Rolland COURBIS va nous
faire le coup du Come Back à Montpellier, l'occasion de
revenir sur sa carrière de joueur, car contrairement à ce que pense
Patrice EVRA, Coach COURBIS a eu une grande carrière de footballeur
derrière lui. Alors certes quand on l'écoute à la radio, où il
campe un véritable personnage de théâtre guignolesque usant de la
métaphore et de son accent provençal, on aurait tendance à
l'oublier mais COURBIS c'est plus de 400 matchs chez les pros, 3
titres de champions de France (un avec l'OM en tant que figurant et 2
avec Monaco) ainsi que 2 coupes de France (une avec l'OM et l'autre
avec l'ASM) et... un championnat de Grèce. Défenseur central
vigoureux et efficace (dixit les éditions Panini de 1977), COURBIS
fut international junior et espoirs mais ne connaîtra jamais les
honneurs d'une sélection chez les A. Il sera une fois convoqué mais
n'entrera pas en jeu. Retour saison après saison sur la carrière de
joueur de Coach COURBIS. Ce fils de policier joue à l'US Police
avant de se faire repérer par l'OM en 1966 à 13 ans alors que le
petit Rolland finit meilleur joueur après un tournoi pupilles. En
1969, à l'âge de 16 ans, Mario Zatelli l'intègre dans le groupe
pro en compagnie d'autres jeunes comme Albert Emon. Formé à
l'Olympique de Marseille, ce joueur décrit assez dur sur l'homme et
solide en un contre un, joue quelques matchs lors de la saison du
doublé. C'est ainsi qu'à 19 ans avec deux apparitions en
championnat il inscrit une première ligne à son palmarès et pas la
moindre : champion de France. Idem pour la coupe de France avec
un match disputé. Mais lors de l'été 1972, il est échangé avec
quatre autres joueurs contre Marius Trésor, qui évolue à l'AC
Ajaccio. En Corse, Rolland trouve une certaine qualité de vie ainsi
que du temps de jeu. Sa mentalité colle bien à l'équipe et à la
culture corse. Dans l'équipe on retrouve Claude Le Roy, René Le
Lamer ou François M'Pelé. L'équipe termine lanterne rouge et
Rolland doit quitter le club
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1972, Ajaccio: les 4 marseillais prétés pour le tranfert de Trésor : Verdonk, Buigues, Courbis et Albaladejo |
A noter que déjà
joueur, il trempait dans les magouilles, en 1973 il joue à Ajaccio
mais le club est relégué, Courbis décide de quitter la Corse et
tente sa chance en Grèce, seulement à l'époque le pays est sous la
dictature "des colonels" et seuls les gens ayant des
origines grècues peuvent venir vivre en Grèce. Mais ça c'est pas
un obstacle pour Rolland qui se trouve un aïeul grec au pied levé
et peut signer à l'Olympiakos. COURBIS, en 1996 revient sur ce
transfert : « Sportivement, c’était risqué, même
si le club du Pirée allait être champion. Financièrement, c’était
le jackpot. Légalement, c’était compliqué, se souvient Coach
Courbis. J’étais international junior, aux portes de l’équipe
de France espoirs; en Grèce, je risquais fort de disparaître, parce
qu’à l’époque, il n’y avait pas toutes les chaînes de foot
d’aujourd’hui, pas d’internet. On ne voyait pas une image de
là-bas. Je reconnais qu’à 19 ans, j’ai préféré assurer le
côté financier. Mais je gagnais 4 000 francs par mois à l’OM
puis à Ajaccio, 5 bâtons par an; en Grèce, on m’en proposait 80
pour cinq ans, dont 60 à la signature, nets d’impôts. Le chemin
vers la Grèce n'a pas été évident. : Il y avait une loi stupide
qui empêchait les joueurs étrangers de jouer en Grèce, sauf s'ils
étaient d'origine grecque. Je venais d’une famille où mes parents
comptaient leurs sous dès le 20 du mois, alors quand ils m’ont
demandé si j’étais d’origine grecque, j’ai dit : Oui ! Bien
sûr... Le problème, c'est que j'ai fait remonter l'arbre
généalogique jusqu'à l'arrière-arrière-grand-père, et y avait
toujours pas de Grec.. Alors, comme j’avais une copine et un pote à
la Préfecture, on a trouvé deux témoins qui avaient bien connu mon
grand-père, le Grec... (...) On l’avait fait naître Salonique,
comme celui d’un international Uruguayen, Milton Viera. (...) Mais
bon, personne n’a trouvé nos trace de nos pépés respectifs.
