Les grandes rivalités : Everton –Liverpool

Chapitre 1 : les Reds vs les Toffees entre 1983 et 1985

Génèse
Merci à Claude pour son aide apporté et ses images magnifiques. 

Je vous avais annoncé pour 2011, deux nouvelles rubriques sur Old School Panini lors de la présentation des « Trésors de la D2 », voici la seconde : LES GRANDES RIVALITÉS. Et quoi de mieux pour commencer qu’un bon vieux Everton-Liverpool !! L’histoire de cette rivalité est né dans un conflit alors il n’est pas étonnant que les clubs soit rivaux depuis presque 119 ans. Le premier club de la ville fût Everton (Crée en 1878), qui participa au premier championnat d’Angleterre en 1888 et est sacré champion 2 ans plus tard. En 1892 l’histoire du derby de la Mersey va naitre, d’un conflit, et en même temps accoucher du Liverpool FC, je m’explique.
En 1892, Jan HOULDING propriétaire du stade d’Anfield Road où joue Everton depuis sa création décide d’augmenter les loyers de son terrain. Les dirigeants d’Everton le voit comme une provocation et décide de quitter Anfield et de construire le propre stade qui ne sera dédié qu’au football. Comme un pied de nez, Everton construit Goodison park de l’autre côté du parc Stanley Lake pour faire face à Anfield, comme pour le défier ! Les deux stades ne sont qu’à 944 mètres de distance !! La preuve :


Je fais une petite parenthèse sur Goodison Park car c’est le premier stade en Angleterre à être dédié qu’au football et c’est le stade qui a vu le plus de match de 1ère division, vu que depuis la création du championnat de 1ère division en 1888, Everton n’aura jamais « séché » une seule saison !! Fin de la parenthèse.
Revenons à Anfield et Jan HOULDING, vexé comme un pou mais surtout agacé d’avoir un manque à gagner avec son stade vide maintenant. HOULDING ne reste pas les bras croisés et crée son club de foot : le LIVERPOOL FC, voici comment est né un des plus grands clubs d’Europe, suite à un différent de loyer. A noter que pour la première saison de l’histoire des reds (en division régionale) Liverpool joue en bleu et blanc (et oui) et que l’équipe n’est composé que d’écossais !
Les deux clubs sont rivaux mais pas ennemis, même si leur histoire est née d’un conflit, les supporters des deux clubs ne sont pas séparés par des clivages religieux ou sociaux comme dans d’autres grandes rivalités. Il est vrai que les 2 stades sont dans un quartier populaire et que les deux clubs sont aussi populaires l’un que l’autre chez les dockers. En fait on devient supporter d’un des deux clubs en fonction de son héritage familial, ainsi Robbie FOWLER ancien avant-centre des reds, petit supportait Everton car sont père était supporter des Toffees.

Cela n’empêche pas la rivalité sportive, et pour moi la phrase qui illustre le mieux cette rivalité, vient d’Andy GRAY, avant-centre d’Everton, qui en 1985 après une qualification en finale de la défunte Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes face au Bayern de Munich (et que dans le même temps Everton caracole en tête du championnat) déclare aux journalistes : « Ce qui compte en priorité pour nous, c’est moins une coupe d’Europe qu’un titre de champion mais d’avoir battu Liverpool trois fois cette saison » (1-0 au Community Shield et deux fois le même score en championnat pour les toffees)
En fait, selon moi, la rivalité n’est que sportive entre les deux clubs. En effet aux périodes fastes des deux clubs (1977-1988 pour les reds et 1983-1987 pour les toffees) il y avait une opposition de style très marqué. Liverpool imposait en Europe et en Albion son jeu « continental » avec ses ailiers, EVERTON lui restait dans un traditionnel « kick and rush » si brittish.
Pour revenir sur le Merseyside derby, plutôt que de parler de l’histoire de tous les confrontations j’ai préféré me consacrer aux années 1983 à 1987, où les deux rivaux de la Mersey ont dominé le football anglais et presque le foot européen, si certains hool’s n’avaient pas fait couler le sang dans un stade belge. Dans cette première partie je me suis arrêté aux deux saisons 1983-84 et 1984-85

1ère Partie 1983-84 l’expérience des Reds.

