France - RDA du 08 décembre 1984

Troisième match des éliminatoires de la coupe du monde 86 pour les bleus, après le Luxembourg et la Bulgarie, c’est la redoutable RDA qui arrive au Parc des Princes en ce 8 décembre 1984, deux semaines seulement après la venue de la Bulgarie. Henri Michel retrouve quelques uns de ses cadres et pour la première fois depuis qu’il a pris les A, il n’a pas de défection pour sa sélection et est même confronté à des problèmes de riches avec l’embarras su choix. Par rapport à la Bulgarie, il rappelle ainsi Alain Giresse et Dominique Rocheteau. Giresse appelé contacté par le sélectionneur a été très clair au téléphone : « la forme revient, le rythme suivra ». Avec le retour de gigi, le sélectionneur peu de nouveau aligné son carré magique, champion d’Europe, Platini, Giresse, Tigana, Fernandez. Quant à Rocheteau, de retour de blessure, il a aligné les performances impressionnantes en championnat depuis. 3 journées de championnat pour autant de but, Henri Michel n’hésite pas une seconde et convoque l’attaquant parisien « il nous apportera son talent et son expérience ».

Hélas, insuffisamment rétabli de sa blessure au genou droit, Rocheteau déclare forfait au dernier moment. Philippe Anziani, absent contre la Bulgarie, est appelé en renfort. Un forfait peut cependant en cacher un autre. Dans le même temps, le numéro un est-allemand Rainer ERNST, victime d’un claquage, renonce au déplacement à Paris. Ernst absent, c’est à l’évidence un souci de moins pour les français. Car, ballon au pied, l’attaquant du Dynamo de Berlin est un véritable danger public. Grand blond avec des chaussures noires très prolifiques. 6 buts en trois matchs avec la RDA et 16 en une moitie de championnat depuis le début de saison. Voir d’ailleurs à ce sujet le topic sur l’exode des joueurs de RDA en Bundesliga au début des années 90. La blessure de son stratège et buteur tombe mal pur l’équipe est-allemande, déjà en mauvaise posture dans ce groupe 4. Battue chez elle par la Yougoslavie (2-3), puis victorieuse au Luxembourg mais après avoir souffert une mi-temps (0-5), il lui faudrait réussir un nul à Paris pour reprendre espoir. L’affaire semble compliquée pour les joueurs de l’est, car les bleus n’ont aucune propension à faire des cadeaux. Depuis le début de l’année 1984, onze équipes européennes ont essayé et onze équipes européennes ont échoué. Sur la tableau de chasse des tricolores : Angleterre, Autriche, RFA, Ecosse, Danemark, Belgique, Yougoslavie, Portugal, Espagne, Luxembourg et Bulgarie. L’équipe de France et les joueurs veulent réaliser l’année parfaite et boucler la boucle avec une 12ème victoire de rang en autant de matchs. Henri Michel pour composer son équipe va avoir un petit coup de pouce. Devant le choix cornélien de la composition de son milieu de terrain, la blessure de l’éblouissant Bernard Genghini va bien l’aidé. Bernard GENGHINI, auteur d’un triplé face à Bordeaux (victoire de Monaco 3-0 sur le champion de France) entre les deux rendez-vous rapprochés de l’équipe de France, va malheureusement être victime d’une élongation à l’entrainement. Henri MICHEL n’a alors plus de doute il alignera son carré magique champion d’Europe. Didier Sénac lui conserve sa place et s’offre sa 2ème sélection.

Devant c’est Stopyra qui sera avant centre, « il n’est pas bon pour la confiance, de changer à chaque match » explique le sélectionneur. Les français contrairement au match face à la Bulgarie, mettent le cœur à l’ouvrage et ce pour deux raisons. Premièrement il y a ce record de 12 victoires en 12 matchs pour conclure la plus belle année du football français. Mais également pour offrir un cadeau de départ à Fernand Sastre, président de la FFF qui quitte ses fonctions à la fin de l’année après 12 ans de présidence et qui le matin même du match, planta symboliquement un arbre sur un terrain de Clairefontaine, futur centre technique de la fédération. Le match est d’une grande intensité et les bleus se montrent à leur avantage et imposent leur rythme, avec des occasions en veux-tu en voilà, dont 3 tirs sur les poteaux en première mi-temps de Stopyra, Amoros et Platini. Et à la demi-heure de jeu, c’est Yannick Stopyra qui ouvre la marque sur un vrai but de renard des surfaces, son 3ème en 3 rencontres d’éliminatoires pour ce grand absent de l’Euro. Sur une superbe ouverture de Platoche, qui a vu Bibard s’engouffrer dans la défense est-allemande, le ballon, après un contrôle hasardeux de l’arrière nantais, file devant le but. Stopyra ne se fait pas prier et « allume » le portier est-allemand. Je vous laisse voir le but et vous ne pouvez pas dire qu’il ne l’a pas allumé !!


Ensuite c’est une rencontre plus équilibré et les français souffrent un peu. La libération viendra à la toute fin du match. Sur un contre, Anziani de l’extérieur du droit lance Bruno Bellone qui, tout en puissance, s’enfonce dans la défense adverse. Puis le monégasque redonne, sur un plateau d’argent, le ballon à son co-équipier de club qui marque dans le but vide. Un une-deux sur 60 m entre les deux attaquants de l’ASM. Voici ce contre mémorable en vidéo :


L’arbitre ne laisse même pas les allemands de l’est ré-engager et renvoie tout le monde au vestiaire. 12 victoires en 12 matchs pour les bleus en 1984, 6 points sur 6 dans ces éliminatoires du mondial mexicain, les comptes sont bons. Bernd Stange, sélectionneur est-allemand déclarera à l’issue de la rencontre : « Ce ne sont pas les autres qui sont mauvais, c’est la France qui est super ».
Henri Michel, lui savoure : « J’aime l’état d’esprit qui anime cette équipe. Sa solidarité, sa générosité, son enthousiasme. Mais il nous reste un pas à franchir : nous exprimer enfin loin de nos bases ». Ceci est une autre paire de manches et on le verra bientôt sur OSP.


 

Voici la fiche du match et les 12 joueurs français qui ont foulé la pelouse du parce ce soir là :













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