URSS – France 1987 à Moscou

Les bleus résistent à l’ogre soviétique.

Sale période que vivent les bleus après le mondial 1986, la saison 1986-87 est même catastrophique !! Nombreux sont ceux qui ont raccrochés le maillot bleu au placard des souvenirs (Bossis, Giresse, Rocheteau…Tigana dans un premier temps avant de revenir sur sa décision) et le grand Michel est souvent absent et pas loin de raccrocher totalement les crampons définitivement. Henri MICHEL, bien qu’au mondial mexicain, s’était préparé à la relève en emmenant des jeunes joueurs plein de talents, comme Vercruysse, Ferreri, Papin…pour préparer la coupe du monde, oublie que ces joueurs ont battu la Belgique pur finir 3ème du mondial et compose sa sélection en fonction de la forme des joueurs en clubs juste avant les rendez-vous internationaux.

Je m’explique quand Toulouse cartonne en coupe d’Europe il convoque Gérald PASSI mais quand c’est au tour de Bordeaux de briller sur la scène européenne, exit Passi et place à FERRERI. Il en sera de même en défense et surtout en attaque, où au gré des périodes apparaitront les attaquants Kleenex Micciche, Fargeon, Papin… Seul le toulousain Yannick STOPYRA, auteur d’un excellent mondial est convoqué à tous les rendez-vous, et pour moi, ce n’est pas un hasard si du coup il est le plus régulier des attaquants tricolores dans les 2 saisons qui ont suivis le mondial mexicain. Cette politique du strapontin sera fatale aux bleus qui ne défendront pas leur titre de champion d’Europe en Allemagne. Mais avant de voir le match à Moscou retour sur les résultats des bleus depuis leur retour du Mexique avant cette rencontre décisive et ô combien importante pour les tricolores

Saison 1986-87
Amical : Suisse – France 2-0
Eliminatoires : Islande – France 0-0
Eliminatoires : France – URSS 0-2 (Retour de Platini depuis la ½ finale perdue au mondial)
Eliminatoires : RDA – France 0-0
Eliminatoires : France – Islande 2-0 (dernier match en équipe de France de Michel PLATINI)
Eliminatoires : Norvège – France 2-0
Saison 1987-88
Amical : RFA – France 2-1

Avant d’affronter la très redoutable équipe d’URSS (voir le sujet sur l’URSS œuvre de l’architecte LOBANOVSKI) le bilan est très lourd pour les champions d’Europe : 7 matchs disputés et une seule victoire, contre la très modeste équipe d’Islande. Avant de se rendre à Moscou on ne donne pas cher des chances des français qui n’ont plus rien à voir avec leurs prédécesseurs qui quelques mois encore faisaient peur à n’importe quelle formation sur le globe. D’autant que les déplacements à l’est n’ont jamais réussi aux tricolores. En plus pour préparer ce match de la dernière chance pour les bleus, Henri MICHEL va connaitre pas mal de pépins. Lors du match amical à Berlin, sa meilleure trouvaille, l’espoir Eric CANTONA en attaque vient de se faire une entorse du genou et est indisponible, ensuite c’est la défense des bleus qui claque dans les doigts du sélectionneur. Patrick Battiston à un zona, Alain Roche à une entorse à la cheville et est forfait à la dernière minute.

Henri MICHEL convoque à la dernière minute le monégasque Rémy VOGEL pour son grand baptême du feu, sauf qu’à l’époque on ne rentre pas en URSS comme dans un moulin et les coursiers n’arrêtent pas de faire des trajets entre la fédération et l’ambassade d’URSS pour obtenir un visa à la dernière minute pour VOGEL, souvenirs d’une autre époque. Avant de pénétrer sur la pelouse du stade Lénine archi comble pour voir les soviétiques faire mordre la poussière aux champions d’Europe, c’est une défense tricolore totalement inédite qui est composée. VOGEL en stoppeur pour ses grands débuts et basile BOLI, le stoppeur en libéro, explications du sélectionneur : « Ses qualités en font d’abord un stoppeur, mais je n’ai plus 36 solutions ». Autre nouveauté le brassard qui échoue pour la première fois sur le bras de Luis FERNANDEZ, fier comme un coq, justement. Henri MICHEL par ce geste souhaitait que Luis soit « capable d’entrainer tout le monde dans son sillage ».Le matin du match, le sélectionneur a presque son équipe, lorsqu’il a un ultime forfait de dernière minute. La nuit moscovite a été néfaste pour le milieu de terrain monégasque Dominique BIJOTAT qui s’est réveillé avec une bonne grosse angine et un plus de 39° de fièvre. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. C’est José TOURÉ qui prendra la relève et ça ce fût un coup du destin, car sur la pelouse du stade Lénine, le grand José sera l’homme du match.