Les reds c’est le grand club d’Europe à l’époque ! Depuis 1976 et sa victoire en coupe de l’UEFA face à Bruges (voir l’article sur Bruges 1976) la bande à Keevin KEEGAN puis de Kenny DAGLISH est inarrêtable. Le palmarès des reds entre 1976 et 1984 est éloquent :
Vainqueur de la coupe d’Europe des clubs champions : 1977, 1978, 1981 et 1984
L'équipe des reds vainqueur de la C1 en 1984 sur les terres de l'AS ROMA
Vainqueur de la coupe de l’UEFA : 1976
Champion d’Angleterre : 1976, 1977, 1979, 1980, 1982, 1983 et 1984
Et aussi une incroyable série en coupe de la ligue : 1981, 1982, 1983 et 1984.

Programme de la finale de la coupe de la ligue
Cette dernière finale de coupe de la ligue 1984, est un affrontement face aux voisins d’Everton qui montent en puissance. La première finale accouche d’un 0-0 et lors du match à rejouer les reds ont toutes les peines du monde à se débarrasser d’Everton (victoire 1-0).
Les reds sont une exception en Angleterre car ils ont un jeu appelé « continental » avec des ailiers (notamment le meilleur de l’époque alors : Kevin KEEGAN) et des actions construites, où l’on chercher à déborder et écarter les défenses adverses, bien loin du Kick and rush du championnat anglais et puis les reds ont une autre arme : Anfield et son Kop ! St-Etienne en 1977 fera la connaissance des 2. Au match retour Keegan, l’ambiance et les chants du Kop feront chuter les verts, et bien d’autres par la suite, et remportent leur première coupe d’Europe des clubs champions.
Malgré le départ de Kevin Keegan pour Hambourg, un autre joueur d’exception va pérenniser le goût de la victoire et le jeu placé pour Liverpool ...

L’Ecossais Kenny Dalglish assure avec brio la succession de Keegan. Epaulé ensuite par Ian Rush, sérial buteur, qui devient la vedette des Reds, lesquels ajoutent trois succès européens (1978, 1981, 1984) au triomphe romain de 1977. En 1984, le Liverpool FC est au pinacle. Champion d’Angleterre, champion d’Europe, le club de la Mersey s’est même offert le luxe de dominer l’AS Rome, championne d’Italie 1983 dans son antre de l’Olimpico ... La Louve, qui avait réussi l’exploit de gagner le Scudetto 1983 face à la Juventus de Platini et Boniek, se fait notamment piéger par Bruce Grobbelaar dans une légendaire séance de tirs aux buts.
Au faîte de sa gloire, Liverpool ne peut cependant ignorer les velléités de son voisin, Everton tout juste vainqueur de la F.A CUP….
Honneurs aux champions :

Liverpool 1984

Bruce GROBBELAAR

Phil NEAL

Alan HANSEN

Mark LAWRENSON

Alan KENNEDY

Graeme SOUNESS

Sammy LEE

Ronnie WHELAN

Kenny DAGLISH

Craig JOHNSTON

Ian RUSH

Gary GILLESPIE

Michael ROBINSON

Joe FAGAN



















Puis les vainqueurs de la cup

Everton 1984

Neville SOUTHALL

Gary STEVENS

John BAILEY

Kevin RATCLIFFE

Adrian HEATH

Alan IRVINE

Peter REID

Kevin SHEEDY

Trevor STEVENS

David JOHNSON

Graeme SHARP

Andy KING

Mark HIGGINS

Howard KENDALL

Cadeau : La photo du programme de la finale de la F.A. CUP

Et les mêmes juste après le match !!
2ème Partie 1984-85 Everton meilleure équipe d’Europe ?

Saison incroyable pour Everton qui va courir trois lièvres à la fois toute la saison. Championnat, coupe d’Europe des vainqueurs de coupes et la F.A Cup. Récit d’une saison extraordinaire. Ce qui importe le plus en Angleterre, c’est la première place, reconnue et enviée dans le Royaume.

