La quinta del Buitre, une imposture journalistique.

Comme on l’a vu, sous la présidence de feu Santiago BERNABEU, le Réal de Madrid est devenu le plus grand club d’Europe (voir le sujet sur le grand Real de Madrid de 1955 à 1960). Le Réal continue de gagner des trophées nationaux dans les années 70 mais la fin de règne de Santiago Bernabeu ne sera plus ponctuée de grandes fresques européennes et à la mort de ce dernier en juin 1978 le club va connaitre une période triste et des campagnes où les merengues échoueront de peu mais échoueront dans leur quête de titres. Le réveil va arriver au milieu des années 80 avec une nouvelle génération, une génération que toute l’Europe va appeler « la Quinta del Buitre » la bande du vautour en référence à son fer de lance Emilio BUTRAGUENO surnommé « El Buitre » : « le vautour ». Seulement cette appellation qui va coller au Réal jusqu’au début des années 90 est une « récupération journalistique »
La « Quinta del Buitre » c’est ces 5 gars là : Emilio Butragueno, Miguel Pardeza, Manolo Sanchís, Míchel et Rafael Martín Vázquez. Le surnom apparaît dans un article du journal El País de novembre 1983, signé Julio César Iglesias (rien à voir avec le chanteur qui fut également gardien de but de l'équipe du Réal avant de devenir chanteur), dans lequel le journaliste décrit le groupe de cinq joueurs qui mène la Real Madrid Castilla, l'équipe réserve du Real, au titre de champion de Segunda División.
Mais en revanche les 5 joueurs ne vont quasiment jamais joué ensemble en 1ère division ! En effet Miguel Pardeza, le seul des cinq à ne pas être madrilène de naissance, est prêté au Real Saragosse en 1985, puis y est cédé deux ans plus tard. Les quatre autres s'imposent au Real, dont ils font la meilleure équipe d'Espagne Ainsi les seules photos qu’on peut trouver de la « quinta » sur des terrains de première division sont prises lors des rencontres entre Madrid et Saragosse comme celle ci-dessous :


Ou encore pour des célébrations bien des années plus tard.


Donc c’est pour ça que je parle d’usurpation journalistique, pendant des années on a appelé cette générations du réal de la fin des années 80 : « la quinta del butre » alors qu’il s’agissait d’un surnom donné à 5 types jouant en seconde division, rien à voir avec celle qui va rafler tous les championnats jusqu’en 1990 ! 

Mais j’exagère tout de même car c’est sur cette base du centre de formation que le Réal va connaitre son second âge d’or. Sous la houlette d’un entraineur le hollandais, Léo BEENHAKKER qui succédait à la légende Alfredo DI STEFANO, le Réal de Madrid va s’appuyer sur son centre de formation en intégrant les Sanchis, Martin Vasquez, Michel et Butragueno mais aussi en recrutant deux attaquants internationaux qui sévissent depuis quelques saisons en Espagne, l’attaquant du Réal Saragosse, l’argentin Jorge VALDANO et le mexicain Hugo SANCHEZ. 


Ce Réal là va d’abord sévir en Europe en remportant deux nouvelles coupes d’Europe 20 ans quasiment après le dernier sacre européen. Certes il ne s’agit que de la coupe de l’UEFA mais le Réal réalise la jolie performance de remporter l’épreuve deux fois successivement en 1984-85 et 1985-86, ces deux campagnes ont solidifiés le groupe et sous le nom usurpé de la « quinta del butre » cette génération va marquer le football espagnol en remportant 5 fois de suite le championnat entre 1986 et 1990 ! Seul des échecs en coupe d’Europe des clubs champions laisseront cette équipe dans l’ombre de la grande équipe des Di Stefano, Kopa et Puskas. Le coup de semonce d’ailleurs de cette génération arrivera en 1989 lors d’une leçon de football infligée par le Milan AC en demi-finale de coupe d’Europe des clubs champions (voir le sujet sur le match Milan-Réal de Madrid 1989 : 5-0). Cela n’empêche pas que cette équipe fut fantastique et marqua le football espagnol, voici la présentation d’une des plus belles équipe de l’histoire du Réal de Madrid celle de la saison 1986-87, champion devant le Barça, défait seulement en finale de la coupe d’Espagne et qui échouera en ½ finale de la C1 après deux confrontations dantesques faces aux Bayern de Munich

Francisco BUYO
Miguel CHENDO
Manuel SANCHIS
Bernardino Serrano MINO
Antonio MACEDA
Antonio CAMACHO
Rafael GORDILLO
Ricardo GALLEGO
Miguel MICHEL
Juan GOMEZ JUANITO
Jorge VALDANO
Emilio BUTRAGUENO
Hugo SANCHEZ
Carlos ALONSO SANTILLANA
Augustin RODRIGUEZ
Léo BEENHAKKER
L’équipe du Réal 1987

4 commentaires:

  1. Grande équipe, en effet, mais qui va échouer de façon systématique en coupe des clubs champions.
    Néanmoins, j'ai souvenir de renversements de situation en coupe de l'UEFA, lors des campagnes 84-85 et 85-86, contre Anderlech et Moenchengladbach, où défaits au match aller (larges défaites), ils avaient renversé la tendance au retour avec des matches énormes, d'une attaque composées, excusez du peu de Sanchez, valdano et butragueno, et avec des remplaçants comme juanito et santillana.
    A l'époque, avec match retour à Bernabeu, ils étaient tout simplement injouables.

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  2. Oui elles étaient belles ces campagnes, moi c'est les confrontations en C1 face au Bayern qui m'avaient marqué. A chaque fois des matchs dantesques !! des pluies de cartons, de déclarations mais aussi de buts comme quoi le spectacle n'est pas incompatible avec une grande rivalité ! Ils étaient super ces matchs !

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  3. N'ayant jamais vu cette équipe jouer, je vous suis dans vos analyses, en tout cas sur le papier cela a l'air très alléchant.
    J'imagine un jeu d'une très grande fluidité avec une défense rigoureuse et un milieu qui se projette vite vers l'avant...faire jouer Butragueno, Sanchez, Valdano et Santillana ensemble relève du rubik's cube

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  4. un impitoyable 6-1 infligé aux mauves d'Anderlecht après un défaite à l'aller à Bruxelles 3-0 en 84/85...quel souvenir !!

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