Old School Panini, le blog anti-bogoss

Au temps de la parité et après avoir lancé sa campagne Anti-WAG, Old School Panini milite aussi contre le péhnomène Bogoss. Sur Old School Panini pas de jeune branleur avec le casque de walkman sur la tête, du blondinet sorti d'un boys band. Non ici on fait la part belle aux Trifons en tout genre et on vénère une époque où on savait se saper. Regardez notre Jean-Mimi national avec la chemise ouverte et le moule-pruneaux pates d'ef, c'est quand même autre chose que du Cristiano Ronaldo ça :

P.S : A tous les Webmasters et Bloggers du monde entier, vous pouvez reprendre cette image pour mettre des liens vers Old School Panini sur vos sites et blogs.

Old Scool Panini, le blog anti-wag

Old School Panini milite et s'insurge contre cette vague de WAG qui envahie les sites de foot. Veritable dopeur d'audience, au seul pretexte que les firewalls et proxy du taf ne laissent pas passer les sites pornos, le phénomène WAG envahit même les meilleurs sites de foot. Alors Old School Panini restera droit dans ses bottes et s'engage à ne pas publier de WAG mais que de la Trifonette, la vraie, la traditionnelle qui vient du terroir. A tous les websmasters et blogguers qui veulent rejoindre la cause ou tout simplement mettre un lien vers Old School Panini, je vous laisse récupérer la publicité ci-dessous  :

Euro 2012 : Le bal des entraîneurs

Je regrette de ne pas avoir fait ça au début de la compétition mais il n'est jamais trop tard pour bien faire comme on dit. voici sans trop de blabla le Paninoscope des 16 sélectionneurs de cet Euro 2012. Il n'en manque juste un à l'appel je vous laisse deviner lequel, réponse en fin de sujet. 

Cesare PRANDELLI - Italie

Vicente DEL BOSQUE - Espagne

Paulo BENTO - Portugal

Joachim LOW - Allemagne

Laurent BLANC - France

Fernando SANTOS - Grèce

Mickael BILEK - République Tchèque

Roy HODGSON - Angleterre

Slaven BILIC - Croatie

Dick ADVOCCAT - Russie

Franciszek SMUDA - Pologne

Morten OLSEN - Danemark

Oleg BLOKHINE - Ukraine

Giovanni TRAPATTONI - Irlande

Bert VAN MARJWIK - Hollande

Voilà c'est quasi complet sauf Erik HAMREN le sélectionneur suédois. Je ne sais même pas dans quel club il a joué et puis de toute façon j'ai pas beaucoup d’albums Panini suédois des années 70. Grand Chelem loupé à cause de cette carence donc si parmi vous il y a des collectionneurs de vignettes Panini scandinaves  des seventies, n'hésitez pas à me l'envoyer mais je me fais pas trop d'illusions.

Les « bananes » de Papy Panenka


On a déjà parlé plusieurs fois d’Antonin PANENKA sur Old School Panini, tout d’abord je pense que ça été un des tous premiers joueurs à avoir droit à son portrait (voir le sujet : Antonin Panenka) et il y a beaucoup moins longtemps on découvrait ensemble grâce à mon ami Claude, un sublime raté Panini (voir : les ratés Panini : Antonin Panenka). Pourquoi autant de sujets alors ? Parce qu’ils font rétablir une vérité qu’Antonin Panenka ne se résume pas à un tir au but, que le monsieur savait faire autre chose que de tirer des pénaltys. Et ce ne sont pas les Nantais qui vous diront le contraire. En 1983 alors que papy Panenka avait atteint l’âge canonique de 35 ans il avait à lui tout seul fait mordre la poussière à ce qui était alors considérer comme l’un des plus beaux champions de l’histoire du championnat de France. Saison 1982-83, le FC Nantes dirigé pour la première fois par Jean-Claude SUEAUDEAU survole le championnat, remporte le titre et se qualifie pour la coupe d’Europe des clubs champions. En septembre de la même année se profile le premier adversaire pas trop connu des français : le Rapid de Vienne. Dans les rangs autrichiens une vieille connaissance des tricolores nantais que sont Bossis, Bertrand Demanes, Rio, Amisse, en effet ces derniers ont déjà croisé la route d’Antonin PANENKA avec la Tchécoslovaquie. Panenka qui aime bien les français il a déjà marque deux fois contre eux, deux penaltys dont un qui éliminait quasiment les français dans la course à l’Euro 80. Mais au moment d’observer le futur adversaire des nantais, il demeure à 35 ans l’arme la plus redoutable de l’équipe autrichienne. L’ancien milieu de terrains des Bohemians de Prague est en effet réputé d’être l’un des plus redoutables tireurs de coups en Europe. Cette spécialité lui a permis de marquer 15 buts la saison précédente, une statistique platinnienne. Un Panenka en semi-retraite et principal artisan du titre de champion du Rapid. Une semaine avant l’affrontement entre les deux équipes, c’est Robert Burszinski, le directeur sportif nantais qui est parti observé les autrichiens. Son rapport est sans équivoque : A 35 ans Panenka demeure un technicien et un stratège hors pair, de premier ordre. Même si il ne court plus beaucoup et qu’il défend timidement, il fût la seule attraction de ce premier match de championnat. Et quel danger constant sur coup de pieds arrêtés. Les nantais sont prévenus, ils auront tout intérêt à limiter au minimum les fautes commises à une trentaine de mètres de leurs buts. S’ils les multiplient, ils s’exposeront aux pires ennuis car Antonin Panenka à une palette très large dans cet exercice. Il peut les tirer directement en brossant au maximum le ballon de l’intérieur du pied droit (ainsi que les corners qu’il tire quasiment toujours de la sorte) mais aussi parce que le filou sait varier les plaisirs et la manœuvre. Soit en frappant tendu à hauteur du premier poteau pour la tête d’un partenaire, soit en bloquant brusquement sa course d’élan pour effectuer l’inattendu centre en retrait à destination d’un coéquipier accouru de l’arrière pour frapper. Budzinski l’a très bien compris l’importance d’éviter toute faute à l’approche des buts, pour éviter ce qu’il va appeler les « bananes » de Panenka, c'est-à-dire ses coups francs tire-bouchonnés et en arc de cercle qui demeure l’arme maitresse des champions d’Autriche.
Bossis qui souffre face à Antonin PANENKA
Et pourtant le 14 septembre 1983 il faut croire que les canaris non pas lu ou entendu le rapport de leur directeur sportif. Premier fautif, Jean-Paul Bertrand-Demanes qui oublie la règle de l’immobilisation après une prise de balle avec les mains et part faire ses 4-5 foulées. Aujourd’hui la faute nous parait incompréhensible mais à l’époque les gardiens devaient faire attention et le gardien nantais à commis une erreur grave (bon c’est vrai que cette règle était stupide et qu’elle a disparu mais à l’’époque il fallait faire avec). On joue la 16ème minute et coup franc indirect dans la surface avec Panenka en face c’est se tirer une balle dans le pied. Krankl, décale légèrement Pananka qui avec un pas d’élan, brosse du plat du pied un ballon qui vient enlever la toile d’araignée des buts nantais. Heureusement que les français étaient prévenus. Mais le récital d’Antonin Panenka n’est pas terminé, il allume Jean-Paul Bertrand-Demanes des 25 mètres en pleine course pour doubler la mise avec une frappe pure. Puis en seconde mi-temps c’est sur un corner qu’il tire que les autrichiens portent la marque finalement à 3-0. Nantes à sombré sous les coups de « bananes » de papy Panenka. En marquant deux buts et en provoquant le troisième l’ancien milieu des Bohemians de Prage à assuré, presque à coup sûr, la qualification du Rapid (enfin presque car Nantes a failli inverser la vapeur au retour, victoire 3-1, a failli…). Pour la presse française, Nantes a sombré face au talent exceptionnel de ce footballeur qui a quitté la Tchécoslovaquie il ya deux ans pour faire carrière à l’étranger et on s’interroge sur le fait de savoir si des clubs français étaient au courant, voir intéressés ? Pelé disait de lui qu’après son tir au but face à Sepp Maier, rentré dans le panthéon du football, que : « soit cet homme est un fou, soit c’est un génie » quand on voit ce qu’il était capable de faire à la fin de sa carrière on peut largement penser pour la deuxième proposition. Voici le résumé de la rencontre et du show de « papy » Panenka

