Quand Günter NETZER enfilait les buts de l'année !

Bon je continue ma semaine germanophile en alternant les sujets sur les cadors avec des buts d'anthologies (Augenthaler ou JPP) et les sujets sur les Trifons teutons (Rainer BLECHSCHMIDT et Shalke 04 - Saison 68-69 : Mais sur quel pied danser ?). Donc comme ce matin j'ai été un peu moqueur je vais parler du foot allemand que j'aime, le plus fort celui des années 70 et plus particulièrement de Günter Netzer (et un peu de Gerd MÜLLER mais c'est une manie chez moi de parler du Der Bomber). En fait c’est en tombant sur ce but, où les deux hommes se trouvent à la perfection que j’ai eu envie de parler du foot allemand mais je me suis un peu perdu en chemin. Nous sommes le 15 novembre 1972 à Düsseldorf et en amical, la RFA affronte le voisin Suisse. La RFA est alors la meilleure équipe d’Europe, elle vient de remporter haut la main le championnat d’Europe en étrillant en finale l’URSS 3-0 au stade du Heysel à Bruxelles. Netzer et Muller sont à la baguette, Der Bomber inscrivant même un doublé en finale. A l’époque il faut savoir que la phase finale se déroulait directement au stade des demi-finales et Gerd Müller avec deux doublés est alors meilleur buteur du tournoi. Günter Netzer n’est pas en reste et figure dans l’équipe type du championnat d’Europe aux côté de l’attaquant du Bayern. Donc c’est une équipe sûre d’elle qui affronte à l’automne suivant la modeste équipe suisse et qui a en tête de bien préparer sa coupe du monde qui a lieu deux ans plus tard. La rencontre est une formalité et la RFA l’emporte sans trembler 4-0.

Netzer et Muller partenaires en sélection
Mais surtout ce qu’on retient de ce match ce sera le 4ème et dernier but inscrit à la 52ème minute. Les allemands récupère un ballon dans leur surface de réparation et remonte la balle en petites passes jusqu’à la ligne médiane. De là le grand meneur de jeu Günter Netzer prend ses responsabilités et fonce vers le but, cherchant un partenaire sur qui s’appuyer et finalement trouve Gerd Müller pour un une deux magnifiques à montrer dans les écoles comme dirait notre Jean-Mimi national. Voici le but avec l’action complète depuis le ballon récupéré dans leurs 16 mètres.


J’adore ce but, car il montre toute la qualité alors du jeu allemand tout en fluidité et en mouvement et qui se termine avec une bonne grosse frappe bien lourde mais surtout, surtout que le geste de Gerd Müller est parfait. Réaliser dans le bon tempo, donner aveuglement dans la course de Netzer, c’est imparable. D’autant qu’il joue à contre emploi et bluffe tout le monde, car il ne faut pas jeter la pierre aux défenseurs suisses qui se ruent sur Müller tel un hooligan anglais sur sa première bière après un long déplacement. Le Gerd Müller dans une surface de réparation i n’avait pas le droit d’avoir le ballon sinon ça se terminait comme ça (un parmi tous ses buts de renards, inscrit contre l’Autriche en 1973) :


Là sur l’action avec Netzer, sa passe en talonnade surprend tout le monde et prend à contre pied les défenseurs, qui s’attendaient à voir son habituel contrôle en pivot suivi de sa frappe croisée. Ce but d’ailleurs sera élu but de l’année en Allemagne et je trouve ça juste. C’est différent de la frappe de mammouth à la Augenthaler ou du retourné à la JPP mais c’est tellement beau le football quand l’exploit est collectif et non individuel ! Ce qui est amusant et on va se focaliser un peu plus sur Günter Netzer c’est que l’année suivante il marquera aussi le but de l’année mais alors en championnat avec son club du Borussia Mönchengladbach. Nous sommes en mars 1973 et la coupe de l’UEFA offre un duel fratricide en ¼ de finale entre le Borussia Mönchengladbach et le FC Kaiserslautern. Le match aller débute et rapidement chaque équipe marque un but ce qui n’est pas bon pour le Borussia qui joue à domicile. Mais à la 42ème minute soit au meilleur moment, Günter Netzer va redonner l’avantage au sien avec ce coup franc somptueux et cette frappe laser :


Ce but achèvera Kaiserslautern qui s’écroulera 7-1 au final. Günter Netzer est au sommet de son art. Ce grand meneur de jeu à la longue chevelure, on vient de la voir inscrit coup sur coup le but de l’année en 1972 et en 1973 mais c’est une broutille eu égard à son œuvre au début des seventies. Il est champion d’Allemagne 70 et 71 avec le Borussia Mönchengladbach, il remporte aussi la coupe en 1973, à titre individuel, il est élu meilleur joueur de la Bundesliga et footballeur de l’année en 1972 et 1973. Comme on la vu il est le meneur de jeu de l’équipe de RFA championne d’Europe en 1972 et qui va être championne du monde deux ans plus tard.


Oui sauf que justement le tableau n’est pas si rose que ça et c’est lors de cette coupe du monde qu’on va s’apercevoir que la RFA était une équipe si particulière. A l’époque la Bundesliga se résume à une rivalité Borussia Mönchengladbach vs Bayern de Munich et la nationalmanschaft est alors la synthèse des vedettes des deux clubs avec d’un côté Berti Vogts, Jupp Heynckes, Rainer Bonhof, Herbert Wimmer et Netzer pour le Borussia et Franz Beckenbauer, Paul Breitner, Sepp Maier, Uli Hoeness et Gerd Müller pour le Bayern. Et à la veille de la coupe du monde il y a ainsi deux clans au sein de la sélection allemande et le début du mondial va faire empirer la situation.

Netzer et Muller rivaux en club
L'atmosphère est irrespirable au sein de l'équipe lors de la compétition, la rivalité entre les deux clans est à son paroxysme après le couac de l’ouverture de la compétition. La RFA se fait humilier devant son public et les yeux du monde entier face aux voisins et anciens frères est-allemands (voir le sujet WM 74 : Le jour où la RDA terrassa la RFA).

Cette rencontre sera fatale à Netzer, et Beckenbauer ne cache plus alors son rôle de véritable patron du groupe. Netzer qui ne s’entendait pas avec le Kaiser en sera la principale victime de ce dommage collatéral face à la RDA et on le reverra plus du mondial. Il faut dire que Netzer était bien différent de Beckenbauer dans son style de vie en dehors du terrain et surtout sur le terrain ils étaient bien trop proches, les deux joueurs mangeaient dans la même gamelle pour être plus clair. En effet rivaux toute la saison en club, chacun était le dépositaire du jeu, le meneur et premier organisateur de son équipe respective. Au sein de la sélection la cohabitation allait devenir impossible à partir du moment où l’un des deux avait un pouvoir de décision. Beckenbauer véritable patron de l’équipe, j’aime l’anecdote des journalistes allemands avant le RFA-RDA qui disaient aux journalistes étrangers qui patientaient en salle de conf : « si le sélectionneur Schön n'est pas venu c'est seulement parce que Beckenbaueur ne lui a pas encore donné la composition de l'équipe ».

Netzer fera à partir de ce moment là une croix sur sa carrière internationale mais restera un joueur de premier plan avec son nouveau club le Réal Madrid. Il restera 3 saisons en Espagne et remportera deux championnats et deux coups du roi. Pas mal. Ensuite il partira en pré-retraite en Suisse avant de devenir un entraineur de renom. Fin tacticien lorsqu’il était joueur, Netzer comme coach mènera le Hambourg SV au sommet ! 3 fois champions d’Allemagne il permettra au club du nord de devenir champion d’Europe en 1983, battant en finale de la C1 la Juve de Platini ! Un des plus grand joueurs de l'histoire du foot allemand dommage pour lui qu'il ne se soit pas entendu en dehors des terrains avec le Kaiser, mais il fuat dire que c'est vrai que les deux bonhommes n'avaient pas du tout le même style, Netzer lui ce qu'il kiffait le plus c'était d'avoir les cheveux longs au vent lorsqu'il était au volant de ses voitures de sport alors pour le reste... En fait Netzer aurait du jouer avec les hollandais de Cruyff et Neeskens !!

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