France - Argentine du 26 Mars 1986

Avant de voir le parcours des français au Mexique nous allons nous attarder sur la préparation des bleus. Ce France-Argentine est un véritable test mais il n’est pas le 1er match de préparation des bleus. Le 26 février 1986, la France affronte l’Irlande du Nord pour un match qui ne restera pas dans les mémoires. Tout d’abord parce qu’il ne sera même pas retransmis à la TV française, ensuite au cœur de l’hiver, le match se déroula dans un Parc des Princes quasiment désert. Enfin le spectacle ne fut vraiment pas au rendez-vous. En fiat le seul intérêt de cette rencontre fût la première sélection d’un jeune attaquant évoluant en Belgique, un certain JPP (voir le sujet sur JPP l'Intégrale, un conte belge). Henri MICHEL n’était pas insensible aux exploits de Papin en coupe d’Europe avec le FC Bruges et décida de le convoquer pour ce 1er match amical de préparation au mondial. JPP débutait la rencontre aux côté de Rocheteau en attaque, devant Platini et Giresse, en somme des conditions idéales pour débuter hélas sur un terrain impraticable, le jeu s’enlise et on assiste à un bon 0-0 des familles. Mais JPP s’est démené comme un beau diable et à séduit le sélectionneur, Henri MICHEL déclarait à la sortie des vestiaires : « Papin a tout pour lui la vitesse de course, la détente, la frappe de balle et surtout un culot énorme » mais surtout il sera adoubé par PLATINI lui-même qui avoue avoir pris du plaisir de jouer avec JPP ; Une telle déclaration est un véritable passe-droit pour le Mexique, JPP sera dans la liste des 22.

Un mois plus tard, le printemps avait chassé l’hiver. Restait un test avant l’envol en Amérique centrale. Le test, contre l’Argentine, le dieu Maradona et Bilardo le chef d’orchestre. Le public parisien, fasciné par l'affiche, ne prêtait même pas attention au curieux ballet des deux géants Sud-Américains en tournée en Europe. Entre le Brésil et l'Argentine, c'était à celui qui serait le plus mauvais. Comme pour mieux brouiller les pistes à l'approche du Mundial. Mais les spectateurs n'en avaient que faire. Ils attendaient le choc entre les deux 10, les deux as. Les deux meilleurs joueurs du monde. Le Turinois et le Napolitain. Las, Platini déclarait forfait à trois jours du duel. Il demandait un temps mort à l'issue d'un match qu'il venait de faire vivre. Juve-Inter : 2-0. Un penalty de Platini, et une balle en or de Platini pour Bonini. Ce n’était pas la seule indisponibilité à laquelle Henri Michel devait faire face. La saison de Touré s'était achevée bêtement contre l'Inter, le FC Bruges avait refusé de libérer Papin, en raison d'un match important contre Lierse, et Giresse était blessé depuis un déplacement à Bastia. L'heure des jeunes avait sonné. Pour remplacer les deux meneurs bleus, Ferreri et Vercruysse se mettaient en tenue, tandis que Xuereb était l'appelé de dernière minute en attaque. De gala. Pour l'occasion les bleus revêtaient la nouvelle tunique de leur équipementier pour le mondial mexicain. Voici la vidéo de la présentation de l'équipe pendant la Marseillaise :


Ce sont justement eux qui signaient les deux buts français. Un par mi-temps. Deux buts propres, limpides. Une tête pour Ferreri, sur centre de Fernandez, et une reprise du plat du pied pour Vercruysse, après une superbe remise de Rocheteau. Pour le lensois Philippe VERCRUYSSE c’est un but plein d’espoirs pour son avenir en bleu. 3 ans après sa 1ère et unique sélection, il effectuait son grand retour en équipe nationale. Un but superbe qui valide son ticket pour le mondial mexicain. Voici les deux buts de la rencontre en vidéo :



Pour les Champions d’Europe, cette douce soirée tournait à la démonstration. Bossis, promu capitaine, retrouvait ses jambes de 20 ans, Amoros multipliait les montées, Tigana tirait les ficelles. Les Argentins étaient comme étouffés, asphyxiés, à l'exception d’une volée du gauche de Valdano sur la barre. Maradona lui-même ne réussissait rien de bon, hormis une feinte magistrale en début de seconde période.


Pour couronner le tout, Borghi était exclu à la suite d'une faute grossière sur Fernandez. Les 43 000 spectateurs du Parc, comblés, n'avaient vu que du bleu. Ils ne se doutaient pas, ne pouvaient se douter qu'ils venaient de découvrir sept futurs champions du monde. Pumpido, Ruggeri, Batista, Giusti, Burruchaga, Maradona et Valdano. Une semaine plus tard, l'Argentine perdait en Norvège … Après cette dernière revue de printemps, Henri Michel y voyait un peu plus clair. Sa liste comprenait trois nouveaux noms, les 3 nouveaux titulaires de ce 26 mars 1986.  Les buteurs Ferreri et Vercruysse, mais aussi Xuereb convainquant sur le flanc de l'attaque.

Stopyra, auteur d'une bonne rentrée, sera aussi du voyage
Prochain rendez-vous, Font-Romeu pour un stage en altitude et l’envol vers le Mexique et une dernière rencontre face au Guatemala (non officielle) avant d’affronter le Canada.
En attendant voici la fiche du match :



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