33 ans après, le mythique Stade
de Reims retrouve enfin l’élite du football hexagonal. A la tête des champenois
un jeune entraineur à la carrière atypique, Hubert FOURNIER. Cet auvergnat de naissance est formé logiquement à
l’INF Vichy, proximité oblige. Il quitte le centre de formation national et sa
région natale à 18 ans, pour se faire connaitre bien loin des volcans, dans le
nord de la France à Maubeuge qui évolue alors en national. A 22 ans (nous
sommes en 1989), Hubert FOURNIER va commencer son périple de routard qui va l’amener
à poser ses valises un peu partout en France et ailleurs. En tout cas pour ce
jeune défenseur c’est une sacré ascension puisqu’il passe directement du
national à la case Ligue 1 avec le Stade Malherbe de Caen. Il restera 4 saisons
sous les ordres de Daniel Jeandupeux et connaitre les plus belles années du
Stade Malherbe celles qui conduiront à la coupe de l’UEFA. Mais associé à
Franck Dumas il va subir peu à peu la concurrence de Joël GERMAIN (vous savez l’hommequi a permis à Franck Leboeuf de réaliser un triplé) et surtout d’Yvan Lebourgeois.
Devenu remplaçant d’une très bonne équipe de Division 1, Fournier va faire un
choix de carrière ambitieux mais complètement fou au départ ! Il repart en
national et s’exile dans les Côtes d’Armor pour évoluer à l’En Avant Guingamp.
On pourrait croire qu’à première vue, il a tout simplement pété un boulon car qu’est
ce qu’un gars qui vient de disputer 97 matchs de division 1 les 4 dernières
saisons part s’enterrer en 3ème division ? En fait Hubert
FOURNIER fait le bon choix ! Il devient une pièce maitresse d’une
génération qui va entrer dans la légende du club. Guingamp est tout de suite champion
de national, puis en division 2, les bretons ne vont pas arrêter de surprendre.
Non seulement ils font la course en tête du classement toute la saison
(marathon avec 42 journées pour un championnat à 22 équipes) mais en plus l’En
Avant Guingamp se permet le luxe de l’emporter 1-0 lors du choc de l’année au Vélodrome
face à l’OM à 10 journées de la fin. Fournier et ses camarades lâchent du leste
en fin d’exercice et c’est Marseille qui finira champion de D2 mais l’essentiel
est ailleurs, Guingamp ne reste qu’une saison en Ligue 2 et pour la première
fois de son histoire va évoluer en ligue 1. Une génération dorée pour l’EAG
avec les Fournier, Candela, Coco Michel, Carnot ; Coridon ou encore Rouxel…Et
la magie continue en division 1. Guigamp est une équipe solide, difficile et
même chiante à jouer qui défend extrêmement bien. Le technicien Francis Smerecki
avec son schéma défensif permet à Guiguamp de terminer dans la première moitié
de championnat et chose incroyable de se qualifier pour l’intertoto. Nous
sommes en 1996 et c’est le boom des transferts et de l’exode des talents en France,
conséquence direct de l’arrêt Bosman. Alors si les internationaux tels Dugarry,
Zidane, Thuram, Karembeu ou Djorkaeff partent en Italie, d’autres joueurs moins
connus vont aussi monnayer leurs talents à l’étranger. Hubert FOURNIER lui va
choisir une destination que peu de joueurs français ont choisi par el passé, la
Bundesliga, après Didier Six et JPP, un autre français part jouer en Allemagne.
Le défenseur français part dans une institution en Allemagne, le Borussia Mönchengladbach.
