C'est une journée évènement sur Old School Panini à l'occasion des 50 ans de Maurice BOUQUET et pour marquer cet évènement, voici une interview exclusive du capitaine emblématique de Brest Armorique. L'ancien n°14 a répondu, avec passion, aux questions des administrateurs de la page facebook Ici c'est Brest !!! By Stade Brestois 29. L'entrevue est classé en cinq grand thèmes et bien entendu, nous remercions chaleureusement, Maurice, pour cet entretien passionnant et émouvant.
A propos de votre carrière de
joueur
Vous avez arrêté de jouer au
haut-niveau à la fin de la saison 1995, il y a bientôt 18 ans. Quel
jugement portez-vous aujourd'hui sur votre carrière de joueur ?
Avec le recul, il est toujours
facile de se dire tu aurais pu, tu aurais dû, mais à l’époque où
j’ai commencé j’aurai signé avec les deux mains pour réaliser
ce que j’ai vécu. Peut-être un seul regret celui d’avoir été
gentil toute ma carrière et de ne jamais avoir pensé à moi, mais
là encore je ne serai pas resté moi-même et je considère que chez
moi c’était une force.
En premier lieu ma première
titularisation en ligue 1 contre Lens, je me souviens du parallèle
que les journaux avaient fait : c’était la 500ème
d’Alain Giresse et moi la 1ere. C'était un grand honneur cette
comparaison. En second lieu la première fois où j’ai porté le
brassard, là je me suis dit que j’étais reconnu et qu’on me
faisait un grand signe de confiance. En 3ème
lieu ma première sélection en équipe de France Olympique, peu de
joueurs à cette époque étaient reconnu au niveau des équipes de
France. Et pour terminer en 4ème lieu ma
signature à l’ASSE, un très grand moment.je pourrais en citer de
nombreux autres : toute ma carrière a été un grand moment.
Vous avez côtoyé de nombreux joueurs
de talent. Lesquels vous ont le plus marqué ?
De très nombreux joueurs avaient un
talent fou, mais je retiendrais grâce à des critères propres à ma
culture Slavo Muslin, Gérard Bernadet (Pour leurs conseils,
parrainages et valeurs). Après bien entendu des joueurs comme
Paul Le Guen, David Ginola, Bernard Lama, Vincent Guérin, Roberto
Cabanas, Gérald Passi, Lubomir Moravcik, Joseph Antoine Bell, etc…
Je pourrais tellement en ajouter, je m’excuse pour ceux que je ne
cite pas car ce serait vraiment trop long.
Avec quel(s) entraîneurs) avez-vous
préféré travailler ?
Sans aucun doute René Exbrayat à
Martigues, un vrai passionné, une envie folle de partager avec lui.
Je n’oublierais surtout pas de citer Mr Robert Dewilder le premier
à m’avoir fait confiance, et sans doute Slavo Muslin car il
existait entre nous une très grande complicité.
Concernant votre période brestoise
Quels sont vos meilleurs souvenirs ?
Les barrages pour la remontée en
ligue 1, une osmose avec le public pour chaque rencontre. Des
frissons assurés à chaque fin de match et qui plus est une période
où j’ai souvent marqué. Une très grande fierté d’avoir été
le capitaine de cette équipe. Il existait une très grande
complicité avec ce public merveilleux, qui nous a porté jusqu’à
la ligue 1 : la montée sur le podium devant l’hôtel de ville
et tout ce peuple brestois qui nous acclamait, c'est vraiment un
souvenir ineffaçable.
Et les pires ?
La liquidation du club et le départ
de tous les cadres mais ce fut une obligation.
Le Brest Armorique produisait un jeu
spectaculaire sous l'ère Muslin et notamment lors de la dernière
saison en D1 (avant la mise à mort du club). Pouvez-vous nous parler
un petit peu du travail effectué par Slavo ?
Tout d’abord nous l’avions pour
la plupart connu comme joueur d’où notre confiance envers lui.
Ensuite il avait su s’entourer de personnes compétentes et pour
finir il connaissait très bien ses leaders d’équipes. Il
entretenait une complicité importante avec eux il savait que c’était
un relais important et indispensable pour lui sur le terrain. Nous
travaillions énormément à l’entraînement et physiquement nous
étions en très grande forme ce qui nous permettait de réaliser des
performances de grande qualité et d’avoir une constance dans les
résultats.
Avez-vous gardé des contacts avec des joueurs, entraîneurs ou dirigeants du Brest Armorique ?
Peu, à mon goût trop peu, quand on
a passé autant de temps dans un club il me semble que l’on oublie
trop facilement l’investissement qui a été donné même si nous
étions salariés.