Les trésors de la D2 : Zdenek NEHODA


Comme on l’a vu dans le dernier sujet, un champion d’Europe 1976 est venu jouer dans notre D2 en la personne d’Anton ONDRUS au beau milieu des années 80. Mais il n’est pas le seul des héros de Belgrade à être venu se paumer dans nos Alpes à cette période. On a vu dans cette formidable équipe de Tchécoslovaquie le capitaine ONDRUS, le tireur depéno PANENKA et là c’est au tour du buteur de l’équipe, l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du football tchèque, Zdenek NEHODA qui partit s’enterrer à Grenoble lui. NEHODA c’est la vedette de la sélection tchécoslovaque dans les années 70, le buteur insatiable, l’attaquant technique. NEHODA c’est un joueur doté d’une remarquable technique des deux pieds si bien qu’on n’arrive pas à savoir s’il est naturellement droitier ou gaucher. Il possède une couverture de balle exceptionnelle et ses coéquipiers n’hésitent pas à le rechercher dans n’importe quelle position et surtout dos au but. Dans la surface c’est un poison pour les défenseurs, il faut défendre debout car sinon le pénalty arrive tout de suite avec cet attaquant habile et un poil truqueur qui se sert aussi bien de ses mains que de ses pieds pour provoquer les fautes. Roublard il sait se muer en renard des surfaces pour finir le boulot et sait bien flairer les coups. Son allure dégingandée est trompeuse car il beaucoup plus vite qu’il n’en donne l’impression et est redoutable dans le jeu de tête. En fait il possède une palette de jeu très large pour cet attaquant multi-fonction et c’est pour ça qu’il est un des plus dangereux d’Europe. Longtemps recordman des sélections avec la Tchécoslovaquie (90 sélections entre 1971 et 1982) il est le second meilleur buteur de l’histoire du football tchécoslovaque avec 31 réalisations, à 3 longueurs derrière Antonin PUC vedette des années 30 et qui disputera une finale de coupe du monde avec la Tchécoslovaquie (1934). 31 buts mais le plus important reste sans aucun doute celui qu’il inscrira en demi-finale de l’Euro 76, quand en prolongations il redonne l’avantage aux siens face aux hollandais de Cruyff. Ce but le voici en vidéo :


Attaquant vedette de Dukla Prague, il va faire quasiment toute sa carrière avec ce grand club qu’il ne faisait pas bon de rencontrer en coupe d’Europe. 3 fois champions, deux fois vainqueurs de la coupe de Tchécoslovaquie, il sera à titre individuel trois fois meilleur buteur du championnat et élu deux fois footballeur de l’année dans son pays (1978 et 1979). Un exploit quand on sait que le gardien Ivo VIKTOR trustait ce trophée dans les années 70, il figure ainsi au tableau des légendes tchécoslovaquies ayant remporté ce trophée comme le ballon d’or Josef Masopust ou encore Antonin Panenka, Ivan Hasek, Lubomir Moravcick, Tomas Skurhavy, Karel Poborsky, Patrik Berger et Pavel Nedved pour ne citer qu’eux. Mais passer 30 ans il peut faire valoir ses droits à l’exil donc en 1983 il part pour l’Allemagne et s’exile dans un modeste club de division 2, le SV Darmstadt 98. Personnellement je ne connaissais pas et je ne sais pas pour vous ? Il reste une saison et demie puis part faire une pige discrète au Standard de Liège. Rien de concluant et un an après son ancien capitaine en sélection, ONDRUS, il part le rejoindre en région Rhône Alpes.

Mais pas en division 1, pas à St-Etienne ou Lyon mais à Grenoble dans notre bonne vieille division 2 à 2 groupes. IL faut dire que la région Rhône Alpes est fourni à l’époque en club de D2, l’ASSE, l’OL, Thonon les Bains, Valence et Grenoble ça en fait du derby. Bon comment Grenoble a-t-elle réussit à attirer à l’époque le recordman des sélections de son pays ? Sûrement qu’Ondrus lui a vanté la qualité des pistes de skis de la région et deux trois bonnes tables où on sert la Fougne traditionnellement c'est-à-dire « à l'étalée »  sur une tranche de pain de campagne avec tous les restes de fromage de l'année, que l'on fait macérer avec du gras, des couennes, et de l'alcool de bois pendant deux ou trois saisons. Comme lui a dit Anton ONDRUS il n'y a rien de tel pour se refaire une bonne santé lui qui a 32 ans commence à avoir de la bouteille. Grâce à la Fougne et bien que dans une équipe médiocre, Nehoda plante sa douzaine de buts par saison mais ses beaux jours sont derrière lui et il faut dire que contrairement à Ondrus il joue dans une équipe de bas tableau qui finit la seconde saison bon dernier de son groupe. Plutôt que d’aller batailler en division 3, Nehoda préfère raccrocher définitivement et finir sa belle carrière dans les pâturages.
Pour ceux qui font l’albumOSP-EURO 1972-1992, voici la vignette de Zdenek NEHODA, la n°62

Les trésors de la D2 : Anton ONDRUS


Capitaine des champions d’Europe 1976, Anton ONDRUS a fait un passage de 4 ans en France dans un quasi anonymat. Il faut dire que le solide gaillard avait posé ses valises aux bords du Lac Léman à Thonon les Bains alors modeste pensionnaire de notre division 2 à deux groupes. Anton ONDRUS ce n’était pas le premier venu, avec un C.V international bien rempli et aujourd’hui on peut se poser la question comment Thonon les bains a-t-il fait à l'époque pour attirer un des meilleurs stoppeurs d’Europe ? ONDRUS un sacré défenseur, trimbalant sa longue carcasse d’un mètre quatre vingt dix sur les terrains du monde entier avec la Tchécoslovaquie de 1974 à 1980. 58 sélections pour ce stoppeur qui pouvait aussi jouer libéro et  au jeu rugueux et dur sur l’homme. Avec la sélection, tout commença en mars 1974 en amical face à la RDA et se termina avec le match pour la troisième place à l’Euro 80. Le championnat d’Europe c’est le graal da sa carrière et surtout avant cette troisième place en Italie c’est celui de 1976 en Yougoslavie qui restera comme le plus grand moment de sa carrière. Capitaine de la sélection Tchécoslovaque, l’Euro 76 est le point culminant de l’histoire du football Tchécoslovaque, devant même les deux finales de coupe du monde disputées en 1934 et 1962. Le parcours de la sélection tchécoslovaque est homérique. Avant de se rendre en Yougoslavie pour la phase finale, les tchécoslovaques ont du terminer premier de leur poule devant l’Angleterre et le Portugal s’il vous plait. Et comme récompense ils ont eu le droit d’affronter l’URSS en match aller-retour pour les ¼ de finale du championnat d’Europe. Cette double confrontation face au grand frère tortionnaire dépasse de loin le cadre du football. 2-0 à Prague et 2-2 à Moscou suffisent pour valider leur billet en demi-finale à Zagreb. Cette demi-finale il faudra la disputer face au monstre qu’est la Hollande de Cruyff. Les oranje mécaniques sont les grands favoris de la compétition et tout le monde s’attend à voir la bande de Cruyff triompher. Cruyff qui est la grande vedette comme le prouve cette image du toss entre les deux capitaines. Ondrus est trempé jusqu’aux os tandis que l’arbitre abrite sa majesté Johann 1er avec son parapluie. Image incroyable
Il est évident que les deux joueurs n’ont pas le même statut et pourtant Ondrus va faire mordre la poussière aux attaquants bataves dans cette nuit pluvieuse de juin 1976. La démarche mal assurée avec ses jambes arquées, surmontée d’une bouille de bébé bien joufflu, le capitaine tchécoslovaque est un défenseur intraitable, mécanique voir raide sur le terrain. Plus grand que ses adversaires il ne mise pas uniquement sur son physique pour dominer ses adversaires, ancien avant centre de qualité, il a le goût du geste spectaculaire et n’hésite pas à se projeter à l’avant toujours avec panache. Ce soir là c’est ce récital qui livrera pour écœurer les hollandais qui sombrent 3-1 avec une ouverture du score signée Ondrus lui-même avec un joli coup de boule pour ce maitre des airs :