Mais les temps glorieux du club allemand sont loin derrière, fini l’époque où
le Borussia dominait l’Europe (2 coupes de l’UEFA en 1975 et 79) ou la
Bundesliga (5 titres de champions dans les années 70). A l’aube de l’exercice 96-97
M’Gladbach est un modeste club de milieu de tableau malgré des joueurs de
talents comme l’immense vedette Stefen Effenbergh. Dans ce contexte Hubert
Fournier tire son épingle du jeu et réalise une très bonne première saison,
devenant un titulaire indiscutable dans le schéma de l’entraineur Russmann. La
saison suivante en revanche le technicien change totalement son système
défensif et passe d’une défense à 3 défenseurs centraux (un vieux 3-5-2) à un
4-4-2 plus classique. Hubert Fournier sent que pour lui c’est la fin de l’aventure
malgré un très bon rendement à chaque fois qu’on a fait appel à ses services.
Mais nous sommes en 1998 et il a 30 ans, il est temps pour lui de rebondir vers
un dernier gros contrat.
Il va choisir le retour en France et adhérer au projet
d’un club ambitieux l’Olympique Lyonnais en pleine reconstruction après la
catastrophe de l’ère Guy Stephan. C’est Jacques Santini alors qu’il est
directeur sportif de l’OL qui est à l’origine de sa venue. Santini en tant que
Directeur sportif va très bien œuvré pour créer un groupe homogène et
complémentaire. Ainsi Fournier arrive en dans un espace de 4 mois où l’OL
réalise quelques bons coups sur le marché des transferts avec les Daniel Bravo,
Philippe Violeau, Patrice Carteron ou encore Christophe Delmotte. Hormis Bravo,
pas de noms ronflants mais que des très bons joueurs de ligue 1 (bon hormis
Reynald Pedros où là l’OL s’est gaufré mais ils ne seront pas les seuls en
misant sur l’ex-nantais). L’équipe finit la saison en trombe et se qualifie directement
pour la coupe de l’UEFA, chose impensable à la fin des matchs aller. Bernard
Lacombe dirige alors un groupe solidaire. L’apport derrière d’Hubert Fournier
est flagrant, complémentaire du solide et rugueux stoppeur Florent Laville, il
apport une vision du jeu qui faisait un peu défaut au n°4 de l’OL. La saison
suivante et sur la lancée de l’exercice précédent l’OL réalise alors une des
meilleures saisons de son histoire. Quart de finaliste de la coupe de l’UEFA
avec des tours dantesques face à Bruges, Blackburn ou l’Etoile Rouge de
Belgrade, le club rhodanien termine 3ème de ligue 1 et se qualifie
pour la première fois de son histoire pour le tour préliminaire de la ligue des
champions. Mais l’OL va changer de statut et petit à petit les joueurs qui ont élevé
l’OL vont céder leurs places à des internationaux confirmés. Exit les Cavéglia
et Carteron place aux Sonny Anderson et Tony Vairelles. Pour Hubert Fournier c’est
l’arrivée du futur champion du monde Edmilson qui le pousse vers la sortie. Mais
son bilan à Lyon reste très positif, lui qui aura permis de stabiliser la
défense et permettre ainsi à l’OL de franchir un palier. Mais à 32 ans Hubert
Fournier n’est pas fini pour le football et il effectue un retour aux sources
en re-signant à Guingamp. Deux saisons au sein de l’élite ou Guingamp alterne
le bon et le moins bon. Mais à 34 ans Hubert Fournier part terminé sa carrière
là où il avait commencé en national et signe à Rouen. Sa reconversion, il est
toute désigné pour celui qui sur le terrain lisait et anticipait très bien le
jeu, il devient entraineur. Tout d’abord adjoint de son ancien gardien à Caen
(ah les relations libéro-gardien) Philippe Montanier à Boulogne sur Mer. Puis
il part mener sa barque tout seul à Gueugnon présidé par son ancien collègue à
Lyon, l’ennemi des coiffeurs, Tony Vairelles. Il ne reste qu’un an dans la
galère des forgerons avant de prendre les rênes du Stade de Reims et de
réaliser ce que bon nombre d’entraineurs n’ont jamais réussi à faire, voir ce
club 6 fois champions de France de retour en ligue 1.
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