On a déjà parlé plusieurs fois d’Antonin PANENKA sur Old
School Panini, tout d’abord je pense que ça été un des tous premiers joueurs à
avoir droit à son portrait (voir le sujet : Antonin Panenka) et il y a
beaucoup moins longtemps on découvrait ensemble grâce à mon ami Claude, un
sublime raté Panini (voir : les ratés Panini : Antonin Panenka). Pourquoi
autant de sujets alors ? Parce qu’ils font rétablir une vérité qu’Antonin
Panenka ne se résume pas à un tir au but, que le monsieur savait faire autre
chose que de tirer des pénaltys. Et ce ne sont pas les Nantais qui vous diront
le contraire. En 1983 alors que papy Panenka avait atteint l’âge canonique de
35 ans il avait à lui tout seul fait mordre la poussière à ce qui était alors
considérer comme l’un des plus beaux champions de l’histoire du championnat de France.
Saison 1982-83, le FC Nantes dirigé pour la première fois par Jean-Claude
SUEAUDEAU survole le championnat, remporte le titre et se qualifie pour la
coupe d’Europe des clubs champions. En septembre de la même année se profile le
premier adversaire pas trop connu des français : le Rapid de Vienne. Dans
les rangs autrichiens une vieille connaissance des tricolores nantais que sont
Bossis, Bertrand Demanes, Rio, Amisse, en effet ces derniers ont déjà croisé la
route d’Antonin PANENKA avec la Tchécoslovaquie. Panenka qui aime bien les
français il a déjà marque deux fois contre eux, deux penaltys dont un qui
éliminait quasiment les français dans la course à l’Euro 80. Mais au moment d’observer
le futur adversaire des nantais, il demeure à 35 ans l’arme la plus redoutable
de l’équipe autrichienne. L’ancien milieu de terrains des Bohemians de Prague
est en effet réputé d’être l’un des plus redoutables tireurs de coups en
Europe. Cette spécialité lui a permis de marquer 15 buts la saison précédente,
une statistique platinnienne. Un Panenka en semi-retraite et principal artisan
du titre de champion du Rapid. Une semaine avant l’affrontement entre les deux
équipes, c’est Robert Burszinski, le directeur sportif nantais qui est parti
observé les autrichiens. Son rapport est sans équivoque : A 35 ans Panenka
demeure un technicien et un stratège hors pair, de premier ordre. Même si il ne
court plus beaucoup et qu’il défend timidement, il fût la seule attraction de
ce premier match de championnat. Et quel danger constant sur coup de pieds
arrêtés. Les nantais sont prévenus, ils auront tout intérêt à limiter au
minimum les fautes commises à une trentaine de mètres de leurs buts. S’ils les multiplient,
ils s’exposeront aux pires ennuis car Antonin Panenka à une palette très large
dans cet exercice. Il peut les tirer directement en brossant au maximum le
ballon de l’intérieur du pied droit (ainsi que les corners qu’il tire quasiment
toujours de la sorte) mais aussi parce que le filou sait varier les plaisirs et
la manœuvre. Soit en frappant tendu à hauteur du premier poteau pour la tête d’un
partenaire, soit en bloquant brusquement sa course d’élan pour effectuer l’inattendu
centre en retrait à destination d’un coéquipier accouru de l’arrière pour
frapper. Budzinski l’a très bien compris l’importance d’éviter toute faute à l’approche
des buts, pour éviter ce qu’il va appeler les « bananes » de Panenka,
c'est-à-dire ses coups francs tire-bouchonnés et en arc de cercle qui demeure l’arme
maitresse des champions d’Autriche.
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Bossis qui souffre face à Antonin PANENKA |
Et pourtant le 14 septembre 1983 il faut croire que les
canaris non pas lu ou entendu le rapport de leur directeur sportif. Premier
fautif, Jean-Paul Bertrand-Demanes qui oublie la règle de l’immobilisation
après une prise de balle avec les mains et part faire ses 4-5 foulées. Aujourd’hui
la faute nous parait incompréhensible mais à l’époque les gardiens devaient
faire attention et le gardien nantais à commis une erreur grave (bon c’est vrai
que cette règle était stupide et qu’elle a disparu mais à l’’époque il fallait
faire avec). On joue la 16ème minute et coup franc indirect dans la
surface avec Panenka en face c’est se tirer une balle dans le pied. Krankl,
décale légèrement Pananka qui avec un pas d’élan, brosse du plat du pied un
ballon qui vient enlever la toile d’araignée des buts nantais. Heureusement que
les français étaient prévenus. Mais le récital d’Antonin Panenka n’est pas
terminé, il allume Jean-Paul Bertrand-Demanes des 25 mètres en pleine course
pour doubler la mise avec une frappe pure. Puis en seconde mi-temps c’est sur
un corner qu’il tire que les autrichiens portent la marque finalement à 3-0.
Nantes à sombré sous les coups de « bananes » de papy Panenka. En
marquant deux buts et en provoquant le troisième l’ancien milieu des Bohemians
de Prage à assuré, presque à coup sûr, la qualification du Rapid (enfin presque
car Nantes a failli inverser la vapeur au retour, victoire 3-1, a failli…).
Pour la presse française, Nantes a sombré face au talent exceptionnel de ce
footballeur qui a quitté la Tchécoslovaquie il ya deux ans pour faire carrière
à l’étranger et on s’interroge sur le fait de savoir si des clubs français
étaient au courant, voir intéressés ? Pelé disait de lui qu’après son tir
au but face à Sepp Maier, rentré dans le panthéon du football, que : « soit
cet homme est un fou, soit c’est un génie » quand on voit ce qu’il était
capable de faire à la fin de sa carrière on peut largement penser pour la
deuxième proposition. Voici le résumé de la rencontre et du show de « papy »
Panenka
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