Bon notre homme sera le joueur de la rencontre car c’est lui qui égalise pour les hollandais avec un joli CSC.  Reprise de volée pleine lucarne dans les buts d’Ivo VIKTOR. Bon sans conséquence car ses coéquipiers Nehoda et Vesely inscriront deux buts en prolongations pour une victoire historique des tchécoslovaques sur les hollandais ; Le magnifique CSC d’Ondrus :


La finale on la connait tous, les tchécoslovaques battent aux tirs au but les allemands champion d’Europe et champions du monde en titre à la surprise générale avec la Panenka de Panenka en conclusion holywoodienne. Le Capitaine ONDRUS, qui marque le 3ème tir au but de son équipe, peut soulever le premier trophée majeur de la sélection tchécoslovaque. Anton ONDRUS à 26 ans et est au sommet de sa carrière où avec son club du Slovan Bratislava il remportera deux titres de champions (1972 et 1975) et une coupe de Tchécoslovaquie en 1974. 
Il restera en Tchécoslovaquie jusqu’à ses 30 ans, âge légal pour un footballeur tchécoslovaque pour envisager un départ à l’étranger. Après l’Euro 80 il part chez un grand d’Europe le Clubb Bruges. Mais en Belgique, le club de la Venise du nord connait un passage moins bien (lutte pour éviter la relégation bien loin des finales européennes de 1976 et 78) et Ondrus ne reste pas en Belgique. ONDRUS en effet va passer du plat pays aux Alpes !

Bon il y a quelques trous dans sa carrière que je n’arrive pas à expliquer. Il quitte Bratislava en 1979-80 et on le retrouve que lors de la saison 1981-82 à Bruges. Idem que fait-il en 1982-83 ? Sûrement une année sabbatique pour préparer le foncier car c’est à 33 ans qu’on le revoit sur les terrains pour attaquer la saison 1983-84. Mais là c’est à la surprise générale qu’on le voit apparaitre à Thonon les Bains, modeste pensionnaire de la division 2 française (le CS Thonon a disparu en 2007 après être descendu en Promotion d’Honneur Régionale). Attention si aujourd’hui on a du mal à comprendre que Thonon, équipe disparue, puisse attirer le capitaine des champions d’Europes, un des meilleurs stoppeurs d’Europe il faut savoir que cela rentrait dans une politique assez ambitieuse du club savoyard. Avec des recrues qui s’appellent également Gilles de Rocco ou Patrick Parizon, l’équipe entrainée par Jean-Pierre Carayon à quelques prétentions à l’aube de la saison 1983-84. Treizième la saison précédente, Thonon attire l’œil des spécialistes dans cette pré-saison avec un recrutement intéressant et même surprenant avec el revenant Ondrus venant de nulle part. France Football n’hésite pas même à classer le club dans les outsiders pour les barrages avec l’arrivée d’Ondrus qui devrait, à lui-seul, stabiliser la défense, maillon faible des savoyards lors de l’exercice précédent. 

L’hebdomadaire, qui à l’époque méritait son surnom de bible du football, a vu juste. Ondrus tient la baraque et Thonon joue bien des tours dans cette première partie de championnat. LeE gardien Gilles De Rocco ne s’y trompe pas et dès la 2ème journée déclare : « Cette saison nous devrions mieux faire car l’équipe est bien plus forte en défense et l’état d’esprit aussi ». ONDRUS est le plus régulier et le mieux noté des joueurs de Thonon qui au soir de la 10ème journée est 5ème avec un match en moins à quelques encablures des deux gros olympiens (OL et OM favoris pour la montée). Ce soir là dans leur stade Joseph Moynat, citadelle des alpes imprenable, Thonon ne fera qu’une bouchée de Martigue et attire les commentaires avisés de la presse dont Ondrus meilleur joueur du match. On peut lire ainsi : « Pendant 90 minutes, par sa présence et son autorité au poste de stoppeur, Ondrus joue précis et utile ». A Joseph-Moynat les plus grands se prennent les pieds dans le tapis, que ce soit l’OM ou l’OL personne ne viendra gagner. En fait Thonon baissera de pied qu’en janvier et comme par hasard quand Ondrus se blessera et manquera un mois de compétition. Oh une des blessures les plus stupides de l’histoire. Après une qualification en coupe de France contre Saint-Dizier (2-1 après prolongations) on fait la fête dans le vestiaire Thononais et on ouvre une ou deux bouteille de champagne. Alors est-ce que parce que le magnum de champagne est plus lourd qu’une bouteille de Pilsner Urquell que Anton a le geste qu’il ne faut pas ! Il lâche la bouteille qui vient s’écraser sur son pied, en fait sur son gros orteil. Le verdict tombe, rupture du tendon de l’orteil. Opération obligatoire et à l’arrêt forcé pour le meilleur joueur de l’équipe jusque-là. Il reviendra en fin de saison et reprendra son rôle de métronome.
La saison suivante est encore plus énorme. Thonon joue les premiers rôles, longtemps dans les 4 premiers du championnat, le club savoyard termine 5ème et loupe de rien les barrages où tout est possible. Après suivra deux saisons plus chaotique avec une relégation en division 3 à la fin de l’exercice 1986-87. Malgré un Ondrus toujours fidèle au poste et plus régulier que jamais. Il ne rate quasiment aucun match, marque sur quelques montées et ne compte pas en rester là. Perdant son statut professionnel, à 37 ans il part jouer encore deux saisons en Suisse. Mais il aura fait un passage remarqué dans notre division 2 malgré un âge plus qu’avancé. Il faut dire que dans un championnat assez dur physiquement Anton ONDRUS était armé pour répondre lui qui restera le meilleur joueur de l’histoire de Thonon et sans aucune contestation le seul champion d’Europe a être passé par ce club désormais disparu.

Copa Libertadores 2012 : Boca Juniors vs Corinthians


La rivalité légendaire entre Argentins et Brésiliens va voir un nouveau chapitre s'écrire ce mercredi 27 juin, avec la finale aller de la 53ème édition de la Copa Libertadores (l'équivalent de notre Ligue eds Champions en Europe). Cette finale opposera Boca Juniors et Corinthians à la Bombonera le stade mythique de Boca à Buenos Aires. Les Xeneizes ont déjà pris part neuf fois à la finale de l'épreuve suprême des clubs en Amérique du Sud et l'ont emporté à 6 reprises. Le Timão, quant à lui, ne s'est jamais hissé à un niveau aussi élevé dans le football continental même du temps du génial Socrates. Présentation des forces en présence avant le plus grand rendez-vous de l'année footballistique en amérique du sud.