Supporters et dirigeants d’Everton ne le vivent que trop mal de voir le voisin rouge à cette place depuis 1976 !! En 1981, les dirigeants donnent carte blanche à un ancien de la maison Howard KENDALL. En place depuis mai 1981, KENDALL connait bien EVERTON. Ancien milieu de terrain de l’équipe, il a été un des artisans dans la dernière conquête du titre national en 1970. Son équipe il la soumet à un régime de Spartiate, fondé sur la rigueur, la solidarité, la confiance, la détermination, sans bouleverser au fil des saisons les lignes de force qui la composent. Après une 7ème place lors de la saison 1983-84, l’exercice couronna son travail à travers la F.A CUP où les toffees triomphaient après 18 ans de disette dans cet exercice (victoire 2-0 face à Watford en finale).
Cette finale à Wembley à toute son importance selon KENDALL : « C’est certainement depuis ce jour que mes joueurs ont acquis cette envergure potentielle pour changer de dimension »
Dès l’ouverture du championnat les hommes de Kendall vont mettre ses propos au goût du jour. Tout d’abord lors du community shield en battant le voisin, champion en titre, 1-0 à Wembley mais surtout en championnat où les toffees vont s’imposer sur le même score à Anflield. Everton s’installe en tête du championnat après cette victoire historique et si il n’ya que l’espace du parc Stanley Lake entre les deux stades, Everton a déjà parcouru un long chemin. EVERTON ne va plus lâcher cette première place montrant une impressionnante régularité et une condition physique incroyable, KENDALL disposera de son groupe dans son intégralité durant toute la saison. C’est un fait important car le jeu d’Everton repose avant tout sur une époustouflante condition physique, avec 20 combattants, doués d’une habileté technique, d’un sens tactique et d’une cohésion que la pression grandissante ne parvenait pas à perturber. Au mois de mars, alors que les hommes de Kendall caracolaient en tête du championnat, cinq joueurs seulement avaient connus le bonheur d’une sélection. Les gallois Neville SOUTHALL (le gardien) et Kevin RATCLIFFE (capitaine et défenseur central), l’anglais Trevor STEVEN (futur milieu de terrain marseillais), l’irlandais Kevin DHEEDY (Milieu de terrain) et l’écossais Andy GRAY (Attaquant). 2 mois plus tard, seul Derek MOUNTFIELD attendait sa première consécration !

L’équipe c’est avant tout un rideau de fer défensif. Pour preuve, les toffees ont concédé leur premier but en coupe d’Europe lors de la demi-finale retour face au Bayern (victoire 3-1 à Goodison Park), le milieu de terrain est aussi son point fort avec 4 hommes infatigables et d’une cohésion on ne peut plus efficace. Le plus remarqué de ces 4 mousquetaires est Peter REID, élu meilleur joueur de l’année par ses pairs. En attaque c’est un duo d’écossais qui officie : Graeme SHARP (30 buts dans la saison) et le leader de l’équipe Andy GRAY. Le tout représente une force irrésistible et inépuisable qui n’est pas cependant pas de la même veine que le voisin d’Anfield. A la différence des reds au fond de jeu continental jalousement préservé en dépit des flux de joueurs. Everton repose sur des vertus typiquement « made in England », une équipe de bucherons qui se soucie peu de savoir de quel côté l’arbre va s’abattre, pourvu qu’il tombe !
Cette force physique ils l’imposent en Europe et notamment au Bayern de Munich en ½ finale de la défunte coupe d’Europe des vainqueurs de coupes. Après un excellent 0-0 à Munich et pourtant mené sur leurs pelouse, les hommes de Kendall, ne tremblent pas et imposent leur jeu et leur force au bavarois. Uli HOENESS devant cette démonstration de force, restait tout de même aigri : « C’est probablement la meilleure équipe d’Europe du moment, mais certains comme Gray, accompliraient une brillante carrière en rugby »

Everton et ses rugbymen emportent facilement la C2 face au Rapid de Vienne d’un certain Panenka (voir l’article sur Panenka), victoire 3-1. En championnat ils sont sacrés avec 13 points d’avance sur leur dauphin : Liverpool, ne reste plus que la F.A CUP où ils défendent leur titre en finale face à Manchester United. A Wembley devant plus de 100 000 personnes venus assister au triplé historique, les hommes de KENDALL plein de volonté mais les guibolles en chiffons, n’arrivent plus à avancer et à imposer leur force. Le match est stérile, 0-0 au bout de 90 minutes et à 10 minutes des tirs aux buts, le jeune Norman WHITESIDE (on reparlera de lui plus tard) offre la victoire à M.U. Everton a certainement été victime comme tant d’autres, de sa propre réussite. L’accumulation des matchs, la prédominance de l’aspect physique ont eu raison des méthodes KENDALL… sur ce match. Car si Everton a posé un genou, il l’a fait sur son piédestal
Pendant ce temps-là le voisin connaissait un déclin de son empire. Défait de 13 points en championnat, les reds devaient aussi abandonner leur couronne européenne à un certain Platini auteur du seul but de la finale de la coupe d’Europe des clubs champions au Heysel. Malheureusement ce n’est pas le pénalty de Michel qu’on retient mais les 39 morts de la bousculade causés par les hool’s de Liverpool. La sanction de l’UEFA tombe, tous les clubs anglais sont interdits de joutes européennes. Ce fait est à ma connaissance la seule animosité entre les supporters des Reds et des Toffes. En effets les loyaux fans des blues ont toujours en travers de la gorge, qu’à cause des reds, Everton n’a pas pu démontrer à l’Europe entière qu’eux aussi pouvaient enlever la coupeaux grande oreilles.
Honneurs aux champions :

