Dans une journée spéciale Torino
en cette date anniversaire de la tragédie de Superga (sur la page Facebook
Old School Panini – Les Quizz, plusieurs
sujets sur les anciens joueurs du Toro) voici un petit sujet que un étranger
qui a marqué son empreinte notre championnat. Abedi PELE est arrivé très jeune
en France et a quitté la division 1 pour le Torino après avoir quasiment tout
gagné avec l’OM. Retour sur son parcours avant d’arriver à Niort et l’imbroglio
de son transfert entre l’OM et Torino marqué par une curieuse escale lyonnaise.
Merci à Petit Skoblar qui sur le forum de Foot Nostaglie à poster une interview
très intéressante d’Abedi Pelé, qui répondait aux questions des lecteurs de
Mondial, le sujet qui suit à pour principale source ce document et le topic
consacré à Abedi Pelé sur Foot Nostalgie.
« Je suis né le 05 novembre
1962 à Domé au Ghana. Issu d’une famille de six enfants (5 garçons et une
fille) je suis le troisième. Je peux également dire que je suis originaire de
la tribu des Daoussa dont on retrouve les racines au Nigéria. A 4 ans avec mon
père, il parait que je tapais déjà dans un ballon avec beaucoup d’adresse. J’ai
donc commencé très jeune dans mon village natal de Tamalé. Avant de joueur en minime et en cadet dans le
club de Tamalé. A ma naissance je ne possédais que mon nom et mon prénom :
Ayew ABEDI. Mais quand je jouais, encore gamin, dans mon quartier, les gens
venaient des alentours pour me voir et parler à mon père de mes dons. On m’a
surnommé pelé et ce sont les gens du Village qui ont décidé d’entériner ce
surnom. C’était en 1981 et un décret officiel à même été signé par le chef d’état
ghanéen. Au Ghana plus personne ne m’a plus jamais appelé autrement que Pelé ».
A ce titre le plus bel hommage que j’ai entendu autour de cette comparaison
avec le grand Pelé Brésilien, c’est Franco BARESI qui l’a faite après le
superbe match de Pelé avec l’OM à San Siro en ¼ de finale aller de la C1.
Baresi dira après la rencontre : « ce Pelé-là, c'est vraiment Pelé ! »
Venant de la part d’un monsieur comme Baresi ça impose le respect s’il vous
plait. Ensuite pour revenir sur ses débuts, il effectue son premier match
international à 16 ans contre le Zaïre en coupe d’Afrique des nations. Il joue
alors à Tamalé en 1ère division ghannéene avant de monnayer ses
talents en partant pour un choix très curieux à l’époque, au Quatar. Il reste
deux saisons et signe ensuite au… Bénin pour un an. Abedi Pelé raconte après qu’il
a fait plusieurs essais dans des clubs français, à Nantes on l’a déjà vu (Voir
le sujet Abedi PELE a joué au FC Nantes) mais surtout à St-Etienne où il est proche de
signer en 1986. L’essai ne sera pas concluant au motif que les verts ont déjà
trop de ressortissants étrangers au sein de leur effectif. Abedi revoit ses
ambitions à la baisse et signe finalement aux Chamois Niortais alors en D2. C’est
le début de la renommée en France, meilleur joueur de l’année en D2, il permet
aux Chamois d’accéder pour leur première fois de leur histoire en division 1.
Bernard Tapie n’est pas insensible aux talents de ce numéro 10 et le débauche
alors qu’il venait de s’engager avec Mulhouse. Sur la Canebière l’adaptation
est difficile, Abedi est alors prêté au LOSC où il va retrouver pleinement son
niveau et s’imposer comme le patron dans le nord. Lui-même sans trop de
modestie (le bonhomme est assez coutumier du fait) le raconte de la sorte :
« à Lille, j'étais le patron. Il n'y avait aucun problème. J'aurais pu
jouer gardien de but si j'avais voulu .... ». De retour à Marseille, Abedi
va mettre du temps à s’imposer, en fait le temps que la concurrence au poste de
meneur de jeu disparaisse (Philippe Vercruysse part à Nîmes et Dragan Stojkovic
pleurs son genou perdu). Sans concurrence Pelé devient à l’OM le meneur de jeu
qu’on connaissait à Niort où à Lille. Il permet à l’OM de remporter la coupe d’Europe
en 1993 mais la suite est assez bizarre dans son parcours et j’avoue que je ne
trouve pas sur le net les causes et raisons de son arrivée à Lyon mais pour moi
il y avait une clause alambiquée dans son contrat marseillais.
