Cristiano LUCARELLI

Après DI CANIO le fasciste, portrait de Cristiano LUCARELLI, le communiste. Lui aussi un attaquant de grande qualité au parcours à la Xavier GRAVELAINE tant il écuma les clubs transalpins, étonnant pour un joueur dédaignant les valeurs mercantiles de la Série A. LUCARELLI est né à Livourne en Toscane. Doté d’un fort beau gabarit comme l’aimait à dire Pierre FULLA, il livre un joli 83 kg pour 1.88m. Puissant, LUCARELLI débute chez les semi-pros à 17 ans en série C (Division 3 du calcio). 2 ans plus tard il part à Cosenza grappiller du temps de jeu et livre un superbe exercice avec 15 réalisations en Série B. LUCARELLI attire l’œil des recruteurs, tout d’abord c’est Padoue équipe de Série B qui joue la montée et enfin l’Atalanta de Bergame, avec qui il goutte enfin à la Série A. Nous sommes à l’aube de la saison 1997-98. Si son total but est famélique, les promesses du jeune attaquant de 22 ans ne laisse pas insensible Claudio RANIERI qui le fait signer au FC Valence.

Il reste qu’une saison dans la Liga et préfère revenir en Série à Lecce. A Lecce il se fait vraiment connaitre du grand public, avec deux saisons pleines et part ensuite au Torino où l’adaptation est plus difficile. Mais en 2003 il réalise son rêve, jouer pour Livourne, sa ville natale. Le club est pourtant en série B. 29 buts et une accession en Série A marque à jamais l’histoire du club, qui accède à l’élite pour la première fois depuis 55 ans. Sur sa lancée, LUCARELLI plante 24 buts avec son club de cœur en série A pour l’exercice 2004-05. Marcelo LIPPI, n’est pas insensible à ce joueur qui rappelle par certains aspects le buffle : Christian VIERI. LIPPI l’appelle avec la Squaddra AZZURA pour un match amical contre la Serbie. Les deux équipes font match nul 1-1 et LUCARELLI à la chance de marquer le but italien pour son baptême international. Finalement LUCARRELI comptera 6 sélections et 3 buts avec la Squaddra Azzura mais sera barré par Luca TONI dans l’esprit de Marcelo LIPPI. Bien sûr un tel attaquant attire la convoitise des très grandes équipes italiennes et étrangères. 

A l’aube de la saison 2005-06, ce sont les Spus de Tottenham qui sont sur les rangs. Une première fois Lucarelli va se faire remarquer, alors que son président dit que l’attaquant aurait signé en faveur du club londonien avec pour principal souci, de réaliser une bonne opération financière. LUCARELLI dément et déclare : « Je resterai à Livourne, mais les propos du président m'ont humilié ». Il faut dire que le bonhomme parait sincère car il ne devrait pas joueur pour Livourne, en effet il est toujours sous contrat avec le Torino enfin pa tout à fait. Il était en réalité en co-propriété entre les toscans et les grenats turinois, qui étaient prêts à offrir 4 milliards de Lires à l'équipe et un milliard au joueur pour s'assurer ses services. Mais Lucarelli, fortement attaché aux supporters et aux couleurs de sa ville natale, n'a pas seulement refusé l'offre turinoise, mais a en plus écrit avec son agent Carlo Pallavicino le livre « Tenetevi il milliardo » (gardez-le votre milliard), dans lequel il déclare son amour pour son équipe, se déclarant opposé à l'abandonner même au prix d'une diminution de moitié de ses émoluments (ce qui se passa par la suite). L'ouvrage, qui est même devenu un test scolaire dans un lycée scientifique à Livourne, se finissait avec ces mots : « Livourne n'est pas seulement une équipe ou une ville... mais une des forces qui sauveront le football ».

Sur le plan politique, Lucarelli n'a jamais fait mystère de son adhésion au communisme (par vocation et par naissance) et de voter pour la Rifondazione Comunista. Par ailleurs, il appuie l'action des BAL (Brigades Autonomes Livournaises, le groupe d'ultras majeur de son équipe) et en hommage il porte le numéro 99 (les BAL sont en fait nés en 1999). Une des idoles des BAL est Che Guevara (Lucarelli en porte souvent un T-shirt sous le maillot). Ce sont justement ces brigades qui réalisèrent une des plus importantes railleries de l'histoire du calcio : douze mille supporters de Livourne sont allés au stade Giuseppe Meazza de Milan, avec le bandana autour de la tête, pour singer le Président du conseil et du Milan Silvio Berlusconi qui avait porté le foulard pour cacher ses nouveaux implants capillaires lors d'une rencontre avec le premier ministre britannique Tony Blair. Là ou par contre je trouve le parcours du bonhomme en contradiction avec ses idées c’est dans son parcours pro où il y a encore plus d’étapes que pendant le Giro. Il quittera la chaleur Toscane et Livourne en 2007 pour aller dans les plaines froides d’Ukraine au Chakhtior Donetsk. On peut quand même croire que les raisons mercantiles l’ont poussé d’autant qu’ensuite il filera à Parme puis à Naples. Au total, l’amoureux du maillot changera 13 fois de tuniques en 17 saisons.


P.S : Merci à DUT pour les idées sur les sujets de DI CANIO et LUCARELLI

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