Le bal des entraîneurs 2012-13 : Corentin MARTINS

Certes dans le tour de France des entraineurs, l’escale Brestoise aurait du s’arrêter sur Landry CHAUVIN, nouvel entraineur en chef du Stade Brestois pour l’exercice 2012-13. Mais pour être honnête, je ne connais absolument pas sa carrière à ce monsieur qui n’a jamais été joueur professionnel (donc pas de vignette Panini qui est tout de même la matière première de ce blog). Donc en conséquence retour sur la carrière de son directeur sportif Corentin MARTINS. Un sujet qui se justifie d’autant que lorsqu’il avait remplacé Alex DUPONT en fin de saison dernière je n’avais pas fait son portrait, donc il était grand temps de se rattraper. Corentin MARTINS débute en première division à 20 ans avec son club formateur du Brest Armorique. Le talent du jeune meneur de jeu explose alors que son club, lui implose. Les débuts de Corentin Martins, c’est peut-être Maurice Bouquet, capitaine du Brest Armorique en 1990-1991, qui en parle le mieux… « C’est l’un des joueurs qu’on a couvés, admet-il. Il était très motivé, demandeur de plein de conseils pouvant le faire progresser. Il restait très simple, malgré une technique déjà bien au-dessus de la moyenne ». Mais hormis quelques coups d’éclat, la pépite du centre de formation brestois n’a jamais vraiment eu l’occasion d’exploser dans sa ville natale. Juste le temps de s’y faire remarquer… La faute à la liquidation du Brest Armorique. Il signe alors à Auxerre. « Corentin aimait Brest, c’est sûr, confie Guy Roux. Mais ce n’était pas notre principal sujet de conversation… ». En revanche, « pas une seule minute, je n’ai été déçu de l’avoir », sourit l’ex-entraîneur bourguignon. 

Et Corentin non plus ne regrette pas d’être parti vers l’Est. « J’ai passé quatre ans et demi là-bas, se rappelle-t-il en 2009. J’ai gagné trois titres. J’ai disputé la Coupe d’Europe chaque année, dont une demi-finale ». C’est sûr que Corentin MARTINS a marqué l’histoire de l’AJA, peut-être même le meilleur joueur de l’histoire du club, lui un élément extérieur dans cette institution qui a longtemps vécu de par sa formation. Avec Corentin MARTINS, l’AJA va franchir un cap, passant d’un honnête club de division 1 jouant régulièrement la coupe d’Europe à celui de club qui remporte des trophées. Le graal auxerrois sera sans conteste le doublé coupe-championnat de 1996. Corentin MARTINS est au sommet de son art, il a porté tout au long de la saison le jeu auxerrois avec un niveau d’excellence. Lui qui était dans l’antichambre de l’équipe de France depuis 2-3 saisons, part en Angleterre disputé l’Euro. Dans l’ombre de Zizou il joue peu chez les bleus et encore moins à cet Euro. Un choix d’Aimé Jacquet qui sera très critiqué tant Zidane sera complètement émoussé lors de ce championnat d’Europe tandis que Martins auteur d’une saison incroyable rangeait son frein sur le banc de touche. On ne se saura jamais ce qu’aurait pu faire chez les bleus le meneur de jeu de poche. Barré par Zizou, son départ après le doublé en Espagne, au Deportivo La Corogne l’écartera à tout jamais des yeux d’Aimé Jacquet. Pourtant, Martins ne fait un mauvais choix en signant alors dans un des tous meilleurs clubs de la Liga et il s’adapte merveilleusement bien, d’ailleurs il en a l’explication : « La Corogne ? Un autre monde où le climat est quand même très proche de celui de Brest ». Une première saison réussit, où le meneur de jeu livre un exercice de haute volée avec 13 réalisations. Corentin s’impose comme titulaire au milieu de terrain dans une formation qui aligne les stars, en position de milieu droit il a pour alter-égo à gauche, un certain Rivaldo futur ballon d’or tandis que dans l’axe c’est la paire Donato-Mauro Silva qui officie. Impressionnant, d’autant que sur le banc, martins prive de jeu des gars comme Martin Vasquez ou Fran. La Corogne termine 3ème derrière les intouchables Réal Madrid et FC Barcelone, et avec ses 13 buts Martins est le deuxième meilleur buteur du club derrière Rivaldo. 
Mais à l’intersaison, Le Deportivo change d’entraineur et avec le transfert de Rivaldo au Barça, arrivent Djalminha et Flavio Conceiçao qui pousse martins sur la touche. En manque de temps de jeu, le joueur français revient en France à Strasbourg. Mais dans un football qui laisse de moins en moins de place pour les numéros 10, Corentin a du mal à s’imposer et élever son niveau comme au temps des plus belles années auxerroises. Pourtant Corentin a encore des fourmis dans les jambes, au final il jouera 6 saisons à Strasbourg avec un interlude d’une année à Bordeaux. A 35 ans il tente même une énième aventure à Clermont-Ferrand en D2 mais les blessures ont raison de sa volonté (blessure à la hanche notamment) et Corentin Martins raccroche définitivement ses crampons aux vestiaires. Une carrière riche de 17 saisons de professionnalisme. AU gré de ses 17 saisons, Corentin aura remporté un championnat de France (1996) et trois coupes de France (1994, 1996, 2001), il sera international à 14 reprises et aura inscrit un but (contre le Chili en amical en 1994 au Stade de Gerland).

