Mexico 86 : Présentation du Maroc

Le mondial mexicain de 86 sera la seconde participation des marocains à une coupe du monde et la première était déjà au Mexique en 1970. En terrain aztèque les marocains avaient finis bon dernier de leur groupe derrière la RFA, le Pérou et la Bulgarie. Il y a deux façons de juger la sélection du Maroc qui va être amenée à défendre ses chances lors du Mundial mexicain. Lorsqu'on regarde les différentes prestations du onze cher au roi Hassan II, en ce qui concerne la zone africaine, le bilan est très largement favorable. Rappelons que le Maroc avait su écarter, lors des préliminaires, les égyptiens qui allaient devenir quelques mois champions d'Afrique. Qualifiés aussi pour la dernière coupe d'Afrique des Nations, les joueurs marocains finirent quatrièmes de la compétition. Une déception tout de même pur une équipe qui avait des ambitions plus hautes mais avec l'absence de leur stratège et génie Mohamed Timouni le Maroc n'est pas la même équipe tant son influence sur le jeu des lions de l'Atlas est fondamentale. La grande force du Maroc c'est sa très bonne organisation collective qui s'appuie sur une défense très cohérente et dans laquelle se met souvent en évidence le gardien Zaki. Beaucoup de joueur de l’équipe numéro une du pays, les FAR de rabat sont présents dans la liste pour aller au Mexique. Une statistique qui trouve aussi son explication dans le fait que l’entraîneur des FAR de Rabat, José FARIA est aussi le sélectionner national.
Le moment est justement venu d'évaluer les chances de l'équipe marocaine et qui devra, dans quelques semaines, se colleter aux Anglais, aux Portugais et aux Polonais. « Au Mexique, assure Timoumi, le Maroc va aligner une équipe très complète avec les professionnels évoluant à l'étranger. Krimau, Merry, du Havre, son frère Mustapha, de Valenciennes, ou encore Aliz Bouderbala, de Sion, qui nous rejoindra après la finale de la Coupe de Suisse, le 19 mai. Le rôle de ces joueurs va être extrêmement important. Ils nous feront profiter de leur expérience. C'est vrai que nous allons devoir affronter des équipes redoutables. Mais je nous crois tout à fait capables de créer des surprises dans ce Mundial. D'autant que des nations comme l'Angleterre ou la Pologne risquent d'être plus handicapées que nous par la chaleur ». José Faria ne manque pas, lui non plus, d'insister sur le rôle important qu'auront à tenir les pros « européens »« Lorsqu'en décembre 1983, j'ai pris en main la sélection, se souvient Faria, j'ai remarqué que le footballeur marocain présentait un peu les mêmes qualités que le joueur brésilien. J'ai donc fait en sorte de favoriser ce côté technique, cette élégance naturelle dans le travail de balle. D'un autre côté, je me suis aperçu que cette sélection manquait de rigueur et de métier. Le Joueur marocain reste un amateur, dans le vrai sens du terme. Au Mexique, je compte donc beaucoup sur l'apport des pros jouant hors du Maroc. A leur contact, les autres sélectionnés seront beaucoup plus motivés. Ils deviendront conscients du rythme imposé à un joueur pro. Par leur image, des garçons comme Krimau ou Bouderbala donneront, j'en suis convaincu, une ambition nouvelle aux amateurs marocains. J'ajoute que c'est surtout dans le secteur offensif, la grosse lacune du Maroc, que les pros seront incorporés. J'affirme en conséquence que mon équipe peut constituer une rivale dangereuse pour les trois autres équipes du groupe F. »
Et José Faria de se livrer à un rapide passage en revue de ses futurs adversaires . « Pour moi, l'Angleterre est la favorite de notre groupe. La Pologne, c'est devenu une tradition en Coupe du monde. Elle s'y montre toujours brillante. Reste à savoir si compte tenu des modifications qu'elle a subies, elle pourra fournir le même rendement que les autres fois. Le Portugal, enfin, c'est l'équipe la plus semblable à la nôtre. Celle aussi que je considère comme étant à notre portée. N'oubliez pas que nous jouerons justement notre dernier match contre les Portugais, le 11 juin. Celte rencontre peut être déterminante quant à la suite de notre parcours. » Et comme voulant se rasséréner, Faria finit par conclure: « De toute façon, notre participation à la Coupe du monde est déjà une grande performance pour la population marocaine. Tout le monde trouve que c'est déjà très bien d'être là. Je crois qu'au Maroc, les gens apprécient mon travail à sa juste valeur. Lorsque je me promène dans la rue, je reçois d'ailleurs beaucoup de témoignages d'affection. Je suis devenu un personnage populaire dans le pays. Les femmes au foyer connaissent mon nom. Les vieillards aussi».
Pour conclure sur les chances du Maroc au Mexique voici l'avis de Jean Vincent, devenu, après un an de chômage, l'entraîneur du WAC Casablanca, qui va finir la saison avec le titre de champion du Maroc. Avec l'ancien mentor du FC Nantes et de Rennes nous assistâmes dans ce somptueux stade de Rabat où des gamins misérables vendent les cigarettes à l'unité et où, à la mi-temps, les gens s'isolent sur un coin d'herbe pour prier, à un ennuyeux FAR-Kenitra. Jean Vincent, venu superviser le n° 10 de l'équipe visiteuse, en profita pour nous faire part de ses observations sur le football marocain. « Au Maroc, le football est à l'image du football africain. Le Marocain a fait ses premières armes sur la plage ou dans les parkings. Au Maroc c'est simple. Quand vous voyez deux pierres au milieu d'une rue principale, c'est qu'une partie de foot vient de s'y dérouler. Le Marocain, donc, est surtout le spécialiste des exploits individuels. Il sait à merveille conserver le ballon. Mais il se distingue aussi par son manque de pénétration. On ne sait pas aller au but. Il joue beaucoup latéralement, dribble, donne derrière. Je pense que ce qui fait défaut à cette sélection marocaine, c'est un véritable ailier de débordement. Un garçon comme Aziz Bouderbala pourrait très bien, s'il le voulait, tenir ce rôle. Mais je crois savoir qu'il préfère être un organisateur, au côté de Timoumi. Heureusement pour eux, les Marocains pourront compter au Mundial sur un garçon comme Krimau, capable d'apporter ce petit plus offensif. Il va donner du réalisme à cette sélection. Au Mexique, je pense que le Maroc est capable de surprendre. On a tort de sous-estimer les Africains. Je suis bien placé pour le dire. Souvenez-vous du Cameroun en Espagne ... Or, j'estime que, avec des garçons comme Bouderbala et Krimau, le Maroc est plus expérimenté encore que le Cameroun de 1982. D'autant qu'il dispose avec Zaki du meilleur gardien d'Afrique. Et je ne dis pas ça parce que je suis son entraîneur. Pour ma part, je place le Maroc sur le même plan que ses trois autres adversaires. Quel dommage qu'il y ait tant de lacunes au niveau de l'encadrement. On laisse trop libre cours à l'improvisation. Au Maroc on considère qu'on a le temps, que tout finira par arriver tout seul. Un exemple: aucune date n'est prévue dans le calendrier pour les stages de la sélection. Tout est décidé au dernier moment, selon l'inspiration d'on ne sait trop qui... ».

3 commentaires:

  1. Merci pour cette présentation étant marocain d'origine je me souviens d'avoir supporté cette équipe

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  2. Merci pour cette présentation étant marocain d'origine je me souviens d'avoir supporté cette équipe

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