Les arènes de légende : Geoffroy GUICHARD

Le stade Geoffroy-Guichard, surnommé « le Chaudron » (voir le sujet le jour où Geoffroy Guichard est devenu le chaudron) est un stade mythique du sport français, construit en 1930 et inauguré en 1931. Il a joué un rôle important dans l'épopée des verts dans les années 70 avec un public mettant une pression incroyable sur les adversaires notamment lors des grands soirs de coupe d'Europe. À l'origine, il s'agit d'un vaste terrain de 40 000 m² acheté par Geoffroy Guichard, qui désirait un stade pour son équipe. Il est inauguré en 1931 et comprend une piste d'athlétisme et une tribune principale de 1 000 places. Au fur et à mesure des succès de son club résident, il est agrandi et adapté.
Histoire

Geoffroy Guichard, fondateur des magasins Casino, dont le siège est à Saint-Étienne, à l'origine de la création de l'AS Saint-Étienne, achète un terrain de 40 000 m2 à la duchesse de Broglie, fille du baron de Rochetaillée sur le site de l'Étivalière le 19 mai 19301. Le terrain servait auparavant de dépôts à détritus pour la ville. Le 10 août 1930, une société Les Amis du sport est créée afin de récolter des fonds pour la construction du stade, elle décide de donner le nom de Geoffroy Guichard à la future enceinte. La société récolte près de 600 000 francs en une dizaine de jours afin de financer la tribune. La construction du stade débute en septembre 1930 sur les plans originaux des architectes stéphanois Thierry Meyer et Michael Saidoun. Elle est confiée à la société de construction parisienne qui a fait naître le stade olympique de Colombes. L'emplacement est marécageux et les premiers travaux consistent à niveler l'espace afin d'avoir un sol imperméable. Près de 11 000 m3 sont étalés pour former une couche de 30 centimètres. Comme le veut la tradition à l'époque, le stade a vocation à être omnisports : il est composé d'un terrain de 100 mètres sur 66 encerclé par une piste d'athlétisme de 400 mètres de long et 6 mètres de large ainsi que d'une tribune de 1 000 places. À côté, sont érigés un terrain de basket et un autre de volley. Sous la tribune principale, on trouve les vestiaires, douches et bureaux. Deux buttes en terre situées derrière les buts servent de tribunes supplémentaires. Le stade peut alors accueillir 10 000 personnes. L'inauguration se déroule le 13 septembre 1931, à l'occasion d'une défaite contre l'AS Cannes. Le programme des festivités comprend également de l'athlétisme avec une course de relai, des concours de saut et lancer. La journée se termine par un match de rugby à XV entre l'Association sportive montferrandaise et l'A.S.S.-S.F.U. L'ASSE y dispute son premier match professionnel le 17 septembre 1933, face au FAC Nice le 17 septembre 1933. Ce premier match professionnel à Saint-Étienne se solde par une victoire 3-2, et les Verts remporteront cette première saison leurs huit matchs de championnat à domicile. Ils n'échoueront qu'en barrage pour la montée en première division. En 1936, derrière chaque but, des buttes en terre sont aménagées pour créer les tribunes « populaires ». En 1938, on construit une deuxième tribune latérale, qui deviendra la tribune Henri Point ; la capacité du stade est alors de 15 000 spectateurs. En 1957, la piste d'athlétisme est supprimée afin d'augmenter la capacité des tribunes. Le public se rapproche de plus en plus des joueurs : on commence à parler d'un stade « à l'anglaise ». Mais ces travaux ont un coût que ne peut plus supporter la famille Guichard. Elle cède les installations à la Société Immobilière du Stade Geoffroy Guichard. Le 14 juin 1965, la Société Immobilière du Stade Geoffroy Guichard cède les installations à la ville de Saint-Étienne pour 135 millions de francs. La ville loue les installations à l'ASSE pour 1 franc symbolique pour une durée de 30 ans. En contre-partie, la ville s'engage à effectuer des travaux de modernisation et d'agrandissement. Les premiers travaux concernent l'éclairage : 4 pylônes sont érigés afin d'assurer un éclairage de 635 lux au sol en octobre 19651 ; ceux-ci perdureront jusqu'à la coupe du monde de 1998.
En 1968, les deux tribunes populaires derrière les buts sont couvertes. La tribune principale Henri Point est reconstruite (elle gardera son aspect jusqu'en 1997 et les travaux pour la coupe du monde) et inaugurée le 30 janvier 1969. Le stade compte alors 39 570 places. Le lendemain, l'ASSE reçoit les Écossais du Celtic Glasgow en coupe d'Europe des clubs champions. Les Verts l'emportent 2-0 (mais sont éliminés suite à une défaite 0-4 au match retour). Le club continue à se structurer, et en 1972 le président Roger Rocher fait construire un bâtiment administratif et sportif sous la tribune. Le but est inspiré des grands clubs européens : asseoir le club dans ses meubles. Les vestiaires annexes, sous la tribune Henri Point, sont achevés. L'ambiance qui se dégage de se stade « à l'anglaise » lui vaut le surnom de « chaudron » par la presse locale depuis 1974 et un match contre Hadjuk Split (voir le sujet le jour où Geoffroy Guichard est devenu le chaudron). En 1979, les gradins des tribunes situées derrière les buts sont reconstruits en béton, la pente est accentuée et 3 000 places supplémentaires sont aménagées. D'important travaux débutent en décembre 1982 en vue d'accueillir l'Euro 1984. Cette volonté d'accueillir des compétitions internationales vient du président Roger Rocher. Les travaux engagés permettent de gagner 15 000 places assises en les ajoutant en corbeille au-dessus des tribunes Pierre Faurand et des deux kops. La tribune d'honneur et le centre administratif attenant sont rasés et reconstruits. Le toit des gradins sud est refait en plexiglas « afin de laisser les rayons du soleil réchauffer la pelouse même en hiver ». Les panneaux lumineux sont changés et deviennent électroniques pour afficher les scores et les compositions d'équipes. La capacité est portée à 48 274 places. Les travaux prennent fin en févier 1984. Deux matchs de la compétition se déroulent dans l'enceinte rénovée dont le France-Yougoslavie où l'ancien joueur stéphanois Michel Platini inscrit un triplé, du droit, du gauche et de la tête. Le 11 mai 1985, le stade établit son record d'affluence pour un match de deuxième division contre le LOSC avec 47 747 spectateurs. Le 18 octobre 1994, le stade est officiellement choisi par le comité d'organisation pour accueillir six rencontres de la coupe du monde de 1998. Trois projets sont présentés : le premier - retenu - comprend la rénovation de la tribune Pierre Faurand et Henri Point avec ajout de places, un deuxième qui en faisait un stade fermé de 40 000 places et un dernier avec une armature métallique traversant la pelouse. C'est le projet de Dominique Berger et André Jallon qui est finalement retenu. Le stade doit subir d'importants travaux pour être aux normes FIFA pour un coût de 100 millions de francs (15 millions d'euros), plus 60 millions (9 millions d'euros) pour les abords du stade. L'adaptation du stade aux normes de la FIFA impose aux architectes quatre tribunes distinctes entre lesquelles il est impossible de circuler, alors que jusque là seul un grillage d'enceinte encerclait le stade, permettant d'accéder à n'importe quelle tribune une fois entré dans le stade. Les places doivent toutes désormais êtres assises y compris dans les tribunes situées derrière les buts.
L'avenir

En 2009, les co-présidents de l'ASSE, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo, évoquent la possibilité de construire un nouveau stade arguant notamment de la capacité parfois insuffisante de Geoffroy-Guichard pour les matchs à domicile. Un projet est évoqué sur un terrain vierge d'une quinzaine d'hectares. Il provoque une vive opposition de la part des quatre principaux groupes de supporters stéphanois qui organisent une manifestation le 4 juillet 2009. Finalement, fin juin 2009, la municipalité tranche en faveur de la rénovation du stade. Quatre projets sont déposés et le projet retenu est présenté le 22 octobre 2010. Mais le club refuse de participer à la présentation arguant du fait qu'il n'a pas été assez consulté et qu'il n'a pas fait partie du jury final. Le projet retenu est celui du cabinet d'architecture parisien Chaix et Morel et porté par le groupement Léon Grosse. Il prévoit la fermeture partielle de l'enceinte avec le comblement de trois des angles. Un musée est prévu sous la tribune. La capacité du stade est portée à 41 000 places. Ces travaux, dont le coût est estimé à 58 000 000 euros, ont également pour but de mettre le stade aux normes UEFA dans la perspective de l'Euro 2016. Le 20 mai 2011, la FFF annonce que le stade n'est retenu que comme « stade de réserve » pour les matchs de l'Euro. Le maire de la ville, Maurice Vincent, dépose alors un recours auprès de la FFF afin de réintégrer la ville dans la liste. Toutefois, Michel Platini, alors président de l'UEFA, annonce le 16 juin 2011 que Saint-Étienne est repêché. Les travaux débutent à la fin du mois de mai 2011 et s'étalent jusqu'en juin 2014, nécessitant de fermer les quatre tribunes l'une après l'autre. Ils sont prévus en trois phases. La première pierre des travaux de rénovation est posée symboliquement le 13 septembre 2011, le jour des 80 ans du stade.

Avant de voir le diaporama de l'évolution de Geoffroy Guichard, je vous invité à lire deux sujets très intéressants sur le stade stéphanois.
Tout d'abord, un sujet plus que complet sur Geoffroy GUICHARD au coeur du patrimoine et de l’urbanisme
Ensuite une biographie sur le fondateur du stade, Geoffroy Guichard.

DIAPORAMA

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