En France il a joué 383 matchs de première division et inscrit 57 buts. L’après carrière de Corentin MARTINS sera en Bretagne ou ne sera pas. En 2004, Corentin devient directeur sportif au Stade Quimpérois avec Ronan Salaün comme entraîneur, mais le haut niveau lui manque. Contacté par Michel Guyot en 2006, il répond favorablement aux propositions de directeur sportif du Stade brestois 29 en juillet 2007. « Brest est la ville où je suis né, explique-t-il. C’est là que j’ai été formé et où j’ai découvert le foot pro. Je suis content de revenir au Stade brestois parce qu’il y a un projet très intéressant à réaliser et parce que c’est une région de foot. L’un des objectifs est de revoir Brest en Ligue 1 et j’espère qu’on y parviendra à moyen terme… ». De ce point de vue, Corentin MARTINS a remplis les objectifs visés même si par deux fois il va mettre les mains dans le cambouis assurant le poste d’entraineur par intérim. En 2008, l'entraîneur du club, Pascal Janin, est limogé. Le Stade brestois 29 entame un bras de fer avec Auxerre pour faire venir Gérald Baticle comme entraîneur de l’équipe pro ! Alors que l’équipe se morfond en bas de classement et qu’un déplacement périlleux à Reims se profile, Corentin Martins, assisté de Christophe Forest, dirige l’équipe pour ce déplacement en Champagne, le 17 octobre 2008. Il rappelle Cap’tain Olivier Guégan, mis au ban par Janin, et titularise Moise Brou Apanga en défense. Grâce à un but de Brahim Ferradj à la 90e minute, Brest s’impose et s’offre un énorme bol d’air. S’en suivra une série de trois victoires consécutives, qui vont lancer la saison des brestois avant que Baticle arrive pour prendre le poste. A la fin de l'exercice c'est Alex DUPONT qui arrivait avec l'histoire qu'on connait (voir le sujet sur Alex DUPONT). Le second intérim de Corentin MARTINS à eu lieu lors de dernier exercice. A 5 journées de la fin, le président Laurent Guyot limoge Alex Dupont et décide que le mieux placé pour le remplacer est son directeur sportif, qui était devenu le meilleur ennemi de l’ex-entraineur de Gueugnon. Le président Guyot s’explique sur son choix de virer Dupont et de le remplacer par Martins : « Peut-être que cette mauvaise relation a joué dans ma décision, a expliqué le dirigeant. Si je disais que le vestiaire était contre Alex, je serais un menteur... Mais ça existe aussi ailleurs. Regardez Anigo et Deschamps à Marseille ou Puel et Lacombe à Lyon... Dans ces cas-là, c'est souvent le coach qui s'en va ». A cinq journées de la fin, c'était en tout cas un sacré pari. Un pari fou même. Relégable (18e), Brest n'avait pris que quatre points lors de ses huit derniers matches. Et on ne donnait pas fort des chances de Martins avec pour son premier match, une défaite 4-0 face à Auxerre dans ce stade de l'Abbé Deschamps qu'il connait si bien. Mais le breton a de la suite dans les idées et Brest en allant faire match nul à Gerland puis remporter ses deux derniers matchs (face à Valenciennes et à Evian) termine la saison en trombe et sauve sa peau, alors que la situation était mal embarquée. Malgré ce deuxième intérim assuré d’une main de maître, Martins est revenu à son poste de Directeur sportif et le Stade Brestois a fait appel à Landry Chauvin, en provenance du FC Nantes et qui va pour la première fois de sa carrière entrainer un club de ligue 1 avec une pression énorme, vu que son président sait que derrière lui il y a un intérimaire qui sait faire le job…

P.S : Le saviez-vous ?

Corentin MARTINS a failli jouer à l'Olympique Lyonnais ! Quelques jours avant la disparition du Brest Armorique, l'Olympique Lyonnais est le premier à faire les yeux doux à Corentin Martins : le club lyonnais met même à sa disposition un jet pour lui faire visiter ses installations ! Mais, Jean-Michel Aulas fait une erreur de stratégie, en discutant d'abord avec le joueur quand dans un même temps Auxerre se met d'accord avec les liquidateurs du Brest Amrorique en quête de liquidités et ce le plus urgement possible (quitte à brader les joueurs, ce qui se produira avec les Ginola, Lama, Ferrer et même le jeune espoir Stéphane Guivarc'h).  C’est donc à Auxerre que Corentin signe un contrat de trois ans et demi contre une somme de 1,2 million de francs !! Acquérir à ce prix là un joueur promis à un bel avenir international est un véritable « cadeau » fait aux dirigeants bourguignons. Le 21 décembre, face à Sochaux, Corentin joue son premier match sous ses nouvelles couleurs : entré à la 66e minute, il marque le 4e but de son équipe ! le début d'une formidable histoire entre Le club et son meneur de jeu.

Merci à Johann pour ces précieuses archives ;-)

2 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Je n'étais pas encore tombée sur cette page lors de mes recherches concernant Corentin. Bravo, vous avez réussi l'exploit de m'apprendre des trucs que j'ignorais. ;)

    Seule ombre au tableau, la "fin pas finie" et la disparition de Corentin depuis le retour de Dupond.

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