Eric CANTONA n'a pas de réussite mais beaucoup de chance

Je reviens sur un match qui m'avait marqué lors de la saison 1990-91, au tout début de l'exercice, en plein cœur de l'été. Éric CANTONA est de retour à Marseille. Prêté à Bordeaux puis à Montpellier on attend beaucoup d'Eric CANTONA qui sort non seulement d'une très belle saison avec Montpellier (voir le sujet Montpellier vainqueur de la coupe 1990) mais qui s"est aussi solidement installé en attaque de l'équipe de France auprès de JPP après sa suspension puor avoir traité Henri mICHEl de "sac à merde" (Voir le sujet : Suède-France 1989, la naissance du tandem Papin Cantona). Donc le retour de Canto sur la Canebière est très attendu car nous sommes imaptient de voir évoluer ensemble le duo de l'équipe nationale si performant sous le maillot bleu. Et le premier vrai test arrive le 29 août, l'OM reçoit Bordeaux un autre candidat déclaré au titre de champion de France. Par deux fois, Cantona aurait pu marquer le but de la saison et, tel Pelé lors de la coupe du monde 70, il va échoué de peu à chaque fois alors qu'il faut bien l'admettre, Joseph-Antoine BELL était au fraises. Je vous laisse juger en vidéos :


On se dit que même si il n'a pas marqué ce soir là (victoire des phocéens 2-0 sur un doublé de JPP), la saison s'annonce sous les meilleurs hospices pour Canto et l'OM. D'autant que Cantona fait du Cantona sur le terrain mais aussi en dehors. Voici les extraits d'une interview réalisée juste après le match pour l'émission Téléfoot, c'est  Pascal Praud qui pose les questions. Attention c'est du grand Cantona, du Cantona comme on l'aime :

Eric est-ce que la chance ça existe pour un attaquant ?
Non je pense que déjà on a beaucoup de chances d'être en vie et en bonne santé. C'est le principal. Le football ça toujours été un jeu et ça restera toujours un jeu. Ce soir c'était un jeu.

Mais est-ce que ce soir vous considérez que vous n'avez pas eu de chances ?
 Pas de réussite mais beaucoup de chances d'être en vie et en bonne santé

La vidéo de l'interview tout de même :


Pour revenir sur la saison et la carrière de Canto dans le club de sa ville natale, on pourra dire que les deux parties n'auront jamais réussi à se trouver. Cette saison là Cantona se blessera gravement au genou au mois d'octobre face à Brest et à son retour, Franz Beckenbauer ne sera plus là remplacé par Raymond Goethals. Et ce n'est rien de dire que Goethals et Canto ne pouvait pas se piffrer. Cantona tiendra des propos encore plus durs que ceux de Philippe VERCRUYSSE sur l'entraineur belge (voir : interview exclusive de Philippe VERCRUYSSE pour Old School Panini). d'ailleurs les deux hommes relayés sur le banc de touche sans savoir pourquoi partiront tous les deux à Nîmes à la fin de la saison

Quand Jean-Jacques EYDELIE balance

Bien sûr sa carrière à pris fin avec l’affaire OM-VA quand au cœur de l’été, il se retrouve au cœur du plus gros scandale médiatico-sportif de l’histoire du football français. Je vous renvoie sur le gros sujet d’Old School Panini : l’affaire OM-VA racontée en Panini. Eydelie paye le prix fort sa participation, cette affaire de corruption met un terme à sa carrière au plus haut niveau. Il est mis en examen le 27 juin 1993 pour « corruption active » dans le cadre de l'affaire VA-OM et condamné à une peine d'un an de prison avec sursis qui compromet sa carrière. Il reste 17 jours derrière les barreaux. Fin août 1993 il s’envole pour l’Argentine, avec l’aval du juge de Montgolfier. Il doit signer un contrat de trois ans avec le Boca Juniors de Maradona, son idole. Mais la FIFA étend sa suspension au Monde entier. Il rencontre tout de même el Pibe de Oro dans une boîte de nuit de Buenos Aires. Assis dans une arrière salle enfumée et entouré de jolies filles, Diego lui lance : « toi tu es un bon joueur, je te connais. Tu as gagné la coupe d’Europe et tu as battu le Milan AC. Il paraît que tu as trempé dans une histoire de matches truqués avec Burruchaga : quel coño celui-là, tomber pour quelques dollars ! ». Jean-Jacques finalement passera, après une année sans jouer, par le Portugal, la Suisse, la Corse et finira sa carrière de joueur pro dans un relatif anonymat. Mais En février 2006, l'ancien joueur publie un livre qui s'intitule "Je ne joue plus !" Aux éditions de l'Archipel, dans lequel il décrit tout ce qu'il a vu durant ses 10 mois passés à l'OM (dopage, corruption, complot, argent sale…). Il est poursuivi en justice par Bernard Tapie pour diffamation. Le 9 février 2006, Bernard Tapie est débouté. En mai 2009, Jean-Jacques Eydelie récidive et attaque de nouveau ses anciens patrons et les sommités du foot hexagonal dans son second livre "Sale temps pour le foot". Celui qui se présente comme l’une des victimes expiatoires du « ballon rond made in France » tire sans sommation, un véritable ball-trap à balles acides. Voici une compil des plus beaux extraits des deux opus (idée de cadeaux avant les fêtes, mais bon à ne pas offrir à votre beauf si ce dernier supportes l’OM) qu’il avait livré dans une interview à l’équipe pour la sortie du 2ème tome.

 
Que pensez vous du retour de Deschamps à Marseille ? Quel sont vos rapports ?
« Il sait très bien ce que je pense de lui. Didier Deschamps préfère garder le silence, c’est son droit le plus strict. Je note cependant qu’il n’a jamais porté plainte contre moi, ce n’est pas un hasard. D’autres anciens du club comme Basile Boli, Marcel Desailly ou Franck Sauzée avaient aussi menacé de le faire. Ils se sont pourtant vite ravisés. Deschamps sait que je sais tout sur ce qui s’est passé lorsque nous jouions ensemble. Lui aussi sait beaucoup de choses ».