Le match
Boca Juniors (ARG) - Corinthians (BRA)
Mercredi 27 juin, 21h50 (heure locale) - Buenos Aires

Sachant qu'un triomphe continental serait synonyme de qualification pour la prochaine Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Argentins et Brésiliens auront une motivation supplémentaire pour tenter de remporter cette finale. Julio César Falcioni a mis ses titulaires au repos pour la dernière journée du Tournoi de Clôture en vue des 180 minutes qui s'annoncent comme les plus importantes dans la saison de Boca. Il pourra donc compter sur Juan Roman Riquelme, un des quatre Xeneizes avec Rolando Schiavi, Pablo Ledesma et Clemente Rodríguez à avoir déjà remporté la Copa Libertadores, pour animer le jeu d'une équipe habituée à ce genre de rendez-vous. Lors de la présente campagne continentale, Boca ne s'est incliné qu'une seule fois à domicile, contre Fluminense en pahse de poule. Mais Boca Juniors depuis s'est vengé car les deux clubs se sont retrouvés en 1/4 de finale avec une qualifications pour les argentins arrachée à la dernière minute de la prolongation par son attaquant uruguayen Santiago Silva.


Le champion du Brésil en titre aborde cette finale avec le moral au beau fixe, après avoir éliminé en demi-finale le tenant du trophée continental, Santos, au terme de deux rencontres serrées. L'entraîneur Tite pourra compter sur le retour d'Emerson, au sein d'une équipe dont les principaux atouts sont un jeu collectif parfaitement rodé et une défense de fer, qui n'a toujours pas connu la défaite dans cette Copa Libertadores 2012. Il faudra poursuivre dans cette veine pour tenter de battre une équipe de Boca qui est une véritable bête noire pour les formations brésiliennes en finale de l'épreuve.

Face-à-face
Santiago Silva - Cassio
L'attaquant uruguayen, qui avait fait un bref passage par Corinthians il y a dix ans, est l'une des principales arme offensive des Xeneizes dans cette Copa Libertadores. Il a en effet inscrit trois buts décisifs contre l'Unión Española, Fluminense et l'Universidad de Chile et se retrouve à deux matches d'un titre qu'il avait manqué de peu en 2011 avec Vélez Sarsfield. Mais pour y parvenir, il devra savoir prendre à défaut Cassio Ramos. Le gardien de Corinthians n'a concédé que trois buts cette année dans la compétition continentale. À 25 ans, l'ancien portier de Grêmio et du PSV Eindhoven aura pour objectif de ne pas s'incliner à la Bombonera, ce qu'aucun gardien visiteur n'a réussi à faire cette année en Copa Libertadores.

Le saviez-vous ?
Contrairement au règlement en vigueur entre les huitièmes de finale et les demi-finales, les buts marqués à l'extérieur ne comptent pas double en finale. En cas d'égalité de points à l'issue de la finale retour, c'est la différence de buts sur l'ensemble des deux matches qui est prise en compte. Si les deux équipes sont encore égalité à ce niveau-là, elles disputeront alors une prolongation de 30 minutes, suivie d'une séance de tirs au but si les deux finalistes ne sont toujours pas départagés.

La stat
13 - C'est le nombre de confrontations directes entre Argentins et Brésiliens en finale de la Copa Libertadores. Le bilan est largement favorable aux premiers, avec neuf titres remportés. En outre, sur ses cinq finales disputées contre des équipes brésiliennes, Boca Juniors en a gagné quatre, contre Cruzeiro (1977), Palmeiras (2000), Santos (2003) et Grêmio (2007). Sa seule défaite a eu lieu contre Santos (1963).

Entendu…
"Avant la demi-finale, j'ai demandé à mes coéquipiers de tout faire pour que je joue une dernière finale, car je ne pense pas avoir d'autre opportunité de le faire. Je suis vieux. Le meilleur gagnera. De notre côté, nous allons faire ce que nous faisons à chaque match. Je pense que ce sera pareil pour eux. De l'extérieur, ça peut paraître facile, mais jouer encore une finale est un miracle. J'espère que nous gagnerons ce titre" - Juan Roman Riquelme, capitaine de Boca Juniors

"La Bombonera existe, elle est bien réelle, mais une équipe doit savoir montrer suffisamment de maturité pour aller jouer là-bas. C'est pareil au Pacaembú, au Morumbí ou à l'Olímpico. Tout est question de force mentale. Il m'est arrivé de jouer devant 93 000 spectateurs. Je n'entendais pas mes coéquipiers à trois mètres. Ce qui compte le plus, c'est de savoir ce qu'on veut et pour cela, il faut de la concentration" - Tite, entraîneur de Corinthians

En tant que fidèle suiveur de Boca Juniors, pour une fois sur Old School Panini je vais abandonner mon impartialité. En outre je connais très mal Corinthians que j'ai vu qu'une seule fois cette année (en 1/4 de finale face au Vasco Gama de Juninho) donc voici à mon avis l'équipe de Boca Juniors qu'on risque de voir, l'équipe type de Falcioni, (cliquer sur l'image pour la voir de façon optimale) :

Le moment détente avec René HIGUITA

Je ne vais pas vous reparler de la carrière de René HIGUITA pour ça vous n'avez qu'a relire le sujet, la paninomorphologie de René HIGUITA. Entre nous ça vaut le coup d'œil surtout après son passage à l'émission de Télé-réalité "Cambio extremo" (version colombienne de l'émission relooking extrême) où il subira pas moins de 5 opérations chirurgicales. Ah ce que ne ferait pas notre Higuita pour être sous les feux des projecteurs ! Une vraie vedette internationale et dès ses débuts il n’a pas hésité à vendre son image. C’est mon ami Pierre qui m’a envoyé cette pub hier soir et je vous avoue que je l’adore ! Higuita qui nous fait une pub pour un jus d’orange ! Le mec qui allait voir Escobar en prison, qui a été suspendu pour dopage et consommation de cocaïne ! Et encore s’il nous vantait le « frutino » comme le meilleur accompagnement du rhum ou de la téquila il y aurait une certaine crédibilité. Mais voir René Higuita qui fait la réclame d’un jus d’orange c’est aussi surprenant que de prendre Serge Gainsbourg comme ambassadeur d’une campagne anti-tabac ou Bertrand Cantat dans celle contre la violence conjugale !

