Euro 2004 : France - Angleterre, tragédie en 4 actes

Quatre ans après avoir quitté le championnat d'Europe sur un scénario fou face aux italiens, les français repartent sur les mêmes bases pour leur retour à la compétition afin de défendre leur couronne. Pendant 90 minutes, et un chouïa plus, les joueurs tricolores vont encore mettre à rudes épreuves les pacemakers des supporters français. C'est le match de ce premier tour, un véritable duel de stars européennes, ce qu'il se fait sûrement de mieux alors. D'un côté l'équipe de France en quête de revanche après son fiasco asiatique et de l'autre l'Angleterre avec sa génération qui doit renouer avec un succès qui fuit l'Albion depuis 1966. L'Angleterre arrive au Portugal avec une dream team au milieu de terrain et aligne d'entrée un quator, qui sur le papier, est sûrement le meilleur du monde : Steven Gerrard, Franck Lampard, Paul Scholes et le capitaine David Beckham. Devant c'est pas mal non plus avec le ballon d'or Mickaël Owen et le tout jeune espoir d'Everton, un certain Wayne Rooney, âgé de 18 ans seulement mais qui va faire des misères aux français. 

Côté bleus, l'équipe entraînée par  Jacques Santini c'est refait une santé, surtout au niveau de la confiance, aux cours des éliminatoires. Dans un groupe facile certes, les français ont alignés 8 victoires de rang avec un goal average impressionnant avec 29 buts marqués et seulement 2 encaissés. Côté vedettes, la France n'est pas en retrait de l'Angleterre. Avec un milieu de terrain composé de Makélé, Vieira, Pires et le joueur le plus cher du monde, Zinedine Zidane. Auquel il faut ajouté, le meilleur duo d'attaquant au monde à l'époque, Henry-Trézéguet. Bien sûr des deux côtés on a ce qui se fait de mieux en défense. Côté anglais : Gary Neville, Sol Campbell, Ledley King et Aschley Cole et chez les français : Gallas, Thuram, Sylvestre, Lizarazu. En fait il n'y a qu'au poste de gardien où la France est beaucoup mieux loti que les anglais, car il serait présomptueux de comparer "Calamity" James à "Fabulous Fab" Barthez. La presse anglaise en donnant ces deux sobriquets aux deux gardiens fait bien la part des choses.

Acte 1 : La domination anglaise.

Bien entendu, avant la rencontre la presse fait monter la mayonnaise autour du duel des deux coéquipiers du Réal, les deux capitaines respectifs, Beckham et Zidane. Côté anglais, la presse ne parle même que de ce match, ravivant des vieilles tensions et oubliant totalement le terme "d'entente cordiale". Bien entendu comme à chaque fois que les tabloïds anglais se passionnent pour un thème on dépasse les limites du correct et là c'est comme si l'Angleterre rentrait en guerre...à nouveau. En tout cas sur le terrain, les anglais prennent la rencontre par le bon bout. Beckham est au four et au moulin, il muselle son pote Zizou en défense et est toujours dangereux sur ses centres. D'ailleurs c'est à la 37ème minute que l'Angleterre prend logiquement l'avantage sur un coup franc du Spice Boy. Beckham dépose le ballon sur la tête de Lampard, Barthez ne peut rien faire. 1-0 pour l'Angleterre à la pause et il n'y a rien à redire Le but de Lampard :


Acte 2 : Le tournant de la rencontre

Les français ont perdu de leur superbe et se butte inexorablement sur un mur anglais. Impuissant mais surtout sans aucune inspiration, les français sont brouillons et David James passe une soirée tranquille. Ce sont même les anglais qui sont le plus dangereux avec des contres assassins et un Wayne Rooney intenable. Tellement intenable que Sylvestre n'a pas d'autre moyens pour l'arrêter que de le faucher dans les 16 mètres. La sanction est inéluctable, pénalty. Les français ont la tête sous l'eau et Beckham s'apprête à l'enfoncer encore plus. Seulement en face, un homme va sonner la révolte, monsieur Fabien Barthez. Autant dans sa carrière, Beckham s'est vautré (au sens propre parfois) sur des pénos autant celui-là ce n'est pas lui qui le rate, c'est Barthez qui l'arrête. La France allait se noyer, Barthez vient de lancer à tous ses potes une bouée de sauvetage. L'arrêt magnifique de "Fabulous Fab" :


Acte 3 : Premier miracle sur Lisbonne

Même si l'arrêt de Barthez redonne de l'espoir, les français plus volontaires restent brouillons et ne trouvent pas plus de solutions qu'avant. Mais l'envie est là c'est déjà ça. Seulement le chrono tourne et on arrive dans les arrêts de jeu, l'heure préférée de ces français. Comme dans le jeu ils n'y arrivent pas la solution va venir sur coup de pied arrêté. Faute bête devant la surface d'Emile Heskey, entré en jeu, sur Claude Makélé. Faute vraiment stupide à la 91ème minute quand on sait qu'en face il y a Zinédine ZIDANE. Alors que la défaite se dessinait, Zizou sauve les meubles et égalise à la 91ème minute. Ces français haïssent la défaite.



Acte 4 : Une victoire que personne espérait

Si les français haïssent les défaites ils adorent en revanche la victoire et celle-là elle sort de nulle part. Alors que les supporters français n'en reviennent pas, que ça casse les chaises dans les pubs d'Angleterre et que les TV du monde entier repassent les différents ralentis du coup-franc de Zizou, le jeu reprend. Les français pressent les anglais qui sont assommés. Et le plus assommé d'entre tous est l'irréprochable Steven Gerrard, qui donne le ballon à son gardien sans voir Thierry Henry en renard des surfaces qui campait devant le but anglais. Henry parfaitement lancé par l'idole de Liverpool driblle James qui ne peut que faucher le gunner. L'attaquant d'Arsenal fait un soleil et l'arbitre siffle un pénalty à la toute dernière seconde des arrêts de jeu. On joue la 93ème minute et Zizou va s'apprêter à tirer le péno. IL vide tout ce qu'il a dans les poumons (et ailleurs) avant de s'élancer et prend James à contre-pied. Le coup parfait :


Le match se termine sur ce scénario fou, 4 ans après la victoire face à l'Italie, les français récidivent en frappant un grand coup. En Angleterre le coup est dur et les scènes de désolations se multiplient. Côté français, on vient de vivre un des plus grands matchs de l'histoire de l'Euro grâce à  3 minutes de folie et de son maître Zidane. Hélas un exploit qui sera sans lendemain dans cet Euro.
Voici les planches Panini des deux équipes de l'Euro 2004. A noter que dans l'album Français il y avait moins de joueurs présent côté anglais. :

1 commentaire:

  1. Ce jour là,Lisbonne était anglaise et le stade était en rouge et blanc.

    Avant et pendant le match, on entendait que les Anglais. Ils nous chmabraient bien.

    Le rapport de force était un supporter français pour 10 anglais malgré cela, à la fin du match, seuls les supporters français chantaient et chambraient.

    Un de mes meilleurs souvenirs dans un stade de foot. Et je vous raconte pas la bringue dans Lisbonne.

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