Sur le dopage dont vous l’accusiez ?
« Le dopage était organisé à l’OM. Depuis Tony Cascarino a confirmé mes propos... Chris Waddle aussi ».


En tant que footballeur, tu témoignes que t’as connu le dopage partout, sauf à Bastia. “Partout“ ça veut dire même à Nantes, dans le “temple du beau football“ ?
 « Partout ! Quand il revenait du mondial, Burruchaga avait le cul comme une passoire ! Il était bombardé ! Mais comme l’équipe de France en 98 était bombardé aussi… Ils étaient tous dopés en 98. Tout le monde le sait… tous ceux qui font les émissions de radio, de télé... Même les soi-disant grandes gueules ! A la limite on dirait que tout le monde s’en fout... Quand Dhorasoo [en 2006] dit que Zidane s’absente 3 jours avant la finale, pourquoi ça n’intéresse personne ? En plus Zidane, lui, il pourrait le dire, tout le monde lui pardonnerait… ce que je peux comprendre à la limite… Quoique… non je comprends pas en fait ».

Comment on reconnait un footballeur qui est dopé ?
« Ses yeux, son comportement agressif, sa propension à péter les plombs... Imagine : mettre un coup de tronche en finale de coupe du monde ! Même moi j'aurais pas fait ça ! »

Le côté obscur du dopage, c’est la longue liste des décès troubles de footballeurs. Tu cites dans « Sale temps pour le Foot » le récent accident cardiaque de David Sommeil qui a failli y rester.
« Il y a aussi les “veuves du Calcio“, des épouses de joueurs décédés qui ont ouvert la boite de Pandore en Italie… C’est quand même bizarre que l’on trouve de plus en plus de cas de malformations cardiaques lors des visites médicales des joueurs… rappelle toi de Thuram… ou rien que cet été : Savidan stoppe sa carrière pour raisons médicales ! »

Y’a un bouquin de Declan Hill, "Comment truquer un match de Foot ?" Où l’auteur prétend que le huitième de finale 2006 Ghana-Brésil, a été acheté; témoignage de Stephen Appiah, capitaine ghanéen, à l’appui.
« Je l’ai lu... Y’a aussi un journal espagnol [le quotidien ABC] qui a affirmé que des mafieux russes, arrêtés en Espagne, s’étaient vantés d'avoir "acheté" la Coupe de l'UEFA au bénéfice du Zenit Saint-Pétersbourg 2 … »


S’il y’en a un qui a bien aidé Tapie a tombé de la falaise à l’époque de l’affaire VA-OM, c’est bien Arsène Wenger …
« Wenger en avait marre de constater que les matches étaient truqués, y compris les OM-Monaco ! Quand il en a eu l’occasion, il a donné un coup de bâton. Emmanuel Petit aussi a fait des déclarations dans ce sens, sur la corruption des matchs du championnat de France. Quand on jouait contre eux [l’AS Monaco], il y avait toujours deux ou trois joueurs de chez eux qui étaient achetés... Tu sais comment on les reconnaissait ? Ce sont ceux qui avaient les chaussettes relevées pendant l’échauffement »

Non !
« Mais t’as vu où on en est ? On s’croirait dans un polar ! La justice a parlé : à l’époque, l’OM consacrait un million d’euros chaque saison pour acheter des matchs. »

L’anecdote savoureuse, c’est la corruption au Standard de Liège…
« Le coach de l’époque s’appelait Raymond Goetals. Et un des meilleurs joueurs du club était… Éric Gerets. Là où c’est une vraie histoire belge, c’est que le Standard n’avait même pas besoin d’acheter le match pour être champion ! Après cet épisode, Goethals est parti Portugal, Gerets à Milan ».

Lorsque l’affaire VA-OM a défrayé la chronique, en 93, t’étais sur le point de signer à Naples…
« J’avais 27 ans. Normalement, comme footballeur, c’est le début de tes meilleures années… je venais d’apprendre que je faisais partie de la liste pour l’équipe de France… Je suis reçu à Naples, ça se passe très bien, et puis l’affaire VA-OM prend de l’ampleur… et l’UEFA interdit à Naples de me recruter ! Par défaut ensuite ils ont pris Alain Boghossian… J’imagine qu’il devait y avoir un deal entre Naples et l’OM pour un joueur marseillais… Comme j’étais tricard en Europe, je suis parti en Argentine… au Boca Juniors, l’équipe de Maradona et du coach Menotti ! Le rêve… brisé par la FIFA, qui interdit le transfert ! Faut croire que la FFF est quand même puissante ! Imagine : la justice m’a donné 18 mois de sursis, la FFF deux ans fermes. Elle m’a désigné coupable avant que la justice ne m’est jugé ».


Et la rencontre avec Maradona ?
« J’ai vu Dieu. Mon Dieu à moi existe... Il m’a dit qu’il savait qui j’étais, il m’a dit aussi que Burruchaga était con, il trouvait minable qu’un champion du monde se soit fait acheté pour quelques “dollars“ comme il disait... Le Boca, son stade, son public : c’étaient comme Marseille, j’étais fait pour ça… »

Question de novice : qu’est ce que ça peut poser comme problème lorsqu’un agent de joueur devient président de club ?
« Si tu veux on peut aussi imaginer que ce président se fasse virer par exemple… Dans le cas de figure que tu décris, le président de club fait venir son réseau de joueurs et arrose différents intermédiaires, chacun touche sa commission. Il enrichit son réseau…. »

Si je comprends bien le départ de Diouf et l’arrivée de Deschamps à l’OM, c’est le résultat d’un bras de fer remporté par le réseau de Jean-Pierre Bernès…
« C’est ça. De toute façon le Foot et son business ont toujours été sous tutelle à Marseille… Le Milieu le tue. Et les agents étendent leurs réseaux : regarde Alain Migliaccio qui travaille en étroite collaboration avec Bernès, Zidane lui ramène Ribéry, Nasri, par exemple, un autre joueur… Ils tissent leur toile ».

