Olympique de Marseille – Ajax d’Amsterdam : 1/2 finale coupe des coupes 1988

Pour l’OM la première campagne européenne de l’ère Tapie avait été rondement et chaleureusement menée. Tout d’abord les marseillais s’étaient débarrassés du Lokomtiv Leipzig au 1er tour. Ces mêmes est-allemands qui avaient privés quelques mois plus tôt Claude Bez de son rêve de voir Bordeaux être le premier club français à soulever une coupe d’Europe. On imagine facilement la satisfaction d’un Bernard Tapie d’une telle performance. Au second tour, une démonstration face à l’Hadjuk Split et l’OM passait l’hiver au chaud, attendant le printemps et le ¼ de finale de la défunte coupe d’Europe des clubs champions. Ce ¼ de finale était piège, face à une équipe finlandaise : Rovaniemi. L’OM ne tremble pas, victoire 1-0 en Finlande et 3-0 au Vélodrome suffisent pour envoyer l’OM en demi-finale. L’équipe marseillaise ne pouvait masquer cependant une irrégularité, une instabilité patente, de nouveau traduite par sa défaite devant Bastia. Mais elle espérait toujours apporter sa première Coupe d'Europe à la France, après quatre-vingt-huit trophées tous envolés à l'étranger. La perspective d'une finale dans l'Hexagone, à Strasbourg, lui apparaissait à cet égard comme un signe du destin. Restait à bénéficier d'un sort conciliant. Les Phocéens espéraient tomber sur l'Atalanta de Bergame, club de division 2 italienne. Ils tiraient l'Ajax, tenant du trophée, avec retour à Amsterdam. A l'avant-dernier étage de son ascension vers la gloire, l'OM devait ainsi déloger le propriétaire.

Comme une mise à l'épreuve. L'Ajax, c'était un nom, une légende, un passé. Nul n'avait oublié. Le présent n'était pas mal non plus, malgré une crise ouverte par le départ de Cruijff conjugué à celui de son étoile Marco Van Basten. En six rencontres européennes contre Dundalk, Hambourg et les Young Boys de Berne, les Néerlandais avaient gagné six fois sans concéder un but. « Il faudra recommencer le match de Split », annonçait Gérard Banide, qui alignait Forster en milieu de terrain, avec Giresse, Genghini et Pelé, le petit dernier, acheté en cours de saison à Mulhouse. Ayache, encore blessé, était de son côté remplacé par Fall. L'ambiance était enfin chaude, dans un stade enfin plein. Mais l'Ajax se comportait comme si de rien n'était, c'est-à-dire comme chez lui. Le capitaine Johnny Van't Schip transformait son aile droite en piste d'envol. Ses contres étaient autant de poisons pour la défense de l'OM, qui trouvait l'antidote sur le premier, mais rien sur le deuxième. Rob Witschge reprenait le centre de Van't Schip et trompait Bell, de la tête. Les Marseillais étaient assommés malgré les efforts de Pelé, qui se démenait aux quatre coins du terrain. Le gardien Menzo croyait être l'un des acteurs centraux de la rencontre. Il n'en était qu'un spectateur. On jouait depuis une demi-heure, et l'OM n'était toujours pas dans le match. Giresse était effacé, Genghini transparent. L'Ajax reprenait alors son refrain favori. Un air de déjà vu : toujours Van't Schip au départ, toujours Witschge à l'arrivée. Mais du pied, cette fois. 2-0 à la mi-temps: il y avait le feu. Le remplacement de Fall, à la dérive, ne changeait rien à l'affaire. Le rêve s'envolait en fumée. Les Marseillais, aux semelles de plomb, étaient toujours impuissants à faire le jeu, à se créer la moindre occasion. Le jeune remplaçant Bergkamp enfonçait même le clou sur un dernier contre. 3-0 !


Voici les trois buts en vidéo :


L'Ajax signait sa onzième victoire d'affilée en Coupe d' Europe. Onze, bien onze. « J'ai recompté plusieurs fois les Hollandais pour voir s'ils étaient bien onze, confiait Bernard Tapie. Ils semblaient deux fois plus nombreux derrière, au milieu, devant ». Il y avait loin du désir à la réalité. Hidalgo parlait de honte, d’humiliation, de naufrage collectif. « Il y avait trop de différence entre les deux équipes pour que ce soit vrai », ajoutait Banide , accablé.

Le retour, avec les gamins Stambouli, Eyraud et Cauet, lui donnait plutôt rai son. Une échappée de Papin et un superbe coup franc d'Allofs donnaient la victoire à l'OM, sur le terrain d'Amsterdam (2-1). Mais ce résultat, synonyme d'exploit en d'autres circonstances, n'avait plus la moindre importance. Coquin de sport! L’Ajax d’Amsterdam par contre ne réalisa pas la passe de deux dans cette coupe d’Europe des Vainqueurs de Coupes (voir le sujet sur l'Ajax d'Amsterdam de Marco Van Basten et la saison 1986-87). Ils s’inclineront en finale face aux surprenants belges du FC Malines.

Présentation des deux équipes en version Panini 1987-88 et honneur au vainqueur.

L’Ajax d’Amsterdam 1987-88

Tonnie BRUINS SLOT (entraineur)
Stanley MENZO
Sonny SILOOY
Danny BLIND
Aaron WINTER
Jan WOUTERS
Ronald SPELBOS
Arnold SCHOLTEN
Jan SORENSEN
Arnold MUHREN
John BOSMAN
John VAN'T SCHIP
Franck STAPLETON
Hennie MEIJER
Rob WITSCHGE



















Et le 11 de départ au Stade Vélodrome :

Debout (de g. à dr.) : VAN'T SCHIP, BOSMAN, SCHOLTEN, VERLAAT, LARSSON, MENZO
Accroupis : BMIND, WINTER, WITSCHGE, WOUTERS, MUHREN
Et l’Olympique de Marseille version 87-88 :

Gérard BANIDE (entraineur)
 

Joseph-Antoine BELL
 

William AYACHE
 

Karl-Heinz FORSTER
 

Jean-François DOMERGUE
 

Claude LOWITZ
 

Franck PASSI
 

Yvon LE ROUX
 

Bernard GENGHINI
 

Alain GIRESSE
 

Frédéric MEYRIEU
 

Patrick DELAMONTAGNE
 

Klaus ALLOFS
 

Ali BOUAFIA
 

Jean-Pierre PAPIN


















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