Alors, comme le président d’Olympiakos était puissant, ils ont
décrété que les registres d’état-civil avaient dû brûler dans
un bombardement pendant la guerre ». Il ne reste qu'une
saison en Grèce, le temps de remporter un second titre de champion.
A noter qu'avec celle de ses grands débuts à l'OM, c'est la seule
saison où je n'ai pas de vignettes Panini (si parmi vous il a des
collectionneurs fous, qui ont l'album du championnat grec
1973-74....). Par contre sur le net j'ai trouvé cette photo
d'Olympiakos avec Coach COURBIS à la droite du gardien.
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Olympiakos 1973-74 |
Pour son retour en
France, Rolland COURBIS choisit Sochaux et est associé en défense
centrale avec le yougoslave Laszlo Seles. Associer sur les côtés au
regretté Jean-Pierre Posca à droite et Didier Dufour à gauche, la
défense des lionceaux est solide et explique l'excellent exercice
1975-76, où Sochaux retrouve son lustre du passé avec une troisième
place. Les bonnes performances de Rolland COURBIS à Sochaux, lui
valent d'être appelé par Henri Guérin en équipe de France A' le
27 mars 1976 face au Luxembourg3. Puis la même année, il est
sélectionné chez les A pour un match contre la Pologne en profitant
des absences de Marius Trésor et Christian Lopez mais ne jouera pas
car Michel Hidalgo lui préfère une charnière Patrice Rio-Carlos
Curbelo. Après 3 saisons dans le Doubs, Courbis signe chez un promu
mais pas n'importe lequel : L'AS Monaco. A ce titre voir le
sujet : L'AS Monaco promu et champion 1978 !. A Monaco, Rolland
COURBIS va s'imposer comme l'un des tous meilleurs défenseurs du
pays. Deux fois champion en 1978 et 1982 ainsi qu'une nouvelle coupe
de France remporté en 1980, Rolland Courbis y connaît les plus
belle heures de sa carrière. Sa carrière de joueur il va la
terminer à Toulon, par amitié.
Toulon est englué en seconde
division au début des années 80 et le club devient ambitieux et
monte un projet autoru de l'enfant du pays, l'international Christian
DALGER. DALGER réussit à convaincre son ami Courbis de venir en D2
lors de la saison 1982-83. Courbis lui voit d'un bon œil l'idée de
terminer sa carrière dans une ville qu'il connaît depuis sa plus
tendre enfance. Pari réussi, le Sporting remonte aussitôt et va
s'installer durablement durant les années 80 en division 1, tout
d'abord avec un Courbis en défenseur d'expérience puis avec Courbis
en entraîneur malicieux. Ce sont les années terribles de Toulon où
tous les coups bas étaient permis, comme le dit Courbis lui-même :
« On poussait le bouchon un peu loin dans la préparation,
quand il s'agissait de compliquer la tâche de nos adversaires :
vestiaire trop chauffé en été, eau froide dans les douches en
hiver, pelouse mal tondue ou trop arrosée. Donner des ballons d'une
autre marque pas tout neufs et pas très bien gonflés à
l'échauffement, ça nous arrivait aussi. Ce n'est pas interdit par
les règlements et ça fait partie du folklore sympathique, non ? ».
Sur ce, voici l'intégrale de ces vignettes Panini et Etoiles du
football de sa carrière de joueur :
Ajaccio 1972-73
Sochaux 1974-75
Sochaux 1975-76
Sochaux 1976-77
Monaco 1977-78
Monaco 1978-79
Monaco 1979-80
Monaco 1980-81
Monaco 1981-82
Toulon 1982-83
Toulon 1983-84
Toulon 1984-85
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1970, Rolland COURBIS équipe de France junior |
Sympa, cette rétrospective !
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