John BARNES

John BARNES a 50 ans, l'occasion de revoir son immense carrière en vignettes. Il débute en 1981 avec Watford en First Division qui deviendra la Premier League plus tard quand BARNES arrêtera sa carrière avec Charlton en 1999. Il partira au Celtic en tant qu’entraîneur-joueur mais ne jouera jamais pour le club catholique de Glasgow. 18 saisons au sein de l'élite du football anglais, plus de 750 matchs et 198 buts inscrits au plus haut niveau (165 en première division anglaise). Barnes compte aussi 79 sélections avec l'Angleterre pour onze buts, dont celui-ci mythique face au Brésil en 1984 au Maracanã. Mais surtout il va marquer de son empreinte le football anglais lors de son passage à Liverpool, gagnent les deux derniers titres de champions du club en 1988 et 1990. Il faut ajouter à son palmarès, deux FA Cup en 1989 et 1992 et une coupe de la ligue en 1995. Sur le terrain, Barnes était le leader de ce qui va être la fin de la grande équipe des Reds qui domina le football anglais (et européen avant le Heysel) de la fin des années 70 au début des années 90. Barnes sera élu deux fois meilleur joueur du royaume par les journalistes (1988 et 1990) et une fois par ses pairs (1988). Pourtant son histoire est peu commune pour le natif de Kingston en Jamaïque, fils de militaire, il débarque en Angleterre suite à l'évolution de carrière de son colonel de père. Jusqu'à l'âge de 17 ans, personne ne l'avait en effet remarqué. Personne sauf un supporter, anonyme, qui l'avait signalé à Bertie MEE (l'assistant de Graham Taylor l’entraîneur du club d'Elton John et qui était aussi en charge de la détection des jeunes espoirs, ça tombe bien).

Un samedi après-midi, ce dernier suit le conseil de ce supporter et décide d'aller voir de plus près ce John Barnes à Sudbury Court. Un quart d'heure va lui suffire pour se faire un jugement. Le soir même il téléphonait à Mr Barnes senior afin de parler de la venue du fiston à Watford. Plus tard, Mee confia que le fait d'avoir découvert Barnes avait été la plus forte expérience de sa riche carrière. Car il lui paraissait incroyable qu'un joueur de ce niveau ait pu traverser à travers les mailles des filets de tous les recruteurs. Ni Watford ni les autres grands clubs anglais n'avaient su dénicher John Barnes, et sans ce supporter avisé Bertie Mee n'aurait jamais touché le gros lot. Comme quoi une carrière tient certes au talent et surtout au travail mais le facteur chance conserve tout de même une sacrée part. Je dis ça car l'histoire ne s'arrête pas là, au moment des contacts et des propositions, son paternel, le colonel Ken Barnes était sur le point de retourner en Jamaïque où une promotion importante l'attendait. Nommé attaché militaire à Londres au milieu des années 70, il était rappelé comme numéro 2 de l'armée. Et l'idée de ce retour sur ses terres semblait plus forte que tout. Devant l'assistance de Mee, les Barnes acceptèrent cependant de participer à un entrainement de Watford, pratiquement par politesse. Pour Ken Barnes, ancien capitaine et libéro de la Jamaïque, c'était aussi l'occasion de pénétrer dans les coulisses d'un grand club professionnel, mais dans sa tête comme dans celle du fiston, il vivait ses dernières heures de son long séjour en Angleterre. Mais Mee va réussir le second coup parfait de sa carrière, après avoir débusqué Barnes, il va directement sortir le grand jeu pour le convaincre de rester en Angleterre. Bien qu'âgé de seulement 17 ans, il lui propose de faire l'essai directement avec l'équipe première ! Un sacré challenge pour ce gamin qui a débuté le sport comme rugbyman à l'école puis ensuite plus attiré par le football, débuta comme libéro (sûrement en rapport avec la carrière du paternel).

A son arrivée à Watford donc, c'est Graham Taylor qui le prit en main avec d'entrée, un régime des plus sévères. Barnes, fils de militaire et élevé à la dure dans une école catholique ne broncha pas et se plia aux entraînements de son nouveau coach. Adepte du bon vieux Kick and Rush, Taylor demandait à ses attaquants qu'une seule chose : une forme physique parfaite. Le jeune Barnes comprend rapidement le message et en un an il prend 12 kilos de muscles. Pour obtenir cette transformation, Taylor l'avait traité comme le débutant qu'il était et lui avait imposé une discipline de fer "Cela a fait énormément de bien à John, et il a été préparé comme il fallait au football professionnel" rappelle son père. La méthode a du bon et John BARNES devient un des meilleurs attaquants du pays et international pour la sélection aux trois lions à seulement 19 ans. Mais le problème est que Taylor va continuer à le traiter comme le petit jeune qu'il a connu et son football est trop archaïque pour un John Barnes qui ne rêve que de jeu avec le ballon dans les pieds. Le courant entre les deux hommes a de plus ne plus de mal à passer au fil des saisons. Et après son exploit au Maracana, Barnes voit les yeux de tous les grands clubs du pays se poser sur lui.

En 1987, Barnes répondra au discours de l’entraîneur-joueur de Liverpool Kenny DALGLISH. Les Reds dépensent une fortune et beaucoup se demandent comment Dalglish va parvenir à intégrer dans son équipe une individualité comme Barnes. Mais Dalglish, attaquant de légende, avait tout de suite compris le caractère de son nouveau protégé et il sut trouver les mots justes. Contre toute attente, il donna carte blanche à Barnes, le laissant libre de jouer au gré de son inspiration et de sa fantaisie, dès l'instant où ses initiatives profitaient à l'équipe. Ce langage ne pouvait que plaire à un joueur qui ne tarda pas à découvrir en Peter Beardsely le partenaire idéal. Cette association est d'ailleurs l'un des plus grands coups de génie de Dalglish, car si Barnes vient vers le centre, Beardsley se dirige vers l'aile, et vice versa comme si les deux joueurs avaient toujours jouer ensemble. Bobby Robson le sélectionneur ne s'y trompe pas non plus et fait jouer les deux joueurs ensembles aussi en équipe nationale. Pour Barnes, qui avait connu beaucoup de critiques lors de sa dernière saison à Watford il n'y a rien de plus simple à expliquer sur son explosion du côté d'Anfield : "Je n'ai pas changé, à Watford, je jouais de la même façon. Ce qui a changé, ce sont les joueurs qui m’entourent  les objectifs. Il n'y a pas eu de changement profond dans mon attitude générale. Ce que je fais ici, c'est pour l'équipe et non pour moi-même. Je n'agissais pas autrement à Watford". Le public adore Barnes, car il est l'un des joueurs les plus spectaculaires du royaume et le natif de Kingston aime le régaler :"Moi aussi, je pense au public tout le temps et j'essaie de lui faire plaisir. Sentir la foule lorsque je réussis trois ou quatre dribbles successifs me comble de joie". En tout cas ses dix saisons à Liverpool vont faire de lui une des plus grandes légendes des Reds et pourtant il y a du monde dans le Panthéon de ce club mythique. Voici de 1984 à 2000, toutes ses vignettes en club plus celles en sélection. Il manque la coupe du monde 86 où il ne figure pas dans l'album Panini mais il y a celle de 1992 bien qu'il ne participa à l'Euro suédois. 
Et voici une compilation fantastique de John BARNES avec Liverpool. Cela dure 6 minutes et c'est un festival de débordements, de dribbles sortis de nulles part, de centre millimétrés, de caviars distribués à la louche et de buts venus d'ailleurs ! En 6 minutes on comprend pourquoi John BARNES est une légende du côté d'Anfield Road :

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