Aujourd'hui à Rome on ne
parle que de Rudi Garcia et on le compare déjà à Nils Liedohlm dit
« Baron Liddas », le légendaire entraîneur de la
grande Roma 1983. C'est le moment idoine pour revenir sur cet
incroyable Scudetto et sur l'empreinte de l’entraîneur suédois
sur le Calcio. Et on va commencer par la fin, l'AS Roma vient de
ravir le titre suprême en Italie et l’entraîneur suédois va
écrire aux romains, quelques jours après la fin du championnat, un
laïus, digne d'un banquet de fin d'exercice ou d'un discours de
cérémonie de récompenses. « J'avais gagné jusqu'alors
quatre Scudetti comme joueur, et un autre comme entraîneur. Les cinq
sous la même bannière. Celle du Milan AC, auquel je dois,
assurément, ma plus belle tranche de vie. Je pensais que ce seraient
là les plus beaux souvenirs de ma longue carrière sportive. Je dois
aujourd'hui rectifier cette impression. Le titre de champion que je
viens de conquérir avec la Roma est, à l'évidence, le plus
important. Parce qu'il aura été le plus stressant pour ses lauréats
et, parallèlement, le plus attendu par tout un peuple. Ce fut une
saison terrible, émotionnante, interminable, plus nous prenions de
l'avance sur la Juve, constellée d'étoiles, et plus je rongeais mon
sang. J'avais peur que mes garçons n'ne perdent leur équilibre
nerveux, ne se déconcentrent sous la pression d'un environnement
démesurément optimiste. Souvenons-nous, à cet effet, des ides de
mars. Ides romaines. Douche glaciale. Tour à tour Benfica, qui vint
nous donner la leçon au stade Olympique, puis l'inévitable Juve.
Toujours notre bête noire. Nous la tenions à notre portée, nous
allions creuser définitivement l'écart, nous étions partis pour
boucler victorieusement un cycle de douze mois sans la moindre tache
à domicile. Sept minutes à jouer, 1-0 pour la Roma. Enfin nous
allions nous venger de toutes nos misères. Et, soudain, le déluge.
Platini impérial, L'imprévisible K-O. En quelques secondes, nous
étions au tapis ! (Voir le sujet : PLATINI, roi de Rome).
C'était la Juve qui nous avait battu, un an auparavant, au stade
Olympique.
C'est encore la Juve qui, fini le championnat, est revenue
nous humilier au pied du Monte Mario, pour le compte de la Coupe
d'Italie. Juve avant, Juve après, Juve toujours. Il suffit qu'elle
se présente à nous et tout lui réussi. Tantôt par chance, tantôt
par raccroc, tantôt sur le fil. Même couplet, même refrain. Quoi
que nous fassions, il y a un petite quelque chose qui, d'une façon
ou d'une autre, tourne au profit de la Juve. Peut-être le petit
quelque chose en plus qui différencie les grandes équipes des
autres. Peu importe alors qu'il s'appelle un jour Platini, le
lendemain Rossi et le surlendemain Boniek. Ce qui me frappe, en
pareil cas, c'est que excusez le mot, Rome y perde régulièrement
son latin ! Ces choses-là dit-on, ne s'expliquent pas. Mais il
se peut aussi qu'elles s'expliquent trop...Voilà pourquoi au bout du
compte je suis doublement heureux d'avoir fini par surmonter ce
complexe bianconero et cette crise passagère. Ne perdons pas de vue
que notre entreprise se situa dans un contexte particulier. Au bout
de tant d'années d'insuccès, de désespoir, c'était pour nous tous
une mission extrêmement délicate. Et puis pour ceux qui l'auraient
oublié, il faut se souvenir que le climat romain n'est pas de ceux
qui facilitent la tâche des atlhlètes, régulièrement confrontés
à de difficiles problèmes de récupération. J'ajoute pour
compléter ce tableau à l'eau de rose, que le mérite de ce triomphe
revient à notre président, Dino Viola, qui a non seulement eu la
force de patienter mais qui m'a laissé établir mes choix et mes
options, m'a garanti le travail sans la sérénité et la continuité.
Dans un sport aussi plein d'imprévus que le nôtre, de tels critères
ne pouvaient qu'être payants. »
Un sacre qui rajeuni, en
quelque sorte, la ville éternelle de quarante et un ans. Et oui e
dernier et le premier Scudetto remontait en effet à 1942 et encore
on avait coutume de dire que ce sacre tenait plus à la volonté du
Duce, alors à l'apogée de son régime plus qu'à la véritable
valeur de l'équipe. Mais je ne vais pas m'attarder sur ces rumeurs.
