigateur portugais dont le club porte le nom et, derrière la cause de cette absence de gradins : une chapelle historique que personne n'a jamais osé détruire ou déplacer. Du coup ce stade ne comporte que 35 000 places et débordent de suporters comme on l'a vu au début de ce sujet.

Bien sûr pour le plus grand rendez-vous de l’histoire du club, le Sao Januario dégueule de partout de supporters qui portent les couleurs traditionnelles du Vasco. Parmi eux, le pilote de Formule 1, Nelson Piquet n'aurait raté pour rien au monde ce match et rêve d'une première victoire en Copa Libertadores pour son club de cœur. Malgré les joueurs prestigieux qui jalonnèrent son histoire, Vasco court toujours après ce titre enlevé par bien d'autres clubs brésiliens. La première étape fut accomplie dans son stade avec une victoire 2-0. Malgré ce résultat positif rien est fait avant le déplacement à Guayaquil, en effet en finale de la Copa Libertadores, la règle du but à l'extérieur ne compte pas et surtout Vasco peut avoir des regrets car les brésiliens auraient du l'emporter plus largement tant ils ont dominés les débats. Ce 2-0 est un minimum que Vasco se mit qu’une demi-heure à empocher. Septième minute : Juninho décale Donizete à vingt mètres du but. Tir imparable dans la lucarne, 1-0. Trente-troisième minute : Mauro Galvo glisse pour Luizao qui, de près, trompe Cevallos d'un tir croisé, 2-0. Pendant toute la première mi-temps, Barcelona est aux abois, archidominé par une équipe qui exerce un pressing très haut. Incapable de réagir. Mais après la pause Vasco se replie, choisit le contre cède le ballon à Barcelona, qu'il n'inquiète pratiquement plus, hormis un tir de Pedrinho sur la transversale peu après la reprise et un nouveau tir de Luizao au ras du poteau. Ses supporters ne comprennent pas et sifflent. Dans le vestiaire des brésiliens, l’entraîneur Antonio Lopes se défend : « Il était humainement impossible de continuer au même rythme que notre première mi-temps ». Dans l'autre vestiaire, l’entraîneur argentin, Ruben Dario Insua garde espoir : « Après le premier but, on a mis une mi-temps à réagir. En seconde période on a mieux joué. Mais ce soir on a pas vu le vrai Barcelona ». Voici le résumé de la rencontre aller :


Le match retour, 14 jours plus tard en équateur risquait d'être chaud pour les brésiliens. Bien que Vasco soit une équipe plus technique, plus créative et plus riche en talents que Barcelona, les équatoriens chez eux sont de redoutables compétiteurs qui ont gagné tous leurs matchs dans leur enceinte au cours de cette campagne. Et à Guayaquil on ne vas pas y aller avec le dos de la pelleteuse pour renverser la tendance du match aller. La presse équatorienne depuis 15 jours ne parle que de ce match, multipliant les articles optimistes. Ruben Insua aussi, avec des déclarations regorgeant d'une foi inébranlable en ses footballeurs. Isidro Romero Carbo, milliardaire PDG d'une multinationale, ex-président du club et créateur du magnifique stade qui porte carrément son nom, a promis une prime de 50 000 dollars au joueur qui marquerait le but de la victoire. Les supporters ne sont pas en reste, ils ont fait venir du nord du pays les Fils du Soleil, un groupe d'indigènes quichua-saparos (oui j'ai regardé sur Wikipedia) emplumés de la tête aux pieds. Ces Fils du Soleil avaient pour mission d'aller à l'hôtel des joueurs brésiliens histoire de jeter quelques sorcelleries sur le futur adversaire. Folklore sympathique d'Amérique du sud qui précède une autre tradition du continent sud-americain. En effet après le jet de sorcellerie des Fils du Soleil, Vasco eu droit aux jets de pierres des Fils de P....Les équatoriens ont tout essayé pour déstabiliser Vasco et ils sont déjà 90 000 dans un stade de 72 000 à 14 heures alors que le match ne commence qu'à 20h30 !! Sono à fond, musique, feu d'artifice, c'était la grande illusion. L'illusion mille fois rabâchée partout que cette fièvre jaune pouvait paralyser les joueurs brésiliens.

Mais quand le match a commencé, la fête s'est terminée et l'illusion s'est rapidement envolée. Malgré une grosse poussée en début de match de Barcelona, les occasions sont pour Vasco. La plus dangereuse une tête ratée de Luizao seul face au gardien après un caviar de Juninho, sur coup-franc et oui déjà. Puis arrive la 26ème minute, Juninho lance un contre et en position d'ailier droit, sert encore Luizao qui prend son temps pour tromper le gardien et donner l'avantage à Vasco. Ce but glaçait le stade et assommait la formation équatorienne. Et juste avant la pause, les Brésiliens vont achever toutes les illusions d'un pays. Juninho, encore lui, sur une nouvelle remise consécutive à une belle action collective trouvait Donizete qui trompait de nouveau le portier équatorien. 2-0 à la mi-temps comme au match aller, la messe est dite. Au retour des vestiaires, les joueurs ont la surprise de voir un stade qui commence déjà à se vider. Bon d'un côté les mecs sont là depuis 8 heures aussi. A 10 minutes de la fin, Barcelona sauve l'honneur mais ce match, cette finale est plié depuis longtemps. Vasco a donc prolongé la fête de son centenaire de la plus belle des manières en remportant son premier titre de champion d'Amérique du Sud. Si cette équipe ne compte pas sur des joueurs aussi prestigieux que ceux qui ont jalonné son histoire (Edmundo est parti au cour de l'été), elle dispose tout de même de quelques éléments d'excellente valeur. C'est le cas de son duo d'attaquant, avec le rapide Donizete et l'efficace Luizao. Mais le maître à jouer de Vasco est un jeune milieu de terrain de 23 ans qu'on va connaître en France et en Europe quelques années plus tard. Juninho est le joueur qui impressionne le plus les observateurs, dans un rôle de milieu relayeur tous louent son énorme abattage ainsi que sa qualité de vision du jeu, bien au dessus de la moyenne. Voici le résumé de cette seconde manche et ensuite l'équipe de Vasco de Gama 1998 par Panini.


6 commentaires:

  1. Seulement club brésilien de gagner des titres dans son centenaire. Tout autre grand Brésil n'a pas l'occasion de son centenaire ...

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  2. Olá, sou torcedor do Vasco da Gama e sinto falta dessa equipe de 1997-2000. Infelizmente agora estamos próximos de um rebaixamento, embora nosso grande Juninho esteja conosco, porém machucado.

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  3. Sinto falta da equipe de 1997-2000. Infelizmente estamos num momento muito ruim, embora o grande JUNINHO ainda esteja conosco

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  4. sou torcedor do Vasco da Gama e gostei muito da publicação, parabéns!

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  5. sou torcedor do Vasco da Gama e gostei muito da publicação, parabéns!

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  6. As a Vasco da Gama's supporter, I really liked this post. Unfortunately, Vasco passed through a bad year and will not be able to play the Brazilian First Division next year.
    Even tough Juninho played for us, he's 38 years old now and he's not the same.

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