Ditmar JAKOBS' career-ending injury

Ditmar JAKOBS is one of the greatest Hamburger SV players and long time team captain. Jakobs played in the beginning as midfielder and classic German "Vorstopper", later started to play as a libero. Player with excellent heading abilities and very strong in tackling, solid pace and great fighting spirit. It has been said in Germany: "Ditmar Jakobs is the last great fighter in the Bundesliga". The long-time captain was one of the greatest players in the jersey of HSV (11 years, 323 games, 27 goals). He was a member of the team, the 1983 European Cup champions won, 1980 runner-up at the national champions and 1982 UEFA Cup, was 2 times German Champion (1982/1983) and 1 times DFB Cup winner (1987) was. 20 times international (Vice World Champion 1986). His career ended prematurely on 20 September 1989 in the game between Hamburger SV and Werder Bremen. When an attacker lobbed the Hamburger SV goalie, Jakobs lunged feet-first into his goal and scraped the ball off the line. However, he fell into the hooks fixing the goal to the ground (at that time, the hooks were not stipulated to be under the earth). He hung there for 20 agonising minutes, the hook deeply embedded in his flesh. Finally, the team doctor cut the hooks from his back with a scalpel. With this, the nerves in his back were cut. Because of this horrible accident, he was forced to end his career. However, he regards himself lucky, as the hook missed his spinal cords be a mere two inches. Here it comes the terrific video :

Les adieux ratés de Sylvain KASTENDEUCH

J'aime bien cette phrase de Benoit POELVOORDE dans "les portes de la gloire"« on a jamais deux fois l’occasion de faire une bonne première impression » et je me dit que ça marche aussi dans l’autre sens on a jamais deux fois l’occasion de bien réussir ses adieux avec le public (sauf pour Charles Aznavour qui est déjà à sa 4ème tournée d’adieu mais je m’égare). Et bien Sylvain KASTENDEUCH lui a connu des adieux avec son public messin bien différent de ce qu’il imaginait. Sylvain KASTENDEUCH une carrière exemplaire pour ce libéro "à l'ancienne". Plus de 700 matchs pros essentiellement avec le FC Metz même si il a fait un passage remarqué à St-Etienne et beaucoup moins à Toulouse. Et une statistique folle pour ce défenseur aux 719 matchs pro et 9 sélections en équipe de France, durant toute sa carrière il n'a pris aucun carton rouge. Rolland COURBIS lui trouverait ça anormal. Je suis pas loin de penser comme lui, joueur de talent doté d'une lecture de jeu bien supérieure à la moyenne, KASTENDEUCH n'a peut être pas fait la carrière internationale qu'il méritait à cause de ce manque d'agressivité ? Néanmoins le 19 mai 2001 pour la dernière journée de championnat Metz accueille Bordeaux et le public de St-Symphorien se prépare à la fête pour le dernier match de Sylvain KASTENDEUCH. 20 ans après ses débuts en 1981, le libéro va prendre sa retraite sportive, quoi de mieux que de le faire devant son public et sûrement que tout ça va se terminer avec un tour d'honneur. C'était sans compter que le dernier match il fallait le jouer et la fête va tourner très court. On joue depuis 8 minutes quand Bonnissel déborde sur son aile et s'apprête à centrer, Kastendeuch comme il a fait des milliers de fois a vu l'arrière gauche partir et vient couper son centre sauf que sur le centre du bordelais, il se le prend le ballon en pleine poire. K.O technique. Mais pas le petit K.O où l’entraîneur te colle deux baffes sur chaque joue et ça repart, non là c'est direct la case hôpital où Kastendeuch passera la nuit en observation suite à ce traumatisme crânien. Je vous laisse voir les dernières images de sa carrière et une sortie de piste ratée pour l'artiste :

Le but de BOLONI qui mit fin à la carrière de ZOFF


Si on a vu que la Roumanie a conquis son billet pour l’Euro 84 en Suède grâce à un but de son « buffle » Rodion CAMATARU, les éliminatoires avait tout de même débuté sous de bons hospices, marqué notamment pas une victoire historique à Bucarest face aux champions du monde italiens d’Enzo Bearzot. Cette équipe de Roumanie est redoutable et son entraineur, Mircea LUCESCU, a construit une équipe à son image, dur au mal. Sa devise : « L’histoire ne s’inscrit pas avec de belle manières mais avec des hommes décidés à tout ». La Squaddra Azzura l’a expérimenté à ses dépens à Bucarest où devant un public déchaîné et hostile, elle a bel et bien plié devant une Roumanie de fer. Une page de l’histoire du football italien s’est tournée ce jour là et Enzo Bearzot le sait bien, qui songe déjà à liquider la vieille garde pour donner leur chance aux plus jeunes, au premier rang le légendaire Dino Zoff. Mais si l’Italie va chuter ce n’est pas la seule force du bloc roumain qui en sera à la cause. Car si cette équipe est solide elle a à la baguette deux meneurs de jeu de talents. Balaci et Boloni sont les maestros de ce récital, jamais les champions du monde que sont Tardelli ou le regretté Scirea ne pourront contenir l’emprise des deux meneurs de jeu. L’un tirant les ficelles avec une virtuosité remarquable (Balaci), l’autre (Boloni) apportant sa fantaisie, son intelligence et son efficacité de sa frappe du pied gauche. Frappe si pure et si dure, que le pauvre Dino ZOFF (41 ans) réagit trop tard quand le tir de Boloni, décalé pas son inséparable compère, était parti des 25 mètres à la vitesse d’un ordre lancé par Ceaucescu. Jamais la Squaddra ne devait se remettre de ce coup de massue et terminera 4ème de son groupe derrière roumains, suédois et tchécoslovaques. Un camouflet pour les champions du monde. Zoff fera encore un dernier match avec l’Italie puis prendra sa retraite internationale. Ce but qui fera si mal à l’Italie le voici : 


Et pour ceux qui font l'album OSP-EURO 1972-1992 voici la vignette de Laszlo BOLONI, la n°183 ainsi que celle de l'équipe de Roumanie à l'Euro 84, la n°159
 
 

CAMATARU : le buffle roumain, soulier d'or 1987


Euro 84, parmi les huit qualifiés,  la Roumanie est un peu l’équipe surprise et a réussi un véritable exploit pour se glisser parmi les meilleures nations d’Europe. Dans un groupe où une Italie totalement hors sujet se fait dépasser par tout le monde et une équipe de Tchécoslovaquie devenue trop vieille, la qualification va se jouer entre la Suède et la Roumanie. La Suède en tête du groupe reçoit à deux journées de la fin la Roumanie pour ce qui va être la finale du groupe et à la clef le sésame pour l’Euro Français. Les roumains à la surprise générale l’emportent 1-0 à Stockholm sur un but d’un attaquant inconnu ou presque du grand public, Rodion CAMATARU. Camataru envoie son pays à l’Euro, une Roumanie alors sevrer de grande compétition mais qui est ce nouvel attaquant successeur du « Cobra » Angel IORDANESCU et de Dudu GEORGESCU ? Tout d’abord c’est un attaquant au gabarit de 3ème ligne, 1 m 90 au garrot pour 88 kilos à son poids de forme. Un attaquant puissant mais rapide, lui-même ce qualifie comme un joueur qui aime passer en force même si il est correct et rarement sanctionné. Contrairement à ce qu’on pourrait croire vu sa morphologie, il n’aime pas jouer les campeurs au sein des défenses renforcées mais préfère les contres et est redoutable dès qu’il part de loin dans les espaces libres. Technique, adroit de la tête CAMATARU est une machine à marquer. Tout a commencé dans la rue pourtant, comme pour tous les enfants de Strehai, sa ville natale. Il ne signera sa première licence qu’à l’âge de 15 ans ce qui est assez incroyable pour un joueur qui sera un jour soulier d’or européen. Il signe au club de Prohetsul, club de la ville et joue directement avec les séniors en division 3 car il est déjà plus grand que ses futurs coéquipiers. Grand, costaud il joue à tous les postes, milieu, ailier, avant-centre et un an plus tard comme dans un conte de fée il signe directement à Craiova pour jouer en première division roumaine. Un an seulement après avoir signé sa première licence. Bon de 16 à 20 ans il ne sera qu’un remplaçant mais tout de même l’ascension est fulgurante et ce n’est que le début. A 20 ans, nous sommes en 1978, il devient titulaire de l’équipe fanion et très rapidement honore sa première sélection. La première d’un long bail, lui qui ira jusqu’au mondial 1990 avec la Roumanie. Il comptera 75 sélections en 12 ans de carrière internationale pour 25 buts. Certaines critiques tomberont sur ce ratio bien plus faible que son rendement en club, CAMATARU se défendra toujours en précisant que ses buts en sélection ont toujours été décisifs comme celui en Suède ou encore celui à Wembley en 1985 pour les éliminatoires du mondial mexicain. Ce soir là CAMATARU inscrira un but qui caractérise si bien son style tout en vitesse et en puissance :


