La finale de la coupe de
France 1978 était attendu comme le choc entre deux artistes. D'un
côté, Jean-Marc GUILLOU de l'OGC Nice et ancien meneur de jeu de l'équipe de France et en face son successeur chez les bleus, Michel
PLATINI, la perle de l'As Nancy Lorraine. En ce printemps 1978, la
France n'a d'yeux que pour le jeune Michel. Il est le nouveau héros
du football français, l'homme du renouveau tricolore qui envoya
l'équipe de France en Argentine quelques mois plus tôt après un
France-Bulgarie historique au Parc des Princes. C'est ce même
Platini qui un mois plus tôt et toujours au Parc des Princes marqua
le seul but d'un très attendu France-Brésil. Le Parc c'est le
jardin de Michel PLATINI alors quand il y arrive avec ses potes de
Nancy, tout le monde pense qu'il va faire la différence à lui tout
seul. Même le président de la République, M. Valéry Giscard
D'Estaing fait le déplacement pour le voir à l’œuvre. Longtemps
annoncé absent, le président, pris par ses nombreuses obligations a
annoncé à la F.F.F seulement 48 heures à l'avance qu'il serait
présent au Parc. Depuis les couloirs de l'Elysée il se murmure que
le président a chamboulé son agenda pour voir ce Platini, dont
tout le monde parle, à l’œuvre avant le départ des joueurs
français pour le mondial argentin. Et le président a du être déçu
du spectacle en première mi-temps. Car Platini n'avait pourtant pas
réussi grand chose jusque là. Un ou deux coups francs manqués,
quelques transversales anodines, trois ou quatre ouvertures, rien de
bien folichon, rien au niveau du standing du nouvel homme fort du
football français. Et on avait surtout remarqué ses protestations
et ses jérémiades tout au long de cette première heure de jeu qui
confirmait qu'il n 'était pas en grande forme, d'où son
placement au coup d'envoi au poste d'avant-centre. Du coup, la presse
posait une question qu'il le suivra toute sa carrière, à quel poste
doit jouer Platini ? 10, 9 ou 9 et demi ? En tout cas ce
soir-là jusqu'à la 57ème minute tout le monde aurait rayé le
numéro 9 mais par la suite... Car en effet si Platini était
invisible dans un match pas très agréable à regarder tant il était
âpre et disputé, la 57ème minute va rentrer dans l'histoire de la
carrière du Roi Michel.
Ce but est un vrai but d'avant-centre avec
une incroyable maîtrise technique et un sens du but incroyable.
Platini réalise un exploit dans ce match fermé de réussir à se
démarquer dans la surface mais surtout de le garder dos au but, se
retourner, frapper et marquer d'une frappe enroulée. Ce but met en
jeu des vertus qui vont grandement l'aider quand il ira jouer en
Italie : précision, vitesse, audace, tout cela rassemblé dans
l'instant ultra-court qui les intègre toutes. Stefan Kovacs l'ancien
sélectionneur des bleus disait peu de temps avant la finale, que le
jeu contemporain a fait évoluer les coordonnées espace-temps. Moins
d'espace, moins de temps d'où difficulté croissante qui tarit la
source des attaquants de pointes classiques. Cette pensée est
toujours d'actualités avec la disparition des renards de surfaces du
football moderne qu'étaient les Gerd Muller, Rudi Voller, Pipo
Inzaghi ou le dernier des Mohicans en Argentine, David Trézeguet. Et
bien le but de Platini en finale de la coupe de France 1978, a
quelque chose du grand Gerd Muller. Même quête rapide de la balle,
même protection (bras, corps...) même vitesse de rotation, même
œil, même précision et pour finir même réticence globale devant
ce but de « raccroc ».
![]() |
Le duel des artistes Guillou/Platini tourne au combat |
Pourtant ce sont grâce à ses
qualités de joueur hors-pair, que Michel PLATINI à sortit de
l'ombre une finale triste à mourir. Car plus rien ne sera marqué.
Ce but c'est le véritable tournant de cette finale, comme le dira
Jean-Marc GUILLOU après la rencontre : « Le
tournant du match est sans conteste le but de Platini. Jusque-là
nous n'avions pas été exempts de reproches mais on était en droit
de penser que notre domination finirait pas payer. Mais ce but a tout
anéanti et les données ont été modifiées, un autre match a
commencé où nous avions forcément le mauvais rôle puisqu'il
s'agissait de prendre des risques pour égaliser sans en prendre trop
et se découvrir face aux attaquants que sont Platini et Rouyer ».
