En fait l'histoire commence à Sedan,
oui oui vous avez bien lu à Sedan. L'OM dispute un match amical lors
de la trêve des confiseurs face au Torpedo de Moscou. Le match n'a
débuté que depuis 10 minutes et Canto se détend pour rattraper une
balle trop haute qui file en touche. De rage, l'attaquant marseillais
va chercher le ballon et l'envoie d'un magistral dégagement dans les
tribunes. L'arbitre bien embêté face à une telle situation dans un
match non officiel va voir l’entraîneur marseillais Gérard Gili
pour qu'il calme son joueur. Mais personne ne calme un Canto énervé.
Ce dernier pète un boulon, enlève son maillot, le jette à terre et
regagne le vestiaire olympien. Après match il ne fera aucun
commentaire. Le directeur sportif, Michel HIDALGO prône l'apaisement
et dans les couloirs glisse aux journalistes « il ne faut pas
en rajouter, mettre de l'huile sur le feu maintenant. Nous allons
toutefois en référer à Bernard Tapie pour voir la suite à donner
à cette affaire ». Si Hidalgo la joue cool, le « Boss »
lui ne semble pas disposé à passer l'éponge. Le soir même alors
qi'il est en pleine soirée électorale, Tapie soigne son commentaire
de l'affaire Canto : « Un joueur qui met un maillot
par terre, même si il marque trois buts dans le match, il faut le
sanctionner. Cela ne correspond pas à l'idée que je me fais du foot
en général, et du foot à l'OM en particulier. Donc, Cantona, je
vais m'occuper de lui, personnellement ». Et le président
olympien va tenir parole. Les sanctions internes pleuvent : mise
à l'écart de l’équipe première jusqu’à nouvel ordre et
lourdes sanctions financières sans qu'on sache précisément de
quelle ampleur. Mais importantes si l'on en croit les commentaires
des potes de vestiaires de Canto, Yvon Le Roux et Philippe
Vercruysse. Pour ce dernier il la qualifie même de « très
dure » et met l'accent sur le contexte du pétage de plomb.
Pris en grippe par le public marseillais depuis des semaines Canto ne
le supportait plus et Vercruysse d'ajouter : « A la
place d’Éric, j'aurais peut être craqué également ». Le
Roux abonde dans ce sens aussi : « Éric a été pris en
grippe par le public depuis quelques mois. Il est très difficile
d'évoluer dans un stade qu'on est constamment sifflé » En off
il se dira qu'il est plus facile de sanctionner un joueur et que le
public hélas, ça ne se sanctionne pas.
Et CANTONA où est il ?
En fait personne ne sait, même pas son
agent. En fait c'est un corbeau qui va donner l'info aux dirigeants
de l'OM. Absent des entraînements auquel il est tenu d'assisté, un
mystérieux correspondant va poser cette question. Mais que faisait
Eric CANTONA à l'aéroport de Barcelone ? En fait Canto venait
juste de poser ses valises en Catalogne, il avait besoin de se
ressourcer lui qui avouera plus tard qu'à ce moment là de sa
carrière il voulait tout abandonner. Cette info vaut de l'or pour
les dirigeants marseillais. Car si ils ont compris que Canto ne
portera plus le maillot marseillais le lourd investissement fait sur
le meilleur espoir du foot français ne doit pas devenir un fiasco
financier. Hidalgo décide donc de contacter les dirigeants
barcelonais pour un prêt voir mieux. Surtout qu'on sait que Canto
voue une admiration totale pour l’entraîneur du Barça, un certain
Johann Cruyff. Comme tout le monde sait l'affaire ne se fera pas mais
pour une raison qui aujourd'hui peut faire sourire. Juan Gaspart le
président de Barcelone va éconduire en toute courtoisie l'offre
marseillaise au seul motif qu'ils ont déjà recruté pour la saison
1989-1990 un grand attaquant étranger (ère pré-Bosman). Pas de chance pour l'OM qui
finalement trouvera un accord avec Canto et les Girondins de Bordeaux
pour la fin de saison. Au fait vous saviez quel futur attaquant a
barré la route de Canto à Barcelone ? Nul autre que le ballon
d'or Marco Van Basten qui avait donné sa parole à son mentor,
Cruyff de venir le rejoindre en Catalogne la saison suivante. Mais
c'était mal connaître Silvio Berlusconi qui ne lâche pas ses
joueurs tant qu'il n'en a pas décidé. Comme quoi l'histoire du foot, parfois, ne tient pas à grand chose.
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Eric CANTONA à Marseille une histoire compliquée |
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