Quand tu parles de “milieu“, tu sais que ce mot est connoté, on peut comprendre “mafia“ ?
« Je parle de la mafia ».

STAF VAN DEN BERGH du Royal Antwerp à F.O

Difficile de récolter des infos sur Staf VAN DEN BERGH, l’entraineur du Royal Antwerp. Il entrainera une seule saison le club d'Anvers, lors de l'exercice 1979-80. Ce belge assurera un intérim entre deux entraineurs étrangers le tchèque Ladislav Novák et le yougoslave Dimitri Davidovic. A son bilan, un exercice très moyen, 29 matchs dirigés, 8 victoires, 7 défaites et 14 matchs nuls. Il n'ira même pas au terme de la saison, il démissionnera avant et sera remplacé par son adjoint Eddy Wauters. Mais ce ne sont pas les résultats moyens du Royal qu'il l'ont poussé à démissionner ce sont ces convictions politiques. En 1980, VAN DEN BERGH démissionne du club "Royal" d'Antwerp et change d'identité pour devenir Marc BLONDEL, futur secrétaire général de F.O. C'est pour cela qu'on a peu d'infos sur cet entraineur, la monarchie belge a effacé toutes données sur ce tourne casaque.

OSP Formula One : La dernière chance

Maintenant c'est officiel la saison 3 est terminée ! Claude est un indiscutable champion. Derrière ça fleure bon le haut niveau aussi avec Anthony et Cédric. Mais de tout ça on en reparlera un peu plus tard et comme je n'ai pas eu le temps de faire le classement définitif, voici tout d'abord les réponses au grand prix de l'impossible. Je ne pouvais pas vous faire attendre plus longtemps.


Voici les 24 joueurs improbables à trouver :


Et les réponses en images :


Résultats du dernier grand prix

Alors j'ai été agréablement surpris avec 8 candidats à 24/24 et deux à 23/24. Je m'étais confié à certains que j'appréhendais un peu ce grand prix, en me disant que j'y avais été peut être un peu fort. Mais ici il y a la crème de la crème !! Et au bout de 3 saisons les gars vous êtes capables de retrouver Jan Van Osenbruggen ou encore Ronny Van Poucke !! Nulle part ailleurs on trouve des gars comme vous. Voici les 10 cadors qui ont terminé le grand prix de l'impossible. Bravo à vous dix :


Et un autre motif de satisfaction, c'est que pour le grand prix de la dernière chance comme je l'ai aussi appelé, vous êtes 3 à avoir profité de la dernière opportunité pour marquer vos premiers points. Ainsi Audoman (qui a frappé très fort pour son entrée en lice), Nick 774 et TS077 sont directement inscrit pour le tirage au sort et peut être gagner un maillot de leur choix sur le Retro Football Club :


Si vous voulez aussi participer à ce tirage au sort, il vous reste une dernière opportunité, il faut jouer sur Facebook jusqu'à dimanche prochain. En effet sur le groupe Facebook Old School Panini, chaque jour jusqu'à dimanche il y a un quizz Panini. Le premier qui trouve se voit inscrit pour le tirage au sort. Ainsi Athnony Thomas et Nikola Duval de par leurs bonnes réponses rejoignent les candidats qui ont marqué au moins un point.

Classement général

Le classement général et définitif va être publié dans un prochain sujet sur le bilan de la saison 3 et une première présentation de la saison 4

Daniel HORLAVILLE, le premier et seul amateur a avoir joué avec l'équipe de France

Dans les trésors de la D2, j’avais un jour évoqué le cas de Maxime BOSSIS qui bien que évoluant à l’étage inférieur continuait d’être convoqué chez les bleus par Henri MICHEL. Quelques années avant lui ce fût le cas de Didier SIX qui bien qu’évoluant avec Mulhouse en D2 continuait d’avoir la confiance du sélectionneur Michel HIDALGO. Et des exemples de la sorte il y en a plusieurs dans notre pays ou en Europe d’internationaux évoluant en D2. En revanche depuis l’avènement du football professionnel en France, Daniel HORLAVILLE est un cas unique. Il est le seul joueur de l’histoire à avoir été convoqué en équipe nationale avec les A alors qu’il était toujours amateur. Joueur vedette de la surprenante équipe normande de Quévilly, il connaitra les honneurs de la sélection alors qu’il évoluait dans l’équivalent de notre CFA actuelle. Sa carrière est une étonnante trajectoire à la « Olive et Tom ». Parti de tout en bas HORLAVILLE gravira tous les échelons pour être international et passer pro à 27 ans et jouer pour le PSG.

Tout démarre à l’US Quévilly en Normandie. Daniel HORLAVILLE est un joueur prometteur, qui déjà honore des sélections espoirs mais ne passe pas professionnel satisfait de sa situation professionnelle et familiale, d’ailleurs voici commet il voyait ses années à Quévilly à la fin de sa carrière : « J'étais bien au travail. A Quevilly je travaillais 10 heures par jour et nous avions deux entraînements par semaine, le mardi et le jeudi soir de 18h30 à 20h. Puis on jouait le dimanche en championnat de France Amateur ». C’est ainsi que ce numéro 10 va pleinement s’illustrer pendant l’année 68, l’année qui va tout changer et pas seulement à cause de la plage sous les pavés. L’US Quévilly devient champion de France amateur, pour Horlaville déjà convoqué en équipe de France amateur, c’est le plus grand moment de sa carrière « Ce qui marque pour un footeux, c'est le premier titre, surtout quand on est jeune, après on se disperse, ce n'est plus pareil ». Et pourtant c’est le début de l’ascension, meilleur joueur du championnat amateur et de l’équipe de France amateur, il va aussi s’illustre face aux grands clubs professionnels. Car l’US Quévilly a une spécialité c’est la coupe de France et lors de la saison 1967-68 les normands et Horlaville vont frapper très fort ! En 1/8ème de finale ils éliminent le nouveau grand spécialiste de la compétition et tenant du titre : L’Olympique Lyonnais des Fleury Di Nallo et Angel Rambert grâce à un HORLAVILLE au dessus du lot et meilleur joueur sur la pelouse. Ci-dessous, on voit Horlaville se débarrasser sans peine de Robert Nouzaret


Ensuite en ¼ de finale, c’est un autre club professionnel qui tombe : Dunkerque pensionnaire de division 2. L’aventure se termine qu’en demi-finale face à Bordeaux et encore une défaite 2-1 après prolongations sur terrain neutre. 

