Retour sur l’incroyable parcours de ce joueur qui fera les
beaux jours de la Lazio de Rome et des Cosmos de New-York mais qui arrivera à
chaque fois à se brouiller avec tout le monde pratiquement partout où il est
passé et qui nous a quitté un premier avril (2012).
Tout débute au….Pays de Galles
Et oui aussi étonnant que ça
puisse paraitre ce Toscan fera ses débuts professionnels au Pays de Galles en
1964 à l’âge de 17 ans avec le club gallois de Swansea. Fils de mineur, le
paternel avait migré avec sa femme et sa fille ainée pour aller travailler dans
les mines du Pays de Galles peu de temps après la naissance de Giorgio, le
bambin restant chez sa grand-mère jusqu’à l’âge de 8 ans, avant de rejoindre le
reste de la famille dans la banlieue de Cardiff. Gorgio Chinaglia que ce soit
au Pays de Galles comme en Italie, grandit dans un milieu très modeste et quand
son père quitte le travail à la mine pour ouvrir son propre resto italien, le petit
Gorgio mettra la main à la patte en tant que serveur ou à la plonge après l’école
et les entraînements. C’est que le garçon pratique à la fois le football mais
aussi le rugby. Mais c’est au ballon rond qu’il montre de meilleures dispositions
et après deux ans au centre de formation de Swansea, il fait ses grands débuts
avec l’équipe première à seulement 17 ans. Le club de Swansea Town AFC évolue
alors en seconde division du championnat anglais mais le bouillonnant toscan ne
reste pas longtemps dans l’anti-chambre du football britannique et décide de
retourner sur ses terres natales. La vraie raison c’est que Chinaglia est déjà
une grande gueule, il n’apprécie pas d’être relayé de temps en temps sur le
banc de touche et le fait savoir. Son père décide que le jeune Gorgio doit
retourner au pays pour effectuer son service militaire mais aussi parce qu’il
est persuadé que cela va favoriser sa carrière, que le tempérament de son bambino sera plus dans son univers à la
maison qu’au Pays de Galles. A 19 ans Gordio Chinaglia fait ses valises et va
explorer les bas fonds de la série C italienne. Bon le chemin du retour au pays
ne passe sous aucun arc de triomphe et les étapes se nomment Massese et
Internapoli, deux modestes clubs sans ambitions qui évoluent dans les méandres
de la troisième division italienne. Deux clubs trop modestes pour le talent de
notre Chinaglia. Au milieu des bourrins et des traines savates, Giorgo
Chinaglia dénote et se fait vite remarquer par un club de série A et pas
n’importe lequel, la mythique Lazio de Rome.
De la Serie C au Scudetto
Nous sommes en 1969 et Giorgo s’apprête à souffler ses 22
bougies, si sa carrière au haut niveau débute réellement lors de cet été 69, il
débarque dans un club romain qui est loin de connaître son lustre d’antan au sommet
du football transalpin. Pire la Lazio connait même les affres de la relégation
en série B à l’issue de l’exercice 70-71. Mais cette descente au purgatoire est
un mal pour un bien. Les dirigeants laziale
vont, à partir de cet échec sportif, reconstruire une équipe avec en maitre de
proue : Giorgio Chinaglia. La Lazio fait l’ascenseur et remonte dans la foulée.
Chinaglia, étincelant tout au long de l’année sur les terrains de Serie B (meilleur
buteur du championnat avec 21 réalisations), va même connaître les honneurs de
la sélection, le 21 juin 1972, contre la Bulgarie à Sofia. Il devient à cette
occasion le premier joueur international italien opérant à l'échelon inférieur
et pour mieux couronner la fête, Chinaglia s’offre le luxe de marquer pour sa
première cap. A Rome, la Dolce Vita
continue la saison suivante, la Lazio termine 3ème pour ses retrouvailles avec
l’élite à deux encablures seulement de la Juventus, sacrée alors reine
d’Italie. Sur sa lancée, la Lazio remporte la saison suivante le scudetto an
nez et à la barbe de toutes les grandes écuries. Un exercice 1973-74 complet pour la Lazio et Chinaglia qui
avec 24 réalisations termine meilleur buteur du championnat. Il devient l’idole
de tous les tifosi, surtout que cerise sur le gâteau c’est lui qui offre la
victoire 2-1 dans un derby mémorable face au voisin gialorosso. Le but de la victoire face à l’AS Roma est sans doute
le plus grand moment d’anthologie dans tous les cœurs des tifosi laziale et la scène a été immortalisé dans un cliché devenu
célèbre. La vignette ci-dessous de la célébration du but victorieux est extrait
d’un album sur l’histoire de la Lazio et pour témoigner de son importance dans l’histoire
du club, le cliché est présent deux fois dans l’album !! Il sera même en
couverture d’une biographie sur Chinaglia.
