Qui est le sélectionneur serbe Siniša MIHAJLOVIC ?

A la veille du prochain France-Serbie, retour sur le tout nouveau sélectionneur serbe (depuis le 21 mai dernier), vieille connaissance d’Old School Panini, à savoir  Siniša MIHAJLOVIC. Le match contre la France sera seulement le deuxième pour  Mihajlović à la tête de la sélection serbe, 10 jours après sa prise de fonction et une défaite face à l’Espagne 2-0 le 26 mai dernier. Une prise de commande qui fait déjà couler beaucoup d’encre car tout d’abord d’un point de vue sportif, la Serbie a fait jeu égal avec les champions du monde et n’a pas été aidée par l’arbitre qui siffle un penalty pour l’Espagne après que l’attaquant espagnol est fait une véritable « Ravanelli » dans la surface serbe. Puis et surtout c’est en dehors du terrain que  Mihajlović fait parler de lui, restant fidèle finalement au joueur et à l’homme qui l’est. Depuis son intronisation à la tête de la sélection serbe,  Siniša Mihajlović a instauré un code de conduite. Dans celui-ci figure l’obligation de chanter l’hymne national. Une demande qui n’a rien d’anodine, la preuve avec Adem Ljacic (attaquant de la Fiorentina et de confession musulmane) qui a refusé de chanter l’hymne national samedi face à l’Espagne « pour des raisons personnelles ». Ljacic a indiqué à son sélectionneur qu’il poursuivrait dans cette voie.  Siniša Mihajlović a dès lors décidé de l’exclure de la sélection. Rien d’étonnant finalement quand on se souvient de ses frasques extra-sportives pour un joueur qui a toujours flirté avec la controverse, affirmation qui a autant de poids que celle de dire qu’il savait tirer les coup-francs. 

Siniša MIHAJLOVIC est un serbe qui va exploser au point de vue international en même temps que les bombes vont exploser dans son pays. Une guerre qui va marquer l’homme et le suivre comme une ombre tout au long de sa carrière. Les bombes, les pétards il les connait bien car lui en a allumé un paquet sur coup-francs, surtout en Italie. Longtemps comparé à Michel PLATINI dans le calcio pour sa réussite sur coup-francs directs, il a même dépassé le maitre dans les statistiques. Bon comme je l’avais déjà dit la comparaison s’arrête à l’exercice comptable car dans l’exercice de style les deux hommes ont autant de points communs qu’un supporter du kop de Boulogne et un spectateur de Roland Garros ! Tandis que Platoche était le roi de la feuille morte en pleine lunette, Siniša lui envoie des boulets de canon qui font passer les tirs de Ronald KOEMAN pour des frappes de pupilles. Souvenez-vous de la coupe du monde 98 et de son coup franc qui explosa le mur allemand, en fait il serait plus juste de dire : qui explosa Jurgen Klinsmann, évacué sur civière. Mais la carrière de Mihajlović ne se résume pas à ses coups francs et est aussi mouvementé que ses frasques capillaires. 

Tout commence à Voïvodine, Siniša est alors un milieu de terrain et ne sait pas se coiffer, c’est en Italie qu’il changera tout ça devenant défenseur aux cheveux courts comme quoi des fois le changement débute souvent par un passage chez le merlan. A Voïvodine il évolue avec le modeste club de Novi Sad (capitale de la province Voïvodine, en Serbie aujourd’hui) et remporte, à la surprise générale, le titre de champion de Yougoslavie devant le monstre qu’est à cette époque l’Étoile Rouge de Belgrade mais aussi devant des clubs prestigieux comme l’Hadjuk Split, le Partizan de Belgrade ou le Dynamo de Zagreb encore. Alors il ne peut plus rester à Novi Sad et fait ses valises pour le meilleur club du pays : L’étoile Rouge de Belgrade. Là, Siniša Mihajlović rejoint une dream team !! Malgré le départ à l’Olympique de Marseille de la star Dragan « Pixie » Stojkovic, Mihajlović évolue dans l’entrejeu avec des joueurs comme Jugovic, Prosinecki et Savicevic !! Ces quatre là forment sûrement le meilleur milieu de terrain d’Europe et ils vont le prouver. Le 29 mai 1991 à Bari, l’Etoile Rouge fait pleurer Basile Boli à Bari et devient le 1er club yougoslave champion d’Europe (Voir le sujet : Olympique de Marseille –Etoile Rouge de Belgrade 1991). En décembre 1991, Siniša Mihajlović et l’Etoile Rouge de Belgrade remportent la coupe intercontinentale en écrasant Colo-Colo (Chili) 3-0 !! Mihajlović à Belgrade se fait des amis pour la vie sur le terrain mais aussi en dehors et notamment chez les supporters, le premier d’entre eux : Željko Ražnatović plus connu sous le nom d'Arkan. Pour ceux qui sont intéressés par le rôle d’Arkan pendant la guerre et notamment pour avoir réussi à allier les supporters de l’Etoile Rouge et du Partizan à des fins guerrières, je vous conseille la lecture du sujet : Et si Boban avait déclenché la guerre de Yougoslavie. Reste que Siniša Mihajlović et Arkan vont rester amis après les événements, une amitié fâcheuse avec un homme qui sera inculpé pour crime contre l’humanité avant de se prendre une balle dans la tête en 2000. 

Mais revenons en 1992 et à la guerre de Yougoslavie qui pousse à l’exil Siniša Mihajlović. L’attrait du calcio et la proximité avec son pays, le font signer chez le prestigieux club de l’AS ROMA (et oui l’idole des tifosis de la Lazio a débuté en Italie à l’AS ROMA). En 1998 après un passage mitigé à l’AS Roma et à la Sampdoria, il signe à la Lazio où il va écrire ses plus belles pages de sa carrière après ses succès avec l’Etoile Rouge. Siniša Mihajlović fait partie des pions essentiels du club laziale qui remporte le scudetto en 2000 (voir le sujet : La dream team de la Lazio 2000). Le libéro serbe dès sa première saison devient le chouchou du stade olympique avec ses 9 buts. Le public laziale l’idolera aussi à travers ses dérapages racistes, notamment l’épisode face à Patrick Vieira. Lors d'un match de Ligue des Champions entre la Lazio et Arsenal en 2000, il insulte Patrick Vieira de "Noir de merde" ce dernier l'ayant insulté de "Sale gitan". C’est acte n’est pas isolé et ces liens avec Arkan comme on l’a vu plus haut sèment le trouble sur sa personnalité. Pas chez certains tifosis de la Lazio qui multiplient les banderoles à la gloire des deux amis. Siniša Mihajlović terminera sa carrière à l’Inter de Milan puis deviendra une fois les crampons définitivement raccrochés l’adjoint de Roberto Mancini sur le banc de l’Inter. Première étape avant son envol en tant qu’entraineur à Bologne, Catane, la Fiorentina et depuis une dizaine de jour de la sélection serbe.

1 commentaire:

  1. J'ai toujours adoré ce joueur, autant pour ses frasques que pour son incontestable talent (et son n°11 floqué alors qu'il était défenseur central).

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