30 septembre 1996, les
dirigeants d'Arsenal nomment un nouveau manager, le français Arsène
Wenger. L’entraîneur français est un inconnu en Angleterre et la
presse britannique n'hésite pas à titrer alors : « Arsène
who ? ». Mais l'ancien entraîneur de
Monaco ne vas pas tarder à séduire l'univers des Gunners avec une
révolution en douceur opéré dès son premier match, le 12 octobre
1996 et une victoire à Blackburn. Retour sur les débuts d'Arsène à
Arsenal. Dans la salle de conférence de presse de Blackburn les
questions d'un quinzaine de journalistes se succèdent à la vitesse
d'une rafale de Kalachnikov marseillaise et en face le stoïque,
Arsène Wenger répond avec précaution dans un anglais plus que
correct. Les questions n'est pas un assaut en règle mais les
journalistes d'outre-manche, cherchent vraiment à découvrir, à
cerner qui est Arsène WENGER. Ils cherchent à densifier leur
jugement sur cet homme venu de si loin. De France, du Japon... La
plupart le découvre physiquement pour la première fois, la
curiosité aiguisée. Le nouveau manager d'Arsenal démontre en tout
cas un certain bien-être, sourire toujours élégant, réponses
concises, car lui aussi décrypte un nouvel environnement.
Tout est
neuf et a plutôt belle allure surtout que ses joueurs ont eu la
bonne idée d'aller l'emporter chez les locaux (2-0) grâce à un
phénoménal Ian Wright auteur d'un doublé. Arsenal est alors
deuxième du classement, le club est loin d'être en crise même si
l'élimination en coupe d'Europe n'a pas été digéré par les
dirigeants et qu'elle a été l’accélérateur de la venue de
Wenger du côté d'Highbury. « Comme je viens d'arriver, une
défaite aurait provoqué un orage » se contentera de dire sur
la rencontre Wenger, en effet l'ancien monégasque est interrogé sur
ses méthodes, sur ce qu'il va changer. Mais là-aussi il répond
sereinement « Je sais que les anciens de l'équipe se sont
sentis menacés par mon arrivée. Ils ont donc d'abord été sur la
réserve. Je les ai rencontrés pour savoir comment ils voyaient les
choses. Je les ai rassurés. Quel que soit leur âge, ce sont les
meilleurs qui joueront, et quand le vois les prestations de Wright et
de Bould contre Blackburn je ne suis pas inquiet ». Il faut
dire qu'en l'espace de douze jours, entre sa nomination et son
premier match la presse britannique avait fait couler beaucoup
d'encre et les plus sceptiques, soit la majorité des tabloïds
d'outre-manche ; craignaient que le français était-là pour
imposer une révolution. Il s'agira plutôt d'une évolution
progressive. « Ce n'est pas parce que je suis le nouveau
manager que je vais bouleverser l'équipe ». Tout d'abord ce ne
serait pas judicieux pour le moral des troupes alors que l'équipe
est troisième de Premier League le jour de sa prise de fonction,
ensuite et surtout Wenger n'a aucune latitude dans l'effectif pour le
faire, avec seulement une quinzaine de joueurs d'expériences et
taillés pour les joutes du championnat anglais.
A cette question
Wenger, ne botte pas en touche et reconnaît que son effectif est
trop juste et il va donc procéder en douceur. Face à Blackburn, une
seule retouche sur l'équipe était visible mais il était d'une
importance primordiale. Il s'agit du repositionnement de Patrick
Vieira en milieu de terrain axial, David Platt glissant à gauche. Un
choix tactique qui va avoir toute son importance dans les années qui
vont suivre du côté d'Arsenal. Les autres nouveautés de cette
première semaine de travail sont plus imperceptibles même si pour
Arsène, elles ont leur importance « Ce sont les petits détails
qui font la différence ». Arsène WENGER met l'accent sur la
préparation invisible et surtout l'hygiène de vie d'un sportif de
haut niveau, ce qui veut dire d'arrêter les soirées aux pubs à
descendre des pintes de bières. Il dit révolution en douceur mais
là il y va fort tout de même le père Arsène, mais pourtant le
message passe très bien et très rapidement auprès des joueurs. En
effet son discours n'est pas que répréhensible et s'accompagne d'un
raisonnement tactique qui va susciter l'adhésion de toutes ses
troupes. Dès les premiers entraînements, Wenger explique à ses
joueurs qu'il recherche chez eux : « Ma priorité c'est
que l'équipe trouve une meilleure cohérence dans les déplacements,
d'avantage d'harmonie ». Et d'ajouter sur le succès de son
discours tactique et sa méthode : « Le gros avantage
est que, vu leur expérience, les joueurs comprennent vite et
agissent en adultes ». Voilà comment s'est passé la
révolution d'octobre d'Arsene, tout en douceur dans un premier
temps, la saison suivante il étoffera son effectif et Arsenal
réalisera le doublé Cup-Championant, Wenger sera élu meilleur
manager de l'année en Angleterre et le public d'Highbury l'adoptait
définitivement. Avant de voir cette équipe d'Arsenal 96-97 en
Vignettes, l'un des deux buts de Wright, pour le premier match et la
première victoire d'Arsène Wenger à la tête des gunners.
Et voici l'équipe d'Arsenal 1996-97 :
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