Avec un scudetto
et une couronne de capocannonieri,
Chinaglia est évidemment du voyage en Allemagne pour la coupe du monde 1974.
L’Italie ne brille pas outre-Rhin mais surtout Chinaglia va commencer à faire
parler de lui hors des terrains et étaler son mauvais caractère. Chinaglia et
le sélectionneur Valcareggi ne sont pas du tout sur la même longueur d’ondes et
notre attaquant romain lui fait savoir en lui montrant son majeur accompagné
d’un doux « vaffanculo ». Bon en claquant aussi fort la porte de la
sélection, vous vous doutez bien que sa carrière internationale s’arrêtera nette
pour un bilan de 14 apparitions et 4 buts. Le retour au pays ne se passe pas
forcément bien non plus, la Lazio patine et Chinaglia balbutie son football et
n’arrive plus à claquer autant, 14 et 8 buts lors des deux saisons suivant son
retour d’Allemagne. Le torchon brûle avec les dirigeants et aussi les tifosi, qui voient d’un mauvais œil son
divorce avec la Squadra Azzura. Si
bien qu’à seulement 28 ans, Chinaglia va traverser l’Atlantique pour faire
comme bon nombre d’Italiens et s’installer à New-York. Chinaglia va alors
vendre (très bien) ses services aux Cosmos de New York.
Le roi de New-York
Des joueurs réputés, la NASL en signe des dizaines à coups de
millions de dollars mais ce qui est étonnant c’est que contrairement au Pelé,
Beckenbauer, Cruyff, Neeskens, Gerd Muller ou autre George Best, Giorgo lui à
moins de 40 ans, il a même moins de 30 ans !! Dans un championnat où se croise
vieilles gloires européennes en pré-retraite et jeunes loups d’Amérique du Sud,
Chinaglia va se créer une histoire, une légende à New York.
Mais bon tout n’a pas été aussi rose que l’on pourrait le
penser pour Chinaglia dans la grosse pomme. Tout d’abord il n’a jamais été
adopté par la communauté italienne, si présente à New York, sa sortie de route
avec la sélection étant décidément une pilule trop amère à avaler et puis il a
un sérieux penchant pour le côté bling-bling,
si loin de ses origines modestes de fils de mineur et de celles de la communauté
italienne à Little Italy. Les
altercations avec les supporters étant assez régulières. Mais c’est surtout après
avoir raccroché les crampons que Chinaglia va défrayer si souvent les chroniques.
Il faut dire que le bonhomme a de très mauvaises fréquentations et ce depuis ses
années de joueurs. En 2006 et 2007 il a été mis en examen pour détournement de
fonds alors qu’il était dans l’entourage de l’équipe dirigeante de la Lazio de
Rome. La justice italienne dans cette affaire lui reproche ses relations
privilégiées avec la Camorra, à
savoir la mafia napolitaine. En 2007 il est condamné à une amende 4.2 millions
d’euros, rien que ça, pour blanchiment d’argent. L’ex buteur de la Lazio quitte
une nouvelle fois l’Italie pour la Floride et en 2008 un mandat d’arrêt a été
lancé contre lui. Gorgio n’ira jamais en prison, on entendra parler une
dernière fois de lui en 2011 quand il devient ambassadeur du Cosmos de New York
lors de sa renaissance avec Pelé comme président et Eric Cantona en directeur
technique. Giorgio Chinaglia s’éteindra un an plus tard, chez lui après
une crise cardiaque à l’âge de 65 ans.
