Avant le superclasico
River-Boca, petit retour sur l'année 94 qui fût glorieuse pour les
supporters de River avec deux succès net et sans bavures sur la
pelouse de leurs meilleurs ennemi. Tout d'abord le 30 Avril 1994 pour
le compte de la 6ème journée, River fait le court déplacement
jusqu'à la Bombonera. Ce 153ème derby tourne en faveur de River qui
s'impose 2-0 devant 60 000 spectateurs, dans un match comme à son
habitude rugueux mais assez spectaculaire avec des actions de part et
d'autres. Du côté de Boca Juniors, l’entraîneur César Luis
Menotti avait changé sa défense centrale habituelle
(Noriega-Giuntini) pour la paire Simon-Moya et souffrait de l'absence
de milieu défensif international Mancuso. Il a d'autre part aligné
ses nouvelles recrues en attaque : le colombien John Jairo
Trellez dès le coup d'envoi et le chilien Ivo Basay, entré en jeu
en seconde période. Ce qui donnait le onze suivant : Navarro
Montoya – Sonora, Simon, Moya, Mac Allister – Peralta, Saldana,
Marcico, Carranza – Martinez, Trellez (Basay). Du côté de River
Plate, l’entraîneur des Millionarios Daniel Passarella alignait
aussi ses deux renforts récemment acquis : le défenseur
Roberto « El Raton » AYALA (ex-Ferrocarril Oeste) et
l'uruguayen Cedres (ex-Argentinos Jrs). Le gardien de but, héros du
mondial 90, Sergio Goycochea étant une fois de plus remplaçant.
River se présentait à la Bombonera donc ainsi : Sodero –
H.Diaz, Gamboa, Ayala, Rivarloa – Toresani, Astrada, Berti, Cedres
– Ortega, Crespo.
La première mi-temps est marqué par l'exploit
du gardien de River, Sodero qui arrête le penalty de l'uruguayen
Sergio Martinez, il est vrai après l'avoir concédé pour une faute
grossière sur ce même Martinez. La seconde mi-temps mis en valeur
les individualités de River et en premier lieu, le jeune milieu
offensif Ariel Ortega qui va permettre à River de s'imposer. Ortega
inscrit d'abord un joli but d'un tir précis sous la barre. Ensuite
c'est le jeune attaquant Hernan Crespo, déjà en renard des
surfaces, qui récupère un tir renvoyé par la transversale pour
pousser le ballon facilement dans le but vide. Passarella après un
début de saison laborieux a enfin trouvé la bonne formule. Sa
défense centrale Gamboa-Ayala est la meilleure du pays et devant
avec le jeune Crespo et surtout le génial Ortega il a des joueurs
capables de faire la différence à chaque instant. Ortega a
éclaboussé de toute sa classe et a été élu, logiquement,
meilleur joueur de ce Superclasico. Un Superclasico qui n'a pas
échapper aux graves incidents et à une violence, fléau d'un
football argentin qui ne guérit pas. Les barras Bravas de Boca,
perturbés par cette défaite humiliante, ont bloqué à la fin de la
rencontre un camion qu ramenait des supporters de River.
L'échauffourée qui s'en suivra sera d'une rare violence faisant
deux morts et des dizaines de blessés. Sans vouloir rentrer dans ce
débat sans fin de la violence des Barras Bravas, voici un joli film
sur le résumé complet de cette rencontre et ensuite la planche des
vignettes de l'effectif de River lors de la saison 1993-94 (mais déception, pas de trace de Roberto Ayala).
Le second match de cette année 1994 a lieu le 11 décembre et toujours à La Bombonera. Cette fois il s'agit du Tournoi d'ouverture et pour le compte de la 18ème journée. Comme on l'a vu lors du tournoi précédent, une équipe type s'est dégagé à River et bien ce tournoi d'ouverture en sera la confirmation avec un nouveau titre de champion pour les Millionarios à la clef. Cependant ce n'est plus Passarella l’entraîneur, partit remplacé Alfio Basile à la tête de la sélection nationale. C'est son adjoint Americo Galelgo qui lui a succédé et après 17 journées, son équipe est toujours invaincue et alors que le tournoi d'ouverture approche de son épilogue, River Plate n'a jamais été aussi proche de son vingt-quatrième titre. Pour ce déplacement chez son éternel ennemi, River comptera sur ses deux hommes forts, Enzo Francescoli de retour après un long séjour en Europe et meilleur buteur du tournoi et la nouvelle pépite du foot argentin, Ariel Ortega plus virevoltant que jamais. En face, Boca n'est plus en course pour les titre depuis un moment. Irréguliers, les Marcico, Martinez ou Da Silva sont capables d'alterner le très très bon (succès flamboyant à Independiente 4-1) et les sorties de routes complètement ratées (défaite ensuite 3-1 face à San Lorenzo à La Bombonera).
