Vous vous souvenez de Norbert
Nachtweih, ancien défenseur de l’AS Cannes au début des années 90 ? Et
bien il faut savoir que Norbert Nachtweih contrairement aux apparences (avant
de rejoindre la Bocca il avait évolué douze saisons à l’Eintracht de Francfort
et au Bayern de Munich) n’était pas allemand de l’ouest mais venait de l’autre
côté du mur. Norbert le « Ossie » a quitté la RDA en octobre 1976 en
toute illégalité. Lors d’un match espoir entre la sélection de RDA et la Turquie,
ils abandonnent ses partenaires pour rejoindre la RFA et demander l’asile
politique. Bien entendu la RFA lui accorde tout de suite mais la FIFA le
sanctionne un an et il n’aura jamais le droite de jouer avec la
nationalmanschaft. Mais l’histoire change et quand le mur de Berlin s’écroule
son premier réflexe est de faire venir sa mère et sa sœur sur la côte d’Azur qu’il
n’a pas revu depuis son départ pour ce match en Turquie 13 ans plus tôt.
En tout cas si on peut sortir les
violons devant ces retrouvailles, il ne faut pas oublier qu'à l'époque ces joueurs
prenaient de grands risques en quittant les régimes communistes et pas que des
risques sportifs liés à quelques sanctions de la FIFA. Outre les menaces et
représailles envers la famille restée au pays, certains joueurs payaient de
leurs vies leur exil. Ainsi, Lutz Eigendorf, passé à l'Ouest en 1979 (il jouera
à Kaiserslautern puis à l'Eintracht Braunschweig) n’aura pas la même chance que
Norbert Nachtweih. Le gros problème d’Eigendorf est qu’il a fui le club du
Dynamo de Berlin qui était sous le patronage de la Stasi, qui était le service
de police politique, de renseignement et d’espionnage de la RDA et ça les
autorités est-allemandes ne l’accepteront pas. Ainsi sa femme et sa fille
restée au pays étaient sous étroite surveillance par la police, pire les
avocats de la Stasi ont prononcés son divorce et ont remarié madame à un type
qui se révèlera être un agent secret, chargé de surveiller si l’ex joueur du
Dynamo reprenait contact avec sa dulcinée. Vous croyez qu’on a vu le pire ?
et bien non car en 1983, Lutz Eigendorf décède dans un accident de la route aux
circonstances plus que suspectes . L'ouverture des archives de la Stasi après
la chute du mur montrera plus tard que celle-ci avait orchestré l'accident.
Cela fait froid dans le dos tout de même quand on voit la photo de la carcasse
de son Alfa Roméo où on voit bien que la cible était le conducteur.
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