C’est lui qui au bout de 13 minutes fera taire les 86 000 supporters soviétiques sur un but de la tête avec une détente de fou !! Ensuite le match fût un combat d’homme, parfois à la limite mais engagé des deux côtés. Pour les bleus ça faisait longtemps qu’on ne les avait plus vus solidaires à ce point là. VOGEL pour ses grands débuts n’était nullement impressionné et Basile et Luis tenaient la baraque comme des patrons. Devant TOURÉ maitrisait les débats et trouvait facilement Fargeon et Stopyra, donnant ainsi de l’air aux bleus et évitant que le match ne plonge dans un remake de Fort Alamo. Et même si les soviétiques poussent comme jamais et ne s’arrêtent jamais de courir, l’exploit est à portée de main. Malheureusement un fait de jeu va réduire à néant les rêves de triomphe bleu.

A la 74ème minute, José TOURÉ doit laisser ses petits copains se battre tout seul, touché à la cuisse il ne peut plus tenir son rang. Réorganisation chez les bleus difficile sans leur maitre à jouer et 3 minutes après la sortie de TOURÉ, sur un superbe mouvement mené par Yakovenko, Protassov centre en retrait pour Mikhailitchenko qui égalise, sans qu’on puise tout de même crié au scandale. En revanche, la fin de match, elle ressemblera à Fort Alamo. Poussé par les 86 000 spectateurs déchaines du stade Lénine, les soviétiques lancent des vagues offensives sur les cages de Bats, mais tel un roseau la défense française pliera mais ne rompra pas. AU coup de sifflet final la joie est du côté bleu, les français fier d’avoir tenu en échec l’ogre soviétique lèvent les bras en l’air déjouant tous les pronostics qui leurs faisaient mordre la poussière. Voici la fiche du match et surtout le résumé vidéo :




Voici la composition de l'équipe de France au coup d'envoi + les 2 remplaçants :

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Et la planche de l'équipe d'URSS qui ira jusqu'en finale de l'Euro (cliquez sur l'image) :


4 commentaires:

  1. Période très difficile pour les Bleus.

    Des joueurs n'ayant aucune expérience internationales furent lancés dans le grand bain en étant forcement comparés à leurs illustres ainés...

    Michiche, Passi, Fargeon, Buscher, Sonor, Vogel, Rohr....


    Brrrrrr !

    et dire que les coiffeurs de 84 réussirent à gagner les JO....

    Mais là ça a été une catastrophe.

    Comme quoi il n y a pas que des bons souvenirs dans ces années 80...

    Encore un très bel article Monsieur Alex !!

    RépondreSupprimer
  2. Merci beaucoup Mr Buscape et je suis d'accord avec toi, même si ce match là fût bon, Henri MICHEL c'était une catastrophe à la tête des bleus, comme quoi un grand joueur c'est pas forcément un grand sélectionneur

    RépondreSupprimer
  3. Déjà que Steve Mandanda ne connait Oleg Blokhine alors là! Rohr, Poullain, Vogel, Bijotat, mais qui sont-ils? lol

    Hatem Ben euuuh José Touré quel gâchis :-(

    RépondreSupprimer
  4. Il y a toujours une période où des nouveaux sans expérience arrivent (Zidane, Thuram, Dugarry, Karembeu débarquaient aussi du néant)...

    Après c'est une question de bonne génération bien encadrée comme la bande à Platini avec Hidalgo, la bande à Zidane avec Jacquet, alors que celle de Papin 1 (Vercruysse et consorts) et Papin 2 (Cantona et autres), très talentueuses n'ont pas trouvé le mentor qu'il fallait

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...