Document rare sur Old School Panini, voici la revue de l’effectif champion de France 1976-77, le FC NANTES, par l’homme qui connait le mieux le club et les joueurs Jean-Claude SUAUDEAU.
Formidable saison et formidable équipe que ces canaris version 1976-77 qui met fin aux 3 années de règne de l’ASSE. Et Pourtant la saison commence par une énorme surprise sur les bords de l’Erdre. José ARRIBAS est parti (désaccord avec les dirigeants sur le renouvellement de son contrat). Tout le monde pensait alors que « Coco » SUAUDEAU lui succéderait à la tête des professionnels. Sa désignation paraissait logique. Il avait été toutes ces dernières années beaucoup plus que l’adjoint d’ARRIBAS. Il avait participé de très prêt à la confection de ce style si séduisant et si particulier du FC Nantes, le célèbre jeu à la nantaise, qu’Arribas résumait en 3 mots : Vitesse, technique et intelligence.
SUAUDEAU avait enfin, en temps que directeur du centre de formation depuis 1973, formé tous ces jeunes qui sont en 1977 champions de France. Mais les dirigeants nantais ont estimé qu’il était trop jeune pour ce poste et lui préfèrent Jean VINCENT. Lorsqu’il revient sur ces épisode, Coco SUAUDEAU est amer : « Personne en saura jamais comme j’ai eu mal à cette époque. Je croyais pouvoir finir ce que j’avais commencé depuis de longues années et mon rêve s’écroulait »
La saison finie, il livre sans concession, sans hypocrisie, son jugement sur ses joueurs autant en homme qu’en entraineur. L’exercice est incroyable bien loin de l’euphorie du titre fraichement glané. SUAUDEAU ne mâche pas ses mots, parfois durs (Bertrand-Demanes ou Tusseau) mais à travers son admiration pour les qualités humaines et sur le terrain de certains joueurs (Denoueix, Amisse, Michel…) on perçoit toute la philosophie de son travail et de tout ce qui a fait les valeurs de l’école nantaise. : Le travail, le collectif et le mouvement. Son attachement à la maison nantaise est perceptible et on sent qu’il recherche le travail et l’effort à long terme !
Old School Panini a reproduit le même exercice avec Gérard Houiller au PSG (Paris SG 1985-86) avec ses champions de France de 1986. Vous verrez un discours beaucoup plus consensuel, plus lisse où tout le monde il est gentil, tout le monde il est beau. SUAUDEAU, malgré le titre, voit tous les défauts, tous ce qui peut être encore perfectible à base de travail.
Il deviendra entraineur des canaris, en 1982 et NANTES sera champion de France lors de la saison 1982/83 avec peut être la plus belles équipe de la riche histoire du FC Nantes. Il revient au chevet des canaris en 1991 et mène au titre une nouvelle fois la génération Pedros, Loko, Ouedec, Karembeu, au terme d’une saison incroyable battant au passage le record d’invincibilité en division 1.
Voici sa revue d’effectif :

DENOUEIX « Dans tous les clubs, il faut un joueur comme lui, exemple de régularité, équipier modèle. A Nantes, nous avons la chance d’avoir le meilleur du genre. C’est un garçon attachant, avec qui il est agréable de travailler, et qui méconnait sans doute lui-même ses qualités. Peut être est-il malheureusement un peu tard pour lui… »
RIO « Quand il est arrivé, il avait une fausse idée du professionnalisme. Il croyait que ses dons, sa force tranquille, sa puissance suffisaient. Il se trompait et il oubliait de travailler, d’être exigeant avec lui-même. Il l’a appris à ses dépens à son retour en 3ème division. Nous avons beaucoup parlé tous les deux, il a pris conscience de la nécessité du travail, il a réagi et il a ainsi prouvé sa force de caractère »
BOSSIS « Max aux grands pieds…Une dégaine incroyable. Il court sur les talons avec des pieds qui n’en finissent jamais. C’est un Chouan, simple, rigoureux et efficace. Il ne dit pas 2 mots su un seul suffit. Sur le terrain, il est le même. Sa technique et sa relance lui posent parfois des problèmes, mais il pourrait jouer à tous les postes »
TUSSEAU « Avant tout, c’est un tempérament, qui déborde de vitalité et qui a besoin de le monter. Parfois c’est fait assez maladroitement, mais souvent avec beaucoup d’efficacité. Il est encore gêné dans la construction et il mettra du temps à progresser dans ce domaine, mais après tout il faut bien un demi défensif »
MICHEL « Il est vital, pour l’équipe et pour le club. A ses débuts pourtant, quand il remplaça Ramon MULLER, il ne jouait que pour lui. Il voulait montrer ce qu’il savait faire, la beauté du geste l’intéressait d’abord. Et puis il a compris les principes de base qu’on cherchait à lui inculquer. Aujourd’hui, non seulement il les applique, même s’il doit encore se modérer un peu sur le terrain, mais il les transmet, et c’est pourquoi il est plus qu’un exemple, il est indispensable »

Excellent les commentaires de Suaudeau !! Il y va pas avec le dos de la cuillère avec Bertrand-Demanes !
RépondreSupprimerOui, on sent bien que le choix du gardien a été fait par Jean Vincent et que lui il n'aurait pas pris le "grand" Bertrand Demanes.
RépondreSupprimerJ'aime bien aussi celui sur Thierry TUSSEAU
On sent bien tout de même que c'était un homme de caractère et qi'il connaissiat plus le football que Pascal PRAUD ! Mais j'ai l'impression qu'il manque des joueurs comme BARONCHELLI
RépondreSupprimerOui il y avait aussi Osman, Sahoun ou Baronchelli mais hélas ils n'étaient pas présent dans la version 1977 de PANINI mais on les reverra plus tard ;-)
RépondreSupprimerOK, en fait tu es panino dépendant pour les articles ?
RépondreSupprimerEn tout cas c'est encore du super boulot !
lol et merci à toi
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