Les dossiers sulfureux de Raymond GOETHALS

En fait je voulais faire un sujet sur le sorcier belge mais la lecture d'un article m'a donné envie de le partager avec vous ainsi je vais remuer le couteau dans la plaie pour certains, mais les détails de cette affaire offrent, avec pas mal d’années d’intervalles, de nombreuses similitudes avec une autre affaire très connue en France. Et au premier rang de ces similitudes apparait un homme : le sorcier belge à la Belga aux lèvres.
GOETHALS fut avant d’être entraineur un excellent gardien de but qui a évolué au Daring Molenbeek (futur et ancien Racing White Daring de Molenbeek voir l’article sur le RWD Molenbeek 1975). Après 12 années au plus haut niveau il raccroche les gants (plus approprié pour un gardien, non ?) et devient entraineur, il débute dans des petits clubs et atterrit à Saint-Trond en 1959. Avec un effectif modeste il va réussir ses premiers grands coups, notamment une place de dauphin derrière l’intouchable Anderlecht en 1966.
Ce fait d’armes lui vaut d’hérité du poste de sélectionneur des diables rouges en 1966, poste qu’il va occuper 10 ans !!

En 1976, il retourne en club et succède à Hans CROON à la tête du RCS Anderlecht (voit article sur Anderlecht 1978). Goethals reconduit les mauves au succès européens et jouit d’une reconnaissance internationale. Il fera alors une pige aux girondins de Bordeaux mais l’expérience ne sera pas concluante, alors il tente sa chance au Brésil en prenant les rênes du prestigieux Sao Paulo mais avec le même résultat et ainsi Raymond rentre au plat pays pour entrainer le Standard de Liège deux ans après avoir quitté la Belgique.
Et c’est à Liège qu’on va commencer à parler de ces pratiques aussi sulfureuses que les mégots de ces Belgas. Tout d’abord sur le terrain le Standard renoue avec les titres, deux championnats en 82 et 83, ponctué d’une finale (perdue) de la défunte coupe d’Europe des vainqueurs de coupes en 82 face au F.C Barcelone. Seulement ces succès vont être entachés d’accusation de corruption.
Retour sur cette affaire : l’affaire Standard-Waterschei

Les faits se seraient produit peu de temps avant la finale de 1982 face au FC Barcelone, au moment où le Standard va conquérir son premier titre de champion avec Goethals et 11 ans après le dernier sacre. Dans le même temps, le club de Waterschei évolue plutôt dans le ventre mou du championnat, échappant même de peu à la relégation en deuxième division à l'issue de la saison 1980-1981. À un match de la fin de la saison 1982, le Standard compte deux points d'avance sur son éternel rival le RCS d'Anderlecht.
Depuis octobre 1983, le juge Bellemans enquête sur le football professionnel en Belgique. Le 22 février 1984, des perquisitions sont menées au Standard. La comptabilité du club est saisie ainsi qu'une caisse parallèle de l'administrateur-délégué Roger Petit. Deux jours plus tard, le 24 février, Roger Petit et Raymond Goethals passent aux aveux: ils ont commis des faux en écriture pour éluder sur les impôts. Le capitaine du Standard, Éric Gerets, est également soumis à un interrogatoire le 28 février. Le scandale éclate: le match Standard - Waterschei du 8 mai 1982, le dernier de cette saison qui a permis au Standard de devenir champion, est entaché d'irrégularités.

 Des indices concernant de l'argent noir ont été découverts dans un cahier d'écolier appartenant à Roger Petit. On peut y lire la mention « Goethals-Genk 500.000F/150.000F ». On apprend que cette mention fait référence à de l'argent mis à la disposition de Goethaels pour trouver un arrangement avec le club de Waterschei.
Raymond Goethals n'avait jamais remporté de titre de champion de Belgique, malgré d'excellents résultats avec Anderlecht. À la fin de la saison 1981-1982, il devient de plus en plus suspicieux, persuadé qu'un complot est mis sur pied pour éviter que le Standard ne remporte le titre. Il panique et envisage donc de s'assurer la victoire finale en achetant le dernier match de la saison. Pour les observateurs, ce match ne présentait pourtant guère de risque pour le Standard puisqu'il affrontait, à domicile, le modeste club de Waterschei. Avec deux points d'avance sur Anderlecht, un match nul suffisait au Standard pour être champion. On notera aussi que certains liens unissaient les joueurs des deux équipes: le frère du standardman Gérard Plessers jouait pour Waterschei et était le voisin d'Éric Gerets, lui-même ami du capitaine de Waterschei, Roland Janssen. Avant ce match, Éric Gerets demande à Roland Janssen que l'équipe limbourgeoise « lève le pied » afin d'assurer la victoire des Rouges et de préserver des blessures les Standardmen finalistes de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe. En échange, Gerets propose aux Limbourgeois les primes des joueurs du Standard d'un montant de 420 000 francs belges. Le Standard gagne le match sur le score de trois buts à un et remporte ainsi le titre de champion de Belgique. Un peu moins de deux ans plus tard, l'affaire est découverte.
Et bien moi je trouve que tout ça ressemble étrangement à une affaire française nommé OM-VA. Un match décisif pour le titre face à une équipe modeste quelques jours avant une finale de coupe d’Europe !! En plus on peut y ajouter les anciens compagnons toujours complices (Eydelie, Robert et Burruchaga étaient co-équipiers à Nantes, mais pas Glassmann, lol)

