OSP Hall of Fame # 1 : Rinat DASAEV

L’héritier de Lev Yachine ! Je suis trop jeune pour mettre Lev Yachine dans mon équipe, d’autant qu’il n’y a que très peu de vidéos disponibles sur ses matchs contrairement à d’autres joueurs de son époque mais si j’ai choisi son héritier ce n’est nullement par défaut. Rinat DASAEV on le découvre sur la scène internationale à la coupe du monde 82 et ce match incroyable face au Brésil avec l’URSS où il stoppa à lui tout seul et pendant 80 minutes, les assauts de ce qui était peut être la meilleure équipe de tous les temps ! Et pourtant Dasaev n’était pas prédestiné à être un gardien de but et il le confesse c’est un peu par accident qu’il deviendra plus tard le gardien emblématique de l’URSS. En fait petit, Dasaev ne pratique que la natation mais à l’âge de huit ans, il a dû abandonner l’entrainement quelques mois à la suite d’une inflammation à la main. Et, dit-il, ensuite il n’a plus jamais voulu retourner à la piscine. C’est alors à ce moment-là que son père l’inscrit dans le club de foot de son quartier, dans sa ville natale d’Astrakhane, un port situé sur l’estuaire de la Volga. Et là encore rien ne prédit qu’il deviendra le meilleur gardien du monde de son époque puisqu’il joue dans le champ et pas très bien selon lui. Au bout de 6 mois, il raconte qu’il arrive avec quelques copains en avance à l’entrainement, il joue dans les buts car le gardien de l’équipe n’est toujours pas là et d’arrêter les ballons lui plait tellement qu’il ne quittera plus jamais les cages. 

Et pourtant tout ne fût pas si facile une fois sa destinée en route. A l’époque il est bien trop petit et souple comme un balai. Il a beaucoup travaillé sur sa souplesse et avec son père ils ont élaboré tout un système d’exercices de gymnastique. C’est à l’âge de 14 ans que ses séances vont commencer à porter leurs fruits et le portier soviétique va s’allonger de 14 cm en 12 mois et ce n’est qu’à ce moment-là qu’il deviendra gardien titulaire de son petit club d’Astrakhane. A 18 ans il commence à joueur avec l’équipe première en troisième division du championnat d’URSS et il se fait remarquer alors pas Constantin BESKOV, l’entraineur du Spartak de Moscou qui va devenir son mentor. Sans peine Beskov, convainc le jeune gardien de venir rejoindre le Spartak de Moscou qui venait pourtant d’être relégué en seconde division car pour Dasaev, c’est un rêve qui se réalise, lui et sa famille ont toujours été les plus fervents supporters du club. Au bout d’un an le Spartak remonte dans l’élite du football soviétique et l’année de ses 20 ans, Rinat Dasaev est appelé dans le groupe de l’équipe nationale, sans jouer toutefois. Il attendra 1979 pour devenir le gardien numéro un de l’URSS, une position qu’il occupera jusqu’en 1990. Ce qui est amusant, c’est que pour lui, s’il est devenu aussi fort c’est grâce à son entraineur pendant plus de douze saisons au Spartak de Moscou, Constantin BESKOV : « Il m’a consacré un temps énorme qui m’a permis d’éviter plusieurs leçons douloureuses sur le terrain. Ce qui est étonnant, c’est que lui l’ancien attaquant, connaissait le jeu du gardien comme le fond de sa poche. Indéniablement ce fût un grand entraîneur et sans ses exercices, son travail je n’aurais pas fait la carrière que j’ai fait ». Autre confidence étonnante sur les gens qui ont influé sur sa carrière, le gentil Harald Schumacher : « Tout au long de ma carrière j’ai tenu un cahier de notes où j’inscrivais les différents exercices des gardiens du but du monde entier. Celui qui m’a le plus apporté c’est sans aucun conteste Toni SCHUMACHER. Il m’avait confié tous ses exercices de préparation physiques qu’ensuite je reproduisais. » J’aime beaucoup cette anecdote car elle casse une image reçue que j’avais des joueurs de l’URSS, froid et coupé du monde, n’entretenant aucune relation avec les autres joueurs internationaux.


Donc si Dasaev est dans mon Hall of Fame en tant que gardien titulaire de mon équipe internationale, c’est que ce gardien m’a toujours impressionné. Il était calme et on avait l’impression qu’il était imbattable sur sa ligne, comme un gardien de Handball aux réflexes incroyables. D'ailleurs l'extrait que j'ai choisi, illustre parfaitement ce sentiment de voir un gardien de Hand dans des cages de Foot. Coupe du monde 86 au Mexique, la France affronte l'URSS dans leur second match de poule. Le score est de 1-1 et il reste que quelques minutes à jouer. DASAEV repousse alors de la jambe une tête plongeante à bout portant de Jean-Pierre PAPIN. Je me souviens du commentateur (Pierre Cangioni mais à vérifier) qui dira « ah quelle chance ce Dasaev ». Bien que je fusse extrêmement déçu de ne pas voir les français marquer sur cette splendide occasion (quelle accélération de Stopyra), ce commentaire m’avait agacé au plus haut point ! Comment peut-on parler de chance quand il s’agit du meilleur gardien du monde !! N’importe quel gardien peut un jour réaliser une telle parade mais seul Dasaev à l’époque pouvait répéter ce genre d’exploit à chaque match. Du coup pour la vidéo, j'ai choisi la version anglaise avec un commentateur d'Outre-Manche qui, avec plus d'objectivité, lancera un « what a save by Dasaev » bien plus proche de la réalité à mon sens. A noter que sur cette action il y a à la baguette, Stopyra, Papin et Dasaev et les 3 figurent dans ces OSP Hall of Fame mais pour les deux autres on en reparlera plus tard...


1 commentaire:

  1. Le grand Rinat en a fait rêver plus d'un. Il était issu de la minorité Tatare et quant on parle de Tatars célèbres on parle de Rudolph Noureyev et de lui.

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