On voit aussi une autre de ses caractéristiques, sa célébration après les buts comme possédé. Sur son comportement il s’expliquera ainsi : « Marquer ? C’est une sensation indescriptible, une perte de contrôle totale. Une euphorie impossible à maitriser. Un jour après un but important, j’ai couru avec 3 équipiers sur les épaules. Je n’en avais pas conscience. Le pire c’est que les images je les ai vu et revu car elles figuraient au générique d’une émission de sport à la TV Roumaine pendant plus d’un an ». CAMATARU des buts il va en enfiler à Craiova, de 1974 à 1986, 122 précisément en 288 rencontres mais son style de jeu fonceur l’expose aux blessures, fractures de la clavicule, du nez à plusieurs reprises et une dernière au péroné qui le font douter en 1985.

Il pense même à raccrocher les crampons alors qu’il n’a pas encore fêté ses 27 ans. Un homme va le faire changer d’avis c’est son ancien sélectionneur à l’Euro 84, Mircea Lucescu qui vient de prendre la tête du Dinamo de Bucarest. Camataru suit le sélectionneur qui lui a fait confiance et part exploser les compteurs dans la capitale roumaine. Il n’y reste que 3 saisons mais il va multiplier les feux d’artifices : 76 buts en 89 rencontres. Dont 44 pour la seule première saison, un total qui lui permet d’être soulier d’or (meilleur buteur européen) devant Tony Polster. Et encore en fin de championnat il manque 6 matchs en raison d’une déchirure musculaire. Bien sûr 44 buts dans une saison ça attire les convoitises mais il est difficile alors de quitter le régime de Ceaucescu pour preuve, le Benfica de Lisbonne n’a pas hésité à proposer deux millions de dollars (colossale à l’époque) à la Fédération Roumaine pour libérer CAMATARU de ses obligations (Porto ou La Fiorentina aurait été également sur les rangs parmi les plus prestigieux) mais à chaque fois la Fédération Roumaine a jugé que le football roumain avait trop besoin de Camataru aussi bien en sélection qu’en coupe d’Europe. Il faut dire que le régime dictatoriale de Ceaucescu à besoin de cette propagande. Alors est-ce la jurisprudence Duckadam ? (voir le sujet le héros et le dictateur) mais CAMATARU interrogé par la presse internationale lors des cérémonies de remise du soulier d’or (à Monaco) brosse dans le sens du poil la dictature en place. Interrogé sur son président, CAMATARU répondra par un très politiquement correct à l’époque : « M. Ceaucescu a fait beaucoup plus que n’importe quel sportif pour la réputation de notre pays ». Et d’ajouter à ceux qu’il dise qu’il a mauvaise réputation à l’international « je ne suis pas d’accord, Mr Ceaucescu a beaucoup fait pour la paix mondiale ». La preuve que Camataru n’est pas si bête au point de critiquer le dictateur devant les journaux du monde entier. Pourtant après les évènements de Timisoara et la chute du régime en place celui qui disait alors n’avoir jamais songé à rester à l’ouest après un déplacement : « jamais, je suis trop attaché à mon pays. Si j’avais voulu le faire, j’aurais pu. Car on me l’a proposé. Un impresario de Schalke 04 par exemple. Mais ça ne m’intéressait pas même si il y avait beaucoup d’argent à la clef », prendra la poudre d’escampettes pour la Belgique et rejoint les zèbres de Charleroi. Un exil qui va par contre remettre en question son soulier d’or de 1987 trois ans après !

En effet que ce soit en Belgique ou après en Hollande (il filera à Herenveen où il jouera principalement en division 2) le « Buffle » roumain fait plutôt penser à une vachette d’intervilles. 6 buts en 30 matchs avec les zèbres de Charleroi et 14 en 50 matchs avec Herenveen dont les ¾ en division 2 hollandaise ! Loin de son total de meilleur buteur européen 3 ans plus tôt. Mais quand on s’y penche de plus près il y a de gros soupçons sur son soulier d’or et Tony Polster relance la polémique lui qui à l’époque avait mal digéré sa place de dauphin. Flash back, quand le championnat d’Autriche se termine au cours de la saison 1986-87, Polster est en tête du classement du soulier d’or que tient France Football avec au jour du 12 juin 37 buts loin devant CAMATARU qui est à 32 réalisations. Seulement en Roumanie il reste 3 journées. Alors est-ce que le roumain peut le dépasser ? Bien sûr !! CAMATARU plante respectivement 3, 5 et 4 buts lors des 3 dernières journées. En Autriche les critiques pleuvent alors sous prétexte qu’on ne peut comparer les statistiques d’un championnat aussi faussé que celui de Roumanie qui est au service de la propagande du régime des Ceaucescu et qu’on a laissé CAMATARU marqué pour la gloire du foot roumain. Bon il n’y a pas des masses de preuves et l’accusé se défendra ainsi : « Après avoir été blessé, je suis revenu en super forme alors que mes adversaires étaient fatigués après une longue saison et il ne faut pas oubliez que chez nous les scores sont élevés ». Là-dessus au moins on ne peut pas luis donner tort, car quand il évoque son plus beau but, il l’a inscrit cette année là contre Buzau « Notre gardien a dégagé à 65 mètre environ. J’ai amorti de la poitrine, contrôlé de la cuise droite en pivotant et repris de volée du gauche. Le gardien adverse était un peu avancé. Le tir s’est fiché dans la lucarne ! » Impressionnant à l’entendre, le problème ? C’est que ce jour là le Dinamo Bucarest à écrasé Buzau 10-2 un score de baby-foot alors quel crédit donner aux 44 buts de CAMATARU dans ce contexte ? Les polémiques autour de ce soulier d’or auront le bénéfice au moins de changer le règlement du soulier d’où ou ensuite sera affecté à chaque championnat un coefficent. En effet il est évident que dépasser la barre des 20 buts dans le calcio dans les années 80 était bien plus difficile que de planter 50 pions dans le championnat roumain ou danois. Mais le revers de la médaile, c’est que du coup comme le coefficient était subjectif le soulier d’or a perdu de son impartialité et conséquence directe ou pas, dans les années 90 et 2000 ce trophée autrefois majeur pour les joueurs a perdu de son crédit sur la scène internationale et est même tombé dans les oubliettes. Heureusement deux gars nommé Messi et C.Ronaldo sont arrivés et ont gommés cette histoire de coefficient, eux ils les plantent chaque saison les 40 buts et plus !

