RDA - France du 11 septembre 1985

Après un carton plein à domicile, les bleus se sont pris les pieds dans le tapis lors de ses deux derniers voyages en Yougoslavie et surtout en Bulgarie. En ce mois de Septembre 1985 et un mois après le très convainquant succès face à l’Uruguay les bleus se rendent de l’autre côté du mur. Dernier déplacement sur la route du Mexique. L'affaire se déroulait à Leipzig. Une ville que Johann Wolfgang Goethe, l'un de ses plus illustres citoyens, avait baptisée « petit Paris ». Un peu comme la formation bâtie par Henri Michel. Elle comprenait cinq joueurs du Paris SG, leader invaincu du championnat, plus Maxime Bossis, capitaine d'un soir et nouveau recordman de l'Histoire. Tigana et Amoros étaient encore absents. Tusseau aussi. Le sélectionneur avait donc appelé Fabrice Poullain, qui retrouvait Leipzig cinq ans après le championnat d'Europe juniors. Ce pouvait être une rampe de lancement. Cela devait se révéler un cadeau empoisonné. La France, en effet, passait à côté de son match. Touré avait pourtant frappé le premier, de la tête, sur la barre. Mauvais présage. Les poteaux du Zentralstadion étaient en bois, carrés. Comme ceux du Hampden Park de Glasgow, en 1976, pour la finale Saint-Etienne-Bayern. La réussite s'était refusée aux Bleus. Pour sourire aux Blancs, à un grand blond avec deux chaussures noires. Le Berlinois Rainer Ernst, qui sautait plus haut que tout le monde et plaçait le ballon dans le coin droit du but français. 

Joël Bats était battu. Mais pas Luis Fernandez, gardien de but à ses heures. Il plongeait, et sortait le ballon de la main. Un penalty peut toujours se "rater". Mais l'arbitre italien Pietro D' Elia ne lui laissait pas même ce sursis. « Le ballon était déjà rentré », signifiait-il. Maudit match, maudit homme en noir, maugréait Platini. D'Elia était le seul à l'avoir fait suspendre, dans le Calcio, sans lui donner le moindre carton. Après une défaite de la Juve à Vérone, Platini lui avait gentiment reproché de « porter la poisse » à son équipe. Propos qui furent consignés dans le rapport. Mais ce Rainer ERSNT est décidément un sacré joueur. On se souvient que les bleus se réjouissaient de son absence lors du match aller et au regard de sa performance au match retour, on peut se dire que c’était à juste titre (voir le sujet sur le match aller). Voici son but en vidéo. Pas évident à voir mais on a bien le sentiment que Luis la sort avant qu’elle rentre :


La deuxième défaite d'affilée des champions d'Europe en déplacement était en train de mûrir. Elle était consommée après un nouveau contre est-allemand. Un centre en retrait de Rainer ERNST et un tir tendu de Kreer, qui échappait à Bats. Ce second but le voici :


Les allemands de l’est vont alors faire le remake de Fort Alamo devant leurs buts et que ce soit Bellone ou Touré, les bleus n’arrivent pas à tromper la vigilance du portier adverse. Un René MULLER en feu ce soir là et ses co-équipiers ne s’y trompent pas. Il faut dire qu’il est impressionnant sur la tête de Touré :



Dans la nuit noire d'un début d'automne, le retour vers Paris était plutôt tristounet. Henri Michel lâchait quelques petites phrases. Comme un constat d'échec. « On n'a pas progressé à l'extérieur. Il y a un trop grand déséquilibre entre la plénitude de nos matches au Parc et l'insuffisance de nos performances sur terrain adverse. » Mais l’intérieur même de l’équipe des critiques commencent à sortir du groupe à l’encontre du sélectionneur. Les joueurs discutaient apparemment les principes de jeu. Avait-on le droit de prendre des risques offensifs à l’extérieur ? N’aurait-il pas été plus raisonnable de rester arc-boutés en défense ? Les faits de matchs peuvent le laisser penser, en position de leader avant la rencontre, les bleus se font surprendre sur deux contres alors qu’ils faisaient le siège des buts de René MULLER. Heureusement, les discussions ne s’éternisent pas et il faut proclamer l’union sacrée pour la dernière ligne droite. La France va achever sa campagne avec deux rencontres à domicile, dans son jardin, dans son parc.

En attendant de parler de ces deux dernières rencontres voici la feuille de match et le diaporama.


Impressionant le Zentralstadion
Est-ce que vous avez trouvé le jeune Matthias SAMMER ?

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