En France Goethals ne sera pas inculpé, Jean-Pierre BERNES prenant toutes les charges sur lui !! Mais ce ne fut pas la cas en Belgique : GOETHALS fut radié tout simplement de la ligue belge et du s’exiler au Portugal avant de pouvoir retourner à Anderlecht sa peine étant réduite en appel. Pour la petite histoire Gerets aussi fût suspendu et lui aussi quitta la Belgique, voilà pour quoi on a retrouvé le capitaine des diables rouges au Milan AC.

5 commentaires:

  1. J'ai gardé un grand souvenir de Raymond Goethals je l'ai rencontré en vrai quand j'étais steward à l'euro 2000 et j'étais en poste pas loin de lui un match à côté de raymond... je n'ai jamais autant ris il ne tenait pas en place on avait l'impression qu'il coachait du banc et il s'agitait criait un délice paix à son âme ses remarques étaient judicieuses un tout grand entraineur comme on en fait plus malheureusement

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  2. Petite correction, contrairement à ce qui est souvent écrit le capitaine de Waterschei n'était pas Roland Janssen mais son homonyme Pierre Janssen qui jouera plus tard à Anderlecht - aucun lien de parenté, Janssen en Belgique est un nom aussi banal que Martin en France. Je le sais puisque j'étais dans le stade.
    J'avais 11 ans et, avec le copain qui m'accompagnait dans "L'Enfer Rouge de Sclessin", on s'est dit, quand Waterschei a réduit le score en fin de partie (3-1), que les défenseurs avaient témoigné de beaucoup de nonchalance. On savait que beaucoup de joueurs dans les deux équipes étaient très potes et sur le moment on s'est dit que les Standardmen ont fait un cadeau sachant que le résultat et le titre étaient de toute façon acquis. Aujourd'hui la chose prend un autre relief, bien sûr. Et dernier détail étonnant, quand après le coup de sifflet final, les joueurs sont tombés dans les bras l'un de l'autre dans une virile fraternité, je me suis demandé pourquoi au milieu de tous ces maillots rouges, il y avait un jaune de Waterschei qui participait à la fête. Ca à l'air bien gros mais je jure que tout ceci est authentique.
    Ceci dit, cette magoule comme disait Raymond-la-Science a eu des conséquences à long terme. Après la révélation de l'Affaire en 1984, le Standard va connaître 1/4 de siècle sans succès puisqu'il faudra attendre 2008 pour les voir à nouveau champion de Belgique avec l'avènement d'une génération exceptionnelle (les gamins Defour, Witsel, Fellaini...) coachés par Michel Preud'homme. Entre les deux, des saisons frustrantes où être supporter du Standard était la meilleure manière de se faire vanner le lundi. En début de championnat, on se dit "Cette fois-ci, c'est la bonne !" et au final c'est trois changements d'entraîneur et une place finale dans le ventre mou, en tous cas toujours derrière Anderlecht et le Club de Bruges.
    Enfin, comme tout bon supporter du Standard ne peut s'empêcher de regarder le madrier qui est dans l'oeil du rival plutôt que la poutre qui est dans le sien, j'ajouterais qu'en 1984, Anderlecht s'impose face à Nottingham Forest lors d'une étrange 1/2 finale de Coupe UEFA. Le président Constant Vanden Stock avouera en 1997 avoir remis un million de francs belges à l'arbitre de la rencontre mais c'était dans le but de l'aider car ce monsieur était dans le besoin ! Depuis, il y a eu prescription et le club bruxellois lui n'a jamais été sanctionné.

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  3. commentaire tres juste Erwin !Mais en Belgique dominee par les catholiques ont prend pas de mauves mots contre mes mauves et las blancs................

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