13 Janvier 1996 , un
froid glacial s'est abattu sur Lyon et Gerland est frigorifié en ce
samedi après-midi où l'Olympique Lyonnais accueille l'AJ Auxerre.
Vingt-ans que l'OL espère renouer son histoire d'amour avec la coupe
de France. Depuis 1976, L'Olympique Lyonnais est une véritable
calamité dans cette compétition qui jusqu'ici lui avait offert ses
plus belles heures. Mais une fois de plus ce n'est pas cette année-là
que la malédiction prendra fin. Cependant il faut dire que l'OL cet
jour-là a été victime d'une incroyable malchance comme on l'a
rarement vu dans l'histoire du football. Une guigne qui pourrait nous
faire croire que l'Olympique Lyonnais et la coupe de France sont un
couple maudit lors de cette fin de quart de siècle. Les deux anciens
amants ont fêté face à Auxerre leur vingtième année de brouille.
Depuis 1976 et sa défaite en finale contre Marseille, L'OL a été
incapable de franchir les huitièmes de finale. Et pour cause puisque
le club a pris la fâcheuse habitude de caler au démarrage,
l’élimination contre l'AJA au premier tour est la cinquième du
genre au cours des 6 dernières saisons. Bon cette fois-ci ce fût
plus honorable face au futur champion de France et vainqueur de
l'épreuve que les précédents où l'OL chutaient face à des clubs
hiérarchiquement inférieurs (Nîmes, Angers x2, Istres, Pont
St-Esprit). Le déshonneur est moindres certes mais le résultat est
le même. Et dire que l'OL et la coupe se sont tant aimés...
Six
finales entre 1963 et 1976 et trois victoires en 1964, 1967 et 1973,
qui fera dire de cette OL qu'il est une équipe de coupes ! Mais
c'est bien connu les passions les plus brutales finissent souvent
dans le déchirement le plus total. On se demande, toutefois, de
quelles fautes les lyonnais se sont rendus coupables pour les expier
de la sorte durant deux décennies d'affilée ? Contre Auxerre,
ils ont gravi jusqu'au sommet les marches de la poisse, atteignant
une sorte de nirvana que seules les équipes gravement atteintes
peuvent connaître. Avant de parler de cette guigne il est amusant de
rappeler que 3 jours avant en championnat c'est l'AJA qui allait
frapper 4 fois les montants face à Montpellier (22ème tête de
Sylvestre sur la barre, Martins reprend sur le poteau. 31ème tête
de Laslandes sur le poteau, 49ème frappe de Blanc sur la barre !
Diomède marquera le seul but du match quelques minutes après cette
dernière barre transversale). Une scoumoune qui fera dire à guy
Roux, alors que le débat est ouvert sur le sujet au milieu des
années 90 : « Je suis pour l’agrandissement des buts ».
Trois jours plus tard Guy ROUX se mue, une nouvelle fois, en empereur
de la mauvaise fois mais sur le ton de l'humour qu'on laisse les
règles et les mesures en l'état. Car l'OL ne reculant devant aucun
challenge, a fait encore plus fort que les protégés de l'homme au
bonnet. L'OL va aussi trouver 4 fois les montants au cours de cette
rencontre mais record mondial, va toucher trois fois le bois en
l'espace de 17 secondes chrono dans la continuité d'une action digne
de figurer dans le bêtisier du 20ème siècle version football et
faire le plaisir des rubriques téléfootesque de Christian
Jean-Pierre. Au moins cette action a eu le mérite de réveiller le
duo Thierry Roland-Jean-Michel Larqué qu'ont avait failli perdre en
état d'hypothermie.
Jean-Luc SASSUS, Franck GAVA et Stéphane ROCHE
sont le trio maudit de tireur.de la 88ème minute D'ailleurs SASSUS
mettra un moment à s'en remettre, comme KO (chez lui ce sera une
habitude à la fin à des matchs à Gerland mais je me dissipe
là) : « Je n'ai jamais vu ça de toute ma
carrière. Ça relève du mysticisme, du surnaturel. Comme si
quelques chose au-dessus de nous provoquait notre perte. On fait de
bons matchs, mais on n'est pas récompensés. On est malheureux
partout. Nous vivons une saison noire et on se demande bien pourquoi.
Il y'en a marre de perdre comme ça ». Même la mémoire
du club, Bernard Lacombe ne se souvient pas d'avoir déjà vu un
épisode semblable au cours de ses 19 ans de professionnalisme du
temps où il était joueur. En coupe l'étendue de la déception est
inversement proportionnelle à l'étroitesse du score. Ce qui
explique que les lyonnais aient mal encaissé le choc. Ils ont beau
être récidivistes de la sortie prématurée, la pilule est toujours
difficile à avaler. D'autant que cette saison 1995-96 sera terrible
pour l'OL en coupe. Entre l'Europe qui se dérobe devant eux pour pas
grand chose face à Nottingham, les 3 poteaux en 17 secondes ne coupe
de France, l'OL perdra aussi la finale de la coupe de la ligue face
au FC Metz aux tirs aux buts. Y'a des années comme ça où quand ça
veut pas, ça veut pas. Voici les vidéo des 3 poteaux en 17
secondes de cette maudite 88ème minute, record du genre qui mis en émoi notre Thierry ROLAND national :
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Ludo GIULY butte sur Laurent BLANC et c'est l'auxerrois qui remportera l'épreuve |
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