Mais malgré l’élimination toute la France du football a pu admirer le talent de Daniel HORLAVILLE qui conclue la saison en apothéose avec un billet pour le Mexique où il va disputer les Jeux Olympiques de 1968. Malgré de bonnes prestations des Olympiques, la défaite en ¼ de finale face au Japon est vécu comme un véritable camouflet et la critique tombe sur les amateurs français et leurs préparations physiques quasi inexistante. La préparation physique, un mal qui va coller à la peau d’Horlaville pendant longtemps. Après les J.O il est contacté par Sedan pour jouer en 1ère division et passer professionnel mais HORLAVILLE décline l’offre et reste à Quévilly dans le championnat amateur. Une décision surprenante car pourtant l’entraineur de Sedan n’est autre que Louis Dugauguez, l’homme multi-casquettes du football français puisqu’il est aussi le sélectionneur de l‘équipe de France A ainsi que des Olympiques et avant ça il était celui des espoirs. Dans le paysage du football professionnel français il est celui qui connait le mieux Daniel HORLAVILLE et s’il n’arrive pas à le convaincre de le faire signer dans les Ardennes, il ne lui en tiendra pas rigueur avec l’équipe de France.

C’est lui qui sera donc le premier sélectionneur de l’équipe de France A a appelé un amateur. Le 30 avril 1969 contre la Roumanie, Daniel HORLAVILLE honore sa première sélection officielle même si ce n’était pas son premier rendez-vous avec l’équipe de France comme il explique : « J'ai d'abord eu une sélection contre le Real de Madrid en match amical mais elle n'est pas officielle. J'ai eu quatre sélections en tout, mais une seule est officielle. Après, j'ai été rappelé pour un stage avec l'équipe de France au mois de juillet mais j'ai refusé car j'avais prévu de partir en vacances. On m'a dit que ce n'était pas grave, que je serai re-sélectionné par la suite. J'attends toujours » 


Et oui vous avez bien lu, il a refusé un stage avec l’équipe de France, pour ne pas annuler ses vacances. C’est bien la preuve que de par son statut d’amateur il était dans un autre monde, il s’explique : « j'étais amateur, j'avais un travail et j'avais déjà posé mes congés. On avait prévu de partir 4 ou 5 jours je ne sais plus ou dans un hôtel avec piscine. Ma femme n'était pas trop d'accord pour que j'annule tout, et puis mon président à Quevilly non plus, il voulait me voir pour la reprise du championnat amateur »

Mais HORLAVILLE va franchir le pas et devenir professionnel en 1970, pour signer dans un club tout jeune le PSG, c’est marrant mais j’adore comment le principal intéressé raconte cet épisode de sa carrière, sans langue de bois et avoue qu’il a privilégié l’argent : « Je suis arrivé en 1971 lorsque Paris venait d'accéder à la première division. Le club cherchait à me recruter depuis pas mal d'années. Tout s'est donc fait rapidement, je venais de me blesser gravement, j'avais le genou en l'air. Avant cette blessure, j'étais en contact avec l'OM, Nantes et même de bons clubs étrangers mais le PSG est le seul qui est venu vers moi après ma blessure. La saison suivante on est reparti avec le Paris FC. Je me souviens vaguement d'une réunion avec les joueurs et les dirigeants pour nous annoncer la scission et nous demander ce que nous préférions. C'était soit le Paris FC au Parc des Princes en D1 ou soit le Paris SG au Camp des Loges en D3 car la ville de Paris a accepté de donner la subvention qu'au Paris FC. Le choix a été vite fait. Pour nous, ça ne changeait rien, c'était comme avant, on restait au Parc même si le club avait changé de nom, c'était toujours le club de Paris. Nous avions un contrat avec le club, le reste, on s'en balançait, on a suivi l'argent ». En revanche au Paris FC cela ne vas pas se passer de la meilleure des façons. Mis en concurrence, HORLAVILLE n’arrive pas à se fondre dans le moule du football professionnel, de retour d’une grave blessure il n’arrive pas à hisser sa condition physique et dans sa préparation il est resté amateur selon ses entraineurs de l’époque. 

Pourtant il y en a un qui le comprend, c’est Antoine DALLA CIECA, qui va le faire reculer d’un cran au milieu de terrain. Barré en attaque, HORLAVILLE va briller à la récupération et dans l‘entrejeu et devenir le meilleur joueur du PARIS FC pour sa troisième saison chez les pros, quittant le parc des Princes sous les ovations à chacun de ses sorties. Hélas, une fin de saison catastrophique du club parisien va faire chuter l’équipe en deuxième division. HORLAVILLE reste pro et accepte alors le challenge de Rouen, alors qu’il avoue vouloir raccrocher les crampons à cette époque là. HORLAVILLE se laisse convaincre de signer à contrat de 3 ans pour permettre au club de remplis son objectif, accéder à la division 1 à ce terme, le club y arrivera et Horlaville prolongera une année histoire de terminer sa carrière en 1ère division, une carrière décidemment peu traditionnelle.