Et pour le héros du jour, son but aussi est le tournant du match : « Dans un match qui se termine par le score de 1-0, le but est forcément déterminant et je ne dis pas ça parce que c'est moi qui ait marqué. ! Mais au bout du compte, je me demande si l'essentiel ne s'est pas passé en première période lorsque nous avons réussi à subir sans dommages l'orage niçois. En tout cas je ne veux surtout pas que l'on ramène la victoire de Nancy à mon but. Avant ce but et après, les copains on fait un boulot formidable : C'est notre victoire à tous, aux joueurs, à l’entraîneur, aux dirigeants. J'en ai été l'instrument c'est tout ». Platini a raison, cette victoire c'est celle d'une bande de potes, d'un groupe exceptionnel, d'un club familial mais désormais plus rien ne sera pareil pour le porteur de tous les espoirs du football français et aussi la première star du football dans notre pays. Tout le monde se focalise sur ses prestations, ainsi son adversaire du jour, beau joueur reconnaît les qualités de celui qui a pris sa place en équipe de France, Guillou à propos de la finale de Platini : « Je crois que Michel a été plus utile à son équipe quand il a décroché de son poste d'avant-centre, il était plus à l'aise, avec plus d'espace devant lui, mais il ne faut pas oublier que c'est en se tenant à la pointe du combat qu'il a exploité vite et bien l'une des rares balles de but qu'il ait eues. Alors, en terme d'efficacité, Michel a été très bon même si on ne l'a pas tellement remarqué au cours de cette finale ». Le président de la République lui aussi abonda dans le sens des éloges, Fernand Sastre le président de la FFF, confiera à France Football, que peu avant le coup de sifflet final, Valery Giscard d’Estaing lui aurait murmuré un « Je trouve ce Platini, très bon » et le président ne put s'empêcher de l'embrasser sur les deux joues au moment de lui remettre la coupe.
Et pour le héros du jour, son but aussi est le tournant du match : « Dans un match qui se termine par le score de 1-0, le but est forcément déterminant et je ne dis pas ça parce que c'est moi qui ait marqué. ! Mais au bout du compte, je me demande si l'essentiel ne s'est pas passé en première période lorsque nous avons réussi à subir sans dommages l'orage niçois. En tout cas je ne veux surtout pas que l'on ramène la victoire de Nancy à mon but. Avant ce but et après, les copains on fait un boulot formidable : C'est notre victoire à tous, aux joueurs, à l’entraîneur, aux dirigeants. J'en ai été l'instrument c'est tout ». Platini a raison, cette victoire c'est celle d'une bande de potes, d'un groupe exceptionnel, d'un club familial mais désormais plus rien ne sera pareil pour le porteur de tous les espoirs du football français et aussi la première star du football dans notre pays. Tout le monde se focalise sur ses prestations, ainsi son adversaire du jour, beau joueur reconnaît les qualités de celui qui a pris sa place en équipe de France, Guillou à propos de la finale de Platini : « Je crois que Michel a été plus utile à son équipe quand il a décroché de son poste d'avant-centre, il était plus à l'aise, avec plus d'espace devant lui, mais il ne faut pas oublier que c'est en se tenant à la pointe du combat qu'il a exploité vite et bien l'une des rares balles de but qu'il ait eues. Alors, en terme d'efficacité, Michel a été très bon même si on ne l'a pas tellement remarqué au cours de cette finale ». Le président de la République lui aussi abonda dans le sens des éloges, Fernand Sastre le président de la FFF, confiera à France Football, que peu avant le coup de sifflet final, Valery Giscard d’Estaing lui aurait murmuré un « Je trouve ce Platini, très bon » et le président ne put s'empêcher de l'embrasser sur les deux joues au moment de lui remettre la coupe.
L'heure était à la fête
du côté de Nancy
Et le public français
n’attendait qu'une chose, voir ce que son jeune prodige allait
faire en coupe du monde, pour un pays qui avait raté les deux
derniers rendez-vous.
Enfin un résumé vidéo de cette finale avec le journal télévisé de l"époque grâce aux archives de l'INA :
Je m'en rappelle de ce but !
RépondreSupprimer