Le faux chrono en or de Bernard LACOMBE

Depuis tout petit on me parlait de ce but de Nanard, alors le plus rapide de l’histoire de la coupe du monde et c’est vrai que jusqu’en 2002 il l’était. Nous sommes à Mar Del Plata, le 2 juin 1978, l’arbitre roumain, Mr Rainea donne le coup d’envoi. Les italiens envoient un long ballon sur l’aile droite que Bossis récupère facilement, il le transmet alors à son gardien et co-équipier en club : Bertrans-Demanes qui s’en saisit à la main et oui à cette époque on pouvait encore le faire. Le portier nantais le remet immédiatement au grand Max. Bossis trouve Didier Six qui temporise sur Jean-Marc Guillou, le niçois transmet à Henri Michel, qui, à une touche de balle, lance parfaitement sur le côté Didier Six, l’ailier français réalise alors un débordement magistral le long de la ligne de touche déposant sur place le grand Gaetano Scirea. La suite ? Un centre parfait, brossé, puissant, à la fois rapide et précis et à l'arrivée, un Bernard Lacombe monté sur ressort qui propulse le ballon hors de portée de Dino Zoff. On jouait depuis 38 secondes seulement et la France débuta de la meilleure des façons sa coupe du monde. Tenez il est tellement beau ce but de Nanard que ça vaut le coup de le voir et le revoir en vidéo :


Un but presque irréel se disait t’on à l’époque tant il était beau et simple, un but porteur de tous les espoirs, un but qui pouvait être le départ d’une folle aventure mais il n’en sera rien quand on connait la suite de ce match (voir l’article sur l’histoire des chaussures noires des bleus). Mais revenons au but de Nanard, sujet qui nous intéresse en ce moment présent. Perso donc, on m’en avait beaucoup parlé et on l’avait toujours accompagné d’une légende urbaine footballistique. Pour ce but, Lacombe se serait vu offrir un chronomètre en or pour avoir inscrit le but le plus rapide de l’histoire de la coupe du monde. C’était une histoire plaisante à entendre, facile à croire quand on est enfant et qu'on l'entend de la bouche des adultes lors des réunions de famille où ça parlait (que) football. J’ai même souvenir de l’avoir lu sur internet il y a quelques années sur plusieurs sites à la solide réputation. Et pourtant la vérité est plus simple et moins enjolivée, hélas. Lacombe pour ce but repartira bel et bien avec un trophée particulier d’Argentine mais ce ne sera pas un chronomètre en or mais une montre en or. De ce point de vue vous allez dire que je chipote et c'est kif-kif je vous l'accorde. Non là où la légende en prend un coup, c'est surtout que cette montre était, bien avant le début du mondial, dédié à orner le poignet d’un joueur. En effet les organisateurs argentins, avaient décidés d’offrir cette montre en or au premier buteur de la coupe du monde tant bien même il fût inscrit dans les arrêts de jeu du premier match. Nanard a reçu ce magnifique trophée non pas parce qu'il avait inscrit le but le plus rapide de l'histoire de la coupe du monde mais parce qu'il était le premier buteur du mondial argentin. Maintenant que vous connaissez la vraie histoire, arrêtez s'il vous plaît de raconter des conneries devant les enfants, en vous remerciant d'avance.

3 commentaires:

  1. Des buts aussi rapides, Lacombe il en voit toutes les semaines à Gerland maintenant.

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  2. Pour être correct, LAcombe a bien reçu un chronomètre en or, ce n'est pas une légende. le "record" de Lacombe n'a tenu que jusqu'en 1982, jour Où Robson a marqué en 27 secondes contre... la France, mais surtout le vrai record du but le plus rapide datait de 1962 au chili après 15 secondes, d'un certain Vaclav Masek. Record effectivement battu en 2002.

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