Everton 1985

Neville SOUTHALL

Derek MOUNTFIELD

Gary STEVENS

John BAILEY

Kevin RATCLIFFE

Paul BRACEWELL

Adrian HEATH

Peter REID

Kevin RICHARDSON

Trevor STEVENS

Andy GRAY

Graeme SHARP

Alan HARPER

Howard KENDALL



















Les finalistes malheureux de la coupe d’Europe :

 Liverpool 1985

Bruce GROBBELAAR

Mark LAWRENSON

Alan KENNEDY

Alan HANSEN

Phil NEAL

Steve NICOL

Jan MOLBY

Sammy LEE

Ronnie WHELAN

Kenny DAGLISH

Ian RUSH

John WARK

Paul WALSH

Joe FAGAN

8 commentaires:

  1. Encore un grand article
    Chapeau.
    Une question me taraude l'esprit.

    Comment les club anglais ont ils pu dominer a ce point les coupes d'europe alors que dans le même temps l'équipe nationale était fantomatique?

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  2. Si tu continues avec ce genre d'article, les qualificatifs vont me manquer, après "super", après "génial", que dire : "super génial" !!!
    C'est vraiment un très bel article ! ... à quand la suite ....

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  3. Merci BUSCAPE,

    C'est une très bonne question, je n'ai pas forcément de réponses mais par contre à cette époque les équipes d'Ecosse, D'Irlande et d'Irlande du Nord étaient bien plus fortes et présentes à chaque grand rendez-vous mondiaux. Ce style brittish faisait mal et il était dur d'affronter l'Ecosse ou l'Irlande du Nord, et on peut le voir lors de cette finale de CUP 1985, en attaque pour Everton tu avais SHARP et GRAY attaquants écossais et côté M.U t'avais le faux jeune prodige d'Irlande du Nord : Norman WHITESIDE. A l'époque les équipes anglaises avaient beaucoup de joueurs "non-anglais" mais ils faisaient partis du Royaume-Uni pas comme aujourd'hui où tous les étrangers sont français, argentins, espagnols...Mais après tu es dur en disant que les anglais étaient fantomatiques, en 82 ils nous ont fait mal et en 86 c'est la main de dieu qui les sort aussi...

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  4. Merci Claude, vraiment merci ça fait plaisir.
    J'avais pas vu ton commentaire car je répondais sur les forces de l'équipe Anglaise.
    Toi qui est un peu dansla confidence, tu sais que pour celui-là j'ai mis beaucoup de temps.
    Je sais pas encore si je fais 85-86 et 86-87 dans un seul truc ou séparés, on va voir.
    Encore merci

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  5. magnifique! Mon cher Alex vous êtes un crack!
    Liverpool 5 coupes d'Europe en 8 ans c'est extraordinaire! l'arrêt Bosman n'est pas le déclencheur des malheurs de nos clubs de ligue 1 alors?! on nous aurait menti?!

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  6. Merci Tonino mais maintenant en tant qu'habitué des commentaires, je ne vois pas de mal à se tutoyer, non ?

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  7. Alors que je découvre cet article (paru pdt ma période de congé!!)du grand art Alex !! BRAVO !!!!

    autre belle rivalité anglaise, Nottingham Forest - Notts county, plus difficile à illustrer en panini...quoi que !!et dévaluée par les résultas moins friguants des 2 équipes actuellement !!

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  8. awesome..both clubs so clasical but the reds more sucsessfull

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