Abedi PELE arrive assez tôt dans
l’été 1993 à Lyon, bien avant que la machine médiatique autour de l’affaire
OM-VA ne se déclenche. L’OL qui vient de recruter un tout jeuen entraineur,
ancien pensionnaire du club mais aussi de l’OM : Jean TIGANA. Dans son
sillage, Tigana fait venir deux anciens joueurs de l’OM plus en ordre de
sainteté : Manu Amoros et Pascal Olmeta qui signent dès la fin de la
saison 92-93. Abedi les rejoints très rapidement, en s’expliquant : «l'OM
voulait me garder mais les négociations n'ont pas abouti. J'ai connu beaucoup
de choses à Marseille. J'ai été champion de France, j'ai gagné la Coupe
d'Europe, je ne pouvais pas connaitre plus grande joie. A Lyon, nous avons
envie de faire quelque chose d'intéressant. C'est ce qui m'a motivé. Et puis,
je connais bien "Jeannot" Tigana, j'ai confiance en lui ... ». C’est
beau mais c’est bien loin de ce que laisse entendre les bruits de couloirs.
Dans le contrat qui le lie à l’OM, il y aurait une clause qui empêcherait Abedi
PELÉ de quitter le club directement pour aller jouer en Italie. Pelé qui a
livré dans le passé des superbes matchs face au Milan, intéressent au plus haut
point les dirigeants Rossoneri et Tapie ne voulait pas renforcer directement
son principal rival dans la quête de la coupe d’Europe des clubs champions. Car
ce n’est pas vrai Lyon ne lui offrait pas plus que l’OM au contraire, non ce
que voulait Pelé c’était signer en Italie, mais comme il dit " avec l’OM
les négociations n’ont pas abouti ". Il signe donc à l’OL, qui vient de
passer deux saisons à lutter pour le maintien et même si il y a un challenge sportif
intéressant avec la venue de Tigana et de trois récents vainqueurs de la coupe
d’Europe, ce transfert marque une régression dans sa carrière. Les supporters comprendront
plus tard, après avoir vécu ce transfert avec excitation, pourquoi Abedi PELE
restera un des plus grands flops du club. Je me souviens que le lendemain de l’annonce
de l’arrivée d’Abedi PELE, la campagne d’abonnement avait doublé, en 1 seule
journée, le nombre de sésames vendu. Mais après un exercice 93-94 très
prometteur de l’OL, Abedi PELE n'était que l’ombre de lui-même. En fait la situation
était très claire, Abedi PELE avait accepté de venir à Lyon un an avant de
pouvoir librement signer un contrat en Italie. Chose qu’il fait immédiatement
dès que le mercato ouvrira, ce qui énervera passablement un certain Pascal
Olmeta qui dira, toujours avec son franc-parler : « il n'a dit au
revoir à personne. J'ai quand même joué 5 ans avec lui. Il est parti et ne m'a
pas salué. C'est le genre de choses qui me fait répéter qu'il y a parfois moins
de surprises avec les chiens qu'avec les hommes ... ». Pelé répondra que
tout s’est fait très vite et qu’il n’a pas eu le temps de repasser à Lyon, c’est
vrai que Turin et Lyon sont aux antipodes. Pelé fait preuve d’une certaine mauvaise foi tout de même mais bon d’un côté il ne peut pas dire que ça faisait
un an qu’il n’attendait ce moment là. Par la suite il prendra moins de gants et
face aux critiques qui pleuvent après son passage médiocre à l’OL, il répondra
que cet Olympique lyonnais version 1993-94 était la plus mauvaise formation dans lequel
il avait évolué.
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Abedi PELE au coeur de l'imbroglio OM-OL |
La suite donc c’est un transfert au Torino, et malgré un bilan
comptable honorable pour sa première saison (10 buts en série A), le Pelé d’il
y a deux saisons est bien loin. Il reste deux ans au Torino, sans convaincre
personne puis file en Bundesliga, au Munich 1860 où ses performances sont
encore plus fantomatiques. Il reste deux ans en Bavière mais ses plus belles
années sont définitivement derrière lui, notamment entre 1991 et 1993 où il
remporta trois fois de suite le ballon d’or africain. Il raccrochera les
crampons en 2000 à abu Dhabi, 20 ans après ses grands débuts à 16 ans en D1
ghanéenne.
Enorme joueur de foot et au grand cœur.Merci pour l'exemple que tu as été et que tu es resté pour la génération de joueurs blacks et autres dans toute l'Europe.
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