Evolution du football, valeurs...
Vous étiez adoré du public brestois
dont vous incarniez parfaitement les valeurs : l'abnégation, le
courage, le respect du public, l'amour du maillot... Et aujourd'hui
vous êtes directeur sportif d'un club (Blois) dont la politique est
fortement axée sur la formation. Ce qui nous pousse à vous poser
les deux questions suivantes :
Est-il encore possible d'inculquer les
valeurs qui étaient les vôtres aux jeunes générations?
Pour inculquer des valeurs il faut
être légitime, exemplaire et reconnu c’est le premier point. Le
2ème il faut les inculquer dès les
catégories de jeunes. Aujourd’hui on s’adapte trop à leurs
mentalités pourquoi ne pourrions-nous pas revenir en arrière (Ce
qui était bon avant, l'est toujours aujourd’hui) et leur
transmettre notre savoir, nous avons grandi ainsi. Il faut
absolument faire cet effort et revenir à notre propre vécu.
Si on vous le proposait,
accepteriez-vous des responsabilités au sein du centre de formation
du Stade Brestois ?
Quelle belle question,
dois-je vraiment y répondre !!!!
Bien sûr que oui, mais aujourd’hui
je ne me fais pas d’illusion, après avoir eu mon diplôme de
formateur j’ai fait acte de candidature en envoyant mon cv, je n’ai
jamais eu de réponse, je trouve cela ennuyeux !!!!! Car je
pensais vraiment avoir laissé un souvenir intéressant et que mon
parcours dans le football amateur me permettrait de pouvoir prétendre
à ce poste. Il est certain que si la proposition venait un jour la
réponse serait positive et enthousiaste surtout.
Mais c’est le foot « business
et relationnel », la compétence passe après.
Votre avis sur le mercato d'hiver ?
Cela ne change-t-il pas trop la donne ?
Il faut revenir aux anciennes
méthodes si l’on veut vraiment retrouver des valeurs et une
identité club. Arrêter de faire signer des joueurs professionnels
sans qu’il soit fait un nombre de matchs en ligue 1. La charte du
football est laissée de côté pourtant cela a été une vrai
révolution du monde professionnel.
A propos de l'actualité du Stade Brestois 29
Porter un jugement en étant si éloigné de Brest est difficile, mais moi ce que je ressens c’est qu’il n’existe pas de vrai projet club. Quels sont les jeunes formés au club qui ont la possibilité de prétendre à la Ligue 1 en ayant 33 contrats professionnels ? Notre génération a été dorée grâce à la formation, j’ai participé à l’encadrement des jeunes joueurs qui avaient gagné la Coupe Gambardella. On peut penser ce que l’on veut de M. Fouillen mais c’était un Monsieur cet homme-là. Il a été à l’origine de beaucoup de joueurs. Le club pourra poursuivre son chemin grâce à un centre de formation reconnu et surtout d’identité Bretonne. Il ne faut pas oublier que la Bretagne est une terre de Football.
Croyez-vous encore au maintien sachant que Brest a un des pires calendriers de fin de saison, et n’a pas encore joué Lille Paris Marseille et Montpellier.
Je suis inquiet, même très inquiet mais je crois en cette équipe même si on me dit qu’elle a peu de valeur, la valeur c’est dans les tripes qu’on l’a trouve, il faut se donner à fond, avoir un soutien sans faille de ce public qui mérite que l’on se batte pour sauver Brest et surtout être solidaire dans la défaite comme dans la victoire. Au club il ne doit y avoir qu’un discours supporters, dirigeants, éducateurs et joueurs tous soudés. Dans tous les cas je suis le supporter N°1 et je le resterai encore longtemps, je suis chaque rencontre de près.
A propose de votre fonction actuelle
Vous avez entraîné plusieurs clubs en CFA2 et êtes à présent directeur sportif de Blois, un club axé sur la formation et qui a « sorti » des joueurs comme Kuami Agboh (ex-AJA), Ahmed Kantari (Brest), les frères Aly (Valence) et Issa Cissokho (Nantes), ou plus récemment Corentin Jean (Troyes).
Quelle fonction préférez-vous ?
Directeur de Centre de Formation avec une équipe à entraîner.
Quelles fonctions préféreriez-vous dans un club professionnel :
- entraîneur
- directeur sportif
- responsable du centre de
formation.
Merci encore à Maurice BOUQUET pour cet interview et la journée spéciale n'est pas terminée avec 3 surprises encore à venir et c'est assez époustouflant.
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