Et pour ceux qui font l'album OSP-EURO 1972-1992, évidemment que CAMATARU est présent, voici sa vignette la n°182 :

Le jour où CANTONA aurait du signer au Barça

En fait l'histoire commence à Sedan, oui oui vous avez bien lu à Sedan. L'OM dispute un match amical lors de la trêve des confiseurs face au Torpedo de Moscou. Le match n'a débuté que depuis 10 minutes et Canto se détend pour rattraper une balle trop haute qui file en touche. De rage, l'attaquant marseillais va chercher le ballon et l'envoie d'un magistral dégagement dans les tribunes. L'arbitre bien embêté face à une telle situation dans un match non officiel va voir l’entraîneur marseillais Gérard Gili pour qu'il calme son joueur. Mais personne ne calme un Canto énervé. Ce dernier pète un boulon, enlève son maillot, le jette à terre et regagne le vestiaire olympien. Après match il ne fera aucun commentaire. Le directeur sportif, Michel HIDALGO prône l'apaisement et dans les couloirs glisse aux journalistes « il ne faut pas en rajouter, mettre de l'huile sur le feu maintenant. Nous allons toutefois en référer à Bernard Tapie pour voir la suite à donner à cette affaire ». Si Hidalgo la joue cool, le « Boss » lui ne semble pas disposé à passer l'éponge. Le soir même alors qi'il est en pleine soirée électorale, Tapie soigne son commentaire de l'affaire Canto : « Un joueur qui met un maillot par terre, même si il marque trois buts dans le match, il faut le sanctionner. Cela ne correspond pas à l'idée que je me fais du foot en général, et du foot à l'OM en particulier. Donc, Cantona, je vais m'occuper de lui, personnellement ». Et le président olympien va tenir parole. Les sanctions internes pleuvent : mise à l'écart de l’équipe première jusqu’à nouvel ordre et lourdes sanctions financières sans qu'on sache précisément de quelle ampleur. Mais importantes si l'on en croit les commentaires des potes de vestiaires de Canto, Yvon Le Roux et Philippe Vercruysse. Pour ce dernier il la qualifie même de « très dure » et met l'accent sur le contexte du pétage de plomb. Pris en grippe par le public marseillais depuis des semaines Canto ne le supportait plus et Vercruysse d'ajouter : « A la place d’Éric, j'aurais peut être craqué également ». Le Roux abonde dans ce sens aussi : « Éric a été pris en grippe par le public depuis quelques mois. Il est très difficile d'évoluer dans un stade qu'on est constamment sifflé » En off il se dira qu'il est plus facile de sanctionner un joueur et que le public hélas, ça ne se sanctionne pas.

Et CANTONA où est il ?

En fait personne ne sait, même pas son agent. En fait c'est un corbeau qui va donner l'info aux dirigeants de l'OM. Absent des entraînements auquel il est tenu d'assisté, un mystérieux correspondant va poser cette question. Mais que faisait Eric CANTONA à l'aéroport de Barcelone ? En fait Canto venait juste de poser ses valises en Catalogne, il avait besoin de se ressourcer lui qui avouera plus tard qu'à ce moment là de sa carrière il voulait tout abandonner. Cette info vaut de l'or pour les dirigeants marseillais. Car si ils ont compris que Canto ne portera plus le maillot marseillais le lourd investissement fait sur le meilleur espoir du foot français ne doit pas devenir un fiasco financier. Hidalgo décide donc de contacter les dirigeants barcelonais pour un prêt voir mieux. Surtout qu'on sait que Canto voue une admiration totale pour l’entraîneur du Barça, un certain Johann Cruyff. Comme tout le monde sait l'affaire ne se fera pas mais pour une raison qui aujourd'hui peut faire sourire. Juan Gaspart le président de Barcelone va éconduire en toute courtoisie l'offre marseillaise au seul motif qu'ils ont déjà recruté pour la saison 1989-1990 un grand attaquant étranger (ère pré-Bosman). Pas de chance pour l'OM qui finalement trouvera un accord avec Canto et les Girondins de Bordeaux pour la fin de saison. Au fait vous saviez quel futur attaquant a barré la route de Canto à Barcelone ? Nul autre que le ballon d'or Marco Van Basten qui avait donné sa parole à son mentor, Cruyff de venir le rejoindre en Catalogne la saison suivante. Mais c'était mal connaître Silvio Berlusconi qui ne lâche pas ses joueurs tant qu'il n'en a pas décidé. Comme quoi l'histoire du foot, parfois, ne tient pas à grand chose.
Eric CANTONA à Marseille une histoire compliquée

L'AJ AUXERRE recherche Isabelle désespérément


Avant de commencer ce sujet je vous avoue que j'ai longtemps hésité à le faire. Mais si le passionné de football doutait, le jeune papa de deux petites filles lui pense qu'il ne faut pas oublier les victimes et surtout protéger nos enfants des prédateurs. Alors voici comment l'idée et l'envie de faire ce sujet a débuté. L'autre jour je lisais quelques vieux France Football et pour être précis le numéro 2 180 du 19 Janvier 1988. En page 15 je suis tombé sur une photo où les trois internationaux de l'AJ Auxerre (Basile BOLI, Eric CANTONA, Bruno MARTINI) lançait un appel à témoin pour une jeune fille disparue en décembre 1987, plus précisément le 11 décembre 1987 et se nommait Isabelle LAVILLE. Bien sûr fin 1987, le département de L'Yonne, une jeune collégienne disparue, tout comme moi vous faites le rapprochement avec les disparues de l'Yonne. Voici l'image des trois tricolores lançant cet appel à témoin  dans la presse et relayée par France Football :
En légende on pouvait lire ceci : « Une jeune fille de Saint-Georges-sur Baulche, localité proche d'Auxerre, Isabelle Laville, a disparu entre son collège et le domicile de ses parents, le 11 décembre dernier. Profitant de leur image de marque, Guy ROUX et les Auxerrois ont lancé une campagne nationale. Les trois internationaux Cantona, Boli, et Martini ont ainsi présenté une photo d'Isabelle devant les caméras de TF1, tandis que l'AJA a promis une forte récompense à toute personne qui donnerait un renseignement précieux concernant la disparition de la jeune fille. Si cette campagne aboutissait, le club organiserait alors un grand match dont la recette serait versée à la personne ayant donné le renseignement ». Tout d'abord quand j'ai lu je me suis dit chapeau les dirigeants de l'AJA et puis j'ai voulu me renseigner sur cette disparue Isabelle LAVILLE et là, ça m'a fait froid dans le dos. Voici les circonstances de cette disparition

Une étrange disparition

C’était le 11 décembre 1987. Isabelle, une adolescente de 17 ans, avait quitté le collège Bienvenu-Martin à Auxerre à 16h30, pour rejoindre à pied, comme elle le faisait chaque jour, son domicile familial, allée de l’Oreuse à Saint-Georges. Discrète et renfermée, elle ne s’attardait jamais en route. Aussi sa mère s’inquiéta-t-elle, peu après 17 heures, en ne la voyant pas rentrer. Elle entreprit même de faire le chemin inverse. En vain. Les recherches effectuées par la gendarmerie dans le secteur des Champs-Bardeaux, l’intervention d’un radiesthésiste ne donnèrent aucun résultat. La disparition de la collégienne suscita une vive émotion dans l’agglomération auxerroise. Les voisins se mobilisèrent ainsi que les joueurs de l’AJA pour tenter de sensibiliser l’opinion publique à travers les médias comme on l'a vu plus haut. Très vite, la thèse de la fugue fut écartée par les proches de la jeune fille comme par les enquêteurs, dans la mesure où Isabelle Laville n’avait pas emporté d’affaires personnelles. Aussi la thèse de l’enlèvement était-elle la plus plausible. Pour autant, le dossier fut classé sans suite cinq semaines après sa disparition.

Isabelle une disparue de l'Yonne ?

Si en 1987, l’affaire des disparues de l’Yonne n’avait pas éclaté au grand jour et Emile Louis vivait impunément il n'y avait aucune piste sur la disparition d'Isabelle, bien des années plus tard quand les frères Louis avoueront, dans la même période, d’autres disparitions de jeunes femmes les parents d'Isabelle feront le rapprochement. Mais le profil des victimes des frères Louis ne correspond pas à celui d'Isabelle et la piste est abandonnée. Mais la vérité va commencer à voir le jour en 2004, 17 ans après les faits et cette vérité sera bien sordide.

Isabelle première victime de Michel Fourniret !

Michel FOURNIRET a été incarcéré le 25 mars 1984 pour une dizaine d'agressions et viols sur mineurs en région parisienne et le 26 juin 1987, il est condamné par la cour d'assises de l'Essonne à cinq ans d'emprisonnement fermes, condamnation assortie de trois ans de mise à l'épreuve. Entre-temps sa seconde épouse a demandé le divorce. Il est libéré en octobre 1987 de Fleury-Mérogis, par le jeu de remises de peine et des 3 ans de préventive déjà effectués avant le procès. Il va alors s'installer avec sa nouvelle compagne Monique Olivier à Saint-Cyr-les-Colons dans l'Yonne, non loin d'Auxerre, le second mari de sa mère y possédait une maison. Il a connu Monique Olivier lorsqu'il était en prison, par petites annonces dans Le Pèlerin et après un échange de courrier, elle était venue le visiter régulièrement pendant son incarcération.'homme est discret dans le village, semblant vivre de petits travaux de maçonnerie au noir, sa femme reste cloîtrée chez elle. Il va commettre son premier enlèvement et meurtre avec la complicité active de celle-ci en décembre 1987, moins de 3 mois après son installation dans le village icaunais. Il enlève, viole et tue une jeune collégienne, cette collégienne c'est Isabelle Laville. Michel FOURNIRET a été incarcéré le 25 mars 1984 pour une dizaine d'agressions et viols sur mineurs en région parisienne et le 26 juin 1987, il est condamné par la cour d'assises de l'Essonne à cinq ans d'emprisonnement fermes, condamnation assortie de trois ans de mise à l'épreuve. Entre-temps sa seconde épouse a demandé le divorce. Il est libéré en octobre 1987 de Fleury-Mérogis, par le jeu de remises de peine et des 3 ans de préventive déjà effectués avant le procès. Il va alors s'installer avec sa nouvelle compagne Monique Olivier à Saint-Cyr-les-Colons dans l'Yonne, non loin d'Auxerre, le second mari de sa mère y possédait une maison. Il a connu Monique Olivier lorsqu'il était en prison, par petites annonces dans Le Pèlerin et après un échange de courrier, elle était venue le visiter régulièrement pendant son incarcération.'homme est discret dans le village, semblant vivre de petits travaux de maçonnerie au noir, sa femme reste cloîtrée chez elle. Il va commettre son premier enlèvement et meurtre avec la complicité active de celle-ci en décembre 1987, moins de 3 mois après son installation dans le village icaunais. Il enlève, viole et tue une jeune collégienne, cette collégienne c'est Isabelle Laville. Ce meutre est le premier d'une série de 7 que Michel FOURNIRET a avoué mais il suscite d'autres soupsçons sur des actes postérieurs. Le corps d'Isabelle a été découvert en juillet 2006, 19 ans après les faits, au fond d'un puits à Bussy-en-Othe dans la campagne auxerroise après des recherches de la gendarmerie sur quelques indications de l'emplacement données par Fourniret. La gendarmerie a dû procéder à un déblaiement sur 30 mètres de profondeur, le puits ayant entre-temps été comblé par la commune. Jean-Pierre Laville le papa d'Isabelle dira à la fin du procès de Fourniret qu'il avait la haine envers la justice et la magistrature française, estimant que si sa fille "avait appartenu à la bourgeoisie d'Auxerre on aurait fait des recherches". "Nous avons le sentiment qu'une chance a été perdue à ce moment-là d'arrêter le parcours criminel des époux Fourniret"

Comment Fourniret est devenu un Serial Killer

Le 11 décembre 1987, la 304 sombre des Fourniret ralentit devant le collège Bienvenu-Martin, à la sortie ouest d'Auxerre. En cette veille de week-end, à la fin des cours, l'endroit est très fréquenté. Monique Olivier est au volant, son compagnon assis sur le siège passager. Celui-ci laisse aujourd'hui entendre, sans convaincre, qu'ils passaient là par hasard. «J'ai remarqué une jeune piétonne qui marchait dans le même sens que nous. Sans réfléchir, j'ai dit à Monique d'accélérer et elle m'a déposé un peu plus loin, raconte Fourniret aux enquêteurs d'une voix monocorde, le 30 juin dernier. J'avais pris un bidon d'essence dans la voiture.» Il demande à Monique d'aborder la collégienne pour lui indiquer son chemin. «La jeune fille a accepté de l'accompagner et Monique est revenue dans ma direction. J'ai fait le geste d'un auto-stoppeur. Monique s'est arrêtée et je suis monté à l'arrière, explique Fourniret. Comme à son habitude, Monique roulait lentement.» Soudain, tout bascule: «J'ai saisi les cheveux de la passagère pour la maîtriser. (...) Nous sommes sortis de l'agglomération et, dans un chemin à l'écart, j'ai fait passer la jeune fille à l'arrière et j'ai pris le volant.» «Instinctivement», dit-il, il enclenche la sécurité enfant qui bloque les portières. «J'ai roulé sans but jusqu'à la tombée de la nuit et nous sommes retournés jusqu'à chez nous, à Saint-Cyr-les-Colons.» C'était la première fois, selon lui, que Monique était «témoin d'une telle situation». Fourniret entraîne sa victime «dans une chambre à l'étage de la maison». Il décrit alors ce qui se reproduira à plusieurs reprises dans sa longue course meurtrière: une tentative de viol et un blocage devant la résistance de l'adolescente. Et, comme une évidence, il ajoute: «La seule solution pour moi, pour me sortir de cette situation dans laquelle je m'étais mis, était de la tuer.» Voilà comment est morte Isabelle.

L'arrestation de Fourniret

Le 26 juin 2003, à Ciney, non loin de Namur, en Belgique, il enlève en voiture Marie-Ascension, 13 ans, sur le chemin de l'école. Comme pour ses autres crimes, il utilise la ruse, indiquant à la jeune fille qu'il cherche l'école. La fillette lui montre la direction mais refuse de monter dans le véhicule. Fourniret qui n'a jamais accepté qu'on lui résiste s’énerve et va faire l'erreur qui va le condamner. Fourniret prend alors une moue indignée et avec un air de professeur, lui dit « Ce n'est pas bien de ne pas faire confiance aux gens ! ». Cette phrase et le ton employé convainquent alors Marie-Ascension. Mais à peine montée dans la voiture, Fourniret la saisit brutalement, la ligote, la jette à l'arrière et redémarre sans enclencher la sécurité pour bloquer les portes, aveuglé dans sa colère. Alors que le véhicule marque un stop à un carrefour, à Beauraing, à une dizaine de kilomètres du lieu de l'enlèvement, Marie-Ascension réussit à ouvrir la porte arrière et à s'échapper. Prise en charge par une automobiliste, ils croisent alors la fourgonnette de Fourniret qui avait fait demi-tour, probablement pour retrouver la jeune fille. L'automobiliste note la plaque d'immatriculation, permettant l'arrestation de Michel Fourniret. Il a alors 62 ans.

Pour que ça ne se reproduise plus.

J'ai conscience que ce sujet n'avait pas grand chose à voir avec le foot mais il était nécessaire au devoir de mémoire et se souvenir de l'investissement des joueurs et dirigeants de L'AJ Auxerre même si cela n'a été qu'un coup d'épée dans l'eau.  Ce sujet est dédié à toutes les victimes des actes de barbaries de Michel FOURNIRET mais aussi des frères LOUIS. Et ne jamais oubliez de quoi ces gens là sont capables.