Le bal des entraîneurs 2012-13 : Jean FERNANDEZ

Si tout le monde connait l’entraineur, un homme qui ne vit que pour le foot, sa carrière de joueur est moins connue du grand public. Pourtant jean FERNANDEZ était un joueur peu économe, un passionné. Ainsi quand il arrive à Marseille, la presse le décrit de la sorte, après seulement une saison avec l’équipe pro : « un bourreau de travail qui est devenu un des rouages indispensables de l'équipe. On s'en est surtout aperçu quand il a manqué. Ce petit bonhomme qui ne paye pas de mine ira loin ». Ce qui est amusant c’est qu’une fois les crampons raccrochés, Jean FERNANDEZ est devenu entraineur et les critiques n’ont finalement guère changées. Voici ce que disait Raymond Goethals sur son adjoint en 1992 : « Jean Fernandez ? Il a toute ma confiance ! C'est un bosseur, un garçon qui ne vit et ne pense qu'à travers le football. Il travaille dur, très dur ... ». Alors voici une rétrospective sur sa carrière de joueur. Comme on l’a vu pour Daniel Sanchez, Jean Fernandez est lui aussi un fils de pieds noirs. Comme l’entraineur de Valenciennes il arrive en France en 1962 lorsque l’heure de l’indépendance algérienne a sonné, Jean est natif de Mostaganem en Algérie et il n’a que 8 ans quand il doit quitter sa terre natale. La famille Fernandez débarque dans les environs de Béziers et c’st là que va faire ses classes de footballeur le petit Jean. Il va gravir tous les échelons du club, jusqu’à logiquement intégrer l’équipe première en 1972. Il a alors 18 ans. Béziers, qui évolue en D3, va réussir à monter en D2. 

Homme de base du milieu de terrain, travailleur infatigable, Jean Fernandez se fait remarquer par les clubs de l’élite. Si bien qu’en 1975 il rejoint l’Olympique de Marseille mais avec un contrat d’aspirant, il n’a pas le statu de professionnel. Ce statut ne le bouleverse pas et de toute façon il y avait des moyens de le contourner et qu’il réussisse à vivre du football. D’autant que le jeune milieu de terrain s’installe dans l’entre-jeu phocéen, avec une facilité déconcertante, remisant des Michel Albaladejo sur le banc. L’OM fera une saison assez moyenne (9ème), mais remporte tout de même la Coupe de France aux dépens de l’Olympique Lyonnais. Et cerise sur le gâteau, à la fin de la saison avec son statut d’amateur, Jean Fernandez part à Montréal disputer les Jeux Olympiques. Au canada il se retrouve dans un sacré groupe avec des gars comme Platini, Rouyer, Battiston… La France part un peu la fleur au fusil et fait une phase de poule plus ou moins correcte. En revanche, en ¼ de finale la dilettante ne paye pas contre une équipe de RDA bien mieux préparée surtout physiquement, les bleus explosent et s’inclinent 4-0, terminant le match à 9, après la double expulsion dont celle de …. Jean Fernandez à la 56ème minute. A son retour, l’OM lui propose logiquement un contrat pro de 4 ans. Malheureusement pour Jean Fernandez ce sera la fin des belles années à l’OM et lentement mais sûrement l’équipe phocéenne sombre dans les abîmes. Le méritant Jean Fernandez a beau se démener comme un beau diable, il ne peut empêcher l’inéluctable et à la fin de son contrat l’OM chute en division 2 au terme de la saison la plus catastrophique de son histoire. 

Mais vu son CV et ses états de services, Jean Fernandez, ne tarde pas à retrouver un port d’attache et il signe à Bordeaux, club aux ambitions nouvelles depuis que le président Bez a confié les rênes de son équipe à un certain Aimé Jacquet. En gironde, Jeannot Fernandez redécouvrira les joies du haut de tableau. Titulaire, indiscutable au milieu de terrain, où il fait doublette avec le boucher René Girard, il va passer 2 saisons de haute volée. Bordeaux accroche la 3ème place en 1981, derrière St Etienne et Nantes. En Coupe UEFA, la saison suivante, les bordelais auront la malchance de tomber sur Hambourg dès les 16ème. Le club terminera 4ème, après une fin de saison un peu ratée vu que le club était premier à 7 journées de la fin. Mais Bordeaux a changé de statut lors de ces deux dernières saisons en devenant un candidat au titre déclaré à chaque début d’exercice. Pourtant pour Jean Fernandez la fin de la belle histoire girondine va prendre fin. Aimé Jacquet profites des malheurs financiers de l’Olympique Lyonnais pour attirer le jeune international qui l’avait lancé dans le Rhône, Jean Tigana. Pour Jean Fernandez il est temps de partir et il signe à Cannes alors en D2 mais avec des ambitions galopantes. Si la vie est agréable sur la Croisette et que l’équipe est bâtie autour de quelques vieux guerriers, comme Pierre Pleimelding, Patrick Revelli, Gilles Rampillon et Jean-Pierre Ascery, les azuréens terminent à une médiocre 7ème place du groupe B. La saison d’après rebelote, Cannes ne montra pas tout de suite et Jean Fernandez veut vivre sa passion du football autrement. A 30 ans il stoppe sa carrière de joueur pour embrasser celle d’entraineur et depuis ce jour il n’a jamais cessé d’entraîner.

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