Dragutin "Drago" VABEC

Première partie d’un partenariat qui me tient à cœur avec mon ami Johann sur un projet autour du joueur formidable qu’était Drago VABEC. Johann balaye la carrière de ce joueur de talent tel Hercule nettoyant les écuries d’Augias. Un véritable travail de titan et Old Shcool Panini va se joindre à lui pour vous faire partager grands nombres de bons moments footballistiques. Tout d’abord on va commencer par une présentation sommaire pour ceux qui connaissent mal cet attaquant yougoslave ou ceux qui ont la mémoire qui flanche un peu. Par la suite nous verrons plusieurs épisodes croustillants de sa carrière dans différents sujets dans les jours et semaines à venir. Bien entendu « le projet Vabec » est fait en partenariat avec Johann dont vous pouvez trouver son travail sur la page Facebook de Vabec ainsi que sur l’excellent forum : Foot Nostalgie.

La présentation de Drago VABEC par Johann

Ailier légendaire du Dinamo Zagreb et du Stade Brestois, international yougoslave, Drago Vabec était un joueur surdoué : Technique sans faille, vision du jeu, frappe lourde et précise, dribbles ravageurs, vitesse, souplesse, sens du but, pied droit et pied gauche, jeu de tête... Il faisait ce qu'il voulait du ballon.Vabec commença sa carrière professionnelle au Sloga Čakovec, y jouant de 1966 à 1968. Il porta ensuite le maillot bleu du Dinamo Zagreb de 1968 à 1979 puis durant la saison 1983-84. « l'Artiste de Zagreb » joua 529 matchs pour ce club, marquant un total de 194 buts! Durant l'année 1977 il fit un bref passage au Croatia Toronto (NASL) jouant 16 matchs (11 buts, 4 passes décisives). En 1979 Drago débarqua au Stade Brestois qui venait d'accéder pour la 1ère fois à l'élite. Il devint vite l'idole des supporters brestois et termina 4ème au classement des buteurs (17 buts) malgré la place de relégable du club finistérien. Durant trois saisons encore il émerveilla son public, marquant au total 60 buts en championnat (dont 14 en D2). On reprocha parfois à ce personnage ombrageux de « choisir » ses matchs, laissant quasiment ses coéquipiers à 10, lorsqu'il manquait d'envie (souvent lors des rencontres à l'extérieur). A l'inverse, lorsqu'il le décidait, il pouvait gagner un match à lui tout seul. Il demeure le joueur le plus talentueux ayant porté le maillot brestois.


Un avis que partage Shogun, lui aussi grand spécialiste du stade brestois et de Drago VABEC. Shogun anime avec brio le forum Foot Nostalgie et il a dressé un portrait éloquent de VABEC dans sa période brestoise. Voici ce portrait truculent de 4 saisons de bonheur dans le Finsitère :

La présentation de Drago VABEC à Brest par Shogun :

" Drago" Vabec ! Un prénom, un nom qui claque pour tous les passionnés de foot à Brest : cet homme est devenu une légende du côté de Francis Le Blé, La légende. Un nom qui hante, encore, les travées du stade au point qu'il se dit qu'il existe, à Brest, deux sortes de supporters : ceux qui ont vu jouer Vabec, et les autres …. Arrivé à Brest en 1979 en provenance du Dinamo Zagreb, il ne met pas longtemps à devenir l'idole d'un stade qui s'appelait, à l'époque, l'Armoricaine. Un talent fou, des crochets à donner un tour de rein aux défenseurs, une frappe lourde, précise mais aussi un caractère aussi fort que son talent. Du génie à la folie. A l'entrainement, il lui arrivait de se pointer sans un bonjour, de fumer une clope à quelques minutes d'un match, de jouer quand il le voulait ou de prendre ses repas, seul, en déplacement. Mais, là, quand il voulait jouer, c'était un Dieu, le Dieu de l'Armoricaine, tout pouvait arriver alors. Il était capable de marquer 3 buts à son compatriote Pantelic, le gardien bordelais, de ridiculiser Luis Fernandez parti s'encastrer dans les panneaux publicitaires sous les vivas d'une foule saluant son joueur fétiche ou de jouer libéro, à Lens en 1983, et de faire gagner son équipe. Son entraineur, Dusan Nenkovic, avant le match : "Nos défenseurs sont jeunes, ils manquent d'expérience. Ton métier et ta bonne vision du jeu nous seront très précieux derrière. Joue comme tu sais le faire !" Deux longs ballons à destination de Rico et de Bureau et Brest l'emporte 3-2 à Bollaert avec un Vabec qui ne dépassera pas le rond central !


Rusé, voire roublard, intelligent, secret, Drago savait mettre le public brestois dans sa poche : ses coups d'éclats sur le terrain sont tout aussi connus que ses coups de gueule et ses prises de becs avec ses coéquipiers Boutier ou, plus souvent, Martet qui était, à l'époque, son avant-centre. Drago était totalement imprévisible mais toujours sincère, toujours vrai. Petite moustache, un oeil qui pétille, un sourire malicieux, l'homme est attachant car atypique. Le football a besoin de personnages comme Drago, fou de ballon, passionné et passionnant, artiste et qui savait jouer aussi pour le public brestois dont il était l'idole. Une idole capable de demander à Alain de Martigny, en plein match, de remplacer Patrick Martet mais aussi de marquer un but au gardien parisien, Dominique Baratelli, qui réajustait ses gants ne s'attendant pas du tout à la frappe du Yougoslave. Dans un grand club français, il aurait, sans nul doute, eu la reconnaissance que son talent a montré durant 4 saisons au public brestois mais se serait-il « adapté » aux exigences d'un grand club ? … A Brest, il est toujours, 30 ans plus tard, le Dieu, l'idole … En 2010, tout comme le Stade Brestois, Drago a eu 60 ans …. En même temps, rien de surprenant, non plus, que le club et Drago soient nés la même année, ils étaient faits l'un pour l'autre et, ici à Brest, personne ne l'a oublié : le numéro 11 de Drago est toujours présent, sur ce côté gauche où il était si fort ….


Sa carrière à Brest en chiffres :

1979-80 - Division 1 : 38 matchs – 17 buts
1980-81 - Division 2 : 28 matchs – 14 buts + 3 en Finale de Division 2
1981-82 - Division 1 : 26 matchs – 18 Buts
1982-83 - Division 1 : 26 matchs – 11 Buts

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