Proche de la mafia napolitaine, proche aussi de l’extrême droite, Gorgio Chinaglia était l’un des plus grands tarés du football italien, toujours borderline, voir au-delà. Si à travers son parcours on peut comprendre sa mégalomanie au point d’envoyer chier le grand Pelé quand ils jouaient ensemble à New-York, comme il le dira dans sa toute dernière interview : « J’avais un problème avec Pelé. Il venait toujours au centre de l’attaque et on se mélangeait les pinceaux. Alors, je lui ai dit : "Va jouer sur l’aile, comme ça tu auras plus d’espace". Il ne l’a pas bien pris. Sauf que moi, j’étais également dirigeant du club. Alors, en tant que dirigeant, je lui ai dit : "Soit tu fais ce que je dis, soit tu t’en vas" ». Le personnage souffrait de folie et était capable des pires hystéries sur et en dehors du terrain. On ne compte plus ses altercations avec ses entraîneurs, ses coéquipiers qui se sont souvent terminées avec les points, une des histoires résumant le mieux la folie de Chinaglia est cet épisode du temps où il jouait à la Lazio : « Après un Napoli-Lazio, fini 1-0 pour eux. J’étais en voiture avec mon père et je me dirigeais vers Fuorigrotta (quartier napolitain où se trouve le stade de San Paolo). A ce moment-là, des supporters du Napoli m’ont encerclé. Je suis sorti de la bagnole avec mon fusil Winchester, et j’ai tiré deux coups en l’air. Tout le monde a détalé. Je suis remonté dans la caisse, et on est parti ».
Proche de la mafia napolitaine, proche aussi de l’extrême droite, Gorgio Chinaglia était l’un des plus grands tarés du football italien, toujours borderline, voir au-delà. Si à travers son parcours on peut comprendre sa mégalomanie au point d’envoyer chier le grand Pelé quand ils jouaient ensemble à New-York, comme il le dira dans sa toute dernière interview : « J’avais un problème avec Pelé. Il venait toujours au centre de l’attaque et on se mélangeait les pinceaux. Alors, je lui ai dit : "Va jouer sur l’aile, comme ça tu auras plus d’espace". Il ne l’a pas bien pris. Sauf que moi, j’étais également dirigeant du club. Alors, en tant que dirigeant, je lui ai dit : "Soit tu fais ce que je dis, soit tu t’en vas" ». Le personnage souffrait de folie et était capable des pires hystéries sur et en dehors du terrain. On ne compte plus ses altercations avec ses entraîneurs, ses coéquipiers qui se sont souvent terminées avec les points, une des histoires résumant le mieux la folie de Chinaglia est cet épisode du temps où il jouait à la Lazio : « Après un Napoli-Lazio, fini 1-0 pour eux. J’étais en voiture avec mon père et je me dirigeais vers Fuorigrotta (quartier napolitain où se trouve le stade de San Paolo). A ce moment-là, des supporters du Napoli m’ont encerclé. Je suis sorti de la bagnole avec mon fusil Winchester, et j’ai tiré deux coups en l’air. Tout le monde a détalé. Je suis remonté dans la caisse, et on est parti ».
A etre précis, le premier Azzurro en tant que jouer disputant la Serie B a été Raffaele Costantino, aile droite de Bari des années '20-'30. En tout cas, pas mal non plus pour Chinaglia avoir été le second de trois seulement.
RépondreSupprimerEnfant terrible de la sélection italienne !
SupprimerBien joué parce que j'avoue que j'étais pas remonté aussi loin que toi. j'aime ces compléments dans les commentaires !! ça enrichit le sujet. Merci mon cher numero_6 ;-)
RépondreSupprimerGiorgio Chinaglia, ancien buteur de la Lazio et des New York Cosmos, est mort à l’âge de 65 ans. Le 1er Avril 2012..
RépondreSupprimer:(
Giorgio Chinaglia, ancien buteur de la Lazio et des New York Cosmos, est mort à l’âge de 65 ans. Le 1er Avril 2012...
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