Le bal des entraîneurs 2012-13 : Pascal DUPRAZ

Ce Savoyard, né à Annemasse fera ses classes dans le très réputé centre de formation du FC Sochaux. Attaquant, c’est dur de se frayer un chemin dans l’équipe pro qui au début des années 80 tournent à plein régime. Le FC Sochaux cette saison-là atteindra les demi-finales de la coupe de l’UEFA et possède les deux meilleurs espoirs tricolores du moment en attaque avec Stopyra et Anziani. Donc pour s’épanouir, Pascal DUPRAZ est obligé de choisir l’exil et une formation moins ambitieuse, il retourne chez-lui et fait un passage en D2 à Thonon-les-Bains. Le modeste club savoyard surprend et se qualifie pour les barrages grâce à Pascal DURPAZ qui se révèle au grand public. A 19ans il revient après une saison de purgatoire en D1 et pour lui, direction le Finistère à l’autre bout de la France pour signer avec le Stade Brestois à l’aube de la saison 1982-83. Il lui faudra un an et demi pour s’adapter à son nouveau club, mais à la reprise du championnat 1983-84, Dupraz gagne une place de titulaire en attaque à côté de Eric William Njo-Léa et surtout devant Joël HENRY avec qui il s’entend à merveille. Luttant pour le maintien, Brest fait un début d’année 84 excellent et Dupraz marque à chacune de ses sorties, avant un match à… Sochaux, son ancien club, qui marquera un coup d’arrêt. Alors qu'il était en passe de devenir le meilleur buteur du club en seulement quelques apparitions, on attendait beaucoup de son retour à Bonal. Dupraz sera décevant face à son ancien club, ne se mettant jamais en évidence. SI je parle de ce match, c'est que ce rendez-vous a été une des rares occasions de voir Dupraz en haut de l'affiche et d'accorder une interview alors qu'il était le joueur vedette de Brest. D'ailleurs après le match il explique sa réussite de cette année 1984 : « Depuis la trêve je me sentais très en confiance. Je savais que j'étais titulaire et je n'avais plus comme avant la peur de faire une erreur. J'étais un peu à l'image de l'équipe. Beaucoup plus confiant en mes possibilités ». En tout cas Brest se sauve et termine 17ème. Dupraz réalise une superbe seconde moitié d’exercice, multipliant les bonnes copies, avec quelques buts et surtout dans le jeu un apport considérable. La saison suivante il continue sur sa lancée, Gérard BUSCHER est arrivée de Nantes et remplace Njo-Léa pour le plus grand bonheur de Dupraz. Buscher plante but sur but (21 en championnat), le plus souvent avec la complicité de Pascal sur ses centres millimétrés. Brest termine 9ème et Pascal DUPRAZ s’est imposé comme un solide joueur de division 1 depuis 18 mois avec 13 buts en championnats et une pléthore de passes décisives.

Malheureusement, il va être victime la saison suivante de la concurrence, une concurrence qui tout au long de sa carrière va affecter sa confiance et donc son rendement. En effet, Pascal Mariini débarque de Besançon et forme une paire offensive de premier ordre avec Buscher. Dupraz glisse alors sur le banc, et doit se contenter d'un statut de remplaçant... Conscient de la difficulté pour retrouver sa place, il lâche l'affaire et met le cap sur l'Alsace pour un nouveau challenge. Dupraz reprend la bonne vieille méthode du retour en D2 pour une saison. Cette fois-ci c’est à Mulhouse qu’il pose ses valises. Le club alsacien entrainé par le novice Raymond Domenech est assez ambitieux comme le témoigne sa ligne offensive : Kurbos-Morgante-Durpaz, qui donnerait bien des idées à certains dirigeants de division 1. Mulhouse échouera cette année-là en barrage et Dupraz réussit son challenge, de se rappeler aux bons souvenirs des recruteurs de division 1. Lors de la saison 1987-88 il file au Sporting Club de Toulon entrainé par Rolland Courbis. Là encore, il va cirer le banc, Toulon ne manquant pas de potentiel offensif. Il retrouve son ex-coéquipier Joël Henry, mais pas le terrain, puisque pour sa première saison il est barré par Ginola, Bénedet ou encore Paganelli. Le club Azur et Or réalise une très bonne saison…Heureusement pour lui, mais pas pour le club cela se traduit par une pléiade de départs la saison suivante (Ginola, Bénedet, Henry et Paganelli). Des départs qui ne seront pas vraiment compensés, les recrues manquant d'expérience, hormis Philippe Fargeon, qui arrive du Servette de Genève. Pascal Dupraz retrouve donc un poste de titulaire, 4 ans après son dernier exercice complet en D1. A court de rythme et surtout au milieu d’une équipe largement remaniée, il peine à retrouver son football des belles années brestoises. Toulon revient dans l'anonymat du championnat et la tuile arrive pour Dupraz, qui n'est pas conservé  à l'issue de son contrat de deux ans, vu qu’il vient de se péter les croisés. Quand la guigne s’en mêle. Il part alors à la recherche d’un nouveau challenge et retourne en D2 à Geugnon. Mais la flamme n’est plus là et à 28 ans, Pascal DUPRAZ a déjà des idées de reconversion, il retourne chez lui en Haute-Savoie à Gaillard où il est entraineur-joueur en Division d’Honneur !! Et pourtant c’est la bonne pioche, car lorsqu'il s'est assis sur le banc du club haut-savoyard en 1991, pour ne plus le quitter jusqu'en 2009, il s'appelait le FC Gaillard. Au fil du temps et des fusions des petites équipes de la région des bords français du lac Léman, il est devenu Croix de Savoie puis Evian-Thonon-Gaillard.... Evincé en 2009 après une saison en National honorable, DUPRAZ ne quitte pas le navire et profite de connaitre le club comme sa poche pour se glisser sous la bienveillance du grand argentier de Danone Franck Ribout qui veut faire du club une vitrine de son groupe. Depuis 2009, Pascal Dupraz est donc le directeur sportif du FC Evian-Thonon-Gaillard, avec comme actionnaire des Zinédine Zidane et Bixente Lizarazu il ne faut pas l’oublier. Et si on l’a vu dans sa carrière de joueur, il n’a jamais eu le coup de pouce du destin pour réussir, cela à complètement changé depuis qu’il est devenu entraineur. En effet en remplaçant Pablo CORREA il y’a quelques jours, Pascal DUPRAZ peut se vanter d’être passé d’entraineur de DHR à entraineur d’une formation de Ligue 1. On serait aux Etats-Unis, on appellerait ça une success story.

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