La fête romaine elle fut grandiose ! Défilé de chars, le
Colisée enrubanne de jaune et de rouge, tel un œuf de pâques
gigantesque, la louve légendaire tenant un fanion du club en travers
de la gueule, les feux d’artifices, les concerts de klaxons, un
tintamarre assourdissant pendant plusieurs jours. Rome millénaire
mais Rome en folie au pied de ses deux nouveaux empereurs, Liedohlm
et le brésilien Falçao. Ce titre c'est la récompense du travail
des dernières saisons et les deux hommes y ont pris une grande part.
Tout d'abord Baron Liddas (Liddas, le diminutif de son nom ne
suédois et Baron, parce qu'il est chatelain de longue date d'un
domaine viticole en Italie) qui a réussi à stabiliser la Roma au
plus haut niveau depuis son arrivée de Milan où il avait été
sacré champion en 1979.
Avec l'arrivée du stratège suèdois, le
club romain avait avant ce Scudetto remporté deux fois la coupe
d'Italie et terminé une fois second et deux fois troisième. Une
continuité jamais vu du côté de l'AS Roma. L'homme a ses idées et
prend le risque de rompre avec la tradition du Catenaccio italien
pour axer sa tactique sur l'offensive. Même sa défense est
offensive, il n'hésite pas à faire de DiBartolomei son libéro, lui
qui est un attaquant repenti et son équipe pratique une zone peu
conventionnelle pour l'époque. En fait c'est une défense de zone où
chacun fait en fonction de ses qualités naturelles. Comment cela se
traduit-il ? Comme on l'a vu Di Bartolomei, est un joueur
offensif, les arrières latéraux Maldera et Nela aussi (anciens
milieux de terrains de formation) et ont beaucoup de libertés dès
que la Roma à le ballon. En revanche le stoppeur de l'équipe
Vierchowood lui est de la vieille école. De par sa formation et son
jeu, lui préfère le marquage homme à homme.
Du coup Liedolhm adapte sa défense : « La zone n'est jamais qu'une liberté mise en pratique sur le terrain. Les hommes à mon sens, doivent pouvoir faire ce qu'ils veulent, à charge pour eux de ne pas oublier les concepts de base. Pour Vierchowood, je n'ai pas cherché à le dissuader d'arrêter le marquage individuel, en d'autres termes, la zone n'exclut pas l'individuelle. Nous essayons, toute proportion gardée, de copier le Brésil et la France, nations à l'avant garde du vrai football et du beau jeu comme on l'a vu au dernier mondial ». L'autre élément clé de la réussite des romains a pour nom Paulo Roberto FALCAO. Le brésilien illumine le jeu des galliorossi pour Liedohlm il est l'équivalent de Platini à la Juve. D'ailleurs quand le français recevra son ballon d'or à la fin de l'année 83, beaucoup d’observateurs considèrent que si le français est le meilleur joueur européen (à l'époque le Ballon d'Or ne pouvait être attribué qu'aux joueurs européens) il n'est pas le meilleur joueur du monde, celui-ci se trouvant à Rome. Voici le résumé de la saison de l'AS Roma en 5 minutes avec tous les buts des romains :
Du coup Liedolhm adapte sa défense : « La zone n'est jamais qu'une liberté mise en pratique sur le terrain. Les hommes à mon sens, doivent pouvoir faire ce qu'ils veulent, à charge pour eux de ne pas oublier les concepts de base. Pour Vierchowood, je n'ai pas cherché à le dissuader d'arrêter le marquage individuel, en d'autres termes, la zone n'exclut pas l'individuelle. Nous essayons, toute proportion gardée, de copier le Brésil et la France, nations à l'avant garde du vrai football et du beau jeu comme on l'a vu au dernier mondial ». L'autre élément clé de la réussite des romains a pour nom Paulo Roberto FALCAO. Le brésilien illumine le jeu des galliorossi pour Liedohlm il est l'équivalent de Platini à la Juve. D'ailleurs quand le français recevra son ballon d'or à la fin de l'année 83, beaucoup d’observateurs considèrent que si le français est le meilleur joueur européen (à l'époque le Ballon d'Or ne pouvait être attribué qu'aux joueurs européens) il n'est pas le meilleur joueur du monde, celui-ci se trouvant à Rome. Voici le résumé de la saison de l'AS Roma en 5 minutes avec tous les buts des romains :
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