A noter que Daniel HORLAVILLE a eu 4 enfants dont Christophe, qui lui aussi jouera plusieurs saisons en 1ère division. Christophe HORLAVILLE débutera là où son père avait fini sa carrière à Rouen et passera notamment pas Cannes, Guinguamp, Le Havre et Metz entre autres. 


Sources :

Gary SPEED est décédé, il s'est pendu à l'âge de 42 ans !

Et bien voilà une nouvelle qui m'a fait froid dans le dos. Voici la dépêche : Le pays de Galles est en deuil. Le sélectionneur de l'équipe de football, Gary Speed, est décédé ce dimanche à l'âge de 42 ans, a indiqué dans un court communiqué la Fédération galloise. Passé avec succès par Leeds, Bolton, Everton, Newcastle ou encore Sheffield United, l'ancien milieu de terrain s'est a priori pendu à son domicile, comme le rapporte la presse britannique. Gary SPEED était marié et avait deux enfants.

OM-PSG 1989, la mine de Sauzée pour le titre !!

Avant le "classico" made in France, décidément je n'aime pas ce terme, avant le match entre l'OM et le PSG, retour sur l'un des rares (avec celui de 1993) matchs entre les deux clubs décisif pour l'attribution du titre entre les deux protagonistes. Je ne suis pas fan de cette rivalité OM-PSG, elle a été montée de toute pièce par Canal + et Bernard Tapie au début des années 90. Les deux parties y avaient beaucoup à gagner. Encore que comment elle est née cela n'est pas très important au final, le souci est plus venu des confrontations qu'il y a eu entre les deux clubs depuis. Des matchs hachés, violents où l'enjeu dépassait le jeu et où on s'ennuyait ferme pendant 90 minutes. Puis ensuite des confrontations où toujours un des deux clubs étaient en crise et dans une position, qu'on va qualifier, indigne de leurs rangs. Cette année n'échappant pas à la règle. Alors que les deux clubs étaient favoris dans la lutte pour le titre final, c'est l'OM qui a lâché le morceau et même une victoire des phocéens ne changeraient pas la donne avec 12 points de retards sur leurs rivaux. Il faut donc revenir aux sources pour voir une vraie trace de rivalité au sommet entre les deux clubs. Saison 1988-89, le 5 mai 1989 précisément. 35ème journée L'OM 2ème reçoit le PSG premier avec un point d'avance. Le PSG façon banquise de Timoslav Ivic ne cache pas ses intentions, ramener un match nul et les 10 défenseurs devant Joël BATS savent ce qu'ils ont à faire pour fermer le match. Le match est horrible à voir, premier tir parisien de la rencontre à la 71ème minute !! En face on tente tout mais c'est pire que la muraille de Chine en face. Et puis alors que l'on joue les arrêts de jeu depuis 40 secondes, la solution ne pouvant venir que d'une frappe de loin, c'est le canonnier de service qui s'en charge. Mr Franck SAUZÉE réalise ce que plus personne imaginait, il fait sauter le verrou parisien !! Marseille bat le PSG, lui passe devant à 3 journées de la fin et remportera son premier titre de l'ère Tapie. Ce but historique le voici :


C'est marrant, c'est un but très difficile à retrouver en vidéo et il est différent de mes souvenirs et aussi de ceux de Philippe VERCRUYSSE.

Dans l'interview de Philippe VERCRUYSSE, nous avions parlé de ce but et pour nous deux le ballon se logeait dans la lucarne de BATS et à bien y regarder, pas du tout en fait. La frappe est puissante et lourde mais le ballon retombe inexorablement et il est plus proche du soupirail que de la lucarne au final. Mais ça reste un but de folie, une frappe de mammouth et qui offre un titre de champion. Alors des buts pareils ça nous fait oublier tout le reste, les non-matchs, les actes d'anti-jeu, car au final peut importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ! Et c'est pas avec des matchs entre le 10ème et le 12ème que ça risquait de nous arriver. Dans la même lignée on reparlera ici, du but de Basile BOLI en 1993....

La preuve que David TREZEGUET a joué au PSG avant d'aller à Monaco

Il y a un peu plus d'un an dans le sujet  "Fils d’argentins : David TREZEGUET et Gonzalo HIGUAIN", j'avais évoqué cette histoire. Voilà ce que je disais sur le début de carrière de Trézégol : David grandira donc à Buenos Aires et signera à l’âge de 8 ans sa première licence au Club Athletico de PLATENSE. A 17 ans il dispute même un match avec l’équipe 1ère en championnat de division 1 argentine. Mais sous les conseils de son père, qui va devenir son agent, il décide de tenter sa chance en France. Sitôt la saison finie en Argentine, il part en juillet 1995 à Paris où il loge chez Omar DA FONSECA, ami de la famille. TREZEGUET fait alors un essai au PSG mais n’est pas retenu, il devait marquer trop de buts. Bon il y avait une petite boutade mais surtout cela ne reposait que sur le témoignage d'Omar Da Fonseca, aujourd'hui j'ai bien mieux à vous proposer, le cliché qui prouve que Paris a laissé passer sa chance en 1995 :

OSP Formula One : Le Grand Prix d'Angleterre strikes back !

Pas de surprises pour cet avant dernier grand prix de la saison, les 10 premiers sont 10 habitués de la maison. Rendez-vous lundi prochain pour le dernier grand prix de la saison 3. Attention il faudra trouver 24 joueurs qui ne se sont jamais illustrés, qui n'ont jamais disputés la moindre rencontre internationale mais qui auront été "déjà vus" sur Old School Panini.