Mais pour cette nouvelle édition du « Superclasico », l'équipe de Menotti, devant son public, peut sauver sa saison en jouant un mauvais tour à son ennemi de toujours. Mais devant 60 000 spectateurs les protégés de Menotti vont faire encore pire que le dernier Superclassico six mois auparavant. River s'impose à Boca 3-0 et n'est plus qu'à un petit pas de son vingt-quatrième titre de champion. Sous une chaleur torride (+ de 35° à l'ombre) qui va mettre à rude épreuve les organismes, l'équipe de Gallego a surclassé dans tous les domaines celles de Menotti. Enzo Francescoli ouvrit la marque sur penalty (après que Nestor Fabbri ait découpé le jeune Ortega dans la surface) après un quart d'heure de jeu, signant son douzième but en quinze matches dans ce tournoi. Ariel Ortega toujours aussi déroutant et décisif, inscrivit le deuxième but d'un bel exploit individuel (lob réussi sur le gardien Navarro Montoya). Marcello Galalrdo autre jeune espoir du football argentin (seulement 18 ans) marqua le troisème but en seconde période de nouveau sur penalty. Boca fit illusion que dans les premiers instants du match. Mais après l'expulsion de Marcico, ses coéquipiers Da Silva, Martinez et autres Mancuso sombrèrent corps et biens. Contrôlant le match et sans forcer, River aurait pu inscrire un ou deux buts de plus. Voici le résumé de la rencontre :
Un succès qui donnera le
titre à River même si les joueurs ne l'apprendront que plus tard
avec la défaite de Newell's Old Boys à Rosario (2-0). Un titre
amplement mérité pour ce River qui, toujours invaincu, a offert le
meilleur football du tournoi. Au jeu très discipliné mais manquant
parfois de brillant proposé par l’entraîneur Daniel Passarella
depuis 1991 succéda un football plus harmonieux et offensif avec
Ruben-America Gallogo. Cet ancien joueur de River et de la sélection
n'était, ces dernières années, que l'assistant de Passarella.
D'ailleurs pour la petite histoire, il était prévu que Gallego
occupe aussi de rôle au sein de la sélection d'Argentine mais faute
pour River d'avoir pu débaucher Télé Santana de Sao Paulo, les
dirigeants des Millionarios lui proposèrent d'assurer l'intérim en
conduisant l'équipe lors de ce tournoi d'ouverture. Ce fût une
réussite sur tous les plans. De ce River 1994, on retiendra
notamment l'efficacité offensive (30 buts en 18 journées). L'apport
d'Enzo Francescoli (12 buts) fut sur ce plan décisif. L'attaquant
uruguayen de retour après ses aventures franco-italiennes, a
démontré qu'il demeurait à trente-trois ans en pleine possession
de ses moyens, un joueur bien au dessus de la moyenne. Autre jouer
clef de ce vingt-quatrième titre, le jeune Ariel Ortega, démolisseur
de défenses à coups de dribbles et de crochets déséquilibrants.
L'autre force de l'équipe se situe en défense (13 buts encaissés),
où Roberto AYALA (21 ans) s'impose jour après jour comme le
meilleur à son poste dans le pays. Au milieu de terrain, Hernan Diaz
et le très jeune Marcelo Gallardo (18 ans) furent également des
pions essentiels dans cette quête du Graal. Côté Boca l'avenir
était plus sombre car après cette seconde déroute de rang à
domicile face à l'ennemi juré, Luis César Menotti démissionnait
de son poste d’entraîneur des Xeneizes. Pour conclure voici
l'effectif en vignette de River lors de la saison 1994-95 (Et toujours pas de trace de Roberto Ayala...)
Et pour conclure quelques clichés de ce match historique et du sacre pour River en décembre 1991, avec Ortega, Francescoli et Marcico
Et pour conclure quelques clichés de ce match historique et du sacre pour River en décembre 1991, avec Ortega, Francescoli et Marcico
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