France - Pologne 1982, la petite finale du mondial espagnol

Un match pour la troisième place de la coupe du monde avec des considérations différentes entre la Pologne et les France. Privé de Boniek, les polonais ont été battus sans rémission par les italiens en demi-finale et sont satisfaits d’être arrivé à ce stade de la compétition. Pour eux ce match de classement est l’apothéose d’un mondial réussi. En face les bleus enchainent ce match seulement 48h après la déception de Séville. Les bleus ont donné tout ce qu’ils avaient dans le ventre et dans le cœur face aux allemands et ils ont touchés de si près la finale dont ils rêvaient tous qu’ils débarquent à Alicante totalement lessivés physiologiquement. Moralement le cœur n’y est pas pour disputer cette petite finale alors que la grande, la seule, la vraie, ils l’ont cru la tenir si longtemps au bout de leurs crampons. Hidalgo le sent bien que ces joueurs ne sont pas près pour attaquer dans le bon sens ce match. Par ailleurs il a sous la main des garçons qui, depuis le début du tournoi, piaffent d’impatience et n’attendent qu’une chose qu’on leur donne leur chance. A eux de prouver qu’ils ont leur place dans le groupe. Bon il ne faut pas se faire d ‘illusions, Jean-François Larios, tout talentueux qu’il est, il ne fera pas oublier Platini ou Giresse mais pour un match d’honneur il peut très bien mener la France à la victoire. Sur le onze de départ de Séville, seuls Janvion, Trésor, Amoros et Tigana remettent le couvert 48 h plus tard.

Et pourtant, cette équipe de France attaque le match tambour battant. On dirait que les permutations auxquelles Hidalgo s’est livré n’ont pas affecté le rendement de l’ensemble. Larios, Tigana et Girard au milieu semblent avoir ramassé le témoin des mains de Platini, Genghini et Giresse de la plus naturelle des façons. L’esprit est le même et la confiance est là, comme face aux allemands, le ballon vole de pied en pied. Le premier but français, marqué dès la 13ème minute, est l’illustration de cette étonnante et superbe continuité. Passe de Bellone à Tigana, lequel remet pour Girard qui, de 25 mètres, prend sa chance et marque avec la complicité du poteau droit de Mlynarczyk. C’est un but typiquement « à la française » auquel va succéder en fin de première de mi-temps ainsi qu’en début de seconde période une triple séquence, malheureusement bien de chez nous aussi. Si pour beaucoup d’observateurs, la France n’avait pas été champion du monde à cause de leur gardien. Hidalgo en titularisant Castaneda, va prouver qu’il avait fait le meilleur choix possible en mettant Ettori dans les buts en ½ finale. Voici les buts en vidéos de cette petite finale :


Pauvre Castaneda, de la 40ème à la 46ème minute il va encaisser trois buts. Par Szarmach, d’un tir croisé sur une passe de Boniek, par Majewski, de la tête sur corner et par Kupcewik sur coup France de 25 mètres dans un angle fermé. 

Si la réussite de Szarmach découle de l’adresse de l’intéressé, de son sens du placement ainsi que de l’instantanéité de sa frappe croisée, celle de ses deux camarades doit beaucoup à l’infortuné gardien de l’équipe de France. En manque totale de confiance, le portier stéphanois va connaitre de grosses carences dans l’appréciation des trajectoires qui sera fatal aux bleus. En six minutes, la troisième place vient d’échapper aux joueurs français. Malgré la réduction du score par Couriol à un quart d’heure de la fin, bénéficiant en la circonstance d’un service millimétré de Tigana, l’équipe de France ne reviendra pas. De toute façon ce jour là, elle n’avait pas trop les moyens, ni le cœur de se révolter pour aller chercher une nouvelle prolongation. Ce qui est marrant c’est que les deux équipes vont se rencontrer quelques semaines après pour la reprise, lors d’un match amical au Parc des Princes. Le 31 août 1982, dans un Parc des Princes désert, l’équipe de France va se faire atomiser par des polonais sûrs de leur football. Une rouste 4-0 au Parc, dernière défaite des bleus au Parc avant longtemps (11 Octobre 1986 France-URSS 0-2) et pourtant ce jour là ce fût Jean-Luc ETTORI dans les buts et pas Casataneda, d’ailleurs ce fût le dernier match du gardien de Monaco avec l’équipe de France. Voici un diaporama de la rencontre :

 
 
 

Voici la Fiche du match et les deux équipes du mondial version Panini :




































10 commentaires:

  1. La série de vignette de l'équipe de france 82 ...

    Tellement plus de valeur que la toute dernière de 2010... (avec cet affreux fond tout bizarre...)

    Bref. Ce match est celui des espoirs déçu malheureusement...

    Personnellement j'adore aussi ces maillots bleus électrique, ces vrais shorts et cette dégaine à la française : maillot par dessus mains sur les hanches dégaine élastique...

    Et une pensée aussi au Tango d'adidas.

    Merci pour ton article encore !

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  2. Il y a quelques mois je me suis acheté la Veste et le tee-shirt adidas France 82 je ne les quitte plus au grand désespoir de ma femme ;-)

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  3. rhooooo !

    Moi je rêve de ce maillot de 82. Mais je crois savoir qu il n'a jamais été commercialisée un truc comme ça.

    J'aime aussi les maillots de cette époque.

    Le super télé de Sainté.
    Le Malardeau de Bordeaux, avec les liserés blancs à la verticale.
    Le Hitachi de Bastia
    ou encore Les maillots Europe 1 de Nantes.


    Moi j'ai c'est les Ballons des coupes du monde que je collectionne ^^

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    1. Oui belle belle époque qu'on ne reverra plus. Que de la mèr.... Maintenant. Dans tout

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  4. Moi je pleure toujours mon Azteca perdu dans un déménagement.

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  5. Adidas avait relancé ses ballons il y a quelques années en les recréant à la manière de l’époque.


    L'ateca était le premier ballon en synthétique.
    ... Le dernier but de platoche en bleu à aller dans les filets adverses..

    Sinon sur E bay tu en as !

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  6. Et puis surtout c'est celui que je préfère. Même si le design du Teamgeist est tout simplement exceptionnel...

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  7. tiens il y a la photo de Zimako et non celle de Couriol, un raté Panini? bien que la coiffure puisse prêter à confusion lol

    Bruno Bellone ressemble à un lycéen!!

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  8. Elles sont belles ces photos .

    Une génération qui ne sait pas encore qu'elle va rester immortel dans nos mémoire suite à un brillant parcours. Et un match digne d'une tragédie D'Eschyle.

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