Avant de tenter votre chance pur le dernier grand prix "spécial inconnus", je vous rappelle l'importance de marquer des points. En effet tous ceux qui auront au moins inscrit un point lors de cette saison 3 seront automatiquement qualifié pour le tirage au sort. A gagner pour l'heureux élu, un maillot de son choix sur notre site partenaire le Retro Football Club.Il y a éventail de choix énorme (bonne idée de cadeaux pour les fêtes) et si vous aimez le foot anglais voici un échantillon de quelques maillots qu'on peut trouver : 


Pour le second opus du grand prix d'Angleterre voici les joueurs qu'il fallait trouver :



Les réponses en images :


Les 10 plus rapides :


Et au Général :


Donc rendez vous pour le dernier grand prix de la saison Lundi 28 Novembre 2011 à 21h00 pour un grand prix spécial inconnus (mais déjà vus sur OSP)

Jean-Pierre BOSSER, une histoire à la Tony VAIRELLES.

Aujourd'hui on parle beaucoup dans les médias de l'affaire Tony VAIRELLES et de cette fusillade à la sortie d'une boite de nuit avec ses frangins. Cependant il faut savoir qu'une telle affaire était déjà arrivé à un joueur professionnel en France. Une vieille connaissance d'Old School Panini, Jean-Pierre BOSSER alias Bobosse. Pour ceux qui ne se souviennent pas de lui je vous conseille d'aller voir le sujet son son but incroyable de 60m face à Pascal OLMETA. Cependant il y a deux grosses nuances entre la mésaventure de Bobosse et la mise en examen de Tony Vairelles. Tout d’abord pour Jean-Pierre BOSSER, l'incident est arrivé à ses débuts professionnels alors qu'il était un jeune joueur de 21 ans tandis que pour Tony VAIRELLES, ses soucis arrivent à la fin de sa carrière, qu'il n'arrive pas à prendre serais-je tenter de dire. Mais surtout la différence entre les deux c'est que Bobosse lui fût la victime !! La scène se passe lors de la saison 1981-82 et le joueur du Finistère évolue alors au l'EDS Montluçon :

A la trêve, Jean-Pierre BOSSER rentre en Bretagne et se fait agresser à la sortie d'un dancing à Bénodet. Le gentil mais impressionnant Bobosse ( 1m85, 79 kg ) échangea quelques mots avec des clients plutôt importuns … Deux à trois heures plus tard, , les irascibles gêneurs l'attendaient à la sortie, tapis dans une voiture. Un véritable guet-apens : la voiture démarra en rugissant ; ce n'était pas le moteur mais un fusil de chasse ! la décharge l'atteignit à une jambe qui fut criblée de plombs. Vie sauve mais saison terminée .... Les médecins ont d'ailleurs renoncé à extraire toute cette grenaille : aujourd'hui, sa jambe est ornée de 96 "grains de beauté" d'un genre bien particulier

Merci à Shogun d'avoir raconté cette anecdote sur le forum de Foot Nostalgie. Et avouez que cette histoire nous en rappelle une bien plus récente, isn't it ?

Les ratés Panini : Philippe THYS

Chaque semestre sur Old School Panini j'organise un grand concours. Comme votre blog préféré existe depuis 3 semestres cela nous fait donc 3 saisons. Cédric remporta la première édition et depuis Claude règne sans partage enlevant les deux dernières éditions. Et bien figurez vous que nos deux champions s'ennuient quand il n'y a pas de concours comme c'était le cas en ce milieu de semaine pour cause de LDC (au vu des résultats et surtout des prestations des clubs français, j'aurais tout de même mieux fait de le lancer mon grand prix). Donc nos champions pour passer le temps sûrement ont œuvrer de concert et on retrouver une nouvelle coquille sur un vieil album, celui de la saison 1980-81. Donc sur cette première vignette vous vous doutez qu'il y a un truc qui cloche. 

Allez je vous aide, il ne s'agit pas de Philippe THYS, contrairement à ce qui est écrit. Non Philippe THYS il ressemble à ça (la seconde vignette date de l'album 82-83). Mais là où c'est plus dur, c'est de trouver qui est l'inconnu qui nus joue un remake "Dans la peau de John Malkothys" ? J'avoue que là les champions OSP sont balèzes car après investigation ils ont trouvés l'usurpateur et m'ont transmis son identité. Il s'agit de Patrick Moretto. Formé au FC Metz il y fera toutes ses classes ainsi que ses débuts professionnels et fera une bonne carrière en division 2 et notamment à Cuiseaux-Louhans. C'est dans ce club de Cuiseaux-Louhans qu'on retrouve une trace de lui (sans coquilles) dans les albums Panini. La vignette ci-dessous date de la saison 1984-85 :


Bien joué Cédric (il a trouvé l'erreur sur la personne) et bien joué Claude (c'est lui qui a démasqué l'usurpateur). Du bon boulot les gars, vous avez bien mérité votre insigne de détectives OSP ;-)

Les citations d'Alex FERGUSON

Les succès et la carrière d'Alex FERGUSON forcent le respect et sur Old School Panini, j'ai pas été avare de sujets sur l'entraineur Ecossais. Dans l'ordre chronologique :


Mais il y a un sujet que je voulais faire depuis un moment, exclusivement sur ses bons mots, ses citations cultes. Car Sir Alex Ferguson n'a pas sa langue dans sa poche et j'adore ses sorties de pistes. Tout d'abord car il connait le football tout de même et aussi et surtout parce que ça respire la mauvaise fois, la rengaine et que tout Sir qu'il est, il reste un foutu écossais au caractère bien trempé. J'adore, voici une petite compil :

Le secret sur Super Pippo : « Inzaghi est né Hors jeu ! » Mais c'est donc ça, je savais qu'il y avait une explication, Inzaghi le Obélix de l’off-side

La vérité vraie sur Dennis Wise : « Wise serait capable de déclencher une bagarre dans une maison vide ». Je n’ai pas trouvé mais j'aurais aimé savoir la teneur de ses propos s’il s'était exprimé sur Vinnie JONES

A propos des Reds de Liverpool : « Mon plus grand défi est déjà derrière moi. Mon plus grand défi, c'est d'avoir fait tomber Liverpool de son piédestal. ». Sur le plan national c'est vrai d'un point de vue comptable, sur la scène européenne M.U n'a pas eu une empreinte aussi forte que les Reds de la fin des 70's et début des 80's, jusque là...

La chaussure balancée à la tronche de David BECKHAM, qui vaudra quelques points de sutures au Spice-boy : « Si on me demandait de le refaire, je pourrais essayer 100 fois ou un million de fois, peu importe, je n'y arriverais pas. » Mais jamais il n'a fait d'excuses.

Avec les tabloïds anglais : « Le meilleur conseil qu'il m'a donné (Sir Matt Busby), c'est de ne jamais lire la presse. Je ne l'ai jamais lue depuis. » Matt Busby (écossais également) a été l'entraineur de M.U de 1945 à 1969. Il mènera son équipe au sommet (on appellera M.U alors les Busby Babes), survivra au crash de Munich (8 joueurs de M.U perdent la vie dans ce crash) et remportera la coupe d'Europe des clubs champions en 1968.

Le costard à Bryan Robson : « Il est très difficile de dire si un joueur a les qualités pour devenir entraîneur. Par exemple, personne ici, absolument personne, n'imaginait que Mark Hughes deviendrait manager. En revanche, nous pensions tous que Bryan Robson allait faire un très grand entraîneur. »

Comment dire que finalement c'est M.U et Ferguson qui ont façonné Ryan Giggs : « Je me souviens de la première fois où je l'ai vu jouer. Il avait 13 ans. On aurait dit un cocker complètement déboussolé qui courait après un bout de papier poussé par le vent. »

Sur son grand pote José Mourinho, dont il n'apprécie pas du tout la cave : « Il n'est pas avare de compliments. Boss, chef, j'ai eu droit à tout ça après le match. C'est très bien, mais c'est encore mieux quand c'est accompagné d'un verre de bon vin. Au lieu de ça, il m'a donné une infâme piquette. » Quand Sir Alex cite Jean FERRAT.

Le plus méchant sur Gary Neville et pas très gentleman pour un Sir : « S'il faisait 2 ou 3 centimètres de plus, il serait le meilleur défenseur central en Angleterre. Je ne comprends pas. Son père mesure 1m90. Je me demande combien mesurait le laitier. »


Si vous en avez d'autres n'hésitez pas à partager en commentaires....

Le Crazy Gang de Wimbledon

Hier je vous parlais de Vinnie Jones et je vous disais qu’à Wimbledon, il n’était qu’un chien fou parmi la meute et bien imaginez vous 11 Vinnie Jones sur le terrain et vous avez à peu près le Crazy Gang de Wimbledon à la fin des années 80. Une équipe de hooligans en short, adeptes du kick n’ rush le plus basique de l’histoire du foot anglais avec 90 minutes de longs ballons devant la surface et une défense de morts de faim où le fighting spirit prenait tout son sens surtout le côté fighting. Et pourtant le Crazy Gang c’est aussi une success story les moins populaires de l’histoire du foot britannique. Car il s’agit d’une véritable success story, en effet le Wimbledon FC à partir de 1982, connut une ascension météorique, passant des bas-fonds de la Division 4 au ventre mou de l’élite, voir même mieux avec cette sixième place (sur 22 clubs) conquise à l’issue de l’exercice 86/87 et surtout la victoire en finale de la FA Cup face aux grands Reds de Liverpool en 1988 comme on va le voir en fin de sujet. Mais le public n’accrochera pas car si le Crazy Gang alliait des vertus so brittish : Kick n’rush et Fighting spirit, il les poussait à l’extrême et surtout il manquait le fair play et la touch : viril mais correct que l’Albion apprécie tant. Ces deux aspects du foot britannique les membres du Crazy Gang l’avaient oublié, n’hésitant pas à provoquer et insulter les adversaires, avant, pendant et après la rencontre. 

Et à l’image de Vinnie Jones, le tacle viril ne cherchait pas seulement à récupérer le ballon mais avant tout à blesser l’adversaire. Et tout le club était à l’image de Vinnie Jones, à commencer par le président, un fondu lui aussi. Sam Hammam, homme d'affaires libanais (qui paraît-il rêvait d’acheter Chelsea et faute de quoi s’était reporté sur Wimbledon sur conseil … d’un chauffeur de taxi), ce président aimait descendre à la mi-temps pour motiver ses gars : « Si vous perdez, je vous fais bouffer des couilles et de la cervelle de chameau ce soir ! ». Un président totalement fantasque qui promit, par exemple un jour, un chameau (décidément !) au buteur Dean Holdsworth s'il atteignait les 20 buts dans la saison, ou menaça les joueurs auteurs de mauvaise performance avec... des places pour l'opéra. Tactiquement le style Crazy Gang est assez simple à décrypter : Les joueurs de Wimbledon développaient un style de jeu particulièrement musclé et reposant principalement sur des grands ballons devant, ce que le coach Dave Bassett appellera le « route one football », et qui consistait, de façon moins imagée qu’il n’y paraît, à prendre la route la plus courte jusqu’au but adverse.

La presse détestait ce jeu basique, rugueux, si peu sophistiqué qu'il se trouva souvent taxé d'amateur. Gary Lineker déclara même un jour que le « meilleur endroit pour regarder un match de Wimbledon, c’est devant le télétexte de la BBC ». Les supporters adverses détestaient aussi, car le style était intense et s'avérait terriblement difficile à jouer. En coulisses c’était pire, les joueurs étaient excentriques, volontiers blagueurs et surtout impossibles à gérer. La plupart de temps, le coach devait faire le tour des pubs pour aller chercher ses joueurs avant le match, et c'est souvent saouls et dans des costards cramés que ces derniers se présentaient aux conférences de presse. La première, et unique, équipe de football punk en somme. Pourtant, cet équilibre sur le fil va créer un esprit d'équipe unique dans l'histoire, basé sur une résistance très prolétaire, à la « nous contre le monde entier ». Vinnie Jones, Eric « ninja » Young, Dennis Wise et Nigel Winterburn sont les plus célèbres des joueurs ayant donné ses lettres de noblesse au Crazy Gang. Des années de blagues potaches dont la fameuse rangée de fesses pour saluer l’adversaire :
Et pourtant c’est cette équipe de bras cassés qui va rentrer dans la légende, battant en finale de la Cup, le grand Liverpool ! Le 14 mai 1988 à Wembley, le Crazy gang a rendez-vous avec l’histoire.

A l’époque, l’Angleterre entière est sous le charme des Reds au jeu bien léché, au style continental « voir le sujet la rivalité Liverpool-Everton au milieu des eighties » et qui connait depuis une dizaine d’année une réussite sportive exceptionnelle : 8 titres de champion – dont le dernier conquis quelques jours avant la finale, 4 coupes de la Ligue, 1 Cup et surtout 4 Coupes d’Europe des Clubs Champions ! L’équipe de gentlemen menée par Kenny Dalgish est donné favorite par les bookies anglais (2 défaites seulement dans toute la saison jusque là) et la côte de Wimbledon est fixée à 33 contre 1 avant le coup d’envoi. Le public espère même mieux, que les Reds donnent une leçon aux bad boys de Wimbledon. Sauf que cette fois-ci, il n’y aura pas de happy end mais juste du courage et de la sueur à l’image de la première vraie action du match. Cette action résume le match, le style des deux équipes. Liverpool cherche à poser, construire, trouver les intervalles et en face ça défend comme on peut à l’emporte pièces et peu importe le style, il ne faut pas que le ballon rentre. Mieux, à la 37ème minute : un coup-franc de Dennis Wise trouvait la tête de Lawrie Sanchez, 1-0 pour Wimbledon. Le but typiquement anglais.


Wimbledon par la suite ne craquerait pas, solidarité, l’équipe rentre dans l’histoire même lorsque Dave Beasant devient le premier gardien à arrêter un pénalty durant une finale de FA Cup (pénalty tiré par John Aldridge). Ce succès de prestige marqua l’apogée du Crazy Gang, d’un certain style de jeu qui avait délaissé toute fioriture au profit de l’efficacité absolue.Voici cette équipe du Crazy Gang 1988 by Panini :
Au cours des années 90, le Crazy Gang laissa peu à peu la place à un Wimbledon plus conventionnel. Les piliers de l'état d'esprit originel quittèrent peu à peu le club et, parallèlement à l'installation confortable du club en première division, furent remplacés par des joueurs plus adaptés aux exigences du football d'élite. Le Wimbledon FC a depuis déposé le bilan, puis déménager en 2003 pour devenir le Milton Keynes Dons FC. Les supporters hurlèrent à la franchisation de leur club et se groupèrent pour créer l’AFC Wimbledon, véritable dépositaire du passé et des valeurs de l’ancien club, qui démarra son existence tout en bas de l’échelle au sein des divisions amateurs. Aujourd’hui cette équipe, devenue la plus médiatisée du monde à ce niveau de compétition, a emboîté le pas à son illustre devancière en montant de quatre divisions en cinq ans évoluant désormais aux portes de la Football League et du monde professionnel. Affaire à suivre….
Sources : 
Deux excellents blogs au passage

Vinnie JONES, le gitan de Wimbledon

Avant d’être un acteur connu (j’adore ses apparitions dans Arnaques, crimes et botanique ainsi que Snatch), Vinnie Jones était un footballeur. Un solide footballeur même. International gallois et presque 400 matchs en professionnel, Vinnie Jones était un dur, un joueur violent, un voyou. Stoppeur de fer dans cette équipe de fou du Crazy gang de Wimbledon (on va en parler très bientôt ici), Jones était le plus fou des chiens de la meute ! Et c’est à Wimbledon qu’il se fait connaitre remportant la FA Cup en 1988 face aux champions et grandissimes favoris, les Reds de Liverpool. Wimbledon pourtant côté à 33 contre 1 réalise l’exploit grâce à la sueur et aux tacles décollés. Voilà des caractéristiques techniques qui résument bien le joueur, qui emploie le terme Fighting spirit au sens fighting du terme. J’avais déjà évoqué cette anecdote avec Paul « Gazza » Gascoigne mais je l’aime tant que je la ressors, il s’agit de la première rencontre entre les deux hommes, Gascoigne, raconte : « Il s'est approché de moi pour me dire : « Je m'appelle Vinnie Jones, je suis un gitan, je gagne beaucoup de fric et je vais t'arracher l'oreille avec les dents puis tout recracher dans l'herbe. Tu es seul mon gros, tout seul avec moi ! » Tout le temps, j'ai senti son souffle derrière moi, comme un dragon. Je ne me suis jamais plaint d'être taclé, mais il s'agissait à chaque fois de pures agressions ! À un moment, il m'a craché au visage en me disant : « Je vais juste tirer le corner mais ne t'inquiète pas, mon gros, je reviens ! ». 


Vinnie JONES était violent et faisait l’apologie de la violence, quelque part il était déjà un acteur. Il fera la promotion d’une vidéo sur les plus beaux tacles et les plus vilaines blessures dans le football anglais, qui scandalisera l’Angleterre mais qui battra aussi tous les records de ventes. Jones de part sa contribution majeure à cette œuvre en pouvait être que le fier ambassadeur. Il faut dire que notre bonhomme est rentré dans les annales de la première league avec plusieurs faits d’armes : le carton jaune le plus rapide de l’histoire au bout de 3 secondes, le record de cartons rouges derrière Roy Keane (12 dans sa carrière soit un de moins que l’irlandais sauf que Roy Keane a deux fois plus de matchs à son actif, 659 contre 386) et il est à l’origine de quelques départs à la retraite anticipée après des tacles virils et pas corrects du tout.

En fait au départ Vinnie JONES était gentil, il était mannequin pour des calbuths, c